délaissées. Cela a donné nos cités et banlieues d’aujourd’hui. Sauf que pour
François, c’est à la périphérie qu’il faut aller justement parce qu’y sont présents
les délaissés de la terre, les délaissés de la croissance et du dynamisme d’un
pays. C’est donc là qu’il faut être dit François, parce que c’est là qu’est le Christ.
Le mot périphérie s’élargit. Il ne désigne plus seulement le rapport centre
banlieue. Il est aussi culturel et spirituel, il est aussi planétaire. Les pays riches
occidentaux ont pollué, polluent encore et les plus pauvres subissent. Le cœur de
la foi, le kérygme nous invite à aller là. Bref quand vous allez à la périphérie
vous êtes au centre là où le Christ nous attend.
L’Église “en sortie” est la communauté des disciples missionnaires qui prennent
l’initiative, qui s’impliquent, qui accompagnent, qui fructifient et qui fêtent. «
Primerear – prendre l’initiative » : veuillez m’excuser pour ce néologisme. La
communauté évangélisatrice expérimente que le Seigneur a pris l’initiative, il l’a
précédée dans l’amour (cf. 1Jn 4, 10), et en raison de cela, elle sait aller de
l’avant, elle sait prendre l’initiative sans crainte, aller à la rencontre, chercher
ceux qui sont loin et arriver aux croisées des chemins pour inviter les exclus.
Pour avoir expérimenté la miséricorde du Père et sa force de diffusion, elle vit
un désir inépuisable d’offrir la miséricorde. Osons un peu plus prendre
l’initiative ! En conséquence, l’Église sait “s’impliquer”. EG 24.
II La cohérence d’ensemble de Laudato si
L’Encyclique de François commence par un regard à la fois de pasteur et de
scientifique sur la réalité écologique de notre planète, qu’il qualifie de maison
commune. De pasteur, parce qu’il regarde le monde d’aujourd’hui avec les yeux
de la foi de François d’Assise, de scientifique parce que les constats qu’il fait
s’appuient sur des grandes recherches internationales les plus sérieuses (GIEC,
groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat et son 5è
rapport). Que se passe-t-il dans notre maison commune ? C’est la question à la
laquelle répond l’Encyclique dans ce premier chapitre. Les questions de
pollution, de climat, de biodiversité, de l’eau, de détérioration de la vie humaine
et les liens qu’il tisse entre le changement climatique et la dégradation de la vie
humaine et sociale en certains endroits de la planète. Les plus riches polluent le
plus, les plus pauvres subissent le plus.
Le second chapitre est théologique. Il a pour titre l’Evangile de la création. La
foi permet de penser l’écologie parce que la terre c’est la vie donnée par Dieu
aux hommes. La lumière de la foi à travers la sagesse biblique permet de
comprendre les ressorts de la crise écologique contemporaine. Il y a un lien
intrinsèque entre la fragilité de la créature et la dégradation de la création.
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