plusieurs options, dont la chirurgie, l'ablation par radiofréquence (on détruit la tumeur à l'aide d'un courant
électrique), ou la chirurgie suivie d'une greffe de foie.
Les oncologues ont proposé aux 32 participants soit des soins palliatifs soit un traitement curatif, comme suit :
co-infection VIH-VHC – 25 % des participants ont reçu un traitement visant à guérir le cancer
mono-infection au VHC – 69 % ont reçu un traitement visant à guérir le cancer
Cette différence est significative du point de vue statistique.
Comme les patients cancéreux étaient évalués et traités par des oncologues en dehors de l'étude française, les
chercheurs ne pouvaient expliquer avec certitude pourquoi certaines personnes ont reçu un traitement curatif et
d'autres, non. Rappelons cependant que lorsque le cancer du foie était diagnostiqué dans le cadre de leur étude, les
chercheurs français constataient qu'il était généralement plus étendu (davantage de tumeurs aux dimensions plus
grandes) chez les personnes co-infectées. De plus, certaines personnes co-infectées présentaient un taux plus
élevé que la normale d'une protéine appelée AFP (alpha-fœtoprotéine). À en croire des études antérieures, les taux
élevés d'AFP seraient parfois associés au cancer du foie, et la présence d'un taux élevé de cette protéine au moment
du diagnostic du cancer laisserait craindre un mauvais aboutissement de la maladie. Ainsi, comme le cancer du foie
était plus « avancé » chez les personnes co-infectées, il est possible que les oncologues aient décidé que les
chances de guérison étaient faibles pour ce groupe de personnes.
Au cours d'une période de suivi moyenne de 30 mois, le cancer du foie s'est avéré fatal dans les proportions
suivantes :
co-infection VIH-VHC – 10 personnes sur 16 sont mortes
VHC seul (mono-infection) – une personne sur 16 est morte
Suivi
Les lignes directrices internationales en matière de traitement du cancer du foie recommandent que les personnes
atteintes de cirrhose (et courant des risques élevés de cancer du foie) subissent des échographies du foie et des
tests de mesure de l'AFP afin que leurs médecins puissent détecter la présence de tumeurs. Les chercheurs
français affirment avoir suivi ces lignes directrices lors de l'étude dont nous parlons ici. Ainsi, l'équipe française
soutient que l'évolution plus défavorable du cancer du foie chez les personnes co-infectées n'était pas attribuable à
un manque de suivi.
La cause précise de l'apparition plus rapide du cancer du foie chez les personnes co-infectées inscrites à cette étude
n'est pas claire, mais il est possible qu'elle soit attribuable à l'affaiblissement du système immunitaire causé par
l'infection au VIH. Même si la plupart des participants atteints du VIH suivaient une multithérapie durant l'étude, il faut
souligner que ce traitement ne peut restaurer que partiellement le système immunitaire, et la dysfonction
immunitaire résiduelle perdure.
Cette étude française comportait une faiblesse majeure, soit un nombre relativement faible de participants (32). Une
étude de plus grande envergure est nécessaire pour en confirmer les résultats.
Si une autre équipe venait confirmer les résultats français, on pourrait juger nécessaire de suivre plus fréquemment
les personnes co-infectées par le VIH et le VHC présentant des risques élevés de cancer du foie. L'équipe française
propose par exemple que des échographies et d'autres tests soient effectués tous les trois mois. Cet intervalle plus
court pourrait permettre aux techniciens et aux médecins de détecter les cancers du foie dès un stade précoce, ce
qui pourrait augmenter les chances de survie pour les personnes co-infectées.
—Sean R. Hosein
RÉFÉRENCES :
1. May M, Gompels M, Delpech V, et al. Impact of late diagnosis and treatment on life expectancy in people with
HIV-1: UK Collaborative HIV Cohort (UK CHIC) Study.
BMJ
. 2011 Oct 11;343:d6016.
2. Larsen MV, Omland LH, Gerstoft J, et al. Impact of injecting drug use on mortality in Danish HIV-infected
patients: a nation-wide population-based cohort study.
Addiction
. 2010 Mar;105(3):529-35.