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La stratigraphie, ou étude de la succession des couches géologiques, relayée par la
sédimentologie pour expliquer les conditions du dépôt des sédiments, permet de reconstituer
les paysages du passé ou paléogéographie. Elle s’appuie pour cela sur la tectonique ou étude
des déformations des couches de la partie superficielle de la terre pour remettre en place les
différentes régions dérangées par les mouvements de l’écorce terrestre.
L’évolution des reliefs dépendra donc essentiellement :
- De la lithologie ou nature des terrains (granites, calcaires, marnes, etc., plus ou moins
résistants à l'érosion). Le comportement spécifique des calcaires donne naissance à un relief
particulier que l’on peut étudier dans le cadre de la géomorphologie karstique.
- De la structure géologique des terrains : C’est le domaine de la tectonique, branche de la
géologie qui s’intéresse selon l’échelle choisie à l’étude de l’isostasie, de la dérive des
continents et des phénomènes régionaux représentés par les plissements, les failles, les
chevauchements, les séismes et les volcans. L’étude des formes structurales consiste à tenter
de reconnaître dans des milieux géomorphologiques les formes primitives et dérivées. On peut
envisager donc trois grands types de contextes géomorphologiques : les bassins
sédimentaires peu déformées et leurs marges, les zones de fractures et les chaînes plissées.
Ces deux premiers points relèvent du domaine de la géomorphologie dite structurale.
- Du climat (perméabilité, plasticité, solubilité, végétation, facteurs hydroclimatiques,
altération des roches, etc.). C’est le domaine, cette fois-ci, de la géomorphologie dynamique
et de la géomorphologie climatique ou zonale qui fait appel à la connaissance des
mécanismes climatologiques et biogéographiques.
Très varié à la surface du globe, le climat conditionne la répartition et la vigueur des agents
érosifs. Il permet ou non l'existence d'une couverture végétale et de sols. Si cette couverture
existe, elle constitue une protection de la roche vis-à-vis des agents de l'érosion. Dans le cas
contraire, les agents érosifs peuvent agir directement sur la roche.
En conclusion, on pourrait dire dans ce contexte que la géomorphologique structurale crée
le relief, tandis que la géomorphologie climatique le détruit.
Point de vue historique, la géomorphologie a connu 3 grandes étapes : le règne du
catastrophisme, la théorie davisienne et la géomorphologie contemporaine ou appliquée.
- Jusqu’à la fin du XIXème siècle, la géomorphologie était rattachée à l'histoire de la
géologie de la Terre : Il s’agissait de la tendance de faire de la structure géologique des
terrains le principe d'explication du relief ;
- C'est à W. M. Davis que la géomorphologie doit de s'être dégagée de cette emprise de
la géologie. Cette mutation s'est faite sous le signe de la géomorphologie climatique à partir
des observations sur la diversité des conditions de façonnement du relief suivant les milieux
bioclimatiques. Cette nouvelle approche n'est toutefois pas exempte d'ambiguïtés : Certains
auteurs continuent encore à attribuer l'ensemble des formes observables dans un domaine