VINCENT MACAIGNE
En manque
COMPAGNIE FRICHE 22.66
Direction production et tournées
Caroline Barneaud
production@vidy.ch
THÉÂTRE DE VIDY
AV. E.-H. JAQUES-DALCROZE 5
CH-1007 LAUSANNE
VIDY.CH/PRODUCTION
Camille Hakim Hashemi
Elisabeth Le Coënt
En manque © Mathilda Olmi
2VINCENT MACAIGNE EN MANQUE
EN MANQUE
Texte, mise en scène et scénographie :
Vincent Macaigne
Collaboration scénographie :
Julien Peissel
Lumière :
Jean Huleu
Accessoires :
Lucie Basclet
Son :
Marianne Pierré
Voix :
Matthieu Jaccard
Construction du décor :
Ateliers du Théâtre de Vidy
Régie générale :
Sébastien Mathé
Assistanat mise en scène :
Salou Sadras
Jérôme Chapuis (stagiaire)
Administration Cie Friche 22.66 :
AlterMachine
Camille Hakim Hashemi
Elisabeth Le Coënt
Avec :
Thibaut Evrard
Liza Lapert
Clara Lama-Schmit
Sofia Teillet
Et les figurants ainsi que les enfants
Production :
Théâtre de Vidy
Compagnie Friche 22.66
Coproduction :
Théâtre de la Ville - Paris
La Villette – Paris
TANDEM Scène nationale
Holland Festival, Amsterdam
La Compagnie Friche 22.66 est soutenue par la DGCA - Ministère de la Culture
et de la Communication (FR), au titre de Compagnie nationale.
Avec la participation artistique du Jeune théâtre national
Création le 13 décembre 2016 au Théâtre de Vidy
3VINCENT MACAIGNE EN MANQUE
Se regarder soi-même. Se regarder et affronter ça, son propre échec et ses propres faiblesses.
Essayez d’aller à la rencontre de nouveaux collaborateurs. Tenter d’écouter le bruit du Monde et
d’en donner une sensation. Qu’avons-nous accompli ? Comment avoir à nouveau foi en un geste ?
Comment faire d’un spectacle un terrain organique de pensée ? Et se poser des questions encore ?
Bref, pardon je me perds pour essayer de justifier un travail qui serait plutôt pour moi la tentative
d’une rencontre avec des acteurs, des collaborateurs, une structure et un public avec mon univers
et mes questions. La tentative furieuse d’étreindre la multitude de questions, de douleur, de joie, de
ce qu’on a pu entendre du Monde pendant ces deux dernières semaines et quatre jours de travail.
Ne pas faire un spectacle sur l’actualité. Mais sur notre profondeur noire et lumineuse. Notre amour
et notre intimité dans le Monde. Notre colère et notre crainte de l’avenir. Notre culpabilité et notre
chemin accompli. Ne pas résoudre les paradoxes et les contradictions. Essayer d’être plus grand
que le cadre.
Voilà ce qu’a été le travail pour moi ! Et j’espère que vous y verrez mon propre échec, mes propres
doutes et mes propres laideurs, mon amour, ma colère et ma grande mélancolie, et aussi ma joie,
notre joie ! Notre colère, notre envie d’étreintes !
VINCENT MACAIGNE, DÉCEMBRE 2016
« Ici, en bas tu vas te diffracter dans un milliard d’histoires nauséabondes. Y a plus d’histoires
nouvelles à raconter ici. En installant cette fondation, ici, en bas, dans la vallée, là où la
populace vit, tu as hurlé que tu voulais ouvrir tes bras au monde, et te laisser manger par le
monde. Et c’est vrai, ma famille a mangé toute la force vitale de milliers de jeunes hommes,
tous ces gens vivant ici en bas, dans la vallée. Mais le monde en est ainsi. »
VINCENT MACAIGNE, EN MANQUE (EXTRAIT), 2016
NOTE D’INTENTION
4VINCENT MACAIGNE EN MANQUE
Il était une fois une société dans laquelle les gens d’en haut auraient accumulé argent, pouvoir et
culture. Ils auraient pris la relève de gouvernements incapables d’organiser une vie collective loin du
désordre et de la violence. Leurs hiérarchies et leurs espaces séparés suppléent alors à l’absence de
projet collectif : mieux vaut tenir éloigné et sauvegarder que livrer à l’incertitude les trésors de la vie
humaine que représentent l’amour et les chef-d’œuvre de la culture. L’argent, le pouvoir et la culture
sont devenus une seule et même puissance, un seul et même espace, la même image glorieuse d’une
réussite et d’une exaltation qui ne se partagent pas, ou avec parcimonie en organisant le sentiment
de manque et le désir insatisfait.
Pourtant, si les gens d’en haut vivent dans un monde aussi euphorique qu’auto-satisfait, leur monde
est à bout de souffle, sans perspective, sans volonté autre que sa propre célébration et sa toute-
puissance répétée. Toute la culture européenne a été privatisée, mise sous clé pour la sauvegarder.
L’ennui menace et la joie manque. Alors il ne reste plus qu’aux gens d’en haut, pour conserver
quelque chose de vital, de vivant, que l’auto-destruction – qu’enfin à nouveau il advienne quelque
chose. Détruire la famille, détruire le désir, affronter la rage en s’offrant aux gens d’en bas. Lorsque
la joie manque, seule la destruction réveille la vie.
Vincent Macaigne place En Manque dans une fondation privée qui a mis tout l’art européen sous
coffre fort. Mais l’auteur, acteur, réalisateur et metteur en scène ne critique pas, n’expose pas la
métaphore savante d’une société figée dans ses certitudes et où quelques-uns organisent la misère
des autres. Il fait du théâtre lui-même l’occasion de sortir des cadres, des certitudes, des manies.
Il part à la recherche éperdue d’un nouveau désir de vivre, ensemble et hors des contraintes si
longtemps imposées qu’elles paraissent naturelles et nécessaires, adressant à ceux venus à sa
rencontre l’urgence d’un renouveau pour éviter l’effondrement, sortir de l’angoisse et s’arracher à
la solitude.
PRÉSENTATION
En manque © Mathilda Olmi
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