Chapitre 14. Analyse macro- économique : Théorie de la croissance

Chapitre 14. Analyse macro-économique : Théorie de la croissance et phénomène d’inflation
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Chapitre 14. Analyse macro-
économique : Théorie de la
croissance et phénomène d’inflation
Concepts clés
Quelles sont les méthodes de calcul du PIB ?
Qu’est-ce-que le PIB nominal, le PIB réel et le déflateur du PIB ?
Quelles sont les relations entre les grands agrégats macroéconomiques ?
Quelles sont les relations entre épargne, investissement, solde budgétaire et solde
commercial ?
Quelles sont les principales hypothèses et les principales conclusions du modèle
IS-LM ?
Quels sont les facteurs de variation de l’offre agrégée et de la demande agrégée ?
Quel est l’impact d’un choc de demande (d’offre) sur l’économie et le niveau
général des prix ?
Qu’est-ce qu’un gap de récession (inflationniste) ?
Quelles sont les causes de la croissance et quelles-sont les conditions d’une
croissance durable ?
Quelle est la différence entre croissance de la production et croissance de la
productivité ?
Glossaire
Consommation des ménages : personal consumption
Croissance de la production : output growth
Croissance économique : economic growth
Cycles économiques : cyclical fluctuations
Déflateur du Produit Intrieur Brut : Gross Domestic Product deflator
Demande agrégée : aggregate demand
Epargne : saving
Investissement : investment
Offre agrégée : aggregate supply
Produit Intérieur Brut (PIB) : Gross Domestic Product (GDP)
Produit Intérieur Brut nominal : nominal Gross Domestic Product
Produit Intérieur Brut réel : real Gross Domestic Product
Revenu des ménages : personal income
Revenu disponible des ménages : personal disposable income
Revenu National : National Income
Solde budgétaire : fiscal balance
Solde commercial : trade balance
Valeur ajoutée : value added
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1 Les agrégats macroéconomiques
Le Produit Intérieur Brut (PIB) (Nominal Gross Domestic Product (GDP) est lagrégat
économique qui mesure le résultat final de l'activité de production des unités productrices
résidentes. Le PIB est donc basé sur une notion de territorialité, par opposition à la
notion de nationalité.
Le PIB est mesuré selon plusieurs approches :
Approche par la demande (demand approach), qui revient à calculer la somme
des emplois finals de biens et services :
PIB = C + I + G + (X M)
:
C est la consommation des ménages (personal consumption)
I est l’investissement privé (private investment)
G est la consommation et investissement des administrations publiques (consumption
and investment of government)
X sont les exportations (exports)
M sont les importations (imports)
Approche par les revenus (income approach)
PIB = revenus agrégés + impôts et taxes indirects + amortissements +
+ revenus nets des résidents étrangers
GDP= aggregate income + indirect taxes + depreciation +net income of foreign residents
:
Revenus agrégés = rémunérations des salariés + rémunérations des professions libérales
+ revenus de la propriété (loyers, profits des entreprises, intérêts)
Approche par la production (production approach)
PIB = somme des valeurs ajoutées brutes des différents secteurs institutionnels
la valeur ajoutée correspond à la notion connue en comptabilité des entreprises :
production + marge commerciale consommations externes
Les comptables nationaux calculent le PIB nominal, à partir des volumes et des prix
courants, le PIB réel, à partir des volumes et des prix de l’année de base et en déduisent
le déflateur du PIB.
Le déflateur du PIB est considéré par les banques centrales comme plus représentatif
de l’inflation que l’indice des prix. En effet, l’indice des prix est établi à partir d’un
relevé de prix sur points de vente alors que le déflateur représente le prix des
transactions effectivement réalisées.
Le revenu national net est calculé comme la somme des revenus. Il comprend les
salaires et charges, les profits des entreprises, les intérêts et revenus des professions
indépendantes et les impôts indirects nets de subventions. Il est relié au PIB :
PIB = revenu national + amortissements + écarts statistiques
Le revenu des ménages est le revenu national distribué aux ménages :
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Revenu des ménages = revenu national + transferts aux ménages impôts
indirects impôts sur les sociétés profits non distribués
Le revenu disponible des ménages est le revenu disponible des ménages après paiement
de l’impôt sur le revenu.
2 Le modèle IS-LM
Dans une économie, le total des emplois doit être égal au total des revenus et des impôts
et taxes. Prenons S pour représenter l’épargne et T pour les taxes en se basant sur la
formule du PIB. Cela se présente de la manière suivante :
C + I + G + (X M) = C + S + T
Cette équation de base peut s’analyser de différentes manières.
En particulier :
G T = (S I) + (M X)
(G T) est le déficit budgétaire
(S I) est l’écart entre l’épargne et l’investissement
(M X) est le solde du commerce extérieur
Vu sous cet angle, il apparaît que tout déficit budgétaire est compensé ex post par une
combinaison d’excédent d’épargne domestique sur l’investissement domestique et
d’excédent des importations sur les exportations (déficit du commerce extérieur).
L’expressio déficits jumeaux » vient de cette constatation : un déficit budgétaire est
souvent associé à un déficit du commerce extérieur. C’est d’ailleurs le cas aux Etats-Unis
mais également en France.
Le modèle IS-LM constitue une formalisation algébrique de la théorie générale de
l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie de Keynes, formulée par l’économiste J. R. Hicks.
Ce modèle est l’un des plus influents de la production théorique économique du 20e
siècle. Sur un plan cartésien l’axe des ordonnées représente le taux d’intérêt et l’axe
des abscisses, le niveau du revenu, la courbe IS, de pente négative représente l’équilibre
sur le marché des biens et services, et la courbe LM représente l’équilibre sur le marché
monétaire. Le modèle IS-LM, synthèse de Keynes et de l’économiste français Léon
Walras, montre comment les deux marchés sont reliés. Il est utilisé pour prévoir les
effets des politiques budgétaires et monétaires, comme nous allons le voir.
La relation entre revenu et taux d’intérêt est négative. En effet, selon la courbe IS, ou
l’équation total des emplois = total des revenus, le revenu est une fonction
décroissante de l’écart entre épargne et investissement. En revanche, l’écart entre
épargne et investissement est une fonction croissante du taux d’intérêt. Par conséquent,
le revenu est une fonction décroissante du taux d’intérêt, comme nous pouvons le voir
représenté graphiquement ci-dessous. Le revenu est représenté en abscisse et le taux
d’intérêt est représenté en ordonnée.
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Graphique 14.1 : La courbe IS
La courbe LM représente l’ensemble des combinaisons de taux d’intérêt et de revenu
qui assurent l’équilibre monétaire. La demande de monnaie est déterminée par un certain
nombre de facteurs, notamment le revenu, tandis que l’offre de monnaie est déterminée
par la banque centrale. Nous reviendrons sur ces points en détail dans le chapitre
consacré à la politique monétaire et budgétaire. Ci-dessous, nous présentons sous forme
graphique la courbe LM. Le revenu est représenté en abscisse et le taux d’intérêt est
représenté en ordonnée.
Graphique 14.2 : La courbe LM
3 Le modèle AS-AD
La courbe de demande agrégée représente la demande en fonction du niveau général
des prix au cours d’une période, en général égale à l’année. La courbe d’offre agrégée
représente l’offre en fonction du niveau général des prix au cours de la même période.
Le modèle AS-AD (offre agrégée/demande agrégée) présente certaines similitudes avec
le modèle IS-LM mais il ne repose pas sur les mêmes fondements théoriques. Le modèle
AS-AD est basé sur un fondement micro-économique tandis que le modèle IS-LM repose
sur une approche purement macroéconomique. La monnaie joue un rôle important dans
le modèle IS-LM tandis que le modèle AS-AD repose sur l’hypothèse de neutralité de la
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monnaie. Comme le modèle IS-LM, le modèle AS-AD s’attache à identifier les facteurs qui
ont un impact sur les grands équilibres macro-économiques afin de prédire l’impact de
leurs variations sur le PIB réel et le niveau général des prix.
En macroéconomie, comme en micro-économie, une variation de la demande est
représentée par un déplacement de la courbe de demande. Les facteurs susceptibles de
faire varier la demande agrégée sont ceux qui influent sur chacune de ses composantes
(consommation, investissement, solde budgétaire, solde commercial) :
revenu futur anticipé (expected future income): quand le revenu futur anticipé des
ménages augmente dans une plus forte proportion que leur revenu courant, les
ménages ont tendance à diminuer leur épargne et augmenter leur consommation car
l’arbitrage des ménages entre consommation et épargne dépend du ratio revenu
courant / revenu futur antici(l’épargne augmente avec ce ratio) ;
inflation (inflation): la consommation est une fonction croissante de l’inflation ;
profits des entreprises (corporate profits): l’investissement est une fonction
croissante des profits des entreprises ;
dépenses publiques (public expenditures): les dépenses publiques ont un impact
direct sur la demande ;
exportations (exports): le solde du commerce extérieur (X M) a un impact direct
sur la demande.
L’offre agrégée au cours d’une riode dépend de la quantité de travail et de capital
disponibles au cours de la période et de l’état de la technologie. Le modèle AS-AD
différencie l’offre à court terme et l’offre à long terme, appelée aussi PIB potentiel. L’offre
agrégée à long terme et le PIB potentiel sont donc synonymes. Au cours d’une année,
l’offre agrégée peut se situer au-dessus ou en-dessous de l’offre agrégée à long terme.
Cela signifie qu’une économie peut opérer au-dessus ou en-dessous de ses capacités.
La fonction de production représente l’impact de ces trois facteurs sur l’offre disponible
au cours d’une année :
Y = F(L, K, T)
L représente le facteur travail
K représente le facteur capital
T représente l’état de la technologie
Les facteurs susceptibles d’avoir un impact sur l’offre agrégée sont tous les éléments des
coûts de production. Les manuels d’économie prennent souvent l’exemple du salaire mais
d’une manière générale, tout facteur susceptible de faire varier les coûts de production
de manière significative peuvent provoquer une variation de l’offre agrégée. Il peut s’agir
du prix du pétrole et des matières premières, des loyers, etc... Le salaire fait partie de
ces facteurs.
La courbe d’offre agrégée à long terme représente le niveau d’offre agrégée à long terme
en fonction du niveau général des prix. Comme les capacités de production d’une
économie ne dépendent pas du niveau général des prix, l’offre agrégée à long terme est
représentée par une droite verticale.
Les facteurs susceptibles de faire varier l’offre à long terme (les capacités productives
d’une économie) sont :
la quantité de travail disponible (facteur démographique) ;
la quantité de capital disponible ;
le progrès technique.
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