L`infirmier face à la douleur en dialyse

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Université de la Méditerranée
Faculté de Médecine de la Timone
2010/2011
L’infirmier face à la
douleur en dialyse
GOMEZ Marcos-Infirmier D.E
DIPLÔME INTER-UNIVERSITAIRE
Formation de personnels de santé à la prise en charge de la douleur
Pr J.C PERAGUT
Dr P. ROUSSEL
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier :
Mme Abbate Colette, grande artiste, qui m’a donnée l’autorisation de me servir de son
œuvre pour illustrer mon mémoire. Merci infiniment !!
Mme Luminy Michelle, qui au-delà de son professionnalisme, m’a été d’un grand secours
avec sa gentillesse et sa disponibilité.
Mon épouse, Nathalie, pour sa patience à mon égard, et son implication durant cet
apprentissage sur la Douleur et la rédaction de ce mémoire.
Mmes Orsini Valérie et Ferrandino Julie ainsi que tous les infirmiers de l’ADPC (Karine,
Areski, Fred, Geneviève, Nathalie, Marie-Christine, Jean-Pierre, Régine, Julien, Sabine,
Guy et Antoine) sans qui, je n’aurai jamais pu élaborer ce mémoire.
Merci mille fois !!
1
PREAMBULE
Très tôt, au-delà de la banale chute de vélo, de l’empoignade dans la cour d’école, j’ai été
confronté à la douleur induite par le soin. Quoi de plus contradictoire que de traiter la
douleur en générant une autre douleur !! Et pourtant !
J’ai subi des séries d’injection en intramusculaire pendant des années pour traiter ce que
l’on appelait, à l’époque, « une bronchite asthmatiforme ». Le bonbon qui venait
récompenser ma docilité et mon courage de petit garçon durant l’injection n’a jamais eu
le goût amer qu’ont eu mes échecs, plus tard, en tant que soignant. Malgré tout ce qui
peut se lire en matière de psychologie, cette friandise me permettait chaque fois, en
compagnie de ma mère, de pouvoir gravir les escaliers de cette villa cossue, de m’allonger
sur ce divan au velours rouge, d’attendre une fesse exposée que l’infirmière vienne me
faire l’injection et de serrer les dents durant tout le temps que durait cette dernière. Si ce
bonbon n’a jamais diminué l’intensité de la douleur, qu’il n’a jamais rendu cette dernière
plus acceptable, il m’a permis, à moi, enfant, de poursuivre une thérapie. Aujourd’hui,
quand je mange des friandises, je tiens à vous rassurer, lecteurs, je n’éprouve pas de
douleur dans mes fesses mais un sentiment de gratitude pour cette infirmière qui tentait
comme elle le pouvait de me rendre ces instants moins « douloureux ».
Elle s’appelait Mme Carles et c’est à cette « vieille dame », aujourd’hui décédée, que je
dédie ce mémoire.
2
SOMMAIRE
Présentation………………………………………………………………………………………………………………………………...
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1. Mes motivations………………………………………………………………………………………………………
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2. Généralités……………………………………………………………………………………………………………….……
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3. Mes constats au sein de l’ADPC……………………………………………………………………………..…
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4. Organisation de l’audit…………………………………………………………………………………………………
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Analyse des informations collectées……………………………………………………………………………………
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1. La population infirmière……………………………………………………………………………………………...
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2. Les infirmiers face à la douleur…………………………………………………………………………….……...
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3. Les infirmiers et leurs connaissances concernant la douleur………………………………...
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4. Les infirmiers et la formation sur la douleur……………………………………………………………...
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5. Les infirmiers et l’évaluation de la douleur……………………………………………………...
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6. Les infirmiers et la traçabilité de la douleur……………………………………………………...
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7. Les infirmiers et l’échelle unidimensionnelle « EVA »……………………………………...
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8. Les infirmiers et l’EMLA…………………………………………………………………………………...Page
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9. Les infirmiers et la procédure Anti-Douleur……………………………………………………………...
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10. Les conclusions……………………………………………………………………………………………………………...
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Propositions……………………………………………………………………………………………………………………………….….
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Conclusion…………………………………………………………………………………………………………………………………….
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Bibliographie……………………………………………………………………………………………………………………………....
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47
Annexes……………………………………………………………………………………………………………………………………
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Résumé………………………………………………………………………………………………………………………..……………..
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PRESENTATION
1. Mes Motivations :
J’ai obtenu mon diplôme d’infirmier en 1992. Durant ma formation, je n’ai pas bénéficié
de « module » ou de cours concernant la douleur. Même si nos formateurs ou certains
intervenants l’abordaient, rien de bien précis n’en émanait.
Fort de cette formation, je me suis retrouvé en service et il a fallu, alors, faire face ! Faire
face avec son bagage éducatif, son passif, sa personnalité, ses préjugés, son propre vécu
quant à la douleur. Et là, et bien, on est à la « foire à la bidouille » !!
Aussi, comme je l’ai déjà mentionné, précédemment, j’ai vécu beaucoup de frustrations.
Le sentiment même, d’être un usurpateur, m’a habité, lorsqu’à l’issue d’une série d’antiinflammatoire en injectable, j’ai quitté le monsieur toujours aussi algique qu’au premier
jour des soins.
Et si l’on regarde ou l’on questionne autour de soi, ses collègues, et bien, le constat est
terrible. Entre ceux qui vont « se protéger » derrière la fonction et ceux qui vont
minimiser pour être moins « impactés » par la douleur de l’autre, j’ai pu assister à une
grande variabilité d’attitudes face à la douleur. Le bilan quant à notre efficacité me
semble plutôt contrasté voir médiocre.
Ensuite, je me suis retrouvé habité par « Dame Douleur » et elle n’a pas été en reste.
Deux accidents de moto m’ont amené à me retrouver de « l’autre coté », c'est-à-dire,
celui des patients. Et là, même constat que précédemment ! Ma douleur n’a jamais été
évaluée, écoutée, identifiée. Sortit de ces deux
«
expériences sensorielles et
émotionnelles fortement désagréables », je me suis remis en question et me suis mis en
quête d’un cursus pouvant m’aider à mieux l’appréhender pour mieux l’affronter.
4
Aujourd’hui, infirmier en exercice à domicile, j’exerce aussi au sein d’une structure de
soins dédiée aux insuffisants rénaux chroniques terminaux, c'est-à-dire, un centre d’autodialyse.
La douleur, qu’elle soit chronique ou aigüe, y est omniprésente : Les gestes iatrogènes,
grands pourvoyeurs de douleurs provoquées et l’état clinique du sujet dialysé sont à
l’origine de beaucoup des maux survenant au cours d’une séance de dialyse.
Mais avant de poursuivre, voyons quelques généralités concernant l’IRCT (Insuffisance
rénale chronique terminale) et la dialyse.
2. Généralités :
A)-Qu’est ce que l’insuffisance rénale chronique ?
L'insuffisance rénale chronique (IRC) est un syndrome défini par la baisse du débit de
filtration glomérulaire comportant également des anomalies hydro électrolytiques et
endocriniennes. Elle est en rapport avec une réduction permanente et définitive du
nombre de néphrons fonctionnels (ce qui la différencie de l'insuffisance rénale aiguë ou
fonctionnelle).
On parle d'insuffisance rénale chronique terminale quand le recours à la dialyse
(péritonéale ou hémodialyse) périodique ou à la transplantation rénale est nécessaire car
le rein ne fait plus face aux besoins de l'organisme.
B)-Epidémiologie :
(Source : Programme d'actions Insuffisance rénale chronique 2002-2003-2004, Ministère
délégué à la Santé)
5
- En France, on compte entre 1,74 et 2,5 millions de personnes en insuffisance rénale
chronique avant le stade terminal.
- L'insuffisance rénale chronique terminale (IRCT) touche environ 45 000 malades. Les
deux tiers sont actuellement traités par dialyse et un tiers par greffe rénale. Cette
population augmente d'environ 7 000 nouveaux cas par an. L'augmentation de l'incidence
de l'IRCT porte principalement sur les tranches de population les plus âgées,
parallèlement au vieillissement de la population. La fréquence est deux fois plus élevée
dans les départements d'Outre-mer qu'en métropole.
- La prise en charge des patients traités par hémodialyse a des coûts considérables : 45
750 à 61 000 euros par an soit près de 2 % des dépenses de santé. C'est ce qui a amené
Bernard Kouchner, ministre délégué à la santé, à présenter un plan insuffisance rénale
chronique 2002-2003-2004.
C)-Prise en charge de l'IRC
Il existe trois types de traitement :
-l'hémodialyse
- la dialyse péritonéale.
-La transplantation rénale
Sur les deux grandes techniques d'épuration extra-rénale que sont la dialyse péritonéale
et l’hémodialyse, celle qui nous intéresse plus particulièrement est l’hémodialyse car c’est
cette dernière qui est préférentiellement pratiquée au sein du centre dans lequel je
travaille.
D)-Mais qu’est-ce que l’hémodialyse ?
L'hémodialyse est une méthode d'épuration du sang par la création d'un circuit de
circulation extra-corporelle et son passage dans un dialyseur.
6
Il est donc nécessaire de prélever du sang, de le faire circuler à l’extérieur de
l’organisme (circulation extracorporelle) à travers une machine d’épuration (un
générateur) possédant une membrane artificielle semi-perméable (un dialyseur). Le
but est de provoquer des échanges, à travers cette membrane, entre le plasma (partie
liquidienne du sang) du malade et un liquide présent dans la machine (le dialysat)
possédant des concentrations en substances dissoutes du même ordre que celles d’un
plasma normal (sang du malade).
C’est un procédé thérapeutique temporaire ou définitif, permettant d’éliminer, ainsi,
les toxines (urée, acide urique) et l’eau qui sont contenues en trop grande quantité
dans le sang lorsque les reins ne sont plus en mesure d’assurer leur fonction de
maintien de l’organisme dans un équilibre en eau, sodium, potassium et calcium aussi
parfait que possible.
En général, l’hémodialyse est d'ordinaire courte (4 heures en moyenne par séance),
trois fois par semaine. Certains proposent des séances prolongées ou plus fréquentes.
La dialyse se pratique en centre dans des unités de dialyse de type privé (clinique),
public (hôpitaux) ou associatif. Hors centre, la dialyse répond aux méthodes
développées à domicile ou dans des unités d'auto dialyse de proximité.
A ce stade des généralités, nous parvenons au vif du sujet !
En effet, vous comprendrez bien qu’un individu qui doit être ponctionné deux fois par
séance (abord artériel + abord veineux), trois fois par semaine en moyenne, nécessite une
voie d’abord qui puisse le permettre. Cet abord vasculaire doit être fonctionnel et en bon
état car il conditionne l’efficacité du traitement (permet d’assurer des débits d’échange
importants) et, sans abord il n’y a pas de dialyse et donc pas de vie possible…
E)-Les différents abords :
Il en existe trois types :
La FAV (fistule artério-veineuse) consistant en un abouchement entre une artère
et une veine
7
Le gore tex (prothèse en poly-tétra-fluoro-éthylène qui connecte une artère avec
une veine) lorsque le réseau veineux ne permet pas la mise en place d’une fistule
native
Le cathéter veineux central
Si le cathéter semble, de prime abord, comme étant le procédé préférentiel car il évite les
bi-ponctions indispensables à toute séance de dialyse, il n’est en fait envisagé que dans
l’urgence lorsque la fistule native ou le gore-tex
sont impossibles ou lorsqu’il est
indispensable de patienter quelques jours afin que ces dernières soient « matures » pour
être ponctionnées. De plus, ce dernier présente une prévalence infectieuse près de 40
fois supérieure à la fistule. Sachant que la première cause de décès chez les dialysés est
l’infection, il est judicieux de privilégier les deux autres types de voies d’abord.
Suite
à
ces
explications,
vous
comprendrez
que
le
patient
dialysé
est,
incontournablement, confronté à une double ponction trois fois par semaine. Geste
algogène en puissance. Mais, ce dernier, au-delà de la douleur provoquée aigue est sujet
à bien d’autres douleurs.
F)-Le sujet hémodialysé et la douleur :
En effet, il est nécessaire de prendre en compte que la population des dialysés est une
population dont la moyenne d’âge se situe autour de 63 ans (En France, selon les
données de l’enquête de l’Assurance Maladie réalisée en 2003).
C’est un âge qui réunit de multiples facteurs de comorbidités liées ou non à l’insuffisance
rénale : Facteurs ostéoarticulaires, neuropathiques, artériopathiques et autres.
Mis bout à bout, ces patients sont donc sujet à des douleurs chroniques multiples et
diverses qui viennent aggraver leur vécu algique.
Des études, sur la douleur chronique de la population dialysée, menées dans des centres
de dialyse, au Canada (Etude Davison), à Caen (Etude Levaltier), à la Rochelle (Etude Le
Mao) et au Maroc (Etude Bouattar), confirment ces conclusions.
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Lorsqu’on observe ce tableau ci-après, force, est de constater que la douleur chronique
est fréquente en dialyse.
En effet, au Canada (Etude Davison), sur 205 patients, 103 soit 50.2% présentent une
douleur chronique et parmi eux 41.4% l’évaluent entre 5 et 10 sur l’échelle numérique !!I
Même constat à Caen, où l’étude Levaltier enregistre une prévalence de 64.8% et au
Maroc (Etude Bouattar) de 50.7%
Douleur
Nombre ; Age
Moyen
Davison (1)
103/205 ; 60 ans
Levaltier (4)
57/88 ; 62.2 ans
Bouattar (3)
34/67 ; 43.5ans
Ostéoarticulaires
Neuropathies
Artériopathies
63.1%
12.6%
9.7%
21.6%
42.4%
76.5%
23.5%
20.6%
Les étiologies relevées sont diverses et multiples:
-Il y a les complications liées à l’âge, aux antécédents (Diabète, artériopathie…) et celles
propre à l’IRCT (Insuffisance Rénale Chronique Terminale) :
 Ostéoarticulaires : Hyperparathyroïdie secondaire, amylose
 Neuropathie
 Cutanée
 Iatrogène (Ponction)
 Psychologique
Toujours aux travers de ces mêmes enquêtes, il apparait qu’à Caen (Etude Levaltier),
chez les 57 patients qui révèlent être algiques, il y a souvent plus d’un site douloureux :
29/57 évoquent 1 site douloureux
23/57 évoquent 2 sites douloureux
6/57 évoquent 3 sites douloureux
Ce constat est confirmé par l’étude Bouattar (Maroc) où 26.5% des patients algiques
évoquent 4 sites douloureux et par l’étude Le Mao (La Rochelle) où plus de 50% des
patients ont au moins 2 sites douloureux.
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En présence de douleurs provoquées aigues, de douleurs chroniques et de la multiplicité
des sites douloureux, il résulte que la douleur est, donc, devenue une problématique
permanente en hémodialyse et sa prise en charge extrêmement complexe.
3. Mes constats au sein de l’ADPC
Je suis infirmier au sein de l’ADPC. C’est une association qui compte cinq centres
d’auto dialyse et une unité de dialyse médicalisée. J’y interviens en tant que vacataire
depuis le mois de Mars 2010.
Je ne peux que confirmer les généralités citées plus haut, ne serait-ce qu’au travers
de mon expérience sur le terrain.
L’ADPC n’a pas de CLUD mais un CME où sont abordés divers sujets dont la douleur.
A ce jour, on peut trouver sur les fiches papier de suivi de séance de dialyse et sur le
logiciel informatique « HémaDialyse », un item où l’on peut tracer cette dernière.
L’échelle de mesure retenue est l’Echelle Visuelle Analogique (EVA).
a)-L’établissement et ses obligations quant à la douleur :
Dans le cadre de la lutte contre la douleur, l’ADPC a l’obligation de se conformer à la loi
du 4 Mars 2002 qui pour rappel édicte:
« Toute personne a le droit de recevoir des soins visant à soulager sa douleur. Celle-ci
doit être en toute circonstance prévenue, évaluée, prise en compte et traitée […] » article
L 1110-5 Code Santé Publique.
Conformément à l'article L.1112-4 du Code de la santé publique, il lui appartient, en tant
qu’établissement de santé, de développer et mettre en place l’organisation nécessaire
pour répondre aux besoins des personnes quant à la prise en charge de leur douleur.
Déjà, dans le 1er Plan de Lutte contre la douleur, mis en place par Mr Bernard Kouchner,
de 1998 à 2000, le programme s’articulait autour de 4 axes dont :
 La prise en compte de la demande du patient
10
 Le développement de la lutte contre la douleur dans les structures de santé et les
réseaux de soins
 Le développement de la formation et de l’information des professionnels de santé
sur l’évaluation et le traitement de la douleur,
 L'information du public.
Concernant la prise en compte de la demande du patient, une des mesures était le carnet
douleur qui devait être remis à ce dernier à son arrivée pour une meilleure information
sur la douleur, son évaluation, sa prise en compte par l'équipe soignante et la réponse
adaptée, qu'il était en droit de demander, et qui pouvait y être apportée.
Dans le 2è Plan de Lutte de 2002 à 2005, le « contrat d’engagement douleur » est venu
remplacer le carnet douleur. Ce dernier se doit d’être remis au patient à son entrée avec
le livret d’accueil de l’établissement et il y intègre les éléments relatifs à la politique et
l'organisation de l'établissement en matière de prise en charge de la douleur.
D’ailleurs, dans le descriptif du 2è Plan, il est mentionné : « La prise en charge globale de
la douleur de la personne constitue un des indicateurs de la qualité des soins. Le manuel
d'accréditation, dans la référence OPC5 relative aux besoins spécifiques des personnes
malades, inscrit la recherche, la prévention et la prise en charge de la douleur aiguë et
chronique comme un des objectifs à atteindre pour satisfaire cette exigence.
Ainsi, chaque établissement de santé doit définir dans son projet d’établissement un
programme d’actions visant à améliorer la prise en charge de la douleur des personnes
qu’il accueille. Ce programme s’intègre dans le volet «qualité et sécurité des soins» du
contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’agence régionale d’hospitalisation. »
A ce jour, au sein de l’ADPC, le livret d’accueil vient d’être révisée et un groupe de travail
s’est donné pour objectif d’établir « le contrat d’engagement douleur » qui viendra le
compléter.
Concernant le soulagement de la douleur, objectif à atteindre fixé par la Loi relative à la
Santé Publique du 09/08/2004, un protocole Anti-Douleur a été validé par le CME en
2004 et révisé en 2009 (Cf. Annexe N°5 p 52 et 53).
11
b)-L’infirmier et ses obligations quant à la douleur :
Comme je le précisais, plus haut, en hémodialyse, les infirmiers ont un rôle essentiel dans
la gestion et l’utilisation des abords vasculaires (fistules artério-veineuses).
Malgré un accueil infirmier de qualité, une écoute active et une bonne installation en
dialyse, la ponction de la fistule artério-veineuse (FAV) avec des aiguilles de gros calibre
représente un acte agressif et répétitif pour des patients dont la prise en charge en
dialyse peut durer plusieurs années.
Souvent, un turn-over pressant, des patients « pressés et obnubilés par le temps » lors
des branchements et des débranchements, plus le stress lié aux divers aléas et incidents
qui jalonnent une séance sont autant de source pouvant amener le professionnel à
omettre d’évaluer et/ou de tracer la douleur. J’ai pu constater que cette dernière n’était
pas systématiquement évaluée et tracée que ce soit au début, au cours ou en fin de
séance. Je ne cherche pas à excuser ces manquements à des obligations mais du moins, à
en saisir les raisons.
La prévention de la douleur provoquée par les soins est définie comme une des
priorités de santé publique, et ce depuis 2002 au sein du 2è plan de lutte contre la
douleur :
Il y est mentionné qu’il faut prévenir et traiter la douleur provoquée par les soins, les
explorations et la chirurgie…
Et parmi les cinq objectifs qui y sont fixés, on trouve :
associer les usagers par une meilleure information.
renforcer le rôle infirmier sur la prise en charge.
améliorer la formation des personnels.
Si l’infirmier est particulièrement cité dans ce plan, son rôle dans l’évaluation et la prise
en charge de la douleur prend tout son sens, et, son implication devient primordiale au
travers de son décret de compétence (décret n°2002-194 du 11 Février 2002- relatif aux
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actes professionnels et à l’exercice de la profession d’infirmier). En effet, il y est
mentionné :
-« participer à la prévention, l’évaluation et au soulagement de la douleur et de la
détresse physique et psychique des personnes. »
- « l’infirmier est habilité à entreprendre et à adapter les traitements antalgiques, dans
le cadre de protocoles préétablis, écrits, datés, signés par un médecin »
Aussi, suite à la formation du DIU sur la douleur et la connaissance de ces textes qui
régissent ma profession, j’ai mieux apprécié l’intérêt et surtout l’importance de mon rôle
dans cette lutte contre la douleur.
Pour appréhender mon étude, je me suis mis à réfléchir sur les points suivants (5M) pour
savoir si tout était respecté et sur quels points nous devions apporter une réponse.
En questionnant, et en observant mes collègues IDE avec plus d’attention, j’ai constaté
que beaucoup se trouvaient comme moi (auparavant) dans l’ignorance et :
N’évaluaient, et ne traçaient pas systématiquement la douleur en début de séance
N’évaluaient, et ne traçaient pas systématiquement la douleur lors d’épisode
algique
N’évaluaient, et ne traçaient pas systématiquement la douleur à posteriori après
avoir appliqué une thérapeutique antalgique IV ou per os.
Ne se servaient pas systématiquement pour ces évaluations de la réglette E.V.A.
En établissant le diagramme des 5M, ci-après :
13
Méthode :
Matière :
Moyens humains :
 Procédure
 IDE, Médecins, Biotechniciens,  Les douleurs aigües dont les
 Information
douleurs provoquées (ponctions…)
pharmaciens, administratifs
 Sensibilisation
 Les douleurs chroniques
 Formation
Evaluation,
traçabilité et
traitement de la
douleur
satisfaisante
Milieu :
Moyens matériels :
 Service ouvert
 Réglettes
 Turn-over élevé
 Antalgiques paliers I et II per os et IV
 Surface des locaux
 Feuilles de suivi de séance de dialyse
 Item dans logiciel «Hémavision »
J’ai pu émettre l’hypothèse suivante :
Si les professionnels IDE étaient mieux informés, ils pourraient réaliser une
évaluation, une traçabilité et un traitement de la douleur de façon efficace
et optimale.
J’ai proposé à la direction du Centre, ainsi qu’à la cadre infirmière et aux médecins
d’évaluer l’observance et les connaissances des professionnels concernant l’évaluation, la
traçabilité et le traitement de la douleur au travers d’un questionnaire.
Ces derniers, après s’être concertés, m’ont donnée l’autorisation de lancer mon audit
14
4. Organisation de l’audit :
1. Période :
Audit réalisé en Mars 2011 au sein de l’ADPC.
10 semaines se sont écoulées entre la distribution des questionnaires et leur
recueil.
2. Populations étudiées :
Les infirmières et infirmiers
3. L’auditeur : moi-même
4. Matériel et méthodes :
 Matériel : Questionnaire (Cf. Annexe N°1 p 47 et 48)
Pour élaborer ce dernier, je me suis inspiré des cours du D.U et des
recommandations des diverses sociétés savantes :
Décret n°2002-194 du 11 février 2002 relatif aux actes professionnels et à
l’exercice de la profession infirmière
Référence au 2è Plan (2002-2005) et le 3è Plan de Lutte contre La Douleur
(2006-2010)
 Méthode :
Questionnaire remis aux infirmiers ou adressé via e-mail pour les infirmiers se
trouvant sur les deux unités en Corse.
5. Site audité :
 Toutes les unités y compris l’UDM ont été auditées.
15
ANALYSE DES INFORMATIONS
COLLECTEES
Sur les 14 questionnaires adressés aux infirmiers,
12 m’ont été retournés dûment
remplis. Nous obtenons un taux de participation de 85,77%. Chiffre très encourageant
pour la suite de cette analyse et qui atteste de l’implication des infirmiers de l’ADPC.
1. La population infirmière :
Lorsqu’on se réfère à la durée d’exercice des infirmiers, on constate, en se référant au
graphe ci-après, que près de 33.33% ont une durée d’exercice comprise entre 1 et 5 ans,
8.33% entre 5 et 10 ans et 58.33% plus de 10 ans. On est en présence de 91.66%
d’infirmiers ayant plus de 5 ans d’exercice de la profession. Si l’on associe l’expérience à
la durée de l’exercice professionnel, on peut, sans hésitation, avancer que nous avons une
population d’infirmiers expérimentée au sein de l’ADPC.
1-Ancienneté dans la profession
Moins de 1 an
Entre 1 et 5 ans
Entre 5 et 10 ans
Plus de 10 ans
33,33%
58,33%
8,33%
16
2. Les infirmiers face à la douleur :
2
Population IDE
Pensez-vous être confronté à la douleur des patients durant votre
pratique quotidienne au sein de l’unité ?
OUI
NON
100%
0%
A la question 2, traitant de la douleur, on constate, dans le tableau ci-dessus, que 100%
des infirmiers se disent confrontés à la douleur des patients durant leur pratique
quotidienne au sein de l’unité. Ce résultat a le mérite de venir confirmer mes propos
dans le chapitre des généralités et mes observations sur le terrain.
3. Les infirmiers et leurs connaissances concernant
la douleur:
Dans ce chapitre, nous allons nous intéresser aux connaissances que détiennent les
infirmiers gravitant autour du patient dialysé concernant les dispositions réglementaires
et le Livret d’Accueil que remet l’Etablissement à chaque nouveau patient dialysé.
a) Les infirmiers face à leurs obligations :
A la question 7, « Prévenir, évaluer et traiter la douleur, est-ce une obligation pour les
soignants ? », 100% des infirmiers répondent par l’affirmative et à la question 8, «Est-ce
que « prévenir et traiter la douleur provoquée par les soins » est une priorité depuis 2005
? », nous obtenons 91.67% de « OUI ».
17
Prévenir, évaluer et traiter la douleur, est-ce une obligation pour les
soignants ?
7
Population IDE
OUI
NON
Ne sais pas
100%
0%
0%
Est-ce que « prévenir et traiter la douleur provoquée par les
soins » est une priorité depuis 2005 ?
8
Population IDE
OUI
NON
Ne sais pas
91.67%
0%
8.33%
A la question 9, nous obtenons des résultats très corrects. Ils sont 83.33% à répondre
positivement pour la première proposition, 58.33% concernant la 2è et 41.67%
concernant la 3è. S’ils sont une majorité à penser qu’associer les usagers par une
meilleure information et renforcer le rôle infirmier sur la prise en charge sont des
objectifs du 2è Plan de Lutte contre la Douleur, ils ne sont plus qu’une minorité à penser
qu’améliorer la formation des personnels est aussi une priorité.
En définitif, ils ne sont que 41.66% à déclarer que les trois propositions font parties du
2ème Plan de lutte contre la Douleur.
Quelles propositions font parties des 5 objectifs fixés par le 2 ème Plan de
Lutte contre la Douleur ?
9
Population
IDE
Associer les usagers
par une meilleure
information
Renforcer le rôle
infirmier sur la prise en
charge
Améliorer la
formation des
personnels
OUI
NON
OUI
NON
OUI
NON
83.33%
0%
58.33%
0%
41.67%
8.33%
18
b) Les infirmiers et le Décret de Compétence :
Concernant le Décret du 11/02/2002, à savoir si la douleur y est évoquée, on obtient 75%
de réponses positives. Si le résultat est loin d’être médiocre, il apparait comme
précédemment qu’il y a des lacunes puisque 16.67% avouent ne pas savoir.
10
Population IDE
La douleur est-elle évoquée dans le Décret du 11/02/2002 relatif à
l’exercice infirmier ?
OUI
NON
Ne sais pas
75%
0%
16.67%
Les résultats obtenus à la question 11 viennent confirmer ce constat.
En effet, si l’on observe le tableau ci-après, 66.67% des infirmiers sont d’accord pour dire
que la proposition « L'infirmier est habilité à entreprendre et à adapter les traitements
antalgiques dans le cadre de protocoles préétablis, écrits, datés, signés par un médecin »
fait bien partie du décret de compétence, mais ils ne sont que 58.33% à penser que
« Participer à la prévention, l'évaluation et au soulagement de la douleur et de la détresse
physique et psychologique des personnes » en fait aussi partie.
En fait, ils ne sont que 55.55% à répondre positivement pour les deux propositions.
Si, « OUI », est-ce que l’une ou l’ensemble de ces propositions sont citées
dans ce décret de compétence ?
11
Population IDE
Participer à la prévention,
l'évaluation et au soulagement de
la douleur et de la détresse
physique et psychologique des
personnes
L'infirmier est habilité à
entreprendre et à adapter les
traitements antalgiques dans le
cadre de protocoles préétablis,
écrits, datés, signés par un
médecin
OUI
NON
OUI
NON
58.33%
8.33%
66.67%
8.33%
19
c) Les infirmiers et le Livret d’Accueil de l’établissement :
Concernant la connaissance du Livret d’Accueil de l’ADPC (Cf. Annexe N°4 p 51), les
résultats sont encore plus mitigés. On obtient tout juste la moitié (soit 50%) qui sait que
l’Etablissement y mentionne ses engagements quant à la douleur.
12
Population IDE
Est-il évoqué dans le Livret d'Accueil remis au patient les
engagements de l'Etablissement quant à la douleur?
OUI
NON
Ne sais pas
50%
0%
41.67%
A la question 13, « est-ce une obligation pour les établissements de santé ? », 66.67%
répondent par l’affirmatif. Néanmoins 1/3 des infirmiers répondent ne pas savoir.
13
Population IDE
Est-ce une obligation pour les établissements de santé?
OUI
NON
Ne sais pas
66.67%
0%
33.33%
En conclusion, au sein de l’ADPC, si les connaissances des infirmiers concernant les
dispositions règlementaires sont plutôt corrects voir, parfois, très satisfaisantes, il n’en
demeure pas moins qu’il existe beaucoup d’approximations et/ou de lacunes que ce
soit concernant le Décret de Compétence, le 2ème Plan de Lutte contre la Douleur voir
le Livret d’Accueil de la structure.
Il serait intéressant de savoir si les infirmiers ont été formés sur la douleur durant leur
cursus professionnel.
20
4. Les infirmiers et la formation sur la douleur :
A savoir s’ils ont reçu une formation de plus de 7h00 dans le cadre de la douleur, ils ne
sont que 28.57% à en avoir bénéficié. 71.43% n’ont bénéficié d’aucune formation sur la
douleur, soit presque 3/4 des infirmiers.
3
Population IDE
Avez-vous reçu une formation de plus de 7H00 dans le cadre de la
douleur?
OUI
NON
28.57%
71.43%
Néanmoins, on obtient à la question suivante, un résultat très encourageant puisque 60%
des infirmiers, qui n’ont bénéficié d’aucune formation sur la douleur, seraient favorables
pour recevoir un enseignement sur ce thème.
4
Population IDE
Si, « NON », souhaiteriez-vous être informé ?
OUI
NON
60%
20%
Par contre, en réponse à la question 5, il s’avère que, tous les infirmiers ayant bénéficié
d’une formation, l’ont eu hors de l’ADPC. Il apparait donc qu’aucun infirmier n’a
bénéficié d’une formation au sein de l’ADPC. Ce résultat remet en question l’implication
de l’établissement concernant la Lutte contre la Douleur puisqu’ « Améliorer la formation
des personnels », ne l’oublions pas, est un des 5 objectifs fixés par le 2 ème Plan de Lutte
contre la Douleur et un des quatre axes du 3è Plan.
5
Population IDE
Si, « OUI », où a-t-elle été dispensée ?
Centre
Autres
0%
100%
21
A la question 6, on constate que 100% des infirmiers ayant bénéficié d’une formation
l’ont eu entre 1 et 5 ans.
6
Population IDE
Quand vous a-t-elle été dispensée ?
Moins d’1 an
Entre 1 et 5 ans
Il y a plus de 5 ans
0%
100%
0%
En conclusion, il s’avère que peu d’infirmiers ont bénéficié d’une formation sur la
douleur et qu’aucun n’en a bénéficié au sein de la structure.
Pourtant, depuis le 1er Plan de Lutte contre la douleur, débuté en 1998, « Améliorer
l'information et la formation de l'ensemble des professionnels de santé » demeure une
priorité pour les établissements de santé
Ainsi, dans le 2è Plan 2002/2005, il est mentionné :
« La formation des personnels de santé constitue un élément essentiel de la qualité des
soins. Les professionnels doivent être sensibilisés et formés au plus tôt afin qu’ils puissent
acquérir les principes et les comportements adaptés dans le quotidien de leurs pratiques
professionnelles. Ils doivent avoir également accès à la formation continue parce que les
connaissances et les techniques évoluent. »
Dans le 3è Plan 2006/2010 intitulé « Plan d’Amélioration de la prise en charge de la
douleur », on retrouve parmi les objectifs :
« Améliorer la formation pratique initiale et continue des professionnels de santé pour
mieux prendre en compte la douleur des patients »
Il y est mentionné : « Les nouvelles dispositions prises en faveur de la qualité des soins
renforcent la lutte contre la douleur dans les établissements de santé, notamment au
travers de la thématique rendue obligatoire dans la sous-commission « sécurité et qualité
des soins » de la commission médicale d’établissement et de la certification. La lutte
contre la douleur a été retenue comme un des objectifs prioritaires de la qualité des soins
dans le projet Compaqh initié en 2003, avec l’expérimentation d’un indicateur sur la
22
traçabilité de la prise en charge de la douleur dans les établissements de santé publics et
privés volontaires. »
Ces chiffres peuvent expliquer les lacunes et approximations rencontrées plus haut. En
effet, aucun des infirmiers formés n’a bénéficié d’une formation il y a moins d’un an.
Or, pour qu’un savoir puisse perdurer, il me semble que la répétitivité de l’information
est le meilleur gage pour obtenir une longévité et une assimilation optimale d’un
enseignement et ce, quel qu’il soit.
Néanmoins, je tiens à apporter un bémol à ce constat.
En effet, si, au vu de ces résultats, il semblerait que l’établissement n’a pas honoré son
« Contrat d’engagement contre la Douleur » et son obligation de former le personnel
soignant au traitement de la douleur, il n’en n’est rien. En m’entretenant avec des
membres de l’encadrement, j’ai appris que des sessions de réactualisation des
connaissances sur la thématique de la douleur ont été dispensées par un organisme de
formation de façon régulière ses dernières années. Il serait intéressant de savoir
pourquoi les infirmiers qui en ont bénéficiés ne s’en souviennent pas !?!
Dans le chapitre suivant, nous allons voir les données issues des questions traitant de la
pratique des infirmiers dans le cadre de la prise en charge de la douleur.
23
5. Les infirmiers et l’évaluation de la douleur:
Dans ce chapitre, j’ai tenu à en apprendre d’avantage sur les évaluations de la douleur
que pratiquent mes collègues infirmiers.
Evaluent-ils systématiquement la douleur au début de chaque séance de dialyse
Quelles sont les situations où ils évaluent soit systématiquement ou aléatoirement la
douleur.
Réévaluent-ils systématiquement la douleur suite à la mise en place d’un traitement
antalgique
a) Les infirmiers et l’évaluation de la douleur en début de séance :
21
Evaluez-vous systématiquement la douleur au début de chaque
séance de dialyse?
Population IDE
OUI
NON
58.33%
41.67%
Le résultat obtenu à la question 21 est plutôt contrasté. Ils ne sont que 58.33% à évaluer
systématiquement la douleur en début de séance de dialyse. Or, ce chiffre est
contradictoire puisqu’ils sont 100% à avoir validé que «Prévenir, évaluer et traiter la
douleur, est une obligation pour les soignants».
En conclusion, sur les 100% à répondre par l’affirmative à la question 7, dans la
pratique, ils ne sont que 58.33% à valider leurs propos.
Les deux questions suivantes ont le mérite d’apporter quelques précisions quant à ces
évaluations de la douleur.
b) Les infirmiers et l’évaluation de la douleur durant une séance
de dialyse :
24
En effet, j’ai tenu à savoir si les infirmiers effectuaient des évaluations aléatoires ou
systématiques et ce dans quelles situations ou/et à quel moment.
En consultant les résultats obtenus aux questions 22 et 22’ et qui sont regroupés dans les
deux tableaux ci-après, il apparait deux constats.
Quand est-ce que vous évaluez systématiquement la douleur?
22
Population
IDE
Lors de la
ponction ou du
retrait des
aiguilles et/ou
lors d'un geste
invasif autre
(HGT, injection
insuline…)
Lorsque le
patient se plaint
(Manifestations
verbales,
gestuelles…)
Lorsque le
patient a subi
antérieurement
une intervention
chirurgicale ou
un examen
invasif
Lorsque le
patient a des
douleurs
chroniques
OUI
NON
OUI
NON
OUI
NON
OUI
NON
66.67%
25%
91.67%
0%
75%
0%
41.67%
0%
Quand est-ce que vous évaluez aléatoirement la douleur?
22’
Population
IDE
Lors de la
ponction ou du
retrait des
aiguilles et/ou
lors d'un geste
invasif autre
(HGT, injection
insuline…)
Lorsque le
patient se plaint
(Manifestations
verbales,
gestuelles…)
Lorsque le
patient a subi
antérieurement
une intervention
chirurgicale ou
un examen
invasif
Lorsque le
patient a des
douleurs
chroniques
OUI
NON
OUI
NON
OUI
NON
OUI
NON
8.33%
0%
0%
0%
16.67%
0%
41.67%
0%
25
Le premier est que l’ensemble des infirmiers pratiquent d’avantage des évaluations
systématiques plutôt que des évaluations aléatoires. Ce constat est sans appel
quand on se réfère aux résultats obtenus au tableau 22 versus le tableau 22’.
En effet, si 8.3% évaluent la douleur « lors de la ponction ou du retrait des aiguilles et/ou
lors d'un geste invasif autre (HGT, injection insuline…) »de manière aléatoire, ils sont
66.67% à le faire de manière systématique.
Concernant le patient qui a subi antérieurement une intervention chirurgicale ou un
examen invasif, ils sont 16.67% à le faire aléatoirement et 75% systématiquement.
Et s’agissant d’un patient qui se plaint (Manifestations verbales, gestuelles…), cet écart
est encore plus net puisqu’aléatoirement, on obtient 0%, et, 91.67%, systématiquement.
Le deuxième constat concerne les situations récoltant le plus de suffrages.
Aux regards des résultats obtenus, on obtient par ordre décroissant :
 91.67% d’évaluation systématique de la douleur lorsque le patient se plaint
 75% lorsqu’il a subit une intervention chirurgicale ou un examen invasif
 66.67% lors de la ponction ou du retrait des aiguilles et/ou lors d'un geste
invasif autre (HGT, injection insuline…)
 41.67% lorsque le patient a des douleurs chroniques.
Si « la plainte du patient » est la situation qui recueille le plus de suffrage, le résultat
obtenu pour la situation « Lors de la ponction ou du retrait des aiguilles et/ou lors d'un
geste invasif autre (HGT, injection insuline…) » est quelque peu surprenant car il n’est pas
en adéquation avec le résultat obtenu à la question 8.
En effet, à cette dernière, les infirmiers sont 100% à répondre par l’affirmative. Ils
pensent tous que « prévenir et traiter la douleur provoquée par les soins » est une
priorité depuis 2005, or, sur le terrain, presque un tiers ne le met pas en application.
Cette situation aurait dû, vraisemblablement, si ce n’est se trouver en tête de ce
classement, au moins recueillir un résultat proche de celui obtenu par « la plainte du
patient ».
26
Toujours de l’ordre du constat, si la plainte entraine une évaluation systématique de la
douleur chez près de 91.67% des infirmiers, les algies chroniques, elles, ne recueillent que
41.67%. Or, ces dernières sont une des priorités du 3è Plan de lutte contre la Douleur.
L’autre situation qui mérite notre attention est l’évaluation de la douleur lorsque
l’infirmier applique un traitement antalgique.
En effet, dans la pratique quotidienne, l’infirmier a la possibilité d’appliquer des
thérapeutiques sur prescription médicale ou suivant la procédure « Anti-Douleur »
validée au sein de l’établissement.
c) Les infirmiers et l’évaluation de la douleur suite à la mise en
place d’un traitement antalgique:
A la question 23, « Réévaluez-vous systématiquement la douleur suite à la mise en place
d’un traitement antalgique ? », on obtient 100% de réponse positive.
Si aux questions 22 et 22’, nous avions des avis partagés, ici, nous avons une pratique qui
reçoit l’adhésion de tous les infirmiers.
23
Population IDE
Réévaluez-vous systématiquement la douleur suite à la mise en place
d'un traitement antalgique?
OUI
NON
100%
0%
En conclusion, si les infirmiers privilégient dans leur pratique quotidienne des
évaluations plus systématiques qu’aléatoires de la douleur, il demeure que la douleur
provoquée par les soins et les algies chroniques récoltent des suffrages qui pourraient
gagner à être améliorés surtout lorsqu’on a pu avoir, plus haut, que tous les infirmiers
27
savent que « prévenir et traiter la douleur provoquée par les soins » est une priorité
depuis 2005.
Aussi, l’évaluation systématique de la douleur lors de geste pourvoyeur de douleur et
lorsque le sujet dialysé présente des douleurs chroniques pourront être des points sur
lesquels il sera judicieux d’insister et d’en faire des priorités lors de cession de
formation et/ou d’information à venir.
Concernant l’évaluation systématique de la douleur suite à la mise en place d’un
traitement antalgique, le résultat obtenu est particulièrement satisfaisant.
Suite à l’évaluation de la douleur, nous allons voir, dans le prochain chapitre, la traçabilité de
cette dernière.
N’oublions pas que l’infirmier a une obligation bien réelle de tracer la douleur. La Haute Autorité
de Santé (HAS), lors des certifications, « note » cette action au travers un indicateur de qualité :
l’IPAQSS (Indicateurs Pour l'Amélioration de la Qualité et de la Sécurité des Soins)
L'IPAQSS est un ensemble de 5 indicateurs repartis dans 3 thèmes.
A)-Assurer la continuité de la prise en charge des patients (3 indicateurs)
B)-Lutter contre la douleur (1 indicateur : Traçabilité et évaluation de la douleur)
C)-Lutter contre les troubles nutritionnels (1 indicateur)
Comme nous pouvons le constater, si « Lutter contre la douleur » est bien un des trois thèmes
abordés, l’indicateur est la « Traçabilité et évaluation de la douleur ».
28
6. Les infirmiers et la traçabilité de la douleur:
Au sein de l’établissement, il existe deux modes de traçabilité de la douleur:
 L’un est informatique et se trouve au sein d’un logiciel « HémaDialyse » dédié à
la traçabilité et au suivi d’une séance de dialyse.
 L’autre est écrit et se présente sous la forme d’un item au sein d’une feuille
papier de suivi de séance de dialyse.
a) Les infirmiers et la traçabilité de la douleur au sein du logiciel
HémaDialyse:
Dans la pratique, au sein de l’ADPC, les infirmiers ont accès à un item au sein du logiciel
« HémaDialyse » permettant d’effectuer toute traçabilité concernant la douleur au cours
d’une séance de dialyse (Cf. Annexe N°3 p 50).
Il existe un item de traçabilité de la douleur au sein d'HémaDialyse.
L'utilisez-vous?
19
Population IDE
OUI
NON
Ne sais pas
16.67%
33.33%
50%
Or, à la question 19, il s’avère que 50% ne savent pas qu’il existe, et, ils ne sont que
16.67% à utiliser ce dernier. Chiffre plutôt médiocre qui semble trouver ces raisons
lorsqu’on se réfère aux résultats obtenus à la question suivante.
Si, « NON », pourquoi?
20
Population
IDE
Complexe dans sa
rédaction
Manque de temps
OUI
NON
OUI
NON
OUI
NON
50%
25%
50%
25%
50%
25%
29
Il s'agit d'un doublon
En effet, à savoir pourquoi cet item, voir de façon, plus général, ce mode de traçabilité
n’est pas utilisé, il apparait que 50% le trouvent complexe dans sa rédaction, 50% qu’ils
manquent de temps et 50% parce qu’il s’agit, pour eux, d’un doublon.
Si les avis sont partagés quant aux raisons qui pourraient expliquer cette défection, il n’en
demeure pas moins que ce mode de traçabilité n’est pas validé par l’ensemble des
infirmiers travaillant au sein de l’ADPC.
Néanmoins, il existe au sein de l’établissement un autre moyen d’effectuer les traçabilités
de la douleur. Voyons les résultats obtenus pour ce dernier.
b) Les infirmiers et la traçabilité de la douleur sur la feuille de
suivi de séance de dialyse:
Il existe sur les feuilles de séance de suivi de dialyse (Cf. Annexe N°2 p 49), un item, un
tableau où l’IDE peut tracer la douleur. A la question 14, où je demande aux infirmiers s’ils
ont connaissance de ce dernier, j’obtiens 91.67% de réponse positive. Ce qui en soi est
peu étonnant car tous les infirmiers travaillent depuis plus d’1 an à l’ADPC et ont ces
feuilles sous les yeux à chaque séance. Ce chiffre est nettement plus élevé que celui
obtenu pour le logiciel « HémaDialyse ».
14
Population IDE
Existe-t-il un item sur les feuilles de séance de dialyse….
OUI
NON
Ne sais pas
91.67%
8.33%
0%
Néanmoins, les réponses obtenues à la question suivante nous amènent à penser que
nous n’avons pas une totale unité autour de cet item et de sa rédaction mais surtout que
l’échelle validée au sein de l’ADPC (l’EVA en l’occurrence) est loin d’être plébiscitée.
30
En effet, à savoir, si ce dernier est rédigé de façon compréhensible, ils ne sont que 63.64%
à répondre par l’affirmative. Concernant sa clarté, 27.27% pensent qu’il ne l’est pas et ils
sont 72.73% à trouver que l’échelle de mesure n’est pas aisée à utiliser !!!
Si, « OUI », que pensez-vous de cet item?
15
Est-il rédigé de façon
compréhensible?
OUI
Population
IDE
NON
Manque-t-il de clarté?
OUI
NON
L'échelle de mesure
vous parait-elle aisée à
utiliser?
OUI
NON
63.64% 27.27% 27.27% 45.45% 18.18% 72.73%
En conclusion, la traçabilité de la douleur demeure un point à améliorer au sein de
l’établissement. En effet, l’outil informatique est « boudé » et récolte des suffrages
très insuffisants. Les résultats sont meilleurs concernant la fiche papier de suivi de
séance mais restent perfectibles. Ce dernier mode de traçabilité ne recueille pas une
entière adhésion des infirmiers.
A la fin de ce chapitre, on reste interpellé par le résultat obtenu quant à savoir si l’échelle
de mesure est aisée à utiliser.
En effet, 72.73% des infirmiers la remettent en question.
Dans le prochain chapitre, on s’intéressera, donc, aux résultats obtenus quant à l’outil de
mesure utilisé au sein de l’établissement pour évaluer l’intensité de la douleur.
31
7. Les infirmiers et l’échelle unidimensionnelle
« EVA »:
Comme je l’ai signalé plus haut, l’échelle de mesure unidimensionnelle validée au sein de
l’ADPC est l’EVA (Echelle Visuelle Analogique).
Lorsqu’on lit les deux tableaux ci-après, on constate que, si les infirmiers sont 66.67% à
posséder une réglette personnelle EVA, aucun ne mesure systématiquement la douleur
avec cette dernière !?!
L'échelle de mesure validée au sein du centre est l'EVA
16
Possédez-vous une
réglette personnelle?
OUI
Population
IDE
NON
Savez-vous ou se
trouvent des réglettes
dans la salle de
dialyse?
OUI
NON
66.67% 33.33% 58.33% 41.67%
17
Population IDE
Les patients ont-ils une
réglette personnelle?
OUI
NON
0%
100%
Mesurez-vous systématiquement la douleur avec l'EVA?
OUI
NON
0%
100%
En effet, à la question 17, « Mesurez-vous systématiquement la douleur avec l’EVA ? », on
obtient 100% de réponses négatives.
On peut légitimement se demander s’il n’y a pas un « rejet » de cette échelle de mesure
qu’est l’EVA.
32
Ce sentiment est étayé par les réponses obtenues à la question 18 ci-après. En effet, audelà de l’EVA, 66.67% des infirmiers utilisent l’échelle numérique, 66.67% l’échelle
verbale simplifiée et 16.67% d’autres.
18
Population IDE
Si, NON, quelle échelle utilisez-vous?
EN
EVS
Autres
Aucune
66.67%
66.67%
16.67%
16.67%
Il apparait, ici, qu’il n’y a pas d’homogénéité dans la pratique et ce, malgré une échelle
unidimensionnelle (en l’occurrence, l’EVA) validée par l’encadrement.
En conclusion, on constate que l’EVA n’est employée par aucun infirmier bien que cette
dernière soit celle qui est validée au sein de l’ADPC et que ces derniers utilisent d’autres
échelles numériques. Mais, nous n’avons pas d’homogénéité dans la pratique.
Il serait judicieux que les infirmiers se concertent avec la direction et l’encadrement
pour établir un consensus et élire une échelle de mesure de la douleur
unidimensionnelle unique, autre que l’EVA puisque cette dernière n’est pas plébiscitée.
Face à la douleur provoquée par la ponction de la fistule artério-veineuse, les patients
dialysés disposent d’un traitement thérapeutique préventif de la douleur : l’EMLA.
L’EMLA est, une crème à 5%, anesthésique composée de deux anesthésiques locaux
(lidocaïne et prilocaïne) agissant par diffusion à travers la peau et induisant une
anesthésie cutanée de quelques millimètres : 3mm après 1h de pose, 5mm après 2h.
Elle bénéficie de l’AMM et est délivrée sous 3 formes : Soit en tube de 5 ou 30g, soit en
patch de 1g. La dose nécessaire dépend de la surface de la région à traiter et de l'âge.
Dans le chapitre suivant, nous allons voir comment est appréhendé ce traitement par les
infirmiers et leur attitude face aux patients dialysés.
33
8. Les infirmiers et l’EMLA:
24
Face à une douleur provoquée par la ponction de la FAV, effectuezvous une éducation auprès des patients quant à l’usage de l’EMLA ?
Population IDE
OUI
NON
91.67%
8.33%
En consultant le tableau ci-dessus, on constate que face à la douleur provoquée par la
ponction de la Fistule Artério-Veineuse, 91.67% des infirmiers effectuent une éducation
auprès des patients quant à l’usage de l’EMLA (Thérapeutique préventive validée par la
CME de l’établissement).
25
Population IDE
Pensez-vous que ces derniers l’utilisent de façon optimale (respect
des délais d’usage, usage systématique …) ?
OUI
NON
41.67%
58.33%
Maintenant, concernant l’usage qu’en font les patients, il s’avère qu’ils sont 58.33% à
penser que ces derniers ne l’utilisent pas correctement.
Malgré ce constat mitigé, si l’on se réfère au tableau ci-après, sur les 58.33% d’infirmiers
qui pensent que les patients n’utilisent pas correctement l’EMLA, ils sont 100% à répéter
l’information, même si de temps en temps, il apparait que certains sont tentés
d’abandonner (14.29%). Mais en règle générale, ils s’obstinent dans leur rôle éducatif.
34
Si, NON que faites-vous?
26
Je répète l'info quant
à l’EMLA
Population IDE
OUI
NON
100%
0%
Je fais intervenir un
autre professionnel
OUI
NON
J'abandonne
OUI
NON
28.57% 28.57% 14.29% 57.14%
En conclusion, il apparait que dans l’ensemble les infirmiers jouent pleinement leur rôle
éducatif concernant l’usage de l’EMLA dans la prévention des douleurs induites par les
soins et en particuliers, la ponction de la fistule Artério-Veineuse.
En enquêtant au sein de l’ADPC, j’ai découvert qu’il existait un autre outil contre la
douleur : Une procédure Anti-Douleur (Cf. Annexe N°5 p 52 et 53) qui a été validée et
révisée le 23/04/2009; J’ai donc tenu à savoir si elle était connue et/ou appliquée par mes
collègues infirmiers.
35
9. Les infirmiers et la procédure Anti-Douleur:
27
Au sein de l'ADPC, connaissez-vous la procédure Anti Douleur?
Population IDE
OUI
NON
Ne sais pas
50%
33.33%
8.33%
Concernant la Procédure Anti-Douleur, seule la moitié des infirmiers (50%) la connaisse.
Plus d’un tiers (33.33% + 8.33%) ignore son existence.
Si, « OUI », lors d'épisodes algiques, que faites-vous?
28
Population IDE
J'applique la procédure
Je contacte le médecin pour
connaitre la CAT
OUI
NON
OUI
NON
100%
0%
50%
0%
Quant à son application, tous ceux qui la connaissent l’appliquent (100%) mais près de la
moitié contacte tout de même le médecin pour connaitre la conduite à tenir.
En conclusion, beaucoup d’infirmier (plus du tiers) ne savent pas qu’il existe au sein de
l’ADPC une procédure Anti-Douleur. Près de la moitié de ceux qui la connaissent
éprouvent le besoin, lors de son application, de contacter le médecin. Or, la procédure a
pour but d’éviter ces hésitations dans la prise en charge de la douleur. Il serait judicieux
de présenter la procédure aux infirmiers, en présence des médecins, et d’impliquer
d’avantage ceux-ci dans la rédaction de l’arbre décisionnel et des diverses conduites à
tenir selon les situations.
36
10. Les conclusions:
L’analyse des questionnaires confirme mon hypothèse et ce que j’avais pu observer en
salle de dialyse.
Si les infirmiers sont unanimes pour dire qu’ils sont confrontés quotidiennement à la
douleur en centre de dialyse, leurs actions quant à l’évaluation et la traçabilité de la
douleur sont en contradictions avec leurs connaissances sur la règlementation de la
Douleur.
Le défaut de traçabilité et d’évaluation découlent, dans la plupart des cas, d’un mésusage
ou d’un « rejet » des outils mis à leur service, mais aussi, et surtout, d’un manque de
formation. En effet, même si les résultats quant à leurs connaissance sur la
règlementation qui touche le thème de la Douleur se révèlent souvent corrects voir
satisfaisants, il n’en demeure pas moins qu’il persiste beaucoup d’approximations, voir de
lacunes.
De plus, il apparait, que seuls 41.67% des infirmiers, ont été formés et ce depuis plus d’un
an et qu’aucun n’a été formé au sein de l’établissement or « former et informer les
soignants » est, et, demeure une priorité du 2è et du 3è Plan de Lutte contre la Douleur.
Je pense donc que seule une formation pourrait corriger ces lacunes.
Dans une session de formation, il sera important de leur préciser :
Sur le plan théorique :
 Leur rappeler leurs obligations dans le cadre règlementaire
 les différents mécanismes de la douleur
 les spécificités de la douleur chez la personne âgée et dialysée
 la place et la responsabilité des acteurs de soins dans la prise en charge des
douleurs induites par les soins
 les outils d’évaluation
 les facteurs influençant l’expression et le vécu douloureux des patients
 les moyens pharmacologiques
 les moyens non pharmacologiques
37
Concernant l’évaluation de la douleur, on a pu constater que si cette dernière est plus
souvent systématique, qu’aléatoire, elle demeure perfectible. En effet, la douleur induite
par les soins et les douleurs chroniques sont « les parents pauvres » des évaluations des
infirmiers. Au travers toujours d’une formation, il sera judicieux d’insister sur
l’importance de dépister et traiter ces deux types de douleur. La douleur induite par les
soins étant une priorité du 2è et du 3è Plan de Lutte contre la Douleur et la douleur
chronique (étant aussi largement développée dans le 3è Plan de lutte contre la Douleur)
induisant un retentissement psychologique important (Syndrome dépressif, insomnie et
désir d’arrêter la dialyse, sentiment de ras le bol sont fréquents) se doivent d’être traiter
impérativement.
Toujours dans le cadre de l’évaluation de la douleur, on a pu constater que l’EVA n’est
utilisée par aucun infirmier même si près de 2/3 possèdent une réglette.
Suite à une formation, il serait opportun de réunir l’ensemble des infirmiers et
l’encadrement pour choisir une échelle d’auto-évaluation unidimensionnelle unique,
autre que l’EVA.
Concernant la traçabilité, il serait opportun que les infirmiers comprennent son
importance. Elle est une obligation et non un desiderata du gouvernement et des grandes
instances telles que l’H.A.S ou l’A.N.A.E.S. IL est impératif que ce message soit entendu
car l’établissement, dans le courant du mois de Mars 2012 , se trouvera face à une
échéance cruciale : Obtenir la certification V2010. Or, une des pratiques exigibles
prioritaires est le « critère 12.a » soit « la prise en charge de la douleur ».
De plus, l’IPAQSS, au vu des résultats obtenus à travers ce questionnaire me semble
plutôt décevant. Si au travers d’une formation, je parviens à convaincre mes collègues de
l’importance de tracer la douleur, nous pourrons, ensuite avec l’encadrement et les
informaticiens essayer de réviser et/ou corriger les outils de traçabilité afin que les
infirmiers puissent se les approprier et s’en servir de façon optimale.
Concernant l’EMLA, même si l’implication des infirmiers n’est pas à remettre en cause, il
sera intéressant de se réunir avec tous les autres acteurs autour du patient dialysé pour
augmenter l’observance de ce dernier quant à l’usage de l’EMLA.
38
Nous serons alors bien en conformité et en adéquation avec une autre priorité du 2è Plan
de Lutte contre la douleur qui est : Associer les usagers par une meilleure information.
Pour ce qui est de la Procédure Anti-Douleur, nous avons pu constater que plus d’1/3 des
infirmiers ignorent son existence.
Cette lacune découle d’un manque de formation et de sensibilisation des professionnels.
Aussi, sa correction nécessite un réel engagement des infirmiers et de la structure.
Les infirmiers, au-delà de leurs obligations règlementaires se doivent avoir entendu et
assimilé le discours sur la lutte contre la douleur pour pouvoir s’impliquer d’avantage en
étant présents aux diverses séance de formation/informations et en prenant part aux
décisions sur cette thématique.
Concernant l’établissement, son action est dictée par :
La circulaire n°266 du 30 Avril 2002 relative à la mise en œuvre du programme
national de lutte contre la douleur dans les établissements de santé
Le guide « Organiser la lutte contre la douleur dans les établissements de santé »
élaboré par des sociétés savantes (SETD, SFAP) et d’experts de la douleur qui propose
une aide méthodologique et des orientations pour la mise en place d’une stratégie
cohérente et concertée de lutte contre la douleur dans les établissements de soins.
Aussi, poursuivre, voir augmenter le nombre de ses sessions de formation sur la douleur
pour les infirmiers peut être une réelle solution. Même, si récemment il a été conduit un
audit concernant la traçabilité de la douleur, l’amélioration de l’information et de la
formation des professionnels de santé demeure une priorité et un des objectifs du 3è
Plan de lutte contre la douleur à atteindre.
De cette lacune comblée, ne pourra découler, à court terme, qu’une amélioration de la
pratique : Dépistage, évaluation et traçabilité de la douleur deviendront plus aisées.
39
PROPOSITIONS
1. Concernant les lacunes quant au savoir sur la Douleur, j’aurai souhaité, avec l’accord de
la CME de l’établissement et avec sa collaboration, proposer :
Un outil de formation sous forme d’un diaporama type power point.
Cet outil validé par la CME serait présenté à chaque nouveau personnel lors de
l’embauche et 1 fois par an au personnel en poste pour leur apporter des
connaissances techniques et les réajustements ou nouveautés survenus en cours
d’année (Nouveau texte réglementaire nouvelle technique de mesure, nouvelle
recommandation)
Un calendrier pourrait être programmé avec la CME pour dispenser ces « formationsrappels ». Ces dernières se devront d’être courtes et ludiques (les organiser sous
formation interactive de TP par petit groupe peut être une alternative) et être
dispensées durant les temps de présence des professionnels pour en atteindre le plus
grand nombre.
Il est important que le contenu soit identique quelle que soit l’équipe ou le
professionnel pour que ces derniers puissent ainsi participer à l’éducation des
patients de façon optimale et sans discordances.
Ces formations seront, bien entendu, suivies d’audit pour évaluer et réajuster le
contenu des formations suivantes.
Proposer des affiches de sensibilisation validées par la CME et la direction pour
sensibiliser d’avantages personnels soignants et non soignants et patients dialysés à la
lutte contre la douleur. Je reste persuadé que la répétitivité est un des critères
fondamentaux
qui
permet
la
pérennité
de
l’information
(écrits
visuels
auditifs,…..affiches, films…).
2. Suite à ces formations, et seulement ensuite, choisir et valider avec les infirmiers et
l’ensemble de l’encadrement une autre échelle unidimensionnelle d’auto-évaluation
autre que l’EVA puisque cette dernière n’est pas utilisée par les infirmiers.
40
Il est à mon sens primordial, lors de choix, de faire participer l’ensemble des infirmiers
car, sinon, le risque est grand de proposer des actions inadaptées à la réalité et dont les
effets ne seront pas pérennes.
3. En ce qui concerne la douleur chronique, à ce jour, aucune échelle au sein de l’ADPC
n’a été validée. Il serait judicieux de mobiliser l’ensemble des infirmiers et l’encadrement
pour être en accord avec le 3è Plan de Lutte contre la Douleur et en élire une.
4. Concernant les outils de traçabilité, toujours de façon collégiale, déterminer avec les
infirmiers, l’encadrement et l’équipe informatique ce qui pourrait être amélioré ou
modifié pour que les infirmiers intègrent et utilisent au mieux ces outils.
5. Sensibiliser professionnels et patients aux diverses campagnes anti-douleur lancées par
le gouvernement lorsqu’elles ont lieu même si elles ne traitent pas obligatoirement de
l’univers de l’insuffisant rénal chronique terminal.
6. Suite à cette information, je souhaiterai faire un audit basé sur l’observation et le
relevé des traçabilités de la douleur et ainsi mesurer les progrès, les écarts pour les
réajustements.
7. Je souhaiterai préparer avec l’encadrement une procédure interne simple, disponible
sur l’informatique en réseau intranet et sous forme d’une plaquette ludique et agréable.
Un appel a dessin ou idée pourrait être, là aussi, un moyen supplémentaire. Un outil pour
le personnel fait par le personnel renforcera encore mon action et pourra toucher tous
les acteurs autour du patient dialysé, c'est-à-dire, en plus des infirmiers et des médecins,
les agents de soin, les ASH, les bio-techniciens et les secrétaires.
8. En effet, je souhaiterai étendre la formation aux agents de soins, les ASH, les biotechniciens et les secrétaires car ils sont, à mon sens, autant acteurs que les infirmiers
puisqu’ils sont amenés à être au contact du patient dialysé.
41
9. Et pourquoi, ne pas, in fine, proposer à la CME, la création d’un Comité de Lutte contre
la Douleur au sein même de l’établissement et adhérer au Réseau PACA Ouest. En effet,
dans le Guide d’Orientation « Organiser la lutte contre la douleur dans les établissements
de santé », il y est mentionné que « La participation des établissements de santé à un
réseau inter-hospitalier «douleur» est facteur de dynamisme. Cette coopération, en
rassemblant autour d'un thème identique des établissements de santé qu'ils soient publics
ou privés, permet notamment la mutualisation des compétences et favorise les échanges
d'informations et d'expériences ».
Cette action, menée avec des personnes motivées, pourrait, effectivement, nous
permettre de rencontrer d’autres Centres de Dialyse, et échanger nos expériences, sur le
thème de la Douleur. Ce ne pourrait être qu’une démarche enrichissante et prouverait,
par la même, que l’établissement est pleinement engagé et acteur dans cette lutte, ô
combien difficile, contre la Douleur.
42
CONCLUSION
Il apparait une réelle nécessité de former les infirmiers. Les lacunes ou approximations
rencontrées confirment la nécessité de consolider et /ou réactualiser les connaissances
des professionnels et d’apporter à ces derniers un contenu unique.
Il faudra composer avec les difficultés liées aux agents et apporter les arguments clairs et
concis pour convaincre les réticences quant à évaluer systématiquement la douleur en
début de séance et surtout tracer systématiquement cette dernière.
Cela leur permettra de mieux appréhender pourquoi ils doivent dépister, évaluer et tracer
la douleur systématiquement et le réaliser ensuite de façon optimale. Par la suite,
l’éducation des patients n’en sera que plus cohérente et plus aisée. L’absence de
contradictions et une conviction renforcée par le savoir rendra ainsi l’éducation des
patients plus facile. En effet, au-delà des professionnels, il reste une tâche importante à
accomplir à mon sens: former les patients, les éduquer, les impliquer et surtout les
motiver. Cela ne pourra se faire qu’en concertation avec les divers groupes de travail de
l’établissement (CME, CLIN, CRU, COMEDIMS et la Cellule Qualité) et avec une réelle
conviction de tous les acteurs quant au rôle primordial de tous dans la prévention, le
dépistage et le traitement de la douleur.
Ceci est d’ailleurs mentionné dans le Guide d’Orientation « Organiser la lutte contre la
douleur dans les établissements de santé » élaboré avec le concours des sociétés
savantes (SEDT, SFAP) et d’expert de la douleur:
« Cette démarche soignante qui place la personne malade au centre des soins et de la
relation thérapeutique repose sur un véritable travail d'équipe où chacun apporte ses
compétences pour le dépistage, l'évaluation, le suivi et le traitement de la douleur.
Pour être efficace, cette démarche doit s'inscrire dans le temps et solliciter autant le
personnel paramédical, comme l'infirmier et l'aide-soignant, que le personnel médical. En
outre, elle requiert la mise à niveau régulière des connaissances et nécessite disponibilité
des soignants. »
43
L’éducation est une matière qui nécessite une entière et indéfectible participation de tous
les acteurs quel qu’ils soient, du médecin à l’ASH. Un seul manquement ou défaut de
participation peut remettre en question le labeur de tous les autres. N’oublions pas que la
douleur est partout et ne siège pas qu’en structure hospitalière ou de santé. Elle est
affaire de tous et on a pu constater ces derniers mois une véritable implication des
pouvoirs publics au travers, par exemple, de campagne de prévention des troubles
musculo-squelettiques. Informer les patients du centre le plus correctement possible,
c’est dans une certaine mesure, créer des « vecteurs d’informations» potentiels pour
sensibiliser, à leur tour, leurs proches et leurs entourages et permettre ainsi d’étendre
cette politique « Anti-douleur » hors des murs de l’établissement. Etendre cette
compréhension n’est-il pas un souhait louable s’il permet à beaucoup de mieux traiter la
douleur. « La douleur n’est pas une fatalité » est entendue par tous, néanmoins elle reste
souvent perçue comme telle par les personnes algiques et/ou leur entourage voir les
soignants. Les établissements et professionnels de santé doivent généraliser le
dépistage, la prévention, le traitement et la traçabilité de la douleur pour améliorer la
prise en charge de la douleur. Dans tous les cas, même si cela peut paraître une utopie
ou insuffisant pour beaucoup, « y croire et œuvrer pour » peut être une sacrée
motivation. Le premier audit suite à la formation que j’aurai dispensée me permettra
d’évaluer si les actions ont été efficaces et si je suis sur la bonne voie avec la CME de
l’établissement. Dans tous les cas, je m’inspirerais de la citation ci-après pour m’atteler à
cette première tâche !
« Il est bien des choses qui ne paraissent impossibles que tant qu'on ne les a pas tentées
» André Gide
Et surtout, n’oublions pas que :
Si un humain n'est pas capable de percevoir la douleur d'un autre, il serait justifié de lui
retirer sa qualité d'homme.
Bernard Werber
44
BIBLIOGRAPHIE
CIRCULAIRES :
Circulaire DGS /DH n°95--22 du 6 mai 1995 relative aux droits des patients
hospitalisés: Charte du patient hospitalisé : «La prise en compte de la dimension
douloureuse, physique et psychologique des patients et le soulagement de la
souffrance doivent être une priorité ».
Circulaire DGS/DH n°98/586 du 22 septembre 1998 relative à la mise en œuvre du
Plan d’action triennal de lutte contre la douleur dans les établissements de santé
publics et privés
Circulaire DHOS/E2 n°266 du 30 avril 2002 relative à la mise en œuvre du programme
national de lutte contre la douleur 2002-2005 dans les établissements de santé
Circulaire DGS/DH n°94/3 du 7 janvier 1994 relative à l’organisation des soins et la
prise en charge des douleurs chroniques
Circulaire DGS/DH n°98/47 du 4 février 1998 relative à l’identification des structures
de lutte contre la douleur chronique rebelle
OUVRAGES :
P. Thibault et P. Cimerman - Cahier de Formation continue N°II - Douleur liée aux soins
- L’infirmière magazine - n°236 - Mars 2008
Guillemin E. - Les soignants et la douleur induite par les soins - Revue de l’infirmièren°130 - Mai 2007.
Gestion de la douleur et du confort du patient: Identifier la douleur en hémodialyse
chronique. AM. CARLIER - V. DEHAME - N. LUONG - et l'équipe du service
d'hémodialyse - Institut mutualiste Montsouris – PARIS
TEXTES :
Lettre aux directeurs d’établissement de santé du 08 Octobre 2002 relative à la
diffusion de la brochure « Contrat d’engagement contre la douleur » et du guide
« Organiser la lutte contre la douleur dans les établissements de santé »
Suivi du programme national de lutte contre la douleur- Programme national de lutte
contre la douleur/DHOS/E2/janvier 2004
45
SITES INTERNET :
www.rein-eform.org/data/ModuleProgramme/PageSite/2008-1/Resume/1671.asp
www.sante.gouv.fr/la-douleur-plan-d-amelioration-de-la-prise-en-charge-de-ladouleur.html
www.cnrd.fr
www.has-sante.fr
www.institut-upsa-douleur.org
www.legifrance.gouv.fr
www.pediadol.org
www.sfetd.fr
46
ANNEXES
Annexe N°1 : Feuille de surveillance de séance de dialyse
47
48
Annexe N°2 : Feuille de surveillance de séance de dialyse
Item « Douleur »
49
Annexe N°3 : Logiciel HémaDialyse et l’item « Douleur »
50
Annexe N°4 : Livret d’Accueil de l’établissement
51
Annexe N°5 : Procédure Anti-Douleur
52
53
Annexe N°6 : Les graphes issus du questionnaire
1-Ancienneté dans la profession
33,33%
Moins de 1
an
Entre 1 et 5
ans
Entre 5 et 10
ans
Plus de 10
ans
58,33%
8,33%
OUI
NON
100,00
80,00
60,00
100,00
40,00
20,00
0,00
NON
OUI
2-Pensez-vous, dans votre pratique quotidienne,
au sein de l'unité, être confronté
à la douleur des patients?
54
OUI
NON
60,00
40,00
58,33
20,00
41,67
0,00
NON
OUI
3-Avez-vous reçu une formation de plus de 7H
dans le cadre de la douleur?
OUI
NON
60,00
40,00
57,14
20,00
28,57
0,00
NON
OUI
4-Si,"NON", souhaiteriez-vous être informé?
Centre
Autres
100,00
80,00
100,00
60,00
40,00
20,00
0,00
0,00
Autres
Centre
5-Si "OUI" où a-t-elle été dispensée?
55
Moins d'1an
80,00
Entre 1 et 5 ans
70,00
60,00
50,00
80,00
40,00
30,00
20,00
8,33
10,00
0,00
0,00
6-Quand vous a-t-elle été dispensée?
OUI
NON
Ne sais pas
100,00
80,00
60,00
100,00
40,00
20,00
0,00
0,00
0,00
NON
Ne sais pas
OUI
7-"Prévenir, évaluer, et traiter la douleur",
est-ce une obligation pour les soignants?
OUI
NON
Ne sais pas
100,00
80,00
60,00
40,00
91,67
20,00
0,00
8,33
0,00
NON
Ne sais pas
OUI
8-Est-ce que "Prévenir et traiter la douleur provoquée
par les soins" est une priorité depuis 2005?
56
Associer les usagers par
une meilleure information
Renforcer le role infirmier
sur la prise en charge
Améliorer la formation des
personnels
90,00
80,00
70,00
60,00
50,00
40,00
30,00
83,33
58,33
41,67
20,00
10,00
0,00 0,00 8,33
0,00
OUI
NON
9-Quelles propositions font parties des 5 objectifs
fixés par le 2è plan de lutte contre la douleur?
OUI
NON
Ne sais pas
80,00
70,00
60,00
50,00
75,00
40,00
30,00
20,00
16,67
10,00
0,00
0,00
NON
Ne sais pas
OUI
10-La douleur est-elle évoquée dans le Décret du
11 Février 2002 relatif à l'exercice infirmier?
Participer à la
prévention, l'évaluation et
au soulagement de la
douleur et de la détresse
physique et psychologique
des personnes
70,00
60,00
50,00
40,00
L'infirmier est habilité à
entreprendre et à adapter
les traitements antalgiques
dans le cadre de
protocoles préétablis, écrits, datés, signé
s par un médecin
58,33 66,67
30,00
20,00
10,00
8,33
0,00
OUI
NON
8,33
11-Si"OUI", est-ce que l'une ou l'ensemble de ces propositions
sont citées dans ce décret de compétence?
57
OUI
NON
50,00
Ne sais pas
40,00
30,00
50,00
41,67
20,00
10,00
0,00
0,00
NON
Ne sais pas
OUI
12-Est-il évoqué dans le livret d'accueil, remis au patient
(à son arrivée à l'ADPC), les engagements de
l'établissement, quant à la douleur?
OUI
NON
Ne sais pas
70,00
60,00
50,00
40,00
66,67
30,00
33,33
20,00
0,00
10,00
0,00
NON
Ne sais pas
OUI
13-Est-ce une obligation pour les établissements de santé?
OUI
NON
Ne sais pas
100,00
80,00
60,00
91,67
40,00
8,33
20,00
0,00
0,00
NON
Ne sais pas
OUI
14-Existe-t-il un item sur les feuilles de séance de dialyse
permettant la traçabilité de la douleur?
58
Est-il rédigé de façon compréhensible?
Manque-t-il de clarté?
80,00
L'échelle de mesure vous parait-elle aisée à utiliser?
70,00
60,00
50,00
40,00
72,73
63,64
30,00
45,45
20,00
10,00
27,27
27,27
18,18
0,00
OUI
NON
15-Si"OUI", que pensez-vous ce cet item?
100,00
90,00
80,00
70,00
60,00
50,00
40,00
30,00
20,00
10,00
0,00
Possédez-vous
une réglette
personnelle?
100,00
66,67
58,33
41,67
33,33
0,00
OUI
Savez-vous où
se trouvent des
réglettes dans la
salle de dialyse?
Les patients
ont-ils une
réglette
personnelle?
NON
16-L'échelle de mesure validée au sein du centre est l'EVA,
soit l'échelle visuelle analogique
OUI
NON
100,00
80,00
100,00
60,00
40,00
20,00
0,00
0,00
NON
OUI
17-Mesurez-vous systématiquement la douleur avec l'EVA?
59
EN
70,00
EVS
60,00
Autres
50,00
40,00
66,67
Aucune
66,67
30,00
20,00
16,67 16,67
10,00
0,00
EVS
Autres
Aucune
EN
18-Si "NON", quelle échelle utilisez-vous?
OUI
50,00
45,00
40,00
35,00
30,00
25,00
20,00
15,00
10,00
5,00
0,00
NON
50,00
33,33
16,67
NON
Parfois
OUI
19-Il existe un item de traçabilité de la douleur au sein
du logiciel "Hémadialyse". L'utilisez-vous?
50,00
45,00
40,00
35,00
30,00
25,00
20,00
15,00
10,00
5,00
0,00
Complexe dans
sa rédaction
Manque de
temps
Il s'agit d'un
doublon
50,00 50,00 50,00
25,00 25,00 25,00
OUI
NON
20-Si"NON", pourquoi?
60
OUI
NON
60,00
50,00
40,00
58,33
30,00
41,67
20,00
10,00
0,00
NON
OUI
21-Evaluez-vous systématiquement la douleur
au début de chaque séance de dialyse?
100,00
90,00
80,00
70,00
60,00
50,00
40,00
30,00
20,00
10,00
0,00
Lors de la ponction ou du retrait des
aiguilles et/ou lors d'un geste invasif
autre (HGT, injection insuline…)
Lorsque le patient se plaint
(Manifestations verbales, gestuelles…)
91,67
75,00
66,67
Lorsque le patient a subi
antérieurement une intervention
chirurgicale ou un examen invasif
Lorsque le patient a des douleurs
chroniques
41,67
25,00
0,00 0,00 0,00
OUI
NON
22-Quand est-ce que vous évaluez systématiquement la douleur?
Lors de la ponction ou du retrait des
aiguilles et/ou lors d'un geste invasif
autre (HGT, injection insuline…)
Lorsque le patient se plaint
(Manifestations verbales, gestuelles…)
45,00
40,00
35,00
30,00
25,00
41,67
20,00
Lorsque le patient a subi antérieurement
une intervention chirurgicale ou un
examen invasif
Lorsque le patient a des douleurs
chroniques
15,00
16,67
10,00
5,00
0,00
8,33
0,00
0,00 0,00
OUI
0,00 0,00
NON
22'-Quand est-ce que vous évaluez aléatoirement la douleur?
61
OUI
NON
100,00
80,00
60,00
100,00
40,00
0,00
20,00
0,00
NON
OUI
23-Réévaluez-vous systématiquement la douleur
suite à la mise en place d'un traitement antalgique?
OUI
NON
100,00
80,00
60,00
40,00
91,67
20,00
8,33
0,00
NON
OUI
24-Face à une douleur provoquée par la ponction de la FAV,
effectuez-vous une éducation auprès des patients
quant à l'usage de l'EMLA?
OUI
NON
60,00
50,00
40,00
30,00
20,00
58,33
41,67
10,00
0,00
NON
OUI
25-Pensez-vous que ces derniers l'utilisent de façon optimale
(respect des délais d'usage, usage systématique......)?
62
100,00
90,00
80,00
70,00
60,00
50,00
40,00
30,00
20,00
10,00
0,00
Je repete l'info quant
au emla
Je fais intervenir un
autre professionnel
J'abandonne
100,00
57,14
28,57
28,57
14,29
0,00
OUI
NON
26-Si"NON", que faites-vous?
OUI
50,00
45,00
40,00
35,00
30,00
25,00
20,00
15,00
10,00
5,00
0,00
NON
50,00
33,33
8,33
Ne sais pas
NON
OUI
27-Au sein de l'ADPC, avez-vous connaissance
de la procédure "Anti-Douleur"?
J'applique la procédure
100,00
90,00
Je contacte le médecin
pour connaitre la CAT
80,00
70,00
60,00
50,00
100,00
40,00
50,00
30,00
20,00
10,00
0,00
0,00
OUI
0,00
NON
28-Si"OUI", lors d'épisodes algiques, que faites-vous?
63
RESUME
Infirmier D.E, j’exerce mon métier depuis une vingtaine d’année. Etant confronté
quotidiennement à la douleur de mes contemporains et ayant été, personnellement,
habité par cette dernière, à plusieurs reprises, je souhaitai suivre un enseignement qui
pourrait me fournir les connaissances et les outils pour mieux la dépister et mieux la
« combattre ». Durant ce D.I.U sur la douleur, j’ai pris conscience que je pouvais très
vite mettre en pratique ce savoir que l’on m’inculquait. En effet, si je suis infirmier
libéral à domicile, je travaille aussi au sein d’un centre qui accueille les insuffisants
rénaux chroniques terminaux ; C'est-à-dire, un Centre de Dialyse. Vous ne savez pas ce
qu’est la Dialyse ? Qu’à cela ne tienne ? Je vous invite, à travers ce mémoire à pénétrer
dans cet univers. Hormis le fait, que vous y trouverez la douleur, vous serez les témoins
privilégiés de mon premier audit et donc de ma première bataille. En effet, suite à
quelques observations sur le terrain, j’ai pu constater que mes collègues infirmiers
n’évaluaient, ni ne traçaient systématiquement la douleur et n’utilisaient pas de façon
optimale les outils mis à leurs dispositions.
J’ai alors émis l’hypothèse suivante : « Si les professionnels IDE étaient mieux informés,
ils pourraient réaliser une évaluation, une traçabilité et un traitement de la douleur de
façon efficace et optimale ».
Ai-je raison ? Qu’ai-je trouvé ? Cher lectrice, cher lecteur, ouvrez ce mémoire et venez
vivre avec moi cette enquête pour découvrir quelles ont été mes conclusions et mes
propositions!
Bonne lecture !!
Gomez Marcos
64
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