Les lymphocytes TNK interagissent avec diverses cellules du système immunitaire et contribuent à de
nombreuses réponses immunitaires contre les agents infectieux et les tumeurs et ils participent au
maintient de la tolérance. Les lymphocytes TNK favorisent les réponses innées contre les
pathogènes, virus, bactéries et parasites et ils influencent également les réponses adaptatives contre
ces agents infectieux. L’activation des lymphocytes TNK au cours des infections est souvent
bénéfique, mais elle est parfois délétère. De même, les lymphocytes TNK préviennent diverses
pathologies auto-immunes mais leur activation n’est pas toujours bénéfique. Les lymphocytes TNK
contiennent plusieurs sous-populations aux propriétés fonctionnelles variées et leur caractérisation
permettra une meilleure utilisation thérapeutique de ces lymphocytes présents chez tous les individus.
Julien MARIE
Le TGF-beta : un régulateur clé des réponses lymphocytaires T
Le Transforming Growth Factor Beta (TGF-beta) régule différents types cellulaires soit, en facilitant
soit, en inhibant leur différentiation, leur survie, leur activation, voire leur prolifération. L'absence de
TGF-beta conduit à des désordres autoimmuns fatals pour l'animal, démontrant le rôle majeur de cette
cytokine dans le régulation du système immunitaire. La compréhension des mécanismes cellulaires
par lesquels le TGF-beta opère sa régulation sur le système immunitaire a longtemps été difficile à
déterminer du fait de la large expression du récepteur de cette cytokine au sein mais aussi en dehors
du système immunitaire. Des études récentes ont défini le TGF-beta comme une cytokine clé pour le
développement, l'homéostasie, la tolérance au soi, la différentiation des lymphocytes T. Dans ce cours
nous aborderons les différents rôles joués par le TGF-beta sur les lymphocytes T ( T conventionnels
CD4, CD8, T-reg, NKT, TH1, TH2, TH17, ...)
Laurence ZITVOGEL
Contribution du système immunitaire à l'efficacité des chimiothérapies anticancéreuses
Depuis plus de 40 ans, le traitement des pathologies cancéreuses s'appuie sur quatre modalités, la
chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie et l'hormonothérapie. Le mécanisme d'action supposé de
la plupart de ces traitements résulte d'une action cytotoxique directe sur les cellules tumorales.
Récemment, la mise en évidence de mécanismes d'immunosuppression liés au développement des
tumeurs, et du rôle du système immunitaire dans l'immunosurveillance anti-tumorale amène à
reconsidérer l'idée que le cancer n'est qu'une maladie de tissu pour le concevoir également comme
une maladie de l'hôte. Cette théorie a été largement renforcée par nos travaux montrant que
certaines chimiothérapies génèrent une réponse immunitaire liée à l'induction d'une mort cellulaire
immunogène. Ainsi, la réponse thérapeutique à la chimiothérapie correspond à l'association d'une
synergie entre des effets directs cytotoxiques, et des effets indirects retardés médiés par le système
immunitaire. Notre travail a mis en lumière certains mécanismes moléculaires de l'immunogénicité de
la mort cellulaire induite par nos agents thérapeutiques classiques. La cellule tumorale mourrante
expose la calréticuline favorisant sa phagocytose par les cellules dendritiques (CD) puis relargue le
facteur nucléaire HMGB1, cytokine inflammatoire responsable de l'apprêtement antigénique par les
CD exprimant leur récepteur TLR4. Ainsi, les signaux échangés entre la tumeur et le système
immunitaire conduiraient-ils à l'activation des lymphocytes T par les CD. L'analyse d'un
polymorphisme du récepteur TLR4 ayant des conséquences fonctionnelles sur la liaison à HMGB1
nous a permis de montrer que la présence de ce polymorphisme était associé à l'apparition plus
fréquente de métastases, chez des patientes traitées par anthracyclines pour un cancer du sein. Ces
résultats permettront d'établir des stratégies thérapeutiques optimales combinant chimiothérapie et
immunothérapie.
Emmanuel TREINER
Mécanismes régulateurs spécifiques de l’immunité intestinale.
Après des rappels sur les spécificités anatomiques, histologiques et immunologiques de l’intestin, le
cours traitera des développements les plus récents concernant les mécanismes régulateurs locaux
permettant d’établir l’homéostasie en situation physiologique et pathologique, et en particulier du rôle
des cellules présentatrices d’antigène et de « l’empreinte » tissulaire sur leurs fonctions.