3
INTRODUCTION
Le Réseau Hydrobiologique et Piscicole (RHP) a été conçu à la fin des années 1980 dans le but
d’optimiser les suivis des peuplements de poissons réalisés par pêche à l’électricité. Testé pendant cinq
années dans sept départements de l’Ouest de la France, il a ensuite été étendu à l’ensemble du territoire
national à partir de 1995.
Le RHP repose sur les principes suivants :
il est constitué d’un réseau de stations suffisamment dense pour donner une image fiable des peuplements
de poissons à l’échelle des grands bassins.
les stations sont choisies pour être représentatives de la diversité des milieux (des petits cours d’eau aux
grands fleuves) et des différents types et degrés de pression des activités humaines.
Pour permettre une lecture de l’évolution des peuplements, le suivi est réalisé au pas annuel, dans des
conditions d’échantillonnage identiques (saison, débits), et avec des méthodes standardisées et homogènes
sur l’ensemble du réseau.
Bien qu’il ait été mis en place avant la Directive Cadre Européenne sur l'Eau (DCE), le RHP répond aux
besoins de suivi demandés par cette directive. Les poissons sont des indicateurs biologiques largement
répartis dans les milieux aquatiques, d’une durée de vie importante, situés au sommet de la chaîne
alimentaire, et ils présentent une bonne variété d’exigences écologiques. Ils sont de ce fait de bons
intégrateurs des perturbations subies par les milieux, et constituent des indicateurs adaptés à l’évaluation
de la qualité écologique demandée par la DCE. Le RHP, qui vise des objectifs parfois plus complets
(aspects patrimoniaux, suivis sur le long terme) devra être mis en cohérence avec les autres réseaux DCE,
de façon à optimiser les moyens, et compléter les informations recueillies par différents partenaires.
Les protocoles d’échantillonnage mis en œuvre dans le cadre du RHP ont été affinés au fil des années
pour améliorer la représentativité et la stabilité des échantillons prélevés, notamment dans les grands
cours d’eau. Les dernières améliorations apportées ont également eu pour but de les mettre en conformité
avec les principes de normalisation européenne.
Le présent rapport synthétise les principaux résultats obtenus pendant dix années de suivi :
La première partie rappelle l’évolution du réseau et permet de vérifier sa représentativité à l’échelle du
bassin.
La seconde partie analyse les peuplements présents dans chaque bassin en prenant en compte la
composition en espèces et leur statut (vulnérabilité, origine et statut des espèces menacées et introduites).
Elle compose un bilan patrimonial, et permet de dresser un premier état de la biodiversité sur chaque
bassin.
La troisième partie utilise l’indice poissons rivière (IPR), pour établir un état des lieux qualitatif du bassin.
L’IPR est un indice multiparamétrique normalisé et validé statistiquement qui permet une comparaison de
la composition et de la structure d’un peuplement échantillonné avec celles d’un peuplement de référence.
L’écart observé traduit l’état de perturbation de la biocénose. L’application de l’IPR sur l’ensemble de la
série chronologique permet également de dresser un bilan de l’évolution des peuplements sur le moyen
terme (dix années).
Une quatrième partie fait le bilan des principales incidences des activités humaines sur l’état des
peuplements du bassin de la Loire et compare les résultats du réseau avec les diagnostic établis dans le
cadre du Réseau d’observation des milieux (ROM) du CSP et l’état des lieux mené dans le cadre de
l’application de la directive cadre européenne.