Les problématiques actuelles concernent différents niveaux.
- Au niveau de l’individu, on s’efforce de quantifier l’impact bio-culturel des étapes
marquantes du vieillissement : transitions et les ruptures que sont la ménopause, le passage à
la retraite, le veuvage, l’apparition de pathologies chroniques, l’entrée en institution.
- Les transmissions inter-générationnelles de savoirs et de pratiques, en particulier en
ce qui concerne les conduites alimentaires et l’hygiène de vie, sont étudiées afin de mieux
comprendre leur évolution et l’impact de celle-ci sur l’état sanitaire de la population.
- Les modes de vie des populations de différents pays et, au sein d’un même pays, les
lieux de vie (rural/urbain, seul/en famille, domicile/institution, émigration) sont comparées, en
prenant en compte le processus de transition démographique ainsi que le niveau
d’engagement dans le processus d’urbanisation des pays étudiés.
• Pratiques alimentaires et nutrition
L’anthropologie nutritionnelle se propose d’identifier, dans le temps et l’espace : les éléments
de la contrainte nutritionnelle ; les populations (ou les groupes biologiques et sociaux)
affectées par cette contrainte ; les réponses et les adaptations biologiques, comportementales
et socioculturelles que ces populations ou ces groupes utilisent face à cette contrainte.
L’approche alimentaire est complémentaire, dans ses applications, de l’approche
nutritionnelle. Elle s’intéresse à l’ensemble des activités de production, de transformation, de
distribution et de consommation alimentaires et aux pratiques et aux représentations qui s’y
rattachent. Ce thème extrêmement vaste va de la préhistoire aux systèmes alimentaires
actuels. Le sujet au cœur de cette discipline est la relation qui existe entre les humains et leurs
aliments, en tout temps et dans toutes les cultures. Cela implique aussi forcément, une relation
à l’environnement quel qu’il soit et aux conséquences de l’alimentation sur le fonctionnement
du corps et l’état de santé ainsi qu’aux représentations et images du corps.
• Anthropologie physiologique
Les recherches de terrain en primatologie, particulièrement nombreuses et détaillées au cours
des dernières décennies, ont montré de nombreux exemples d’adaptations physiologiques qui
résultent de la co-évolution en fonction des caractéristiques des environnements propres à
chaque espèce. Ces recherches en primatologie permettent une meilleure compréhension des
adaptations et des comportements de l’homme, en particulier de son comportement
alimentaire.
Les thèmes porteurs sont actuellement axés sur la malnutrition et ses composantes, sur
l’exercice physique, la reproduction humaine, les réponses à l’environnement pathogène, ces
thèmes ayant perduré en affinant les méthodes, notamment pour les analyses sanguines ou
salivaires. Mais de nouveaux thèmes sont également apparus, permettant de faire le lien entre
les sciences biologiques et les facteurs socioculturels et comportementaux : c’est le cas des
recherches sur le stress et ses effets dans la croissance et le développement des enfants, ainsi
que sur la sensibilité gustative en relation avec les choix des régimes alimentaires dans une
perspective évolutionniste et en fonction des écosystèmes actuels.
• Anthropologie épidémiologique
L'épidémiologie est l'étude des pathologies (transmissibles ou non) affectant les
communautés humaines au sein de leur environnement. Or, la pression biologique et sociale
exercée par ces pathologies est une composante centrale de la problématique de l’écologie
humaine. Les maladies, qu’elles soient infectieuses ou non, représentent en effet une
contrainte sélective – et un moteur évolutif – probablement supérieure à celle exercée par les
conditions de l’environnement physique ou de l’environnement alimentaire. l’anthropologue
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