Brochure-Doctorat-SPPS- 2013-2014-25Juillet2013

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DOCTORAT EN SCIENCES SOCIALES
Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
Formation doctorale
SANTE, POPULATIONS,
POLITIQUES SOCIALES
(SPPS)
2012-2013
http://www.ehess.fr/
Responsable :
M. Jean-Paul GAUDILLIERE, directeur d’études à l’EHESS, directeur de recherche à l’INSERM
M. Boris HAURAY (EHESS), chargé de recherche à l'INSERM
Secrétariat :
Mme BECHAR Zeina
EHESS
Bureau 710
190-198 Avenue de France
75244 Paris Cedex 13
Tel. : (00 33) 1 49 54 24 36
Copie : (0033) 1 49 54 26 46
Mail : [email protected]
Accueil des étudiants :
Sur rendez-vous :
Mail : [email protected]
Du Lundi Au Vendredi de 10h30 à 12h00 et de 14h00 à 16h00
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PRESENTATION GENERALE
Les champs de la santé, de la population et des politiques sociales sont au cœur de
l’action des Etats contemporains. Tandis que les systèmes de protection sociale sont en crise,
les régimes de politiques sociales sont en cours de redéfinition. Les institutions médicales et
sociales sont appelées à se recomposer pour prendre en charge santé, santé mentale et handicap
tandis que les frontières du normal et du pathologique, des âges et des limites de la vie, du
naturel et du technique, du médical et du social, sont déplacées. Parallèlement, les phénomènes
populationnels d’allongement de la vie, de baisse de la natalité, de modification des structures
familiales, d’accroissement de la part des familles recomposées ou monoparentales, et
d’amplification des migrations mettent en jeu des politiques démographiques et économiques
nationales et internationales visant à les adapter ou à les réguler.
Les séminaires de recherche, journées d’études et ateliers proposés dans le cadre de la
formation doctorale SPPS visent à saisir la production et la problématisation des faits sociaux et
des politiques touchant à la santé et aux populations. Ils étudient la fabrication et le changement
des savoirs, des classifications, des normes, des idéologies et des institutions dans ces champs
spécifiques. Ils analysent les formes de gouvernement impliquant Etats, société civile, agences
publiques, organisations internationales, professions de santé, industries du médicament et du
vivant. Ils étudient encore les formes de mobilisation collective, de regroupement mutuel ou les
régulations au sein des communautés locales et de la famille. Les processus de mondialisation
touchant populations, innovations biomédicales et santé sont abordés. Des séminaires
historiques ou socio-historiques envisagent le déploiement et les changements des politiques de
santé et de population depuis l’époque moderne.
Pour appréhender ces questions, la formation SPPS a pris le parti de réunir des
enseignements pluridisciplinaires (démographie, histoire, anthropologie, sociologie, droit et
science politique), proposant un accès raisonné à des connaissances relevant de savoirs et de
champs divers, et trop fréquemment fragmentés. Elle fournit ainsi les outils méthodologiques et
conceptuels qui permettent de mieux comprendre les dynamiques des relations entre santé,
population et politiques sociales, et de saisir, à différentes échelles, locale aussi bien que
globale, les enjeux des politiques qui ont la vie et le vivant pour objet.
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CENTRES ET PROGRAMMES DE RECHERCHES D’ACCUEIL :
Programme pluri formation « Santé, soins, politiques sociales »
Programme de recherches interdisciplinaires « Médecine, santé, et sciences sociales »
Programme ESOPP (Études sociales et politiques de la population, de la protection sociale et de
la santé) du CRH (Centre de Recherches Historiques)
Centre Alexandre Koyré (Histoire des sciences et des techniques)
CEAf (Centre d’études africaines)
CEMS (Centre d’études sur les mouvements sociaux)
CETSAH (Centre d’études transdisciplinaires, sociologie, anthropologie, histoire)
CERMES (Centre de recherche médecine, sciences, santé et société)
IRIS (Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux)
Equipe Pédagogique:
Marc-Olivier Baruch, Luc Berlivet, Marc Bessin, Noël Bonneuil, Patrice Bourdelais, Maurice
Cassier, Olivier Cayla, Alain Chatriot, Laura Lee Downs, Jean-Pierre Dozon, Didier Fassin,
Jean-Paul Gaudillière, Nancy Green, Boris Hauray, François Héran, Marie-Angèle Hermitte,
Yannick Jaffré, Geneviève Massard-Guilbaud, Pap Ndiaye, Serge Paugam, Louis Quéré,
Faustine Régnier, Richard Rechtman, Paul-André Rosental, Philippe Urfalino.
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ORGANISATION GENERALE
Pour une première inscription
Période d’inscription pédagogique au doctorat : du 1er juin au 25 octobre 2013.
Dépôts des candidatures
Le processus d’inscription demande du temps. Il vous est donc conseillé de prendre contact
avec les orienteurs ou les enseignants avec lesquels vous souhaitez préparer votre doctorat dès
le mois de juin. Les enseignants orienteurs peuvent conseiller les étudiants pour le choix d’un
directeur et pour la préparation de leur projet.
Conditions spécifiques d’admission
Les étudiants ayant suivi avec succès le cursus du master SPPS peuvent être candidats. Les
étudiants diplômés de masters relevant d’autres disciplines, d’autres universités, y compris
étrangères, peuvent l’être également.
Chaque candidat doit rédiger un projet de thèse d’une dizaine de pages dans lequel est précisés
le sujet choisi, ses contours, ainsi que la problématique d’ensemble, l’état de la question et la
bibliographie générale.
Chaque candidat doit prendre contact avec un enseignant qui accepte de devenir son directeur
de thèse. Afin de guider le choix du candidat peu familier avec l’EHESS, les responsables de la
filière doctorale peuvent aussi être sollicités.
Obligations
L’étudiant inscrit en première année de thèse doit suivre deux séminaires de recherches de la
formation dont celui de son directeur de thèse. L’étudiant est aussi incité à suivre un troisième
séminaire, hors de la formation.
Sa participation à trois journées d’études, au minimum, au cours de l’année est fortement
souhaitée.
Au cours des années suivantes, l’étudiant suivra le séminaire de son directeur de thèse et, en
accord avec lui, choisira les séminaires et journées d’études auxquels il participera.
Le rôle du directeur de thèse est essentiel dans le suivi de l’étudiant et dans son entrée dans
l’activité de recherche réelle. Le besoin de perfectionnement sur un domaine théorique ou
technique nécessaire à la qualité du travail de thèse pourra conduire au choix de modules
d’enseignement intensif adaptés.
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Déroulement de la scolarité
Accueil -Rentrée
Une journée de rentrée est organisée par l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS)
Une ½ journée de rentrée est organisée par la Formation Master & Doctorat SPPS
ANNEE UNIVERSITAIRE 2013-2014 :
Début des enseignements : Octobre 2013
Fin des enseignements : Juin 2014
Interruptions des enseignements :
- Vacances de Noël
- Vacances de Printemps
Lieux des enseignements :
- L’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS)
* 190-198 Avenue de France – 75244 Paris Cedex 13
Tel. 00 33 1 49 54 25 25
(Accès : Métro Quai de la Gare ou Bibliothèque François MITTERRAND)
* 96 bd Raspail 75006 Paris (Accès : Métro N. D des Champs ou Saint Placide)
* 105 bd Raspail 75006 Paris (Accès : Métro N.D des Champs ou Saint Placide)
Tel. 00 33 1 53 63 51 00
* 10 rue Monsieur-Le-Prince 75006 Paris (Accès : Métro Odéon) - Tel. 00 33 1 53 10 54 54
* 2 rue de la Charité, 13002 Marseille - Tel. 00 33 4 91 14 07 27
- ENS, 48, Bd. Jourdan, 75014 Paris
- Campus de Bobigny Accès :
* En voiture : Porte de la Villette : Route du Bourget (N2) jusqu’au Fort d’Aubervilliers, D27direction
Faculté de Médecine
* En transports en commun : Métro 5 jusqu’à Bobigny-Pablo Picasso puis prendre le Tramway direction
Saint-Denis, descendre à l’arrêt Drancy-Avenir.
Métro 7 direction La Courneuve 8 Mai 1945 jusqu’à l’arrêt Fort d’Aubervilliers puis prendre le bus 134 ou
234 jusqu’à l’arrêt Les Courtilières.
Métro 7 jusqu’au terminus La Courneuve 8 Mai 1945 puis prendre le Tramway direction Noisy-le-Sec,
descendre à l’arrêt Drancy-Avenir.
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Programme de formation
La formation doctorale SPPS offre deux types principaux d’activités de formation à la
recherche : les journées d’études thématiques et les séminaires de recherche.
Les journées d’études
Les journées d’études thématiques organisées chaque année par les enseignants et les centres de
recherches constituent un premier lieu de formation.
Les étudiants y rencontrent des chercheurs confirmés, français et étrangers, qui exposent leurs
travaux sur le thème retenu et en débattent. Il s’agit d’un mode d’apprentissage essentiel aussi
bien de la recherche que de la communication et du débat scientifiques.
Les étudiants sont aussi encouragés à organiser eux-mêmes, et sur un thème qu’ils choisissent,
une ou des journées spécifiques.
Contrat doctoral et allocations de recherche
Le nouveau contrat doctoral (anciennement appelé allocation de recherche) est un contrat à
durée déterminée passé entre le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche et un
doctorant afin de permettre à ce dernier de se consacrer à ses travaux de recherche pour la
préparation de sa thèse. Ces contrats doctoraux sont attribués chaque année à l’École doctorale.
Ce contrat à durée déterminée est de trois ans; son montant mensuel brut est d’environ 1 600
Euros, il est incompatible avec une autre rémunération. Le Ministère fixe le calendrier chaque
année ; jusqu’à présent il fallait avoir soutenu son Master en juin ou au début du mois de
septembre.
Par ailleurs, il existe dans le champ de la santé des allocations de recherche attribuées par
diverses agences de recherche et fondations, par exemple pour des recherches en sciences
humaines et sociales sur des pathologies spécifiques (cancer, sida, etc.). Les étudiants peuvent
se rapprocher de la formation doctorale SPPS ou de leur directeur de thèse pour préparer leur
candidature à ces différents appels d’offre. Il est également utile de consulter le site de
l’EHESS et la rubrique dédiée au financement de la thèse
http://www.ehess.fr/fr/enseignement/diplomes/doctorat/financements/
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LES SEMINAIRES DE RECHERCHE
Addictions et risque : enjeux sociologiques contemporains, terrains et méthodes
Marie Jauffret-Roustide, sociologue à l'Institut de veille sanitaire et chercheur au CERMES3
Le paradigme du risque structure actuellement la question des addictions, à la fois dans la sphère sociale et dans
le champ de la recherche. Les produits psychoactifs se diffusent, les usages sociaux des produits évoluent et les
réponses publiques oscillent entre des logiques de santé publique et de sécurité publique en France. Les
addictions constituent un objet de recherche marqué par la complexité, en raison de la charge émotionnelle liée
à cette question et du caractère illégal de la pratique d'usage de drogues. Une approche pluridisciplinaire et une
diversité des méthodes est donc indispensable afin d'appréhender les différentes facettes de cette question de
recherche.
Ce séminaire aura pour objectif de présenter les principaux enjeux sociologiques contemporains en cours dans
le champ des addictions, et de sensibiliser à l'apport de l'approche pluridisciplinaire (sociologie, démographie,
épidémiologie, anthropologie et philosophie) et de la diversité des méthodes quantitatives et qualitatives pour
étudier les addictions comme objet de recherche. Différentes recherches seront présentées, en s'attachant à
décrire les référentiels des politiques publiques, le travail de terrain auprès des usagers de drogues, la recherche
communautaire et la phase de restitution des résultats d'enquête. Les questions méthodologiques de
représentativité des enquêtes, de qualité du recueil des données et de construction des catégories sociales autour
des figures de l’addiction seront également interrogées.
Anthropologie des médecines asiatiques. Globalisations, sciences, savoirs
Laurent Pordié, Chargé de recherche au CNRS
La science et la globalisation se conjuguent au pluriel. Cette évidence écarte d’emblée deux idées fausses
encore relativement répandues : l’origine européenne du savoir scientifique et le caractère monolithique de la
globalisation. Nous prendrons comme point d’ancrage les médecines savantes asiatiques, afin d’observer d’une
part, la multiplicité et la complexité de leurs relations avec la science biomédicale et d’autre part, les formes et
les implications locales de la globalisation. À partir de ces exemples, les thèmes seront développés dans une
double perspective d’étude sociale des sciences et d’anthropologie du savoir. Nous nous intéresserons
particulièrement aux transformations synchroniques qui caractérisent depuis les années 1990 les médecines
dites traditionnelles. Parmi ces lieux de convergence, nous examinerons les usages sociaux de la science
biomédicale par les thérapeutes locaux ainsi que leurs implications épistémologiques, l’innovation
pharmaceutique et thérapeutique, les dimensions morales et normatives de la recherche, les enjeux de protection
des savoirs et l’avènement de la technologie dans la production en masse des biens médicaux.
Anthropologie et psychanalyse
Bertrand Pulman, professeur à l'Université Paris-Nord (Paris-XIII) (TH)
Il s’agira d’étudier l’articulation entre l’inconscient et la culture à partir d’une lecture du texte freudien et de
certains de ses prolongements anthropologiques. L’enseignement comportera d’abord un rappel relatif à
certaines notions-clés jouant un rôle essentiel dans la théorie freudienne de la culture : refoulement, après-coup,
fantasmes originaires, ambivalence, sublimation, etc. Nous étudierons ensuite le cheminement ayant conduit
Freud à s’intéresser aux fondements du lien social, et nous analyserons la théorie freudienne de la culture telle
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qu’elle s’exprime en particulier dans Totem et tabou. Sur cette base, nous explorerons les relations entre les
travaux de Lévi-Strauss sur l’alliance et les considérations de Freud sur « l’horreur de l’inceste ». Nous nous
livrerons enfin à une analyse critique de travaux se situant aux frontières de l’anthropologie et de la
psychanalyse (Malinowski, Jones, Roheim, Mead, etc.), pour problématiser la notion anthropologique de «
terrain » en l’envisageant dans ses dimensions transférentielles.
Anthropologie et psychologie
Pascale Haag, maître de conférences à l'EHESS
Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, professeur à l'INaLCO (TH)
Action thérapeutique et parole
Ce séminaire poursuit son objectif de faire dialoguer l'anthropologie et la psychologie, la recherche et la
clinique. Cette année, il est centré sur la notion d’action thérapeutique et tout particulièrement sur la place qu'y
occupe la parole. À la lumière de ce prisme, nous nous intéresserons aux pratiques de soin, aux dispositifs mis
en place et, spécifiquement, à la relation entre patient et soignant – cela aussi bien en milieu institutionnel
français que dans les espaces de soin traditionnels d’Asie du Sud. La parole se situe au centre de ce
questionnement sur l’action thérapeutique, elle dont l’efficacité symbolique a été développée par
l’anthropologie structurale, dont « l’influence » et le pouvoir de suggestion ont été soulignés aussi bien par
l’ethnopsychiatrie que par différents courants de thérapies brèves, et dont le signifiant constitue la base de
l'approche psychanalytique
Approche sociodémographiques du handicap : les enquêtes Handicap-Santé
Nicolas Brouard, directeur de recherche à l’INED
Emmanuelle Cambois, chargée de recherche à l’INED
Jean-François Ravaud, directeur de recherche à l'INSERM (TH)
Pascale Roussel, professeur à l’EHESP
Les grandes enquêtes nationales de l’Insee et de la Drees (Enquêtes Handicaps-Incapacités-Dépendance puis
Enquêtes Handicap-Santé conduites auprès des ménages, dans les institutions et auprès des aidants), ouvrent
des perspectives nouvelles pour les approches statistiques de la santé des populations. En effet, la
conceptualisation du handicap adoptée selon les recommandations de l’OMS invite à déplacer le regard des
problèmes de santé vers les limitations d’activités et les restrictions de participation sociale des personnes
concernées.
Ce séminaire de l'Institut fédératif de recherche sur le handicap a pour but d’instaurer un dialogue entre les
chercheurs démographes, épidémiologistes, sociologues et économistes de différents organismes (INSERM,
INED, EHESP,…) et les représentants de la statistique publique qui exploitent ces enquêtes.
La présentation de travaux déjà effectués ou en cours donnera l’opportunité de discuter aussi bien l’apport et les
limites des enquêtes elles-mêmes en les comparant à d'autres sources de données, que les cadres conceptuel et
méthodologique mobilisés dans les analyses, et l’intérêt des résultats obtenus.
Chaque séance comprendra deux présentations effectuéées par deux équipes distinctes utilisatrices de ces
enquêtes et laissera une large part aux échanges. Le séminaire est ouvert aux étudiants intéressés par les
approches quantitatives et par l’articulation des questionnements liés à la santé, à la dépendance et au handicap.
Atelier jeunes chercheurs Handicap(s) et Sociétés
Gt Handicap Et Société, réseau jeunes chercheurs
Jean-François Ravaud, directeur de recherche à l'INSERM (TH)
Isabelle Ville, directrice d’études à l’EHESS, directrice de recherche à l'INSERM (TH)
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Cet atelier mensuel s’adresse principalement à des doctorants et post-doctorants engagés dans un travail de
recherche sur le handicap. Il est organisé avec le réseau de jeunes chercheurs du programme Handicaps et
Sociétés de l’EHESS.
La question du handicap croise différentes approches des sciences humaines et sociales. Une attention
particulière sera ainsi portée aux travaux des disability studies, aux catégories et concepts, aux politiques
publiques, au traitement social du handicap, à la question de l’expérience.
Les séances offriront aux jeunes chercheurs un espace de présentation et de discussion de leurs travaux. Les
questions pratiques rencontrées (publications, orientation professionnelle) ainsi que les problèmes
méthodologiques (rapport au handicap, recherche participative) feront l’objet d’une réflexion collective.
L’inscription à l’atelier est ouverte à tous, sans restriction d’appartenance institutionnelle. Elle suppose
régularité et participation active.
Autour du cancer : enquêter sur la maladie grave
Marc Bessin, chargée de recherche au CNRS
Benjamin Derbez, doctorant contractuel à l’EHESS
Zoé Rollin, doctorante contractuelle à l’EHESS
Il s’agit ici de prolonger le travail initié lors du séminaire Iris « L’enquête en sciences sociales sur le cancer :
postures, politiques, éthique » (2012-2013). Nous poursuivrons notre réflexion sur les questions
épistémologiques et méthodologiques liées aux expériences de chercheur-e-s engagés sur des terrains
fréquemment considérés comme « sensibles ». Pour ce qui est du cancer, nous avons en effet pu constater que
le rapport au terrain constitue un lieu où le chercheur fait l’épreuve de réalités émotionnelles, normatives et
disciplinaires parfois inattendues et vis-à-vis desquelles il doit se positionner pour construire son objet.
Cependant, nous avons aussi été conduits à nous interroger sur ce qu’il en était de ces questions sur les terrains
concernant d’autres maladies graves ou chroniques. Une démarche comparatiste nous est alors apparue
indispensable pour enrichir notre réflexion sur les contours du champ émergent de la recherche en sciences
sociales sur le cancer. Nous proposerons donc cette année de croiser les regards de chercheur-e-s en sciences
sociales sur le cancer avec ceux portés sur d’autres maladies graves. Dans cette perspective nous ouvrirons
plusieurs séances du séminaire à des chercheur-e-s travaillant sur des pathologies comme le VIH ou la maladie
d’Alzheimer, qui viendront nous parler de l’influence de leurs expériences de terrain sur leurs résultats de
recherche. Il s’agira ainsi de développer une perspective transversale parmi les activités scientifiques des
groupes de travail thématiques (VIH, Vieillissement…) du Réseau des jeunes chercheurs Santé et Société,
auquel le séminaire est articulé, via le groupe « Cancers et SHS ».
Construire une histoire de la santé publique
Patrice Bourdelais, directeur d'études à l'EHESS (TH)
Anne Rasmussen, maître de conférences à l'Université de Strasbourg
Le séminaire propose cette année de développer plusieurs dimensions de l’histoire de la santé publique : les
interventions humanitaires et en particulier l’histoire de la Croix rouge française (1865-1970), la gestion
politique et sociale des épidémies et des grandes maladies dans la première moitié du XXe siècle. L’histoire de
la Croix rouge française, dossier ouvert depuis plusieurs années, sera poursuivie dans ses dimensions
diachroniques de relations au pouvoir politique et à l’État, de passage de la philanthropie à un bénévolat de
masse, d’élargissement de ses terrains et de ses modes d’intervention, et aussi de lieu de définition de nouveaux
métiers et de mise en place de protocoles et de lieux de formation. Plus largement, une analyse de l’articulation
spécifique de l’humanitaire au militaire dans ses différents cadres d’intervention (conflits nationaux, guerre
mondiale, théâtre colonial) sera proposée.
Le second volet du séminaire sera consacré à l’expérience et à la
gestion politique, sociale et sanitaire des grandes maladies infectieuses et des épidémies en Europe occidentale
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au cours de la première moitié du XXe siècle, à partir de terrains centrés sur des pathologies (tuberculose, fièvre
typhoïde, typhus, grippe) mais aussi sur des pratiques thérapeutiques (nouveaux agents thérapeutiques,
vaccinations). Ces approches concerneront les savoirs, les pratiques et les institutions. Elles seront attentives à
la construction des catégories d’analyse qui en rendent compte et aux débats historiographiques qui en relèvent.
Un éclairage spécifique sera proposé sur les mutations de la notion d’environnement, à partir de la focale peu
utilisée jusqu’à ce jour, de l’histoire médicale et sanitaire.
Des ailleurs innovateurs. Mondialisation de la santé, innovations thérapeutiques et production du savoir
Claire Beaudevin, Chargée de recherche au CNRS
Laurent Pordié, chargé de recherche au CNRS
Ce séminaire s’intéresse aux nouvelles géographies des innovations thérapeutiques et aux dynamiques de
construction des savoirs qui leur sont associées. Jusqu’à une époque récente, les sites d’innovation étaient
fortement concentrés en Europe et en Amérique du Nord mais des centres concurrents – ou complémentaires –
émergent aujourd’hui : l’Inde et le Brésil sont devenus des acteurs majeurs de l’industrie des médicaments
génériques, utilisant la copie comme matière à innovation; de nombreux pays africains (Sénégal, Cameroun et
Tanzanie, par exemple) produisent des recherches médicales, privées ou publiques, et infléchissent les
processus d’innovation ; en Chine, des instituts de recherche comme le Beijing Genomics Institute tiennent une
place centrale dans des projets de recherche internationaux (oncogénétique, pharmacogénomique, etc.) ; en Asie
du Sud, l’invention de recettes thérapeutiques inspirées des traditions médicales locales offre une altérité
critique au paradigme moléculaire de l’innovation biopharmaceutique.
En dépit de ces changements, les travaux sur l’innovation dans ces pays restent majoritairement centrés sur le
modèle de la dépendance technologique et des transferts de technologie en provenance des laboratoires du
Nord. Ce séminaire envisage d’autres dynamiques de la globalisation thérapeutique. Mettant l’accent sur la
création locale de savoirs et leur retentissement technologiques, politiques et économiques, nous examinerons
particulièrement la dynamique des asymétries globales au travers du déplacement des sites d’innovation
thérapeutique. Contrairement à l’usage répandu dans les études postcoloniales de décrire des inégalités de
pouvoir relativement stables, l’asymétrie sera ici entendue comme une importante force de changement,
révélant la capacité des hommes (leur agency) à organiser leur futur.
Comment comprendre l’émergence et les implications nationales et mondiales de ces nouveaux pôles ? Est-il
possible d’y distinguer de nouveaux régimes de production des savoirs ?
Écrire l’histoire du XXe siècle au XXIe siècle : La France, 1910-1970
Marc Olivier Baruch, directeur d’études à l’EHESS (TH)
Emmanuel Saint-Fuscien, maître de conférences à l’EHESS
Ce séminaire est conçu comme un atelier de recherche et de réflexion autour des objets, des discours, des
productions culturelles et plus largement de l’immense quantité de matériaux mis à la disposition de l’historien
du contemporain.
Comment relier les suggestions et hypothèses portées par des sources, et particulièrement (mais pas
exclusivement) les objets, à leur contexte dont il revient à l’histoire de rendre compte ?
L’enjeu du séminaire serait aussi de dévoiler les éventuelles objections que les matériaux contemporains (une
chanson, un film, un lieu, un objet…) pourraient opposer au récit historique.
Eléments de psychiatrie transculturelle
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Richard Rechtman, directeur d’études à l’EHESS, médecin-psychiatre à l’Association de santé mentale, Paris
13e (TH)
Simeng Wang, doctorante
Longtemps dominé par la controverse autour de l’ethnopsychiatrie à la française, le champ des psychiatries
transculturelles semble avoir aujourd’hui trouvé sa place au sein de la santé mentale. Désormais, les consultations
spécialisées se multiplient au sein des dispositifs publics et coexistent avec les anciennes structures jusqu’alors
marginales. Ce relatif apaisement traduit également les profondes mutations qui ont transformé la psychiatrie dans la
santé mentale. Il s’agira de reprendre la généalogie de la construction des différents de dispositifs de psychiatrie
transculturelle en les mettant en perspective avec la politique générale de « traitement » des étrangers en France et les
mutations de la santé mentale. Dans ce double contexte, anthropologique et politique, le séminaire envisagera les enjeux
cliniques et théoriques des croisements possibles entre l’anthropologie, la psychiatrie et la psychanalyse.
Formation des systèmes scandinaves de protection sociale
Yohann Aucante, maître de conférences à l'EHESS
Cette année, le séminaire poursuivra l'analyse historique et comparative des systèmes de protection sociale en
Scandinavie. On s'interrogera plus particulièrement sur la période 1960-2000 en centrant les questionnements
sur les transformations et les difficultés des modes de gouvernement dans l'État social, sur les échelles et les
recompositions territoriales spécifiques qui jouent un rôle essentiel dans la gouvernance de la protection sociale
ainsi que sur les problèmes normatifs et concrets liés aux ambitions d'universalisation des politiques et services
sociaux. Les remises en question des programmes sociaux-démocrates, la critique (re)naissante de l'Étatprovidence par différents courants idéologiques, et les premiers cycles de réformes paramétriques et
structurelles seront étudiés à l'aune de cette région nordique. On accordera une attention particulière à la
discussion sur l'émergence des politiques dites de "flex-sécurité" en lien avec la croissance du chômage, à la
question des "nouveaux" besoins et services sociaux liés au vieillissement, au travail féminin, aux
recompositions familiales et à l'immigration, ainsi qu'à la prise en considération du handicap. L'importance
marquée des communes et niveaux de gouvernement locaux dans l'administration de ces services restera une
question centrale du séminaire.
Génétique, biotechnologies et société
Joëlle Vailly, chargée de recherche à l’INSERM (TH)
Carine Vassy, maître de conférences à l'Université Paris XIII
Avec des approches sociologiques et anthropologiques, ce séminaire analyse les enjeux sociaux d’une science
en évolution rapide, la génétique, et d’autres biotechnologies connexes. Cette discipline a renouvelé la
représentation de l’hérédité, en mettant l’accent sur une forme de déterminisme biologique. Elle ouvre de
nouvelles perspectives en matière de maîtrise de la reproduction, avec le diagnostic prénatal des anomalies
fœtales, et de gestion des risques sanitaires individuels, avec les tests génétiques. Elle a également des
applications dans le domaine du maintien de l’ordre, avec les bases de données génétiques constituées à des fins
policières, et dans le domaine agro-alimentaire, avec les OGM. La plupart de ces innovations s’accompagnent
d’un changement de normes sociales. Comment les liens familiaux, les identités sociales, les pratiques cliniques
et les formes de citoyenneté sont-ils transformés par la génétique ?
Genre et temporalités de la question sociale
Marc Bessin, chargé de recherche au CNRS
Dans le prolongement des années précédentes, ce séminaire porte sur les temporalités sexuées du care ; il
entend ainsi étudier les enjeux politiques des interventions pour autrui (médico-sociales et plus largement tous
types d’accompagnement de la personne) et contribuer à une sociologie des présences sociales. Celle-ci
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consiste en une description et une analyse des prises en charge et des pratiques d’accompagnement et de soins,
ces activités professionnelles ou profanes étant observées comme des processus (attention et écoute, élaboration
et coordination, émotions et actions concrètes, réception…) et envisagées dans leurs dimensions à la fois
morales et pratiques, à partir de leurs enjeux de temporalisation et de sexuation. Envisager en ces termes les
relations qui s’établissent entre une ou plusieurs personnes dans le besoin et des professionnel-le-s ou profanes
qui tentent d’y répondre, permet de ne pas se limiter à une situation dyadique et de ne pas la restreindre au
moment présent. Cette présence s’inscrit dans des dispositifs de la société qu’il faut considérer pour situer les
enjeux politiques de la question sociale, afin de ne pas céder à leur délimitation à la sphère privée et
individuelle.
Cette année, le séminaire s’intéressera plus particulièrement aux prises en charge en lien avec le parcours de vie
et aux présences intergénérationnelles. Selon les âges de la vie, le besoin de care s’impose plus ou moins, mais
au-delà d’une dépendance accrue aux extrémités de l’existence, il convient d’appréhender les prises en charge
et leur réception de manière dynamique et dans sa logique d’échange différé, en considérant la dimension
intergénérationnelle des présences sociales. Cette problématisation permet en outre d’appréhender l’âge comme
une catégorie sexuée. On interrogera notamment les pratiques d’entreprise ou de solidarité qui convoquent
l’intergénérationnel en prônant de nouveaux modèles de la transmission et de l’entraide.
Le séminaire fonctionnera sur la base de présentations de recherches, de lectures de textes et d’un travail sur
des enquêtes et des matériaux empiriques émanant notamment d’une recherche sur l’activité d’une association
d’entraide intergénérationnelle. Certaines séances basées sur des interventions d’invité-e-s seront préparées par
des discussions sur leurs publications.
Hérédité et environnement : sciences et politiques des populations humaines (XIXe-XXIe siècle)
Luc Berilvet, chargé de recherche au CNRS
L’objet du séminaire est d’analyser les modes de rationalisation des différences perçues entre les populations
humaines (avérées ou supposées) et leur mobilisation dans les débats publics sur les inégalités individuelles.
Dans cette perspective, on se propose d’étudier l’évolution conjointe, depuis le milieu du XIXe siècle, de deux
registres d’explication complémentaires et profondément imbriqués : la transmission héréditaire de caractères
somatiques et mentaux, d’une part, et l’influence de l'environnement, naturel autant que social, de l’autre. La
contribution respective des différents types de savoir : médecine, anthropologie, biologie, sociologie, etc. sera
abordée en s’intéressant aux polarités du champ scientifique aussi bien qu'aux modes de politisation des
catégories savantes. On s’efforcera d’objectiver les principales problématisations de l’hérédité et de
l’environnement en confrontant les approches dominantes en Grande-Bretagne, aux États-Unis, en Allemagne
et en Scandinavie, ou encore dans une zone d’influence « latine » incluant l’Italie, la France, l’Amérique du
Sud et la Roumanie
Histoire de la famille : pouvoirs et dépendances au sein de la famille. Perspectives comparatives (XVIeXXe siècle)
Marie-Pierre Arrizabalaga, maître de conférences à l'Université de Cergy-Pontoise
Lucia Carle, professeur à l’Université de Florence, Italie
Claudia Contente, enseignant-chercheur, Université Pompeu Fabra, Espagne
Helena Da Silva, enseignant-chercheur, Université du Havre, GRIC/EA4314
Marius Eppel, enseignant-chercheur, Université Babes-Bolyai de Cluji, Roumanie
Antoinette Fauve-Chamoux, maîtresse de conférences à l'EHESS
Mary Mouise Nagata, professeur à l’Université Francis Marion, USA
Nous aborderons les modèles de pouvoir dans le cadre de la famille, les conditions de co-résidence des
individus apparentés ou non au sein des unités domestiques, la formation des couples, légitimes ou non, leur
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dissolution, la transmission transgénérationnelle du patrimoine, la condition des veuves, des personnes âgées et
des célibataires, l’avenir des enfants et leur mobilité géographique et sociale suivant la position dans la fratrie,
le genre et le marché du travail.
Seront examinées les différentes juridictions et les pratiques morales et coutumières concernant l’autorité du
chef de famille (homme ou femme) sur les membres de ménage, cherchant à définir quels sont les devoirs et
obligations des parents. Dans une optique largement comparative, nous chercherons à mettre en évidence les
interactions entre, d’une part, le changement social et, d’autre part, les stratégies individuelles et collectives
concernant les comportements de reproduction démographique aussi bien que socio-économique et les choix de
vie. On s’attachera enfin aux rôles respectifs joués historiquement par les réseaux de parenté, la communauté,
les rituels coutumiers, la religion et l’État sur la famille.
Histoire de la médecine et des savoirs sur le corps
Rafael Mandressi, chargé de recherche au CNRS
Les idées savantes sur la nature, l’organisation et le fonctionnement du corps humain sont l’armature du
discours médical sur la vie et sur la santé. Les savoirs médicaux concourent ainsi à la constitution des
représentations du corps humain, leur formation étant articulée à des pratiques et à des usages sociaux et
savants – sanitaires, judiciaires, philosophiques, religieux. De même, les conditions et les procédés d’obtention
des connaissances impliquent l’instauration de relations particulières au corps, où entrent en jeu les exigences
épistémologiques et éthiques, les aspects économiques et politiques. L’histoire de la médecine peut dès lors être
envisagée sous des aspects très variés, que ce séminaire a pour propos d’intégrer : des pratiques aux institutions,
des textes aux objets, de la production doctrinale et conceptuelle à la transmission et la mise en œuvre des
idées. Pleinement inscrit dans l’histoire des sciences ainsi que dans l’histoire sociale et culturelle, le champ de
l’histoire de la médecine engage aussi bien une histoire des représentations et de l’investissement du corps en
tant qu’objet de science, qu’une histoire des usages des savoirs sur le corps. Aussi vise-t-on la constitution
historique des dispositifs et des opérations de connaissance savante du corps humain, en relation avec leurs
contextes de production et d’application.
Histoire du corps, objets, méthodes
Rafael Mandressi, chargé de recherche au CNRS
Thierry Pillon, maître de conférences à l'Université de Rouen(TH)
Georges Vigarello, directeur d'études à l'EHESS
Le corps a longtemps été « oublié » par les historiens. Son originalité est d’être à la croisée de l’enveloppe
individuelle et de l’expérience sociale. Ses objets s’étendent des investissements les plus sensibles aux
représentations les plus « travaillées ». Comment entendre pourtant ce thème du corps dont le trajet historique
relèvent de sciences et de regards différents ?
Le séminaire s’attachera d’abord à affronter ces épistémologies hétérogènes, celles validant les approches de
sciences biologiques autant que les approches de sciences humaines. Il s’attardera ensuite aux points de
rencontres possibles : la manière par exemple dont certains imaginaires culturels nourrissent des modèles
croisant les deux champs et donnant une relative unité à l’objet.
Histoire Sociale et politique des populations
Yohann Aucante, maître de conférences à l'EHESS
Luc Berlivet, chargé de recherche au CNRS
Patrice Bourdelais, directeur d'études à l'EHESS (TH)
Christophe Capuano, maître de conférences à l’Université Lumière (Lyon-II)
Thomas Cayet, directeur de recherche au CNRS
Marie-Emmanuelle Chessel, chargée de recherche au CNRS (TH)
Caroline Douki, maître de conférences à l'Université Paris-VIII/Vincennes-Saint-Denis
Laura Lee Downs, directrice d'études à l'EHESS (TH)
Antoinette Fauve-Chamoux, maître de conférences à l'EHESS
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Hélène Frouard, ingénieure de recherche au CNRS
Ivan Jablonka, maître de conférences à l'Université du Maine (TH)
Judith Rainhorn, maître de conférences à l'Université de Lille-I
Élodie Richard, Chargée de recherche au CNRS
Paul-André Rosental, professeur à Sciences-Po (TH)
Bernard Thomann, maître de conférences à l'INaLCO(TH)
Ce séminaire collectif commun à Sciences Po et à l’EHESS réunit l’équipe ESOPP. Il explore les
problématiques contemporaines de l’histoire sociale et politique des populations : prise en compte du caractère
« construit » de la population ; articulation entre étude des pratiques, des savoirs et des institutions ; relecture,
par le biais des objets démographiques (mortalité, migrations, familles) de l’histoire des politiques sociales, de
l’hygiène publique ou de l’environnement. C’est toute la question de la fabrication et de la régulation des
sociétés par elles-mêmes qui est ainsi posée, par une approche qui prête une attention particulière aux limites de
l’action étatique. Le groupe réunit historiens, politistes, sociologues, et fait appel aux contributions de
chercheurs étrangers partenaires de l’équipe.
Immigration et sciences sociales
Nancy L. Green, directrice d'études à l'EHESS (TH)
Gérard Noiriel, directeur d'études à l'EHESS (TH)
Le séminaire, qui sera assuré en alternance chaque année par l’un des deux co-responsables, se veut une
introduction au champ de recherche des migrations contemporaines avec un ancrage dans une perspective
historique, mais en proposant des thèmes et des textes venus également de différentes approches disciplinaires :
sociologie, anthropologie, économie politique. Le format du séminaire peut varier, mais il s’agira
essentiellement d’un atelier de lecture. Pour valider l’assiduité, les étudiants devront chaque semaine lire les
textes à l’avance et participer activement à la discussion.
Le temps des populations humaines
Noël Bonneuil, directeur d'études à l'EHESS, directeur de recherche à l’INED(TH)
Introduction à la modélisation des dynamiques démographiques dans leur contexte historique, économique ou
social.
Le vote et la délibération
Phiippe Urfalino, directeur d’études à l’EHESS(TH)
L’approche du vote que nous proposerons dans ce séminaire ne relève ni de l’étude des comportements
électoraux, ni de l’histoire sociale de l’acte de vote. Il s’agira de cerner la place du vote dans les décisions
collectives, politiques et non-politiques, à partir de son articulation avec la délibération. À cet effet, nous
examinerons diverses pratiques du vote oral qui tendent à brouiller les frontières entre le débat et le vote. On
examinera notamment, le vote oral dans les comités consultatifs d'évaluation des médicaments de la Food and
Drug Administration des États-Unis, la procédure de réduction des opinions au Parlement de Paris, sous
l'Ancien Régime, et la pratique des jugements seriatim dans les cours américaines et anglaises.
Nous aborderons également la discussion sur les avantages et inconvénients des votes secret et public.
Les pratiques anti-vieillissement
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Sébastien Dalgalarrondo, chargé de recherche au CNRS
Boris Hauray, chargé de recherché à l’INSERM
Si l'espoir de stopper ou au moins de ralentir le vieillissement semble avoir toujours existé, l’idée selon laquelle
vieillir n’est plus une fatalité s’impose avec force depuis quelques années. Les promesses thérapeutiques se
multiplient dans ce domaine et une nouvelle médecine «anti-âge» émerge au rythme des congrès internationaux
et de l’ouverture de consultations dédiées. Une médicalisation du vieillissement adossée à une exigence
polymorphe du « bien-vieillir » qui se développe au croisement d’interventions plus classiques comme la
cosmétique, les pratiques sportives ou la supplémentation alimentaire. L’analyse de ces pratiques antivieillissement vise à produire une réflexion renouvelée sur le vieillissement dans nos sociétés, en n'envisageant
plus celui-ci uniquement comme un problème de personnes âgées.
Conçu comme un lieu d’apprentissage et d’échange, l’objectif du séminaire de cette année sera d’élaborer et de
mener ensemble une enquête sociologique. Elle articulera méthodes qualitatives et quantitatives et aura comme
support un forum internet que nous lancerons sur le vieillissement.
Mobilisations et identités collectives dans le champ du handicap et de la santé
Emmanuelle Fillion, maître de conférences à l'Université de Bretagne Occidentale
Jean-François Ravaud, directeur de recherche à l'INSERM (TH)
Isabelle Ville, directrice d’études à l’EHESS, directrice de recherche à l'INSERM (TH)
Ce séminaire de recherche conjoint entre l’EHESS et l’EHESP s’inscrit dans le cadre de l’activité de la Maison
des Sciences Sociales du Handicap. Il explore la manière dont le handicap s’est constitué comme enjeu de
mobilisations collectives depuis les premières associations qui revendiquaient l’accès à la réadaptation et à
l’emploi, jusqu’aux associations contemporaines, plus engagées dans la lutte contre les discriminations et la
défense des droits des personnes. Nous nous intéresserons notamment aux liens entretenus par ces mobilisations
avec le milieu scientifique, les professionnels du médico-social et les pouvoirs publics, en étant attentifs aux
espaces et motifs de coopération, de négociation et de conflits.
Pour identifier ce qui relève d’évolutions macrosociologiques et de déclinaisons spécifiques ou locales des
associations de personnes handicapées, nous ouvrirons deux lignes de comparaison : d’une part, à l’échelle
internationale (notamment, avec les organisations européennes ou nord-américaines), d’autre part, à l’échelle de
la santé dans son ensemble (avec des associations de malades).
Des acteurs « grands témoins » dans le champ du handicap interviendront dans ce séminaire avec des
chercheurs en sciences sociales spécialisés dans les domaines des mobilisations et de la santé pour produire des
retours d’expérience et analyser les leçons politiques de ces mobilisations.
Produire des subjectivités
Richard Rechtman, directeur d'études à l'EHESS, médecin-psychiatre à l’Association de santé mentale, Paris
13e (TH)
Le séminaire poursuivra les recherches développées l'an passé autour de la production des sujets
contemporains. Il s’agira d’interroger la place que la souffrance psychique occupe dans la définition de cette
subjectivité contemporaine et dans l’action sociale qu’elle suscite. Deux terrains nous serviront de fil
conducteur. Le premier : le développement de la prévention des risques psychosociaux en entreprise comme
nouvelle interface où se jouent les rapports de force contemporains dans le monde du travail. Le second : la
construction de l’adolescence comme condition clinique, voire psychopathologique. Dans les deux cas, il
s’agira de poursuivre l’analyse des usages politiques de catégories issues du champ de la clinique
psychologique et psychanalytique.
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Regards croisés sur la petite enfance
Doris Bonnet, directrice de recherche à l'IRD (TH)
Charles-Édouard de Suremain, chargé de recherche à l'IRD
Vincent Gourdon, chargé de recherche au CNRS
Catherine Rollet, professeur émérite à l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines(TH)
Ce séminaire est organisé par Doris Bonnet, anthropologue (CEPED), Vincent Gourdon, historien et
démographe (Centre Roland Mousnier), Catherine Rollet, historienne et démographe, Laboratoire Printemps
(CNRS) et Charles-Edouard de Suremain, anthropologue (MNHN).
Le séminaire explore les différents champs de recherche de l’anthropologie et de l’histoire de la petite enfance.
On cherche à appréhender les différentes cultures de l’enfance et ses diverses constructions sociales à partir des
représentations sociales et symboliques des familles, des discours et pratiques des personnels de santé et selon
les politiques publiques en charge de la protection sociale. On envisage aussi l’étude des conceptions relatives
au développement de l’enfant, en privilégiant sa part active et négociative, en particulier dans ses interactions
avec ses parents, mais aussi avec sa fratrie, son entourage élargi, et toutes les personnes en charge de son
éducation et de sa santé. Le séminaire combine des approches tirées à la fois de l’étude des sociétés africaines et
de celle des sociétés européennes modernes et contemporaines afin de confronter nos travaux aux
questionnements de la société civile et des politiques sociales.
Sain, malade et mort : histoire, anthropologie et sociologie des trois corps de la santé publique. XIXeXXIe siècle
Alessandro Manna, doctorant à l’EHESS
Serenelle Nonnis Vigilante, maître de conférences à l’Université Paris-Nord (Paris-XIII)
Judith Wolf, postdoctorante au CERMES 3
Depuis une trentaine d’années le traitement des trois corps de la santé publique, le corps sain, le corps malade et
le corps mort, a fait l’objet d’un intérêt grandissant de la part des chercheurs en sciences sociales : des
historiens, des anthropologues et des sociologues en ont progressivement fait autant d’objets légitimes
d’enquête. Dans ce séminaire il s’agira d’interroger la mise en œuvre du processus de médicalisation et de
laïcisation des trois corps de la santé publique, dont les scientifiques, les politiques (centraux et locaux) et les
hiérarchies religieuses, à partir du XIXe siècle, ont été les acteurs principaux. En étudiant comment des actions
menées par des élites au nom de l'hygiène publique et du bien-être des individus peuvent changer radicalement
les comportements individuels et collectifs et en analysant les réactions et les résistances d’individus et de
groupes sociaux face à la promulgation de lois et de règlements, on montrera à quel point la gestion publique
des corps sains, malades et morts est révélatrice des métamorphoses de la santé publique.
Ce séminaire vise à interroger par une approche pluridisciplinaire la complexité de ces transformations
symboliques et idéologiques telles qu'elles se reflètent dans les pratiques médicales, scientifiques et culturelles.
Il s’agira également d’aller aux origines de l’émergence du processus d’« humanisation » de l’hôpital, de
l’évolution du rapport médecin-malade (sous l’enseigne du respect et de la confiance réciproques), ainsi que de
la protection juridique du corps mort dans la double acception de cadavre et de défunt.
L’enseignement se déroulera sous forme de demi-journées, alternant les exposés des responsables et des
interventions extérieures. Il appelle à une participation active de chercheurs et étudiants à des travaux de lecture
et discussion d’ouvrages classiques de Sciences humaines et sociales de la santé.
Savoirs, régulation et normes dans le champ de la santé et de la santé mentale
Jean-Paul Gaudillière, directeur d'études à l'EHESS, directeur de recherche à L’INSERM (TH)
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Catherine Legales, directrice de recherche à L’INSERM (TH)
Laurence Simmat-Durand, professeur à l’Université Paris-Descartes (Paris-V) (TH)
Ce séminaire de recherche porte sur les transformations contemporaines des relations entre savoirs et pratiques
dans le champ de la santé et de la santé mentale. Le "contrat'" entre sciences, médecine et société qui a
caractérisé la période suivant la Seconde Guerre mondiale est depuis deux décennies soumis à de profondes
changements. Ceux-ci touchent aussi bien les contenus et cibles des actions diagnostiques et thérapeutiques que
les rôles respectifs de l'État, des marchés et des professionnels et que les dynamiques de recherche et
d'expérimentation, les rôles des patients et usagers, les processus de mondialisation sanitaire. Ces changements
sont à l'origine de ce qui est souvent désigné comme une nouvelle gouvernance de la santé, laquelle n'est
toutefois ni homogène, ni exempte de conflits. Pour l'analyser le séminaire privilégie cette année deux
thématiques : la question des innovations et celle des politiques de santé. Les innovations prises en compte
seront non seulement techniques et biomédicales mais aussi organisationnelles et sociales. Au-delà des
pratiques de recherche et d’invention, on accordera de plus une attention particulière aux conséquences de long
terme, aux usages et aux routines. Les politiques seront elles aussi appréhendées moins du point de vue de la
mise à l’agenda de telle ou telle pathologie ou problème de santé que du point des dispositifs et mises en œuvre
concrètes, de la façon dont sont articulées prise en charge médicale et intervention sociale.
Sciences, médecine, technologies à l’époque contemporaine
Jean-Paul Gaudillière, directeur d'études à l'EHESS, directeur de recherche à L’INSERM(TH)
Lucie Gerber, doctorante à l’EHESS
L'histoire des maladies est souvent racontée sur le mode de l'histoire "bataille" : une date, un savant, un
traitement. Pourtant, les savoirs de la maladie sont divers, leurs effets sanitaires sont souvent controversés,
déterminés par le jeu des normes, des intérêts, des pouvoirs. Pour rendre intelligible cette histoire, il importe de
varier objets et niveaux d'analyse, de lier études locales et approches globales. Il faut s'intéresser aussi bien au
travail de laboratoire qu'aux dispositifs de la pratique clinique, explorer les pratiques industrielles et suivre les
interventions des institutions sanitaires, qu'elles soient publiques ou privées.
Le séminaire constitue une introduction à la nouvelle historiographie des relations entre production de
connaissances, médecine, innovation technique et gouvernement de la société. En suivant les transformations
des quelques techniques et maladies, on y discutera de trois phénomènes essentiels de la période
contemporaine. Le premier est la place croissante prise par les savoirs du vivant en général et les objets de la
biologie en particulier aussi bien dans la recherche sur les causes et le cours des pathologies que dans la
médecine de routine. Le deuxième phénomène est l'industrialisation des biens médicaux, en premier lieu des
agents thérapeutiques. Si à la fin du XIXe siècle, le médicament était un produit artisanal, non brevetable,
préparé par un professionnel formé aux recettes de la pharmacopée, un siècle plus tard, il était devenu une
marchandise standardisée, synthétisée au laboratoire selon des procédés brevétés par des grandes entreprises
opérant sur des marchés fortement régulés et garantis par les systèmes nationaux d'assurance. Le dernier
phénomène est la diversification et l'importance croissante prise par les dispositifs d'évaluation et de régulation
des pratiques médicales dont témoigne aussi bien l'histoire des essais cliniques que celle des recours au droit.
Sociohistoire du handicap : catégories, traitement social et expériences
Isabelle Ville, directrice d’études à l’EHESS, directrice de recherche à l'INSERM (TH)
Le séminaire retrace la constitution du champ du handicap à partir d’une analyse des catégories, des dispositifs
institutionnels et des expériences singulières et collectives qui y ont contribué et qui ont façonné différentes
significations de cet objet depuis un siècle. L’attention sera portée sur les conditions de leur production et les
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paradigmes dans lesquels elles s’enracinent : assistance morale puis légale, réparation/réadaptation, nondiscrimination, inclusion, activation, prévention…
Les relations entre handicap et travail, éducation, identités, droits, classifications, prévention à la naissance,
seront abordées dans une démarche diachronique qui s’intéresse aux jeux des acteurs impliqués dans un espacetemps cadré par des configurations structurelles, cognitives et morales particulières.
Sociologie de la responsabilité médicale
Janine Barbot, Chargée de recherche à L’INSERM
Ce séminaire est consacré à l’étude des modes de gestion des défaillances liées à l’activité médicale et de leurs
transformations. Il se situe au carrefour de différents champs d’investigation, qu’il propose de revisiter :
sociologie de la profession et des institutions médicales, du droit et de la responsabilité, de la faute et du risque.
Deux orientations principales y sont travaillées.
1) L’étude des débats portant sur les différents dispositifs destinés à identifier et prendre en charge ces
défaillances. Une attention particulière sera portée à la transformation des formes de régulation professionnelle,
au rôle joué par les assurances et par l’État, aux modes de règlements amiables, ainsi qu’aux procès.
2) L’étude des pratiques des différents acteurs impliqués dans le fonctionnement de ces dispositifs, ou dans leur
critique. Il s’agira notamment d’aborder le travail des médecins amenés à juger, en tant qu’experts, les pratiques
de leurs pairs ; et d’étudier le rôle désormais joué par les mobilisations de victimes dans la gestion des
défaillances. Centré sur l’activité médicale, le séminaire se donne pour objectif d’intégrer des comparaisons
intersectorielles et internationales.
Sociologie des professions médicales
Marie Jaisson, Professeur à l’Université Paris-XIII/Paris-Nord(TH)
Comment la sociologie, générale ou spécialisée, aborde-t-elle les professions médicales, les occupations, les
métiers, les pratiques, et plus généralement les activités du secteur médical, celles des médecins eux-mêmes ou
des personnels infirmiers par exemple ? Différentes approches issues de la sociologie et de l’histoire de la
médecine seront examinées, en particulier les apports des recherches sur la division sociale du travail médical,
sur la morphologie sociale et la démographie de ces professions ; sur la professionnalisation,
l’institutionnalisation et la spatialisation de ces activités ; sur la formation, l’apprentissage et la spécialisation ;
sur l’acquisition des savoir faire, des routines et des normes morales ; enfin sur la circulation des savoirs
médicaux à l’intérieur de cet univers et à l’extérieur. On commentera notamment les travaux de A. Abbott, H.
S. Becker, L. Boltanski, Carr-Saunders et Wilson, A. V. Cicourel, C. M. Cipolla, E. Durkheim, E. Freidson, E.
Goffman, C. Hertzlich, E. C. Hughes, J. Léonard, M. Mauss, C. Milanesi, T. Parsons, P. Starr, M. Weber, D. B.
Weiner et G. Weisz.
Sociologie du sujet vulnérable
Philippe Bataille, directeur d'études à l'EHESS (TH)
La sociologie du sujet vulnérable s’intéresse ce premier semestre à des situations d’inexpérience sociale. Nous
prolongerons l’étude du consentement et de la transgression dans des contextes éthiques difficiles. Qu’est-ce
que décider lorsqu’il n’y plus de choix possible ? Se soustraire, s’abstenir ou se retirer, refuser le soin ? Est-ce
un choix ? Éthique ? Que reste-t-il de l’obligation morale de la médecine à soigner celui ou celle qui la sollicite
quand elle y peut quelque chose, mais oppose son refus ? Quels sont les arguments éthiques, moraux,
déontologiques ? Revenant sur plusieurs de ces situations, par exemple de refus d’accès à des techniques
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d’assistance à la procréation ou à mourir, la sociologie du sujet vulnérable suppose que l’absence de décision en
médecine sollicite autant la subjectivité de l’acteur que les décisions qui s’imposent moralement à soi parce
qu’elles engagent sa conscience personnelle et sa responsabilité, mais aussi sa liberté et sa subjectivité.
Le second semestre est consacré à la préparation d’une intervention sociologique. Nous reformulerons les
hypothèses de départ d’une étude en cours sur le parcours personnel de soin de malades atteints d’un cancer
évolutif. De premiers résultats seront présentés, en lien avec les perspectives théoriques déjà ouvertes par ce
séminaire, notamment le concept d’espace des subjectivités en lieu et place de la relation médicale et de soin et
l’attention portée aux situations d’inexpérience sociale. Nous nous intéresserons à des moments de
communication difficile entre professionnels du soin qui se sentent sollicités dans leur dimension personnelle
pour décider ou mieux accompagner, et les patients ou leurs proches qui restent sans connaissances véritables
de ce qu’ils sont appelés à vivre pourtant. L’intervention sociologique étudie l’introduction de ces dimensions
subjectives et personnelles dans la décision de médecine.
Solitudes et âges de la vie
Cécile Van De Velde, maître de conférences à l’EHESS
Ce séminaire s’adosse à une enquête sociologique en cours portant sur l’expérience de la solitude au fil des âges
de la vie au sein de la société française. La solitude n’est pas ici assimilée à l’isolement ; elle est considérée
comme une épreuve intime qui se loge au cœur même du lien social et familial, dans des parcours de vie à la
fois plus longs, plus discontinus et plus individualisés. À partir du recueil de matériaux qualitatifs,
ethnographiques et statistiques, l’enquête vise à identifier les différentes formes de solitudes qui jalonnent les
parcours de vie, de l’adolescence au grand âge, et à les saisir dans leurs manifestations, leurs fondements et
leurs temporalités. Le séminaire se structurera autour d’une confrontation directe et collective à ces matériaux,
tout en livrant les éléments bibliographiques et théoriques nécessaires à leur interprétation.
Surdité et langue des signes : analyseurs politiques, philosophiques et sociolinguistiques. VIII.
Mobilisations collectives des sourds : le mouvement silencieux
Andrea Benvenuto, chargée de mission à L’INSERM
Marie Coutant, ingénieur d’études à l’EHESS
Alexis Karacostas, praticien hospitalier, psychiatre
Didier Séguillon, maître de conférences à l’Université Paris-Ouest Nanterre-La-Défense Paris-X
Le programme des deux dernières années a eu pour objectif d'étudier d'une part, les conditions politiques,
historiques et philosophiques d’émergence et d’installation du projet pédagogique et anthropologique de l’abbé
de l’Épée (1712-1789), d'autre part, d'analyser les évolutions de la médecine de la surdité et de la place de la
langue des signes dans la pédagogie des sourds au XIXe siècle. D'opérateur épistémologique interrogeant les
fondements du langage, en un siècle la surdité est devenue une question d'ordre pathologique. Le croisement
qui se produit entre médecine et éducation dans les institutions de sourds au XIXe siècle a rendu le traitement de
la surdité indissociable du processus de subjectivation des sourds. Le pédagogue, le sourd et le médecin n’ont
été ni totalement assujettis à la norme médicale réparatrice de la surdité, ni entièrement étrangers à son
ascension. À des degrés divers, chacun a contribué à l’édifier et chacun a pu s’y opposer. Nous avons ainsi
terminé l'année en montrant l'émergence des premières formes de résistance et d’organisation collective des
sourds qui, par la revendication du droit à l'intelligence et à la parole des signes, font irruption dans l'espace
public et politique avec une singularité propre. D’enfants éducables que la nation prend en charge, les sourds
deviennent des acteurs politiques avec une parole et des modes d'organisation propres. L’institution des
banquets annuels de sourds-muets (qui célèbrent au mois de novembre la naissance de l'abbé de l'Épée, presque
sans interruption depuis 178 années) et la création en 1838 de la première association de sourds au monde,
c’est-à-dire de personnes qu’on nommerait aujourd’hui handicapées, préfigurent les mobilisations identitaires
contemporaines. Le programme du séminaire de cette année sera consacré à l’étude de l'histoire et
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particulièrement de l'histoire politique des mobilisations collectives des sourds. Nous aborderons cette histoire
par l'analyse du mouvement des sourds dit « silencieux ». Ce mouvement, qui a pu revêtir des formes aussi
diverses que les associations silencieuses de tous ordres, la presse silencieuse, les salons des artistes silencieux
ou le sport silencieux, fait suite au mouvement sourd des premières décennies du XIXe siècle. À partir d'un
corpus d’archives pratiquement inexploré, nous étudierons particulièrement deux périodes : la première s’étend
de la participation des artistes silencieux à l'Exposition Universelle de Paris de 1889 avec la mise en place du
Cercle des sourds-muets de Paris, espace spécifiquement sourd créé pour accueillir les sourds de province et de
l’étranger, à l’ouverture du foyer des sourds en 1924 et la tenue à Paris des premiers Jeux olympiques des
sourds, impulsés par Eugène Rubens-Alcais ; la seconde s’étendra jusqu’en 1975 qui voit l'émergence de ce
qu’il est convenu d'appeler le « Réveil Sourd ». S’ouvre ainsi un vaste chantier qui se poursuivra l'année
prochaine et qui vise, au delà de la démarche historique, à interroger les formes contemporaines du politique
dans une perspective distincte de celle de l'assignation des identités et de leurs formes d'objectivation
institutionnalisée.
Villes et inégalités
Bruno Cousin, maître de conférences à l’Université Lille-I
Camila Giorgetti, directrice de C&S-Cités et Sociétés
Michel Kokoreff, professeur à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis (Paris-VIII) (TH)
Jules Naudet, chargée de recherche au CSH de Delhi
Serge Paugam, directeur d’études à l’EHESS(TH)
Ce séminaire portera sur la dynamique des liens entre villes et inégalités sociales, en l’abordant à travers la
comparaison internationale. Il s’agira d’interroger la manière dont les bouleversements structurels et urbains qui
sont à l’œuvre dans les métropoles participent (ou pas) à une recomposition des inégalités sociales. Quelles
formes prennent dans les métropoles les processus de polarisation sociale, de ségrégation, de disqualification
spatiale, de marginalisation urbaine, de ghettoïsation « par le haut » et « par le bas »? Quels sont leurs effets
spécifiques ? Comment les comparer d’une ville à l’autre ? Alors que s’impose souvent dans les représentations
courantes, et même parfois dans la littérature spécialisée, la figure d’un monde urbain globalisé et indifférencié,
quelles particularités et quelles déclinaisons de processus communs peut-on observer dans les grandes villes
mondiales ? Si l’on considère que la double transformation des villes et des inégalités sociales n’est pas un pur
produit passif de déterminations extérieures, anonymes, impersonnelles, quels sont donc les instruments, les
politiques publiques, les acteurs qui introduisent de la régulation, fabriquent de la norme, et en fin de compte
produisent des villes inégales ?
Afin de traiter ces questions, on s’intéressera à l’ensemble de la mosaïque urbaine, des quartiers les plus riches
aux plus pauvres, en passant par les quartiers « moyens-mélangés ». On s'appuiera sur la présentation de
grandes enquêtes, de comparaisons internationales et de monographies récentes ou en cours dans des
métropoles aussi diverses que Delhi, São Paulo, Osaka, Paris, Londres, Berlin ou Milan.
« Corps » et sciences sociales
Stéphanie Hennette Vauchez, professeur à l'Université Paris-Ouest Nanterre-La-Défense (Paris-X) (TH)
Sébastien Lemerle, maître de conférences à l'Université Paris-Ouest Nanterre-La-Défense (Paris-X)
Dominique Memmi, directrice de recherche au CNRS (TH)
Ce séminaire vise à rendre raison de la floraison saisissante depuis le milieu des années 90 en histoire,
sociologie, anthropologie, science politique, d’ouvrages consacrés aux questions du corps, de la santé, de
l’administration du vivant. Elle incite à inventorier, par delà singularités apparentes et spécificités
disciplinaires, les pensés et impensés communs à cette humeur du temps si soucieuse du destin du corps et du
biologique. Ce séminaire se tient sous l’égide conjointe de la MSH-Paris Nord et de la Fondation MSH-Paris,et
a été intégré dans deux masters de l’EHESS.
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INFORMATIONS
Doctorat SPPS
Responsable :
M. Jean-Paul GAUDILLIERE
M. Boris HAURAY
Bureau 710
190-198 Avenue de France - 75244 Paris Cedex 13
Tél. 01 49 54 24 36
Fax. 01 49 54 26 46
Mail : [email protected]
Le programme des enseignements et séminaires de l’EHESS est consultable à
l’adresse : http://www.ehess.fr/fr/enseignement
Le planning des salles est consultable à l’adresse :
http://www.ehess.fr/fr/planning
Le bureau de l’information étudiante : bourses, aides et mobilité
Responsable : Véronique CONUAU
Bureau 715, 190-198 Avenue de France, 75244 Paris Cedex 13
Tél. : 01 49 54 26 93
Courriel : [email protected]
http://ehess.fr/fr/etudiant
Ressources de documentation :
Bibliothèques : http://ehess.fr/fr/documentation/bibliotheques/
Catalogues :
http://ehess.fr/fr/documentation/catalogues/
Ressources électroniques :
http://ehess.fr/fr/documentation/e-ressources/
Autoformation :
http://ehess.fr/fr/documentation/autoformation/
Archives de l’EHESS :
http://ehess.fr/fr/documentation/archives/
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Salles informatiques en libre service :
105 bd Raspail 75006 Paris
Salle 1 et salle 2
Horaires : 9h-20h du lundi au vendredi
Conditions d’accès, Tél. : 01 53 63 51 36
Compte de messagerie à l’EHESS :
CRI, 190-198 Avenue de France
75244 Paris Cedex 13
Secrétariat :
Tél. : 01 49 54 23 08/ 01 49 54 23 98
Ecole Doctorale : Catherine REDON
B. 712, 190-198 Avenue de France, 75244 Paris Cedex 13
Tél. : 01 49 54 23 68
Courriel: [email protected]
Services de la scolarité : inscription, cotutelle, codirection, stage
Responsable Corinne RACLIN
7ème étage, Bureau 718
190-198 Avenue de France, 75244 Paris Cedex 13
Ouverture au public :
Du lundi Au vendredi de 9h00 -12h00 et 14 h00 -16 h00
Courriel : [email protected]
Tél. : 01 49 54 24 52
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