La fin du Creusot ou l’art d’accommoder les restes, Octave Debary Résumé : En une génération, plusieurs formes muséographiques ont accompagnées la fin d’un système paternaliste et la perte du travail. L’impossible exposition des objets industriels a mené à une nouvelle forme muséographique : celle de l’Ecomusée. On expose ici des homme et non des objets, dans un musée vivant… Ce musée aura permis de raconter son histoire, de se constituer une mémoire puis, un musée traditionnel est venu remplacé l’écomusée… Le temps que le musée a mis pour exposer son histoire est le même que le passé a mis pour se constituer en mémoire… mais n’est-ce pas le propre de ce type de musée que de venir trop tard ? La théâtralisation de son oubli est-elle la seule reconversion possible pour l’industrie ? Les visites de musée sont svt décevantes, nous donnant l’impression de nous montrer que des restes. Les musées exposent des objets qui sont excuse à la théâtralisation. Depuis 1780 puis depuis l’arrivé des Schneider au Creusot en 1836, on peut se demander quelle histoire écrire : celle d’un fief du capitalisme écrasé par la féodalité ou celle d’une paternalisme réussi ? Après 1970, le déclin industriel et la mort de Charles Schneider (4ème génération au Creusot), la question se renverse et le partenalisme est démantelé. La fin du travail annoncée mène les pratique industrielles à se transformer en pratiques « culturelles et patrimoniales ». On ne produit plus, on raconte. Il y a trop de restes (matériels et humains) pour que l’on brûle tout sans que cela pose de problème. On envisage alors de mettre tous les restes dans une grande boîte, de faire un musée. Pourtant, les gens constituent une trop grande part des restes pour que l’on puisse envisager un musée comme les autres. La solution est alors de faire un musée vivant avec des gens qui racontent leur histoire, pour l’oublier. En racontant leur histoire, à l’échelle de la ville donc de l’entreprise, les gens vont la mettre en scène, le rejouer, la reformuler, la dépasser… dans un grand spectacle de l’oubli ! L’histoire du Creusot est l’histoire d’un oubli ! 1.A Schneider : une famille, une entreprise, une ville ? En 1836, les frères Schneider arrivent au Creusot, village de 800 habitants regroupant mines, forges et fonderies. Le sol est riche en minerai de fer et en houille mais plusieurs entreprises ont fait faillite successivement. L’entreprise des Schneider, par son expansion rapide, va devenir l’une des plus importantes de France au XIXe. Pendant 4 génération, le destin ce cette famille sera lié à celui de la ville. En 1836, ils créent une société en commandite par actions et en deviennent gérants et responsables. Les intérêts de la famille sont alors liés à ceux de l’entreprise et cette confusion naît la tentation historiographique de réduire l’histoire du Creusot à celle des Schneider. L’entreprise est une « usine intégrée » qui fonctionne de l’extraction à la transformation des métaux (rails, tôles, ponts, locomotives, machines, armes…). La particularité des Etablissements Schneider repose sur l’organisation de son système de production : ils ont tout construits des écoles aux hôpitaux en passant par logements, loisirs, églises…. Les populations rurales sont alors éduquées par eux et logées dans un habitat pensé autour de l’usine. Le Creusot apparaît alors comme une sorte de terre féodale où les lots entoureraient le réserve du maître. C’est ce que les historiens désigne par le paternalisme industriel : le bonheur du peuple ne peut être dissocié de la réussite de l’entreprise. Le Creusot est alors désigné comme une ville-usine dont le centre est l’usine. Les édifices publics créés par les patrons assurent les axes de liaisons entre les quartiers… La ville est ainsi dépendante de l’usine et la scolarisation par ex. assure qu’une réserve de travailleurs soit formée. L’omnipotence des Schneider est marquée par des monuments : statue dans chaque forge, château habités par la famille. Leur présence est aussi religieuse : chaque Schneider donne son prénom à une église. Les postes importants, politique y compris, sont occupés par les membres de la famille et les proches. Scheider est à la fois une famille, une ville et une entreprise. En 1856, une pétition demande même que le Creusot devienne Schneiderville. Avec son expansion, l’entreprise va s’étendre hors du Creusot… En 1930, sur 125000 employés, seul 10 000 le sont au Creusot. En 1960, le groupe regroupe 40 sociétés, 2 milliards de chiffre d’affaire, 65 000 personnes. La mort de Charles Schneider En 1960, Charles Schneider meurt sans descendance masculine directe. Déclin annoncé ou coup du destin, le capital de l’entreprise est divisé à la mort de l’homme. Le démantelement du paternalisme va suivre. Une réorientation de la politique indstrielle du site du Creusot commence et le Groupe Schneider devient une S.A.. 1.B Dons Un marteau-pilon Le marteau-pilon à vapeur a été breveté au Creusot. D’abord il impressionne par sa taille immense et on accourt pour le voir (1841), il est ensuite dépassé et mis de côté (années 1960). En 1969, il est sorti de l’usine est érigé dans la ville, consolidant sa dimension monumentale et historique. Ainsi, la ville érige une preuve de son histoire glorieuse. L’industrie se débarasse ainsi de “restes trop encombrants“ en en faisant dont à la municipalité. Ce transfert, par une déprivatisation, en préfigure d’autres. Alors que l’usine se désengage de la production, la ville va progressivement se transformer en musée. Démantèlement L’année 1970 est un tournant : l’absence des Schneider à la tête du groupe mène à la vente de tous les actifs non-industriels : écoles, logements, églises, hôpital… Les pouvoirs publics les recupèrent. Le changement est radical car l’usine possédait les 3/4 de la ville. Les professeurs… doivent repasser des examens pour pouvoir entrer dans l’éducation nationale… En 1970, le groupe n’est pas en phase de déclin et le désengagement dans le non-industriel signifie simplement la fin d’une logique qui superpose l’accumulation d’un capital en un seul endroit. Un château Le château de la Verrerie, jusqu’alors résidence des Schneider, devient aussi une propriété municipale. L’histoire se dévoile car il était un lieu caché, un lieu de pouvoir, un espace fermé. Les grilles étaient surveillées, le lieu intriguait… L’importance du château provoque un embarras chez le nv propriétaire : il est impossible d’investir cet espace… on ne trouvait pas de projet adéquat car on n’avait jamais pensé que château et usine puissent être dissociés. L’oubli semble impossible ! Comment concilier un symbole patronal avec une nvlle dimension publique ? La municipalité décide alors de conserver le château en en faisant un musée. 2.A Un projet de musée En 1970, alors que les Schneider refusent d’aider à reconstruire un théâtre dans la ville, on prend conscience qu’il faut faire évoluer la ville par rapport à l’industrie. On se rend compte qu’il se passe des choses nouvelles dans la ville, et un centre d’action culturellle sont créés. Lyonnet, premier président de ce centre, deçu par son conformisme, tente de réaliser dans le projet du Musée au Château de la Verrerie ce qu’il ne trouve pas au centre. Il fait appel à une personne extérieure, Marcel Evrard qui présente des expositions sur l’art africain. La municipalité demande à Marcel Evrard, qui a travaillé au Musée de l’Homme de Paris de s’occuper de ce musée. Il est à la recherche d’un lieu pour exposer son travail autour de l’art et la mairie lui propose un centre d’accueil en échange de sa participation au musée. Cette logique va mener à une approche conciliant histoire industrielle et approche artistique. En 1971, la municipalité passe une convention avec Evrard pour la création d’un Musée de l’Homme et de l’Industrie. Il fait une rencontre décisive avec Hugues de Varine Les prémices d’une démarche politique Le musée futur a besoin de la caution des élus, érudits, associations et enseignants locaux. Varine pense que le musée doit d’abord être associé à la population. La mobilisation recherchée est pourtant un échec. Incrédulité, indifférence, cynisme voire mépris dominent et le musée est perçu comme une dépense inutile. Le musée semble dans une impasse : il arrive même encore à Lilian Schnieder d’occuper une partie du château alors qu’il a été vendu à la municipalité : elle téléphone à la concierge et lui dit “préparez mes appartements, j’arrive demain !“. Evrard et Combier (futur président du musée, opposé aux Schneider) prévoient non seulement de récupérer les lieux mais également d’exposer des objets, les meubles des Schneider… Evrard pensait créer une fondation Schneider et demander à la famille de tout léguer. Pourtant, ces legs sont impossibles : on ne se dépossède pas de son histoire aussi facilement… c’était une coupure effrayante entre la famille et les lieux. Personne n’arrive à demander clairement à Mme Schneider de quitter les lieux. Le départ définitif des Schneider du château coïncide avec l’entrée de Marcel Evrard. En 1972 ont lieu les premiers travaux pour transformer la demeure en musée. Faire un musée ? Les difficultés de transformation du château se fondent sur le refus de faire entrer ce qui vit tjs dans une temporalité muséale ! L’usine fonctionne encore et c’est là que l’histoire s’écrit, pense-t-on alors. On refuse de transférer l’histoire des humains vers des objets. Il est ici question de la mort d’un temps délégué aux objets… Les humains sont dépossédés de l’histoire en les objets doivent la raconter ! Pourtant, au Creusot, ni l’usine et les Schneider ne sont morts ! On se demande alors ce que l’on va bien pouvoir exposer à la Verrerie. 2.B Un instrument de développement communautaire En l’absence d’objet à exposer, le musée va déplacer son objet. En 1970, le Creusot opère un regroupement intercommunal et le projet du musée est élargi. Deux bases sont lancées : marquer la fin du paternalisme et créer un outil pour faire naître la communauté urbaine. Vers une évolution culturelle Le musée va s’affirmer comme un instrument politique dont Hugues de Varine, dans une mouvance mondiale de redéfinition du rôle et des principes des musées, sera l’un des principaux penseurs. On veut d’un musée révolutionnaire, décolonisé culturellement. Varine croit en une révolution culturelle, à une lutte des classes culturelle. L’utilisation de ressources humaines et du patrimoine doit servir au développement communautaire contre l’impérialisme culturel. Il veut également coupé les liens entre dirigeant et dirigé. Libérer l’homme dans les musées revient alors à libérer les objets. Au Creusot, son premier principe est de faire correspondre l’espace du musée à celui de la Communaté Urbaine : le bâtiment est remplacé par un territoire, celui de la communauté. La communauté tout entière constitue un musée vivant dont le public est en permanence à l’intérieur : le musée n’a pas de visiteur mais des habitants ! Tous les objets se trouvant dans la communauté font également partie du musée. Il faut des acteurs à cette révolution et la population va être mobilisée par ses membres les plus actifs (ses leaders). Marcel Evrard, de son côté, s’occupe de la part artistique. Il veut mettre en place des dispositifs pour que les gens réfléchissent au travers de l’art, que l’invisible devienne visible. Le musée devient alors un musée des questions où l’objet est le monde du travail qui est questionné dans son rapport à l’art. La libération de l’objet, là encore, devient la libération de l’homme (du paternalisme NDM). Le projet du musée, selon ces principes, devient plus ambitieux et grandit. 3.A Une histoire impossible, un musée impossible : l’Ecomusée La volonté de promouvoir un travail en association avec la population implique des structures différentes des musées habituels. Les conditions d’une révolution par le musée engagent une révolution du musée. Un cadre administratif composé de 3 comités est créé : 1. Un comité des usagers (représentants de la population) 2. Comité scientifique (recherche…) 3. Comité de gestion (financement, administration) Les ambitions révolutionnaires du projet et les exigences de reconnaissance (pour avoir des subventions) locales et nationales en font un musée radicalement nouveau. Mais estce encore un musée ? L’idée est qu’un musée de territoire ne doit pas avoir de collection… les autorités muséales répondent qu’un musée sans collection n’est pas un musée. Au Creusot, les syndicalistes refuse de faire un musée d’une histoire encore vivante et, au plan national, le concept n’est pas accepté. Le projet doit alors trouver un autre modèle muséal. On imagine alors un projet qui puisse servir de caution et on l’appelle écomusée. Sa tutelle est confiée au Ministère naissant (dans un flou institutionnel) de l’Environnement. Le musée du Creusot prend le nom “d’Ecomusée de la Communauté Urbaine du Creusot-Montceau-Les-Mines“. Mais que veut dire cette nouvelle dénomination ? Le recours à l’ethnologie Avant même qu’il n’est des objets à exposer, le musée du Creusot est déjà un musée d’ethnologie. C’est Henri Rivière qui introduit l’ethnologie au Creusot où il voit une façon d’appliquer un savoir muséographique réservé jusque là au monde rural, à l’histoire industrielle. On s’inspire en ffet de la muséographie du monde rural de l’époque : les musées en plein air, les écomusées. Le trajet des écomusées Ces musées en plein air correspondent à la volonté de créer à Paris un musée centralisé des arts et traditions populaires. Ce projet hante la muséologie du XXème dont Rivière. Ce musée, pour Rivière participe à la volonté de dépasser les différences de classes. La valeur de la société traditionnelle semble grandir car, plus le passé disparaît, plus sa valeur grandit. L’ethnologie semble condamnée à découvrir son objet au moment où il disparaît. Les premières expériences de musées ouverts en Europe datent de 1870 (Stockholm et le musée Nordique, bois de Boulogne…). On cherche à proposer aux villes des espaces de loisir touit en animant des secteurs ruraux en déclin. La politique de sauvegarde des objets de l’ethnologie peut être comparée à la sauvegarde de la nature. L’écologie mène à l’écologie de l’homme. Varine trouve le terme d’ecomusée pour lier concept de nature et de musée en plein air… La participation de la population comme acte de conservation Les musée en plein air, dans des parcs naturels, existent à l’époque (1970). Hugues de Varine, uniquement pour tenter de faire reconnaître son projet, fait des notes bidon qui tentent de faire du Musée de l’homme et de l’industrie un écomusée, de part sa proximité avec la parc du Morvan ! Rivière tente de définir l’écomusée : entre écologie naturelle et humaine, l’écomusée se compose d’un “musée de l’espace“ ouvert et d’un “musée du temps“ couvert. La question centrale de la participation de la population est également posée : on pense ne pas pouvoir travailler sans sa caution. En 1975, Rivière définit encore différemment l’écomusée : un musée pas comme les autres tripartite (conservatoire, laboratoire, école) construit par des experts et une population. Rivière refusera pourtant, qqs années plus tard, la mise en place de statuts qui auraient permis aux usagers de définir et réaliser les projets du musée. L’idée un peu utopique de Rivière est d’avoir non pas des figurants mais des vrais exécutants continuant é vivre normalement ! Rivière, de façon contradictoire rappelle la nécessité d’éviter de muséifier les populations. 3.B L’écologie industrielle : recyclage Le musée du Creusot devient un écomusée. Ses statuts le définissent comme “essentiellement écologique“. La communauté urbaine fait office de parc et son histoire de nature. Cette terminologie permet de nier qu’il s’agit en fait de du passage de l’histoire industrielle dans le domaine muséal. Personne ne veut voir dans ce musée l’annonce d’une fin du travail. La résidence des Schneider s’ouvre au public mais ces espaces restent marqués par la force d’un interdit et peu osent y mettre les pieds… l’ombre des Schneider y traîne encore. Les premières expositions de passage, avant l’exposition permanente au château, permet aux creusotins, sous des prétextes écologique (expositions sur les arbres…) d’entrer au château. Les gens viennent alors plus pour découvrir le château que les expositions. Un musée vivant Les objets matériels sont presque totalement absent de ces expositions prétextes. Le début de leur collection s’appuie sur la mobilisation de personnes susceptibles de les apporter et d’en parler. Contrairement aux musées en général, où les objets qui y entrent perdent leur valeur d’usage, leur utilité (et où il faut par conséquent remettre en scène leur histoire), la population du Creusot participe à sa propre muséographie (l’histoire exposée n’est donc pas morte). On ne veut pas faire de la population des figurants folkloriques mais véritablement les faire coopérer. On ne veut ni de conservateur ni de public mais d’habitants-acteurs qui sont plus de 100 000. Entre 1973 et 1975, des expositions se développenet et on met en place un musée “éclaté“ sur les 16 communes de la Communauté Urbaine. Varine s’intéresse avant tout aux gens et est svt en conflit avec Rivière qui ne s’intéresse qu’aux objets, comme un ethnologue. L’écomusée est propriétaire d’une combe de mineurs et de ses 20 logements pour les chercheurs de terrain (plus 29 habités par la population). Les logements sont vraiment habités et l’écomusée fonctionne comme une gérance. La finalité de l’écomusée est trouble… on se demande où va Evrard. … En 1974, l’exposition permanente de l’écomusée raconte l’histoire de la Communauté Urbaine et prend définitivement la place des Schneider au château de la Verrerie. Une exposition permanente évolutive L’expo. Permanente s’appelle “l’espace de la communauté à travers les âges“. Certains objets y sont mis en dépôt par les habitants. Elle se fait sur le modèle de ce qui se fait au Musée des Arts et Traditiosn Populaire à Paris. A la place d’une histoire récente et inconnu, on expose savamment la généalogie des sols et celle de l’humanité depuis ses origines. L’objet est alors comme un fragment de texte que l’on lit. Elle se veut “une exposition évolutive“ : l’atemporalité de l’exposition est la condition de sa permanence. On ne trouve aucune mention aux conditions de travail de ouvriers et des luttes des XIXe et Xxe. L’exposition montre l’absence, l’oubli : rien n’est dit de l’industrie, il ne fait que d’exposer une résidence patronale vide… le but de cet objet (le château) est de montrer une absence : celle des Schneider. 4. A L’apogée d’un écomusée L’Ecomusée veut être un objet pédagogique et l’ethnologie va l’aider à se reconnecter avec son objet : la population de la communauté urbaine. Le château de la Verrerie est présenté comme un lieu de patrimoine alors que l’usine fonctionne encore : fin des années 70, l’Ecomusée est dans une position contradictoire. L’Ecomusée état alors tout sauf un site… Il expose des usines en activité, trace d’un passé encore vivant. Bcp de chercheurs s’intéressent alors au Creusot, comme si l’objet perdu ou en train de l’être acquérait de la valeur. On parle alors de “contre-esthétisme“. Le Creusot possède une beauté uniquement parce qu’il n’est plus ! Les musée exposent des morts et l’esthétique industrielle se découvre au moment ou l’industrie meurt. La séduction de l’Ecomusée repose sur l’attrait des rencontres qu’il permet.. c’est un musée vivant… on peut encore y rencontrer ce qui va disparaître (en ce sens, c’est un zoo NDM). Le musée invite la population à s’investir, à s’auto-éduquer. Avec plus de 40 000 adhérents et 200 associations, l’Eomusée devient un vrai parlement… avec des ambitions révolutionnaires. En plus de vouloir associer la population à son fonctionnement, l’ Ecomusée oriente son discours contre le paternalisme. Pourtant, l’exposition permanente évite tout conflit en ne traitant pas du sujet et les dirigeants de l’usine s’en étonne. Pour garder leur confiance, Evrard s’engage à créer un autre musée sur l’Usine dans des vieux ateliers : le Musée des réalisations industrielles de la Communauté Urbaine. L’Usine, par peur de ne pas être bien représentée, interdit toute modification des lieux mis à disposition… après un château encore “habité“, voilà un autre musée impossible. La promotion de la culture ouvrière La seule promotion que l’Ecomusée assure à l’Usine repose sur la dénonciation de son histoire. Evrard veut associer la création artistique et l’esthétique industrielle… ce qu’il fait dans des expositions comme “la représentation du travail“. Au Creusot, l’art et l’histoire se pensent à partir d’objets qui rompent avec la muséologie classique par leur nature ou leur mise en exposition. La rupture se produit par la présence d’objets étrangers ou détournés. Ainsi, à la fin des années 1970, l’Ecomusée devient une référence (muséologie, universitaires… du monde entier). Le Creusot devient un lieu de passage et de réunions, un sanctuaire de travail sur le monde ouvrier et les signes de reconnaissnce se multiplient. C’est lors de sa visite au Creusot que le ministre Philippe Lecat annonce la cération d’une branche etnologique au sein de la direction du patrimoine ! L’Ecomusée révolutionne la hiérarchie des objets dignes d’être conservés… son travail (expositions, colloques, recherches…) apparaît alors comme révolutionnaire. Investissements culturels L’Ecomusée publie également un bulletin, Milieux, premier à s’intéresser entièrement à l’histoire industrielle. En 1981, un centre de formation voit le jour au Creusot. L’ambition est de restituer leur culture aux ouvriers. Le gouvernement veut, au même moment déhiérarchiser le patrimoine, passer d’un patrimoine élitiste (traditionnellement les monuments historiques) à un patrimoine plus populaire. 4.B Les débuts d’une révolte des objets Dès la création de l’Ecomusée, une polémique est pourtant engagée : on dénonce un intellectualisme où chacun pourrait être fier de sa propre misère, ses objets étant non seulement utiles mais aussi artistique (alors une nouvelle forme de paternalisme NDM). Varine se défend en disant qu’il ne veut pas faire des hommes des objets mais au contraire, transformer des hommes devenus objets par l’évolution industrielle en sujets. Cette polémique révèle une tension intérieure : en se définissant comme un “antimusée“, sa logique le projette dans un “tout-musée“ (dans un musée sans conservateur et sans visiteur tous les habitants deviennent conservateurs). L’Ecomusée ne révolutionne pas les principes classiques de muséologie mais les rend simplement démocratiques ! D’ailleurs, la proclamation d’une participation de la population cache en réalité celle de “leaders“, de “représentants“ et le fonctionnement démocratique n’existe en réalité pas ! La distance entre l’Ecomusée et son objet (le monde du travail) existe bel et bien : l’Ecomusée n’a ni historien ni sociologue mais un ethnologue et le tentation d’étudier les ouvriers comme des objets encore vivants est forte. Les matériaux d’enquête sont vivants et Evrard affirme que les ouvriers peuvent mieux que d’autres contrôler le savoir produit par les universitaires, réaliser les expositions, les faire visiter… Evrard présente, lors des colloques, de “véritables travailleurs“, comme de véritables objets ! Enfin des objets qui parlent grâce à une nvlle muséologie ! Trouver les acteurs L’équipe de l’Ecomusée doit mobiliser la population comme “acteurs“ : on choisissait un thème puis on recherchait des gens correspondant à ce que l’on voulait montrer. Les membres de l’équipe deviennent alors les objets de leur propre travail ! Evrard les présentaient (les membres de la populations qui travaillent au musée) comme dans un zoo. Les acteurs de l’Ecomusée, aux colloques, dans les bureaux… deviennent les objets de leur propre mise en scène ! Cette analyse devait montrer comment le paternalisme avait empêcher la création d’une classe intermédiaire entre l’instance patronale et les employés (en engageant des authentiques travailleurs pour travailler dans un musée, on montre que rien d’autre n’existe au Creusot NDM). La plupart des persones mobilisées par l’Ecomusée ont les mêmes origines : catholiques de tradition syndicale CFDT (plutôt que de la CGT qui comptent surtout des protestants qui refusent de participer à l’Ecomusée). Il a des prémisses de formation d’un syndicat pour les employés de l’Ecomusée mais, après être passé dans le bureau d’Evrard, les gens retirent leur candidature ! 4. A Déplacement successifs et temps des crises Une statue rangée A la fin des années 1970, le démantèlement du paternalisme permet l’apparition d’une classe politicienne jusqu’alors absente à cause du contrôle patronal. Un socialiste, Camille Dufour est élu maire. Il a la lourde tâche d’assurer la transition d’une ville où l’entreprise principale se désengage. La mairie était quasi vide… tout était à construire. On ne peut se permettre une rupture totale et brutale entre municipalité et Usine : on cherche une transition, un désengagement progressif. On veut faire du château un espace publique, un parc… En 1979, on détruit les murs de 6m qui protégeaient l’enceinte du château. Le Creusot se transforme et range progressivement ses signes patronaux pour faire place à l’espace publique. Une statue d’Eugène Schneider, sur la place du château, représentant l’homme qui désigne du doigt l’enfant d’une femme, le futur ouvrier est déplacée. Ce déplacement devait se faire, même sans prendre en compte l’aspect symbolique : la statue prenait une place énorme en plein centre d’une place en pleine restructuration… mais c’est le tollé dans la ville : on dit “on veut faire disparaître les Schneider. Le réaménagement de cette place créé enfin un centre au Creusot qui n’avait d’autre centre que l’usine, le travail : pas de place publique, pas de centre marchand… L’Ecomusée dérange L’expansion des activités de l’Ecomusée participe à ce réaménagement. Les tensions annoncent la rupture définitive entre Ecomusée et usine qui prendra place dans les années 80. L’usine refuse l’accès aux ateliers et aux archives aux membres de l’Ecomusée. Début des années 1980, la revue Milieux, lieu de dénonciation du paternalisme, empêche tout travail en commun. Des articles dénonçant la façon dont le Creusot a été dirigé par les Schneider par l’intermédiaire d’instances non-productives (écoles, sport, musique, religion…) et disant que les hommes sont produits pour et par l’usine, déclenchent de vives polémiques. La direction de l’usine demande à Evrard la démission de l’auteur… celui-ci refuse bien entendu. L’Usine réclament alors les objets qu’elles a confié à l’Ecomusée et exige le retrait de l’exposition permanente. Les objets repris sont les plus intéressants mais, sans panique, on réorganise les vitrines. Certains démissionnent, contestant la dimension militante du musée. Le déplacement des conflits. L’histoire d’un sacrifice La reconnaissance et le succès international (muséologique et universitaire) de l’Ecomusée se construisent en même temps que les conflits locaux. L’Ecomusée se construit comme un lieu de référence, révolutionnaire et contestataire face au capitalisme représenté par le paternalisme des Schneider. En racontant l’histoire, on la rejoue et les conflits de l’histoire se déplacent dans l’Ecomusée lui-même. Le château devient la scène d’une théâtralissation de la destitution des Schneider. En construisant tous son discours contre le paternalisme, Evrard recrée pourtant une structure très paternaliste : on se sent en famille et tout le monde l’admire. En pleine crise, plusieurs collaborateurs préfèrent alors partir plutôt que de critiquer l’autorité d’Evrard. Pourtant, on critique le fait qu’il n’est rien fait de vraiment innovant et on remet en cause la participation de la population. On critique également son paternalisme, sa faculté à délégué et à ne rien faire et le fait qu’il n’y ait pas de syndicat au musée. Une crise, presque un conflit de génération a alors lieu. Officiellement, Evrard quitte ses fonctions pour mauvaise gestion (on dit vouloir avoir une comptabilité plus stable) mais en réalité, les « enfants » qu’il a fait grandir n’ont plus besoin de lui ! Autre aspect paternaliste d’Evrard, il avait engagé une partie de ses fonds personnels dans le musée. Evrard parle même du musée comme de « son enfant ». Il a peur de voir l’idée d’Ecomusée disparaître avec son remplacement. Le règlement politique d’une affaire En 1984, la crise est à son comble, l’affaire fait scandale dans la presse (on parle de musée alibi…) et il n’y a qu’une alternative : la disparition de l’Ecomusée ou le départ d’Evrard. La direction des Musées de France exige que l’Ecomusée se développe comme un musée classique. La résonance nationale et les collections de l’Ecomusée empêche sa fermeture et on fait comprendre à Evrard qu’il faut partir. Il part discrètement en 1986. 5. B La confusion des crises On confond alors crise de l’Ecomusée et celle du Creusot. L’Ecomusée est devenu un modèle de contre-pouvoir culurel à mesure que le pouvoir politique cherchait des formes de compensation au déclin de l’industrie. En 1984, l’histoire de l’Usine et celle de l’Ecomusée se rencontrent : l’Ecomusée est en crise au moment même où Creusot-Loire va déposer son bilan. Pour la plupart des gens, cette concordance relève du hasard (en réalité, l’histoire exposée n’est pas morte donc on est exposé à ses aléas NDM).Le drame industriel du Creusot permet d’oublier les problèmes de l’Ecomusée. On n’ose pas lier l’histoire de ces deux entreprises car les enjeux sont incomparables et on oubli ainsi l’Ecomusée. Hugues de Varine regrette le manque de réactions de l’Ecomusée au moment où l’industrie disparaît. Il lui reproche de ne pas avoir su s’adapter aux questions qui se posaient alors, le chômage et la reconversion. La crise interne du musée s’est déclanchée indépendamment de la crise de la ville. L’entreprise emploie près de 30 000 salariés et son dépôt de bilan est une affaire d’état. Laurent Fabius prend position lui-même, indigné du règlement judiciaire que vient de prononcé le Tribunal de commerce de Creusot-Loire. Près de 10 000 personnes sont touchées directement par cette liquidation. Des entreprises se partageront les reste de Creusot-loire et le groupe Schneider défait d’un secteur industriel en déclin. Pour éviter une fermeture annoncée, la ville du Creusot se mobilise, les manifestations se multiplient. La mise en faillite apparaît comme scandaleuse car le groupe Scheider S.A ne sacrifie rien en dehors de sa filiale Creusot-Loire et quitte le Creusot alors qu’il ne souffrait que d’une insuffisance en fonds propres (dus notamment à sa filiale américaine). L’avenir du Creusot est pourtant laissé é des repreneurs et à la charge de l’Etat. On ne peut lier l’histoire de l’Ecomusée et celle de l’Usine : leurs crises sont concomitantes mais ne se confondent pas. Il ne faut pas oublier que, dès le début, le musée s’est construit sur les cendres d’un système industriel. Pourtant, l’objet principal du musée, le paternalisme, s’éloigne de plus en plus et, avec sa mort, c’est la mort du musée. Mais son enjeu n’était-il pas justement d’accompagner la fin de l’industrie en théâtralisant la destitution du paternalisme sur la scène muséale ? Après 1985, une page est tournée et on peut passer à un autre musée, un musée normal (l’objet est mort donc on peut l’exposer normalement NDM). 6. A Le partage de l’histoire En 1985, Le Creusot gère les reste de l’entreprise qui l’avait construit. L’industrie est restructurée… et Evrard quitte le Creusot. Le site de la Verrerie se réorganise et les archives deviennent un nouvel objet pour le musée. Bourdon Un groupe d’ingénieur, à cette époque, récupère des archives pour fonder, à côté de l’Ecomusée, leur propre œuvre de mémoire. Georges Charnet prend en main le projet avec le soutien d’industriels qui lui cèdent des locaux sur le site de la Verrerie. Ce groupe est en opposition avec l’équipe de l’Ecomusée. Leur histoire met surtout en avant la dimension technique et le nom de Bourdon, inventeur du marteau pilon est choisi pour cette Académie. Leur objectif est de sauvegarder les archives de la grande industrie et les industriels font de Bourdon ce qu’ils n’ont pas pu faire à l’Ecomusée : une vitrine de leur histoire. Dans une salle annexe du château de la Verrerie, une exposition permanente (Le métal, la machine et les hommes) est montée. Tout est basé uniquement sur l’histoire technique. Les objets techniques ne revendiquent rien et on ne parle plus de social. La séparation entre l’Ecomusée et l’Académie reproduit la séparation entre le monde connu (technique) et le monde de l’esprit (sciences sociales). Les humains sont séparés des nonhumains, les sujets des objets. Le travail de conjonction entre les deux structures est assurée par un tiers. Tourisme industriel L’association pense qu’un “tourisme du handicap“ est possible, qu’une ville noire se visite aussi… que l’on se presse pour voir des ruines parce que ce sont des ruines. Une vingtaine de personnes sont engagées comme guides, essentiellement des préretraités de Creusot-Loire. On ne veut pourtant pas faire de “spectacle vivant“ ! On espère accueillir 100 000 visiteur en 1987 et on se réjouit de pouvoir reconvertir qqs personnes qui vivent mal leur retraite forcée qui resteront ainsi dans “leur monde“. Les membres du Tourisme industriel ont presque tous la même origine : un niveau “moyen“ qui garantie une certaine neutralité. Tourisme Des classes viennent voir ce site industriel “presque encore vivant“. On fonctionne sur l’évocation car on a plus de machines à montrer… Deux visites et deux histoires se cotoient : celle de l’Académie et celle de l’Ecomusée. Il faut alors prendre position entre l’histoire des ingénieurs et celle des ouvriers… chacun refait son histoire. Le musée Schneider Dans ces musées, il manque un acteur : la famille Scheider à partir de l’absence de laquelle s’est construit ces musées. Un musée d’usine Les musées d’entreprises permettent le transfert et la redéfinition de la présentation de l’usine vers l’extérieur : des vitrines “propres“ de produits taisent leurs conditions de fabrication. Ainsi, les conflits peuvent être déplacée hors des lieux de production. De nbx musée de ce type existent mais, au Creusot, la mort de Charles Schneider scelle l’impossibilité de réaliser un tel musée d’entreprise. En 1982, l’Ecomusée récupère des lieux et des objets que l’Usine lui avait d’abord retirés en prenant comme prétexte une exposition réalisée par la direction de l’entreprise : une sorte de musée d’usine existera donc pendant 2 ans avant la fin de l’Usine. Depuis, l’Académie Bourdon a repris le travail, dans un musée d’usine sans usine ! 6.B Dominique Scneider et Dominique Schneidre, une histoire de littérature Si l’écriture de la famille Schneider ne peut plus s’écrire au Creusot, elle s’écrira ailleurs. Une fille de Charles Schneider, écrivain (qui signe Schneidre), écrit des histoires qui mettent en scène ses problèmes d’identité : est-elle d’eux ou seul. leur descendance ? Elle met en accusation le passé dans Atteinte à la mémoire des morts, où le nom “Stahl“ (acier) remplace “Schneider“ et “Carrière“ “le Creusot“. La ville se confond avec l’usine. Maxime, personnage de fiction qui devient responsable de l’empire à la mort de son père se réfugie dans un garage en forme de U (comme le château) qui devient une métaphore d’un repli. Un personnage se demande comment quitter un lieu qu’elle n’a plus, comment oublier l’histoire du Creusot… comme pour le musée, il lui reste les objets. Elle pose la question de savoir quel musée faire, quelle mémoire construire… elle pense qu’il faut un musée qui exposent l’ensemble des rapports entre sa famille et les ouvriers, et pas seul. ceux de la lutte des classes. L’existance d’un musée semble être un problème pour elle : la mémoire n’est plus à construire car l’histoire est déjà faite, exposée par les objets du musée. Beaucoup de Creusotins ont réfuté cette façon d’exposer l’histoire… Dominique Schneider dit que tout ce qu’elle signe sous le nom de Schneidre n’est qu’une fiction. Les lecteurs du Creusot ont eu de la peine à accepter cette histoire fictive car ils s’en sentent exclus. Le but de l’écrivain est pourtant de négoier dans l’cériture l’oubli d’une histoire, en en faisant une nouvelle à partir des restes. Ethnologie et littérature La fiction, ou l’ethnologie, produit-elle une vision fausse (évidemment NDM : drôle de quesiton) ? Un récit ethnologique participe à l’idée de construction de soi par la fiction. La légitimité d’un récit réside pourtant aussi dans sa possibilité d’être partagé, compris et discuté. L’anthropologue comme auteur Si l’on dépasse les frontière de la science, ou que l’on ne correspond plus à ses critères, on est classé dans le littérature et plus la science. Adh, les ethnologues postmodernes s’en jouent, reconnaissant une place littéraire à l’écriture ethnographique. Les limites de l’autojustification de la discipline sont posées car adh, tout ethnologue sait qu’il sera peut-être lu un jour par l’un de ses sujets d’étude. Les exigences sont alors élevées. L’épreuve écrite Dans l’écriture l’identité scientifique de l’auteur et la domestication de son objet se pose. La tentation littéraire est toujours grande et certains dérogent aux règles anthropologiques classiques. 7. A La fin de l’histoire commence : les débuts d’un musée Le musée impossible des annés 70 s’engage dans une transformation après le départ de Marcel Evrard. Les Creusotins attendaient un musée d’objet jusqu’alors inexistant : ils veulent voir les meuble Schneider… On n’avait d’abord pas de collection et le public était deçu. Dès 1986, l’Ecomusée se transforme. La séparation entre la Verrerie et les habitants se fait : l’entrée devient payante… Il s’agit bien d’un passage : la population du musée devient un public. On devient alors un musée traditionnel, avec des collections… En 1988, la moitié de l’équipe est licenciée. Notteghem devient président. On compte doubler les entrées en trois ans. On veut créer un musée type Monument Historique. La collection permanente change : l’histoire se raconte différemment. On traite différemment les objets “d’art“ (qui s’exposent par eux-mêmes) et les objets “ethnologiques“ (dont l’essence est réduite par une explication avec des étiquettes, des panneaux qui les expliquent). Alors que les objets d’art ont un auteur, l’ethnologie occulte le créateur de ses objets renvoyant à une production d’inspiration collective. L’Ecomusée suit alors cette tendance et décide d’avoir une politique d’acquisition et de conservation. On collectionne également des cristaux (issus du sol), dans le but d’attirer plus de monde. La reconnaissance des Ecomusée l’oblige (pour avoir des subventions) à remplir les mêmes conditions que les musées : devenir rentable et exposer des collections. Le comité des usagers est dissout. Après 20 ans, l’Ecomusée devient donc un musée et c’est la fin de la confusion entre espace patrimonial et espace de la communauté. Le Creusot a désormais un musée avec des murs : on peut détruire le reste ! Réaménagements Conserver, détruire, recycler : l’ensemble des réaménagement va être dicté par ce principe. Après le dépôt de bilan, il faut réaménager le territoire et la tâche est de taille. La Plaine des Riaux, entièrement à réaménagée, coupe la ville en deux et constitue le centre du développement historique. Dès 1985, ces bâtiments (de la Plaine des Riaux), plus en fonction, sont identifiés à des ruines ! On veut détruire ce symbole de délabrement… les repreneurs n’en veulent pas et ne veulent pas être identifiés à l’ancienne entreprise Schneider. En 6 mois, on a tout démoli. L’industrie peut alors repartir. Deux bâtiments, comme la halle des grues et locomotives, sont classés monuments historiques et ne sont pas détruits. On en fait alors une bibliothèque et un centre universitaire. L’Ecomusée aurait certainement voulu faire de la Plaine un immense site de patrimoine mais cela aurait coûté bien trop cher… ou plutôt, on refuse de réinvestir un passé qui déplaît (qui n’est pas encore mort NDM). Dans la plaine, destruction, conservation et recyclage se côtoient donc comme différentes réponses à la question de l’utilisation des restes. 7. B L’écomusée comme horizon d’attente Que se joue-t-il dans cette tension entre conservation et destruction des restes de l’histoire ? Le sujet de l’étude ici n’est pas tant le passé que l’attente de la gestion de l’absence des Schneider. On se demande comment passer l’étape… comment passer le temps comme dans En attendant Godot. L’écomusée, dans sa tentationd’une muséification vivante, confond le présent avec le récit du passé. On remet en scène un temps perdu qui reste, qui demeure… Il faut bien passer le temps après la fin du travail. La prison devient le temps libre. On peut alors célébrer le temps de non-travail (le dimanche le plus svt) par des visites de musées. Lorsque le temps libre devient tout les jours, les habitants peuvent alors travailler pour le musée, faire les guides… La directrice actuelle note que cette attente perpétuelle reste adh encore présente chez les habitants du Creusot. La première pièce que l’on jou, en 1967, à L.A.R.C. était En attendant Godot ! 8. A Le retour aux Schneider, exposition On pense qu’un jour tout sera à sa place, que les ouvriers auront retrouvé leur dignité, et que l’on ferra une exposition sur les Schneider. Il faudra attendre que l’industrie décline pour revenir à ceux qui l’on créée : en 1990, l’Ecomusée prépare une exposition sur “la dynastie Schneider“. En 1995, l’exposition est présentée. On était jamais revenu sur la disparitiondes Schneider et ils ne sont donc tjs pas mort… Les personnes ayant des objets, l’Ecomusée, l’Académie Bourdon et Dominique Schneider (en exigeant qu’un musée célèbre, Orsay soit lié à l’entreprise), se mobilisent. Evrard, en son temps, ne voulait pas aborder ce sujet, le trouvant encore trop présent, trop violent. Dominique Scheider participe étonnement à l’exposition : elle affirme ainsi une identité distincte de celle de sa famille, marque son propre parcours. Elle signe pourtant sa participation à l’exposition sous le nom de “Schneider“ et non de Schneidre, expliquant avoir œuvré en tant que membre de la famille et non écrivain. Elle entend contester le procès du paternalisme industriel. Son retour au Creusot marque le retour des Schneider le temps de l’exposition. On ne reproche pas aux paternalistes leurs écoles, logements, hôpitaux, formations, maisons de retraite, services d’aides… mais le fait de s’en servir pour lutter contre la lutte des classes. Les objets exposés (peintures, dessins, photographies, sculptures…) proviennent essentiellement de la famille Schneider. Le catalogue propose ne interprétation de l’histoire : il propose l’histoire de la famille, de son épopée industrielle et la vie du Creusot. Le catalogue apparaît comme un album de famille constitué après une génération d’attente. L’histoire proposée fait passer le nom de Schneider avec celui du Creusot… l’histoire est avant tout familiale et d’entreprise (le groupe Schneider, pourtant alors absent du Creusot, participe à l’exposition). Cette exposition montre un tournant et préfigure la façon dont l’histoire va être exposée au Creusot… bcp s’en indigne, trouve cela scandaleux, y voient l’exposition de Dominique Schneider ! Après un passage à Orsay, les objets retrouvent leur place, les Schneider sont de nouveau au Creusot ! Les objets présentés servaient à l’origine à présenter les Schneider et l’entreprise le plus souvent dans les expositions universelles… miroirs et lieux de légitimation de la puissance industrielle… L’exposition accueille plus de 25 000 spectateurs dont plus de la moitié viennent pour la première fois visiter l’Ecomusée. Pour cet ultime hommage, le Creusot reçoit presque autant de visiteurs que sa population. Beaucoup trouvent que les Schneider méritent clea, qu’ils ont fondé la ville et que la ville les a fait… D’autre déplorent un manque de critique… Hugues de Varine avec la fin d’une histoire, celle de la lutte des classes…. La lutte des classes est terminée (entre 1970 et 1995, les syndicats et les communistes ont quasiment disparus), le paternalisme aussi, on peut exposer l’histoire dépassée. Le système capitaliste anonyme ayant échoué au Creusot, il est normal que l’on revienne avec nostalgie sur le paternalisme.C’est la fin d’une attente : le retour des Schneider au château… ils sont exposés comme des objets de musée, à distance… 8. B Présentation de l’ethnologue et représentation de l’ethnologie Comment l’ethnologue négocie-t-il sa présence auprès de ses “informateurs“. Pour légitimer sa présence, il doit partager un temps commun. Ethnologie et historiographie La présence de l’auteur est sollicité par l’Ecomusée pour “en faire son histoire“. Il est ainsi invité à devenir historien du musée… Les intérêts qu’on les enquêtés à produite leur propre vision de l’histoire font aussi partie de l’objet à étudier ! Entendre un silence L’histoire de Marcel Evrard reste souvent cachée. Les interlocuteurs n’en parlent pas. Il est impossible de le rencontrer… les archives de l’Ecomusée n’en disent rien entre les années 1983 et 1986, périodes des conflits qui mènent à son départ. Certaines personnes pense même que l’objet du travail de l’enquêteur est de savoir si Evrard est mort ou non. 9. A L’économie des restes Part maudite et communion sacrificielle Dans La part maudite, Georges Bataille écrit sur la notion de restes. Le musée est-il le lieu d’une économie des restes de l’histoire ? Pour Bataille, la fondement de l’économie est la dépense, dépense productive (usage minimum pour vivre), improductive (guerres, cultes, arts, activités sexuelles sans but de se reproduire, jeux…). (UTILISER POUR HIRSCHHORN : Il dit ne pas connaître vraiment Bataille… mais dans cette notion de restes… très proches ! NDM). Pour Bataille, la vie est un excès qui épuise ce qu’elle a créée… a la question “que faut-il faire des restes ?“ il répond “sacrifier, pas de restes !“. Le potlatch peut servir de modèle pour décrire la dépense improductive : on offre ses richesse sans rien recevoir en retour, si ce n’est honneur et pouvoir. Bataille pense que la perte, la dépense improductive, à une échelle globale, peut être un lien social. Il pense qu’une société a besoin de sacré pour survivre et que la dépossession, comme un sacrifice, peut servir de sacré, donc de lien de cohésion. (Au Creusot, participer à l’oubli, à la perte d’un passé, peut être un lien social… NDM) Excès de mémoire Aux risques d’amnésie, on peut opposer ceux d’excès de mémoire (non dilapidation des restes (à l’opposé du sacrifice prôné par Bataille)). L’incapacité d’oublier apparaît alors (ce que l’on retrouve dans une multiudes de textes littéraires). Y aurait-il une méthode pour oublier ? Umbert Eco demandait s’il ne faudrait pas créer une chaire universitaire de l’art d’oublier. La question de l’oubli, face au savoir universitaire, est insolvable… un art de faire disparaître le savoir est-il possbile ? Pour oublier, peut-être faut-il accumuler les lieux de mémoires, les musées. Dans la répetition de l’histoire, le musée apparaît comme un théâtre de la mémoire, une mise en scène de l’oubli. C’est une dépossession (sorte de potlatch NDM) de ce qu’on ne peut pas garder : sa propre histoire, ses objets, son passé. Fêter l’oubli Si l’on envisage le musée comme un lieu de sacrifice, d’abandon, le dépense, dans une perspective bataillienne, reste partielle car les objets sont conserver et non pas sacrifiés, détruits (c’est plutôt le contraire NDM). A l’opposé de l’idée de destruction, les conservateurs sont justement là pour conserver les objets, empêcher leur destruction. Sous figure de conserver l’histoire, les musées détruisent pourtant, sacrifient ce qu’ils exposent ! Les restes y sont inutilisés, voués à des visites silencieuses, à l’opposé du sacrifice violent et festif que prône Bataille. 9. B Restes communautaires et autres bricoles La communauté sélective. Réflexe comunautaire et anthroppologie réflexive Dans le tri des déchêts, la pratique du tri sélectif repose la question participative. Chacun a sa part de responsabilité pour ne pas mettre n’importe quoi dans “autres déchêts“. Le tri au Creusot est très poussé… une 30aine de sacs de couleurs différentes… Une gestion collective de ramassage, tri et recyclage des déchêts ménagers est organisé… mais les sacs “autres déchêts“… comme pour l’auteur lors de son séjour au Creusot, peuvent servir bcp ! Les autres habitants vérifient, lorsque l’on dépose ses sacs, que l’on respecte les bonnes couleurs aux bons jours ! Le tri est communautaire… c’est une forme de partage. On entre alors des une conscience d’appartenance à une collectivité… (Bataille pense justement que le sacrifice commun des restes permet de créer un lien social). On apprend autant d’une société en s’intéressant à ses déchêts qu’à ses musées. Les restes mis à part Nos déchêts ménagers sont expulsé, on ne veut pas les côtoyer. Le reste est à part et non une part. Il en va de même avec nos morts, les restes humains qui nous empêcheraient d’exister s’ils restaient avec nous. Le danger d’encombrement fait que l’on enfouit nos restes pour nous en protéger. La dimension commuautaire du tri. La part recyclée Dans l’utilisation des restes, on se fonde une identité communautaire. Si les ordures sont ramassées, les déchêts sont collectés, pour ne pas dire collectionnés. En 1993, la Communauté Urbaine s’engage à construire une usine de traitement des déchêts ménagers… il s’agit de gagner une forme de communauté au prix d’une perte de profits individuels ou privé (exactement l’idée de Bataille de sacrifice des reste au profit de lien commnautaire !). Les habitants doivent alors faire l’effort de trier leurs déchêts puis, à l’usine, on trie encore. Recycler, redonner une vie, une valeur à partir de rien Comment comprendre ce besoin de créer qqch à partir de rien ? C’est un acte de résurrection qui veut défier la mort. L’art fonctionne de la même manière en recylcant des objets ayant perdu leur premier usage (Taureau de Picasso avec une selle de vélo…). Le choix de l’artiste de ramasser tel ou tel objet lui redonne vie. NDM : PARTIE SUR LES RESTES MENAGERS… UN PEU TIRE PAR LES CHEVEUX… AUCUNE SPECIFICITE AU CREUSOT… AUCUN RAPPORT AVEC L’USINE… SI CE N’EST METAPHORIQUE… ET LE BESOIN D’UN NV TRAVAIL. Bricole Aux usines du Creusot, on a toujours réemployé les restes, utilisés les petits rien pour “bricoler“. Le bricolage prend sa valeur dans la créativité individuelle servant à répondre à des conditions bien particulières. Il assure une formation, une virtuosité acquise sur le tas, en dehors des heures de travail. On ramene les restes de l’usine pour bricoler chez soi, c’est un tradition au Creusot. Certains ouvriers, appellés les castors, s’associent même pour construire eux-même leurs maisons. Au musée communautaire, on bricole aussi A l’Ecomusée, on dit aussi bricoler, monter des expositions à partir de iren. On peut utiliser le slogan de l’usine de tri des déchêts pour le musée : “Ici on de détruit pas, on valorise, on recycle“. L’ambition est la même : construire une identité communautaire à partir de restes. L’Ecomusée, en appellant les gens à venir y déposer des objets, a joué ce rôle d’espace sursitaire pour les objets qui ne sont plus utilisés. Parfois, un ouvrier apporte même au musée un objet de sa fabrication, une bricole. Témoin d’un géni, la bricole est toujours acceptée. 9.C Muséologie, réparation et abandon Le musée comme lieu de réparation de l’histoire Des restes recyclés, réparés, il y en a plein les musées. Le travail de reconnaissance artistique ou scientifique participe d’une réparation. Un lien se fait entre la culpabilité d’abandonner l’objet et leur rachat dans le musée. Le muséem, par la conservation, légitime l’abandon des objet ! Exposer, bannir, sacrifier La tradition philosophique fonde l’acte de connaissance sur la méoire… le passé doit être dit. Le musée est un endroit où l’’on dépose nos objets, nos restes d’histoire. On le visite comme un temple d’une histoire passée, d’un temps à oublier. Le musée comme abandon Le musée est un lieu de sacrifice : exposé qqch signifie le perdre. Pour Hainard, l’objet du musée, sous figure d’être célébré, est un objet banni, au ban. Au Musée de l’Assistance Publique à Paris, on avait une salle pour exposer les enfants trouvés dont on voulait se débarasser, jusqu’au milieu du XIXe ! Le musée du Creusot est un cas exemplaire de lieux de dépôt de l’histoire : le départ des Schneider est un abandon… en renvoyant leurs objets au château, la population abandonne à son tour (séduisant mais c’est pourtant leur retour au Creusot qui semble être célébré NDM). D’ailleurs, on dit qu’il y a aussi des bâtards Schneider au Creusot, non reconnus, abandonné… entre patenalisme et abandon d’enfants. 10. A Le Creusot, son musée Un musée comme les autres, Le Musée de l’Homme et de l’Industrie Au musée du Creusot, la toile “la Grève“ de Jules Adler fonctionne comme un condensé de la classe ouvrière pour pouvoir dire qu’elle n’a pas été oubliée. François Bonhomé, peintre officiel des Schneider est lui exposé plusieurs fois. Plans, affiches publicitaires, maquettes, albums photos… sont tous juxtaposés. C’est un musée comme un autre et il n’est plus besoin de penser au sens de sas présentation. En 1983, l’exposition “Forges et Ateliers du Creusot“ permet d’exposer l’usine dans une des salles du château. Un maquette animé traduit des techniques adh dépassées. On exposer alors l’usine, mais touours pas les Schneider… on garde une large collection de cristaux par contre ! Ce n’est qu’en 1995 que les Schneider reviennent au château après une longue absence, grâce à l’exposition qui leur est consacrée… puis surtout d’une exposition permanente à la suite de celle-ci ! En même temps, le musée redevient un lieu visible : alors que tout était dans le noir auparavant, on réouvre les fenêtres et l’on voit le cadre lorsque l’on visite. Si les objets reviennent, c’est pour reprendre leur place (donc différe.nt de l’idée simplement d’abandonner NDM)… on ne va quand même pas parler des Schneider dans la fosse des mineurs !!! Alors qu’avant tout était trop plein, on a le sentiment que le musée est vide adh (peut-être par ce que les objets sont dans leur cadre d’origine… donc invisbles dans leur fonction d’objets de musée NDM…). Paradoxe d’une exposition qui débarasse l’histoire que de la remettre de son cadre ! Le temps dépassé, l’histoire exposée La fin de la période des conflits de l’Eccomusée est synonyme de fin de l’attente : le Creusot tente de redevenir une ville comme les autres. Le démantelement a eu comme conséquence l’émergence d’une classe intermédiaire autonome… la direction de l’Ecomusée est reprise par certains de ces anciens employés… Le nom “Ecomusée de la Communauté Urbaine“est remplacé par “Musée de l’homme et de l’industrie“… certains objets du musée sont stockés “en attente“. La place de la collection est paradoxale : alors que l’Ecomusée n’en avait d’abord pas (ou disait ne pas en vouloir), on dira que rien n’est perdu car les collections restent lors de la transition. Le destin de “l’anti-musée“ est de devenir un musée une fois sa révolution accomplie. L’histoire qui a porté la ville est aujourd’hi dépassée et elle peut être exposée entre les murs du musée. Les Schneider sont devenu un objet de musée dont on peut se débarasser ! Le musée raconte l’histoire et, une fois qu’elle est constituée en mémoire, il permet son oubli. L’Ecomusée est un musée vivant, exposant une histoire encore vivante… ne disparaissant, en devenant un musée mort, il permet la fin d’une hisoire et le passage à une autre. L’Ecomusée, sans limites, sans murs était déroutant. Le musée, lui, rassure : comme d’une tombe, on en a besoin car il renferme une hisoire à la quelle on vient de temps en temps rendre hommage. Les Creusotins, après avoir été eux même les objets des collections, peuvent rendre visite aux objets qui les remplacent.Le passé a un lieu. Le musée a peu de visiteurs mais c’est peu être une réussite pour un Ecomusée (qui n’avait pas de visiteurs mais des habitants) : si les gens n’y vont pas, c’est qu’ils n’en ont pas besoin, c’est que leur histoire est oubliée. Plus qu’ailleurs, on ressent le besoin de se libérer de toute tutelle et on veut que la Communauté puisse prendre en charge seule son musée. Dans les années 1990, les écomusée dispraissent ou deviennent des musées : c’est le tri ou la mort. Se convertir en musée traditionnel peut être vu comme une sorte de transition, de période charnière. Un nouveau directeur incarne, malgré la banalité de ses démarches de conservation, une nouveauté : il n’est plus de l’usine, il extrait le pouvoir municipal de l’Usine. Il aura fallu une génération pour faire le tri des objets qu‘on voulait exposer… ce qu’on voulait oublier aussi : comme le dit Marc-Alain Maure, en visitant les musées de certains pays, on pourrait pensé que tout le monde vivait dans des château par le passé“ -> au Creusot, on a choisi d’exposer les Schneider dans leur cadre et l’histoire ouvrière et ses réalités sociales est peu abordée. 10. B Le Creusot, sa ville L’office du tourisme est adh dans le château. On y oriente le touriste, on les distribuent vers plusieurs sites. La Mairie a pris en charge les visites de la Verrerie. Les membre du Tourisme Industriel, par lassitude et ancienneté, se retirent et on assure la tradition avec des emplois jeunes… Ces jeunes ont un discours intéressant grâce à leur formation… mais ils n’ont pas vécu l’histoire qu’il raconte… L’Ecomusée est bien mort. L’Ecomusée et l’Académie Bourdon se rapprochent également et veulent trouver une base de travail commune. Naissance d’une ville Lorsqu’on est maire du Creusot, on doit réflechir à une stratégie de recherche d’une identité. Depuis les années 1970, on vit dans la tension de continuer à vivre d’après le rythme de l’usine ou d’en sortir totalement. L’Ecomusée dans sa forme initiale était l’incarnation de ce désir de continuation et d’attente. Le centre historique du Creusot essaie de rejoindre un modèle d’organisation urbaine classique… le projet nommé “cœur ville“ vise à développer des espaces de rencontres, de formations, une place urbaine piétonne, des commerces… Salle polyvalente, école, centre administratif, gare, centre commercial, Mac Donald’s… sont inclus dans le plan. Ces équipements d’urbanité classique étaient jusqu’alors inexistants au Creusot ! L’une des volontés du projet est de cacher les usines encore visibles. On veut que le cœur de la ville lui donne son rythme… et non plus l’usine. Le Creusot n’a son musée classique que lorsqu’il parvient à devenir une ville classique… Avant, ce n’était pas une ville mais une aglomération de maisons dispersées…. L’oubli de la spécificité du Creusot est un véritable pari, discuté, critiqué, négocié par les habitants. Le Creusot ne pourra jamais devenir une ville comme les autres car l’usine a laissée des marques au point du vue spatial… les acteurs locaux doivent faire le tri de ce qu’ils veulent garder et de ce que l’on peut effacer (entre murs de l’usine, stautes, marteau-pilon…). La ville est coupé par un pont mais à la place d’une rivière, c’est l’usine qui coule dessous ! Adh, ce pont n’a plus de pertinence. Et Schneider ? Des usines comme les autres Les nouvelles industries se sont redéployées dans des sites auparavant réunis. L’activité industrielle a su être repensée hors de la logique de Creusot-Loire. La tentation est pourtant grande de saccrocher au passé, aux preuves d’une activité industrielle puissante. Le Creusot c’est Schneider et chacun (industriels, touristes, musées…) est tenté de retrouver cette histoire dans les restes. Les usines fonctionnent mais sont classées “secret défense“, impossile de les visiter…Il parvient tout de même à obtenir un entretien… Pour la direction, qui voit régulièrement des gens qui veulent visiter l’usine, cela s’apparente à une mauvais reflexe d’associer “l’Usine“ à Creusot-Loire actuel… ils ne veulent pas être un musée (ce qui montre que le principe de l’Ecomusée pourrait fonctionner encore NDM !). Pourtant, en gardant presque le même nom (on passe de Creusot-Loire à Creusot-Loire Industrie) on montre la tentation de s’inscrire dans une lignée prestigieuse et d’empêcher une rupture trop radicale… Les lieux qu’occupent la direction sont également les mêmes ! L’usine appraît comme l’âme et le cœur du Creusot est CLI reste perçue comme détenteur de l’héritahe Schneiderien. La politique du groupe actuel est pourtant celle de l’oubli : “laissez- nous travailler normalement ! “. L’usine ne sera plus un musée vivant et c’est pq les demandes de visites sont refusées. Dominique Schneider, son dernier roman Elle parle d’oubli, de muséification, d’héritage… Elle fait parler les châteaux… Il est question de réparation… réparation de relations… Comme bilan d’un travail d’oubli, d’un “contre don“, elle explique : “l’exposition et le roman ont servi à déposer les objets pour qu’il y ait une histoire familiale dans ce musée. Je trouve que par rappot à cette catastrophe familiale (dépôt de bilan de Creusot-Loire), c’est bien que qqch se soit fait !“. Schneider, un nom Depuis le milieu des années 1980, le groupe Schneider s’est redéployé hors du Creusot… Cela tient de la nécessité de se défaire de son histoire (d’une famille et d’une ville). Schneider S.A. signifie société anonyme est c’est bien de cela qu’il est question : la famille a quitté le groupe lors de son départ du Creusot. Le groupe s’est redressé dans les années 1990… mais sans les Schneider. On dit d’ailleurs adh “Schneidre“ (comme à l’époque) pour désigner les membres de la famille mais “Schneidère“ pour désigner le groupe… comme pour marquer que les deux sont séparés. Il reste des appelations, des histoires dont on ne se défait pas : le Creusot, Schneider, l’Ecomusée. 11. A Le musée ou la théâtralisation de l’oubli La fonction du musée est souvent de conserver des objets dont nous n’avons plus besoin mais que nous ne voulons quand même pas jeter. Alors qu’ils sont censé raconter une histoire, ils participent en réalité souvnet à son oubli (la tradition orale ne serait-elle pas alors, à l’opposé des objets, finalement une meilleure façon de se souvenir). Comme alternative à la destruction ou au recyclage, le musée apparaît comme un instrument de conservation. A défaut de détruire les objets, on les déplace, on les range dans des boîtes. L’éclosion des musée et les églises transformées en musée lors de la Révolution participent à ce principe (le sacré est sacrifié mais on ne peut le détruire) : une façon de neutraliser le passé et le sacré est alors de l’universalisé, de l’exposer sous un angle esthétique par exemple ! Une autre forme de muséification de l’oubli consiste à conserver des erreurs, pour montrer ce qu’il ne faut plus reproduire (musée d’Auschwitz par exemple). Pourtant, ces objets placés dans des vitrines sont isolés des relations qu’ils entretenaient avec les hommes et qui leur donnaient un sens. Par le silence qui les entourent ces objets, dont l’histoire est prétenduement racontée dans les musées, est niée (NDM : les bâtiments d’Auschwitz, vides, aident-ils vraiment à prendre conscience de l’horreur ou banalisent-ils au contraire l’histoire, aident-ils à l’oubli de l’horreur et surtout de la proximité des événements ?). L’artiste Gerz fait ainsi des bâtiments non pas à la mémoire mais à l’oubli… au fait qu’il ne reste rien, aucune trace des juifs morts… Il fait des mémoriaux de la perte et de l’oubli. Ses monuments ne rappellent pas un fait passé mais leurs effacement. La dimension compensatoire du travail culturel Le musée, pris dans la contradiction de ne pouvoir écrire l’histoire qu’à partir d’objets, déplace les luttes humaines au niveau d’un savoir, d’une mémoire… (Quelle est le sens d’un musée d’histoire ??? NDM… les objets ne devraient-ils pas seulement servir à construire, grâce à l’archéologique des discours… éventuellement accompagné ce discours NDM). Dans le cas des musées de l’industrie, les conflits non résolus au sein de l’usine se déplacent au musée. La lutte du savoir se substitue alors à la lutte du travail. Le musée compense la dépossession (ici du travail…)… les biens devenus culturels sont des objets dépossédés de leurs fonctions économiques. Le musée, grâce à l’exposition, peut créer un espace entre l’objet (l’usine ici) et sa mise en scène, sa théâtralisation. Le musée comme jeu de masques Le musée théâtralise sa mission pour que son masque soit invisible, pour que sa représentation de l’histoire soit prise au sérieux. On théâtralise la possession, on accorde au sacré une part primordiale… Ce qui compte est plus le jeu que le sacrifice (contrairement à Bataille). Le musée fonctionne alors comme cérémonie de la disparition, jeu sacrificiel. C’est la disparition du travail que la cérémonie et le sacrifice du paternalisme permet d’oublier. 11. B En attendant Le Tour Adh, on ne voit presque plus rien du marteu-pilon dont l’exposition annonçait le passage d’une urbanité industrielle à une urbanité muséale… la végétation l’a presque complétement recouvert. La municipalité a délégué aux arbre le travail de l’oubli. On réflechi, sans trop le dire, à la constitution d’un espace touristique pour que, enfin, cesse la confusion entre espace muséal et espace urbain. Le Creusot va avoir son centre urbain classique, des PME comme ailleurs… son musée. Est-ce la plus grande usine d’Europe ou la lutte des classes qui est née il y a 2 siècles au Creusot ? La ville attend le passage du tour de France pour se célébrer, célébrer son travail d’oubli… La part maudite (cf Bataille) peut être sacrifiée dans ce grand rendez-vous où l’on boit, l’on fête… Tout n’est ici qu’un passage. C’est aussi une célébration du temps… histoire du Tour, temps qui passe, temps contre qui on se bat… Au Creusot, l’étape sera un contre-lamontre… symbole d’une course contre le temps. Comme Platon le soulignait déjà, l’écriture est non seulement impuissante contre l’oubli, elle en est la cause. Le passage d’un Tour miné par les affaires de dopage, d’une étape ratée à cause de la pluie est un semiéchec au Creusot. Epilogue François Mairesse, dans son analyse de l’histoire des musées, pose la question suivante : Peut-on encore concevoir un musée après Auschwitz ? La vraie question posée est “Peuton concevoir d’oublier après Auschwitz (la réponse est sans doute, pour Auschwitz même, non et c’est pour cela que son musée est presque un Ecomusée NDM). Levi, retourné à Auschwitz en 1965, critique le musée d’Auschwitz, ces objets pitoyables et l’ensemble du camp qui ressemble à un musée… Par contre, à Birkenau où il n’y a ni conservation ni restauration, il a eu l’impression d’un vrai lieu de mémoire. La nonconservation et l’abandon peut donc être plus parlant et plus près de la réalité historique que la conservation des musées. Le musée d’Auzschwitz rate son objet : l’inhumain n’est pas exposable… (il n’est pas mort non plus NDM). Pourtant, pour les même raisons-on n’ose pas oublier- Primo Levy appelle au devoir de mémoire. Le témoignage devient un devoir… mais le musée a-t-il un sens NDM. Le but des nazis était de ne pas laisser de trace du génocide… est-il alors possible adh de construire un témoignage ? Les restes peuvent témoigner… En 1986, Pa Kin veut faire un musée de la Révolution culturelle pour ne pas qu’une telle chose puisse se reproduire… Faire un musée, refaire l’histoire, la rejouer pour ne pas la répéter… paradoxe d’une théâtralité muséale… c’est de cela qu’il a été question au Creusot ! (paradoxe : le musée permet de rejouer une histoire pour ne pas le répéter… mais il fait également mourir les objets qu’il expose !!! NDM). Le travail d’oubli a impliqué sa remise en scène… une répétition… l’histoire d’un recyclage plus que d’une destruction… La mémoire est le seul reste, le seul déchêts qui reste encore lorsque les ruines ont été détruites… Le musée comme lieu de l’histoire dépassée et abandonnée Nos musée sont-ils des lieux de Rédemption ? Oui, pour l’industrie et le colonialisme par exemple. On y recycle, on y répare les restes d’une histoire… mais s’ils restent des simples lieux de dépôts, les musées mourront d’excès de mémoire. N’entre au musée que ce dont nous avons besoin de nous débarasser. Le temps que met un musée pour exposer une histoire est le même que celui qu’il faut pour s’en défaire. En racontant l’histoire du Creusot et en en tuant la père fondateur on a permis que, 25 ans plus tard, on puisse à son tour exposer les Schneider, chose qui était impossible avant qu’on les “tue“ via le musée ! C’est un musée vivant qui a permis la destitution du paternalisme… La seule réponse que nos sociétés fournissent à la reconversion industrielle, c’est la reconversion culturelle de son histoire par la théâtralisation de son oubli ! NDM : On ne peut faire l’histoire que de ce qui est mort… c’est pourquoi on introduit des délais pour la consultation des archives… Ou alors, on construit un discours différent, plus proche de l’Ecomusée, comme à Auschwitz par exemple… on visite les lieux… peu de discours si ce n’est l’horreur… TICLES ARTICLES ARTICLES ARTICLES ARTICLES ARTICLES ARTICLES ARTICL Objets prétextes objets manipulés (musée d’ethno NE) L’usine au musée Une reproduction miniaturisée des ateliers du Creusot est acquise par l’Ecomusée en 1983. Elle a été conçue et réalisée à la fin du 19ème. Lévy-Strauss pose la question du statut du créateur-inventeur du modèle-réduit ? Réinvente-til, réduit-il, crée-t-il qqch de nouveau, quels sont les sens nvx ajoutés… Comment le regard du spectateur est-il altéré ? L’usine miniature et son environnement Cette reproduction se trouve adh (1984) dans une vitrine du Château de la Verrerie. Des textes évoqueront l’histoire de la piève, des illustrations évoqueront l’Usine du Creusot à la fin du XIXème et un portrait de l’artisan-créateur sera en bonne place ! Un catalogue offre une documentation substantielle ! Cette création se trouve ainsi légitimée par son entrée au musée, témoin d’un ensemble technique ancien, pièce ancienne… la pièce prend un statut de témoin d’un temps révolu, ce qui lui greffe un sens supplémentaire (auparavant, on va le voir, elle a été une sorte de publicité pour l’Usine puis on l’a regardé comme un chef-d’œuvre technique en soi… adh, on prend du recul : sens supplémentaire). On remarque des variations considérables dans sa présentation au public. En 1904-1905, elle était présentée au public des foires et des tracts expliquaient le fonctionnement des machines. Le chef-d’œuvre de Joseph Beuchot est alors en qqsorte “le Musée du Creusot“ des fêtes forraines, au milieu des baraques exposant des curiosités de toute sorte (naturelles et techniques (vulgarisation de l’électricité…). Peu de dimension historique est alors mis en place (normal, c’est contemporain ou presque NDM !) car le public recherche avant tout du spectacle. Cette usine miniaturisée comme les textes qui l’accompagnent ont également un objectif pédagogique de vulgrisation scientifique. Quelques années plus tard, la miniature est rachetée et l’attraction est rebaptisée “Les Aciéries de Lilliput“ (l’aspect “foire“ est renforcé et l’objet qqpeu retiré de son contexte d’origine NDM). On accentue l’aspect fanatastique et l’exploit technique de la réalisation particulièrement habile (travail animé…). Une légende prend place autour du créateur qui aurait brisé ses œuvres les moins bonnes au marteau, qui enverrait ses fils dans une école technique pour prendre la relève… en fait, il n’a sûrement même jamais travaillé au Creusot ! L’usine devient imaginaire, fantastique… La façade de la baraque de foire, traitée sur un mode burlesque, renforce le caractère enfantin de cet univers. En modifiant radicalement sa présentation, l’écomusée l’a adh extraite de cette intemporalité et de cet aspect fantastique qui l’éloignait de son objet originel. Le statut de l’inventeur Reproduire une telle machine est, pour un homme de métier, une façon de se l’approprier… on ne siat pas si Joseph Beuchot à travaillé à partir de plans… mais en tout cas, on ne peut pas se contenter de miniaturisé les plans des machnies réelles : il faut savoir répondre à des problèmes spécifiques posés par la miniaturisation. En bricoleur, il faut alors savoir faire avec les moyens du bord, avec des matériaux parfois peu adaptés… L’artisan voulair montrer cette débauche de savoir-faire. Sa réalisation fait penser aux chefs-d’œuvres des compagnons… Il revendique un statut supérieur à celui d’un simple exécutant… La prtie cachée disposée sous le plancher de la miniature constitue le moteur et le concepteur s’est attaché à reproduire fidélement les séquences de mouvement. Lévy-Strauss se demande si la miniature, comme le chef-d’œuvre de compagnon, n’offrent pas le type même de l’œuvre d’art ! Il dit que, si on a en général tendance à fragmenter la totalité pour la rendre plus accessible, la minitature permet, elle de considérer l’ensemble d’un coup, le faisant apparaître moins redoutable. Des problèmes d’échelles son ici posés : les hommes paraissent trop grand à côté des machines (dont la reproduction a été limitée à une sorte de chaque…), les têtes ont des dimensions inégales… Catalogue de l’exposition : Les Schneider, Le Creusot, Une famille, une entreprise, une ville (1836-1960), 1995, Musée d’Orsay et Ecomusée du Creusot-Montceau. -Famille et entreprise qui passe avant la ville dans le titre et la construction de l’ouvrage -Dédicace à la mémoire des Schneider ! -Arbre généalogique tout au début ! -Panorama en 1ère page : usine, place Schneider, église = résume toute la ville ! -Avant-propos : Dominique Schneider compare sa famille à Napoléon pour la défendre : elle a des choses à se reprocher mais elle est entière et légendaire ! -On commence par un chapitre sur la famille et ses membres, ensuite, l’épopée industrielle tourne autour de la famille puis “vivre au Creusot “ commence par “Les Schneider en politique“ : c’est bel et bien le retour des Schneider au château ! -A propos du paternalisme, on souligne surtout les points positifs, parlant “d’authentique philantropisme !!!!“ : Caisse d’épargne, retraite, protection sociale, instruction, soins, logements… En réalité, religion et famille sont utilisés pour asseoir une légitimité patronale ! -Une large partie s’intéresse à la représentation des patrons (portraits…) et une autre sur la technique apportée par les Schneider. -La chronologie s’arrête en 1960, avant le déclin de l’entreprise. Notes cours : L’écomusée est une façon d’aider à la mort d’une période, il vient clore une époque… 1836 : Les Schneider deviennent propriétaires du lieu et construisent l’une des plus grande usine d’Europe (popnts, canon, vapeur…). Leur développement repose pourtant sur l’extraindustriel : hôpitaux, écoles, églises… 1850 : une pétition est lancée pour que le Creusot devienne “Schneider-Ville“. Des quartiers se développent autour de la ville avec chacun une vie autonome : il n’y a pas de centre-ville : le Creusot n’est pas une ville mais une extension urbaine de l’usine. Les édifices publiques servent de liens entre les quartiers. 1960 : mort du dernier descendant Schneider 1970 (1973 musée ?) : Départ du groupe, démantellement du paternalisme : les secteurs non-industriels deviennent publiques ! Embarras à propos du château : devient publique, embarra des indigènes… on veut en faire un musée mais les filles Schneider y vivent encore et personne n’ose les mettre à la porte. Il faudra qqun d’extérieur, Marcel Evrard (aidé de Hugues de Varine) pour mettre en place ce musée non-traidtionnel. Il y a un gros vide au Creusot : que va devenir une extension urbaine de l’usine sans usine ! Le musée exposera les gens avec leurs objets encore en fonction (forcement, l’objet n’est pas mort… il faut juste aider à sa transition). L’idée est que pour révolutionner par le musée, il faut révolutionner le musée… pour libérer les hommes par le musée, il faut libérer les objets dans le musée (idéal de gauche…). Le musée ne sera pas un lieu précis mais un territoire, les objets ne seront pas une collection mais les habitants… idéologie participative : comité des usagers qui font fonctionner le musée de l’intérieur… on expose leur vie… on présente les habitants comme des “ouvriers authentiques“, ils sont mobilisés pour raconter leur histoire ! VOLONTE D’ANTI-MUSEE MAIS EN FAIT : ESPACE LE PLUS ABOUTI DU MUSEE (UN “SUPER-MUSEE“) : TOUS LES HABITANTS SONT CONSERVATEURS, UTILISATEURS ET TOUS LES OBJETS DEVIENNENT COLLECTION. DE PLUS, LA CONTESTATION DU PATERNALISME VA EN REALITE MENER AU PATERNALISME DE EVRARD. On n’obtient pas de subvention du directeur des musées de France car on ne veut pas donner de subvnetions à un musée sans collection. On décide alors de jouer sur la mode des éco- musée pour obtenir des subventions du ministère de l’écologie naissant. C’est un comble : il n’y a rien d’écologique au Creusot mais l’usine devient la nature ! 1979 : Les descendants veulent une vitrine de leur entreprise, sont mécontents de la façon dont ils sont présentés ! Ils mettent en place une institution parallèle. 1984 : Fin de l’usine et arrêt d’Hevrad en même temps : fin de l’écomusée car son objet s’arrête, meurt… il n’y a plus d’histoire en activité à exposer… on peut alors changer l’écomusée en un musée classique… On cherche le calme dans la ville : on veut une ville normale (changements dans l’urbanisme :centre piéton, bureaux, commerces) et un musée classique. Le Creusot doit devenir une ville et l’éco-musée un musée ! 1995 : 25 ans après leur départ, on expose enfin les Schneider au château… famille (la fille) et objets retrouvent ainsi leur cadre d’origine ! Il a fallu le temps que les objets meurent pour qu’ils puissent entrer dans un musée classique (paradoxalement, on leur redonne ici vie en les ramenant au château… devant des visiteurs nostalgiques de la grande époque des Schneider !). Le Creusot : bâtiment anciens, usages nouveaux, 1979 (écomusée) On veut utiliser le patrimoine industriel du 19ème (la halle des gues et locos construite en 1848, première usine d’Europe continentale employant l’énergie de la vapeur) comme lieu privilégié pour évoquer l’histoire de la métallurgie (un lieu pas encore mort sera ainsi utilisé) : techniques passées et présentes (donc encore vivantes), développement d’une firme, présentation des machines… La réhabilitation de l’atelier permet d’expliciter le développement industriel de la région… On veut restaurer le bâtiment pour permettre l’installation d’expositions, alors que les terrain alentours sont tjs utilisés par l’usine !!!! (on fait mourir petit à petit, bâtiment par bâtiment !). L’entreprise et l’Etat subventionne ce réaménagement.