Yoga SUR CHAISE PAR CLAIRE ARMANGE & JULIE BANVILLE GÉRER SON STRESS POUR UNE MEILLEURE QUALITÉ DE VIE ILLUSTRATIONS DE LAURENT RULLIER Yoga sur chaise CLAIRE ARMANGE & julie banville ILLUSTRATIONS DE LAURENT RULLIER 2 3 INTRODUCTION // Le stress, fléau des temps modernes sommaire Session pour soulager le bas du dos et la sciatique . . . . . . . . . . . . . . . p. 62 Session pour soulager les douleurs articulaires . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 66 Session pour faciliter la digestion . . . p. 74 Session pour soulager les maux de tête et les migraines . . . . . . . . . . . . . . p. 77 Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . p. 8 Le stress, fléau des temps modernes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 8 Une réalité qui nous concerne tous . Suis-je stressé ? . . . . . . . . . . . . . Comprendre le stress pour mieux le combattre . . . . . . . . . . . . . . . Les effets du stress . . . . . . . . . . . Désamorcer le stress grâce au yoga sur chaise. . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 8 . . p. 9 . p. 10 . p. 20 Session généraliste pour l’ensemble du corps . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 81 . p. 21 Salutation au soleil (Sūrya Namaskār) . . . . . . . . . . p. 81 Pourquoi opter pour le yoga sur chaise ? . . . . . . . . . . . . . . . . p. 22 Une solution rapide, efficace et parfaitement adaptée à notre époque . . . . . . . . . p. 22 Les quatre volets d’une session de yoga sur chaise. . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 24 Les origines du yoga . . . . . . . . . . . p. 26 Halte aux idées reçues . . . . . . . . . . p. 28 Plan d’action et programmes de 21 jours . . . . . . . . . . . . . . . Glossaire des techniques . . . . . p. 99 Les postures : bougez, déliez les tensions, vivez mieux ! . . . . p. 99 De la théorie à la pratique . . . . . p. 31 Quelle chaise choisir ? . . . . . . . . . . p. 31 Quelques conseils pour bien commencer . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 31 Comment utiliser ce livre ? . . . . . . . p. 32 Sessions thématiques. . . . . . . . . p. 89 Le chat et la vache . . . . . . . . . La charnière . . . . . . . . . . . . . L’arbre . . . . . . . . . . . . . . . . La flexion avan . . . . . . . . . . . Le danseur . . . . . . . . . . . . . . Le double triangle . . . . . . . . . Coordination du souffle et du mouvement . . . . . . . . . . Le bras tendu au gros orteil (variation au genou) . . . . . . . . La sauterelle (variation debout) . La grenouille . . . . . . . . . . . . . La chaise (variation debout) . . . La demi-lune . . . . . . . . . . . . La table . . . . . . . . . . . . . . . . La balance . . . . . . . . . . . . . . La pince . . . . . . . . . . . . . . . Enrouler – Dérouler . . . . . . . . L’angle lié . . . . . . . . . . . . . . . p. 37 Sessions psychologiques . . . . . . p. 37 Session pour se libérer de l’anxiété . . p. 38 Session pour mieux gérer l’angoisse . . p. 42 Session pour favoriser la concentration, la mémoire et calmer l’hyperactivité du mental . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 45 Session pour combattre l’insomnie, les troubles du sommeil et la fatigue chronique. . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 48 Session pour réduire les symptômes de la dépression . . . . . . . . . . . . . . p. 52 Sessions physiques . . . . . . . . . . p. 57 Session pour le haut du dos, les épaules et la nuque . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 58 4 . . . . . . . . . . . . p. 100 p. 102 p. 104 p. 106 p. 108 p. 110 . . p. 112 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 114 p. 116 p. 118 p. 120 p. 122 p. 124 p. 126 p. 128 p. 130 p. 132 Honneur à Marichi I. . . . . . . Le triangle . . . . . . . . . . . . . Inversion douce . . . . . . . . . . Le grand angle . . . . . . . . . . Le guerrier I . . . . . . . . . . . . Le guerrier III . . . . . . . . . . . Le chameau . . . . . . . . . . . . Sur les épaules . . . . . . . . . . L’enfant (variation inversée) . . La posture facile . . . . . . . . . Articulation du cou . . . . . . . Le chameau (variation assise) . L’aigle . . . . . . . . . . . . . . . . L’enfant . . . . . . . . . . . . . . . La demi-torsion du seigneur des poissons . . . . . . . . . . . . Délier les orteils et les chevilles . Rotation des chevilles . . . . . . Délier les genoux et les hanches Délier les doigts . . . . . . . . . . Étirer les poignets . . . . . . . . . Rotation des poignets . . . . . . Délier les coudes, ouvrir les épaules . . . . . . . . . . . . . Rotation des épaules . . . . . . . Le dauphin. . . . . . . . . . . . . Le guerrier II et le guerrier II inversé. . . . . . . . . . . . . . . . La chaise en torsion . . . . . . . Le chien tête baissée . . . . . . . L'étirement intense des flancs . L’angle étiré . . . . . . . . . . . . La chaise (variation assise) . . . La montagne . . . . . . . . . . . Le chiot allongé . . . . . . . . . . La tête de vache . . . . . . . . . Honneur à Marichi III. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 134 p. 136 p. 138 p. 140 p. 142 p. 144 p. 146 p. 148 p. 150 p. 152 p. 154 p. 156 p. 158 p. 160 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 162 p. 164 p. 166 p. 168 p. 170 p. 172 p. 174 De l’importance d’une bonne posture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 205 « Tiens-toi droit ! » . . . . . . . . . p. 208 La relaxation . . . . . . . . . . . . . . p. 211 Le décompte . . . . . . . . . . . . . . p. 213 Contraction – décontraction . . p. 213 Le « scan » du corps . . . . . . . . p. 213 La relaxation du haut du corps . p. 214 L’enracinement . . . . . . . . . . . . p. 215 La méditation . . . . . . . . . . . . . p. 217 Observation du souffle . . . . . . p. 219 Contemplation d’une flamme. . p. 219 Récitation d’un mantra . . . . . . p. 220 . . . p. 176 . . . p. 180 . . . p. 182 La respiration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Je crée mon plan d’action – Programme de 5 minutes . . . . p. 226 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 221 Respiration yogique complète . p. 223 p. 184 p. 186 p. 188 p. 190 p. 192 p. 194 p. 196 p. 198 p. 200 p. 202 Je crée mon plan d’action – Programme de 10 minutes. . . . p. 234 Je crée mon plan d’action – Programme de 15 minutes . . . . p. 242 Annexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 251 Biographie des auteurs . . . . . . p. 252 Remerciements . . . . . . . . . . . . p. 255 5 INTRODUCTION // Le stress, fléau des temps modernes INTRODUCTION LE STRESS, FLÉAU DES TEMPS MODERNES Une réalité qui nous concerne tous Dans une société où urgence, performance, rendement, productivité et réussite sont les maîtres mots, peu de gens échappent au stress. Véritable fléau pour la santé publique, le stress coûte de plus en plus cher à la société en général, aux contribuables et aux entreprises en particulier. Il affecte aussi bien la santé physique que la santé mentale des individus. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la maladie mentale, dans laquelle on compte la dépression et l’anxiété, est la principale cause d’invalidité dans le monde1. En 2020, la dépression sera d’ailleurs la deuxième cause d’invalidité à l’échelle mondiale2. « Quand on parle de santé, on sait aujourd’hui que cela dépend à 70 % des habitudes de vie des gens, de leurs comportements et de l’environnement dans lequel ils évoluent3. » Il est tout à fait possible d’améliorer ses habitudes et sa qualité de vie pour préserver une meilleure santé en apprenant à gérer son stress au quotidien. Nous-mêmes, Claire et Julie – auteurs de ce livre –, en sommes la preuve ! Parce que nous avons connu le stress au point de voir notre santé décliner, nous souhaitons aujourd’hui partager les méthodes qui nous ont permis de retrouver l’équilibre d’une vie harmonieuse et saine. Étant comme tout un chacun bien occupées, nous avons voulu un livre pragmatique, avec des exercices simples et efficaces dont la courte durée s’intègre facilement à n’importe quel emploi du temps. 1. « La santé mentale : nouvelle conception, nouveaux espoirs », Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le Rapport sur la santé dans le monde 2001. htt p://www.who.int/whr/2001/en/whr01_fr.pdf 2. Semaine de la santé mentale, Canada, Organisation mondiale de la santé (OMS) et Association canadienne pour la santé mentale (ACSM), mai 2013. 3. Citations du Dr Messier Mario du Groupe de promotion pour la prévention en santé. IRSST (Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail), été 2010. htt p://www.irsst.qc.ca/media/documents/fr/prev/v23_03/46-47.pdf 8 Suis-je stressé ? Pour savoir si vous êtes, vous aussi, en proie au stress, lisez attentivement les cas de figure suivants : vous reconnaissez-vous dans l’un – ou dans plusieurs – d’entre eux ? • J’ai l’impression de passer ma vie à courir contre la montre et ne pas avoir un moment à moi. Je dois sans cesse répondre à des urgences et j’ai le sentiment d’être emporté par un tourbillon que je ne maîtrise pas et dont je n’arrive pas à sortir. • J’ai du mal à me concentrer ou à rester concentré, je fais des erreurs que je ne faisais pas auparavant et je multiplie les oublis au point de m’inquiéter pour ma mémoire. J’ai l’impression de ne plus savoir réfléchir, de ne plus avoir d’imagination. • J’ai régulièrement mal à la tête et dans les articulations, comme si j’avais des courbatures mais sans avoir fait de sport. J’ai des douleurs aux épaules, au dos, je sens que mes mâchoires sont crispées et ma nuque raide. C’est comme si je portais le monde sur mes épaules. • Je dors mal, je suis constamment fatigué et je n’arrive pas à récupérer. J’ai du mal à me lever le matin et quand je pense à ma journée, j’ai envie de m’enfouir profondément au fond de mon lit pour disparaître. Je voudrais rester chez moi et ne voir personne. • Je sursaute pour un rien, je me sens continuellement tendu. Je n’ai plus de patience, je m’énerve vite, j’ai tendance à me mettre facilement en colère et j’ai des pulsions violentes. • Je digère mal, j’ai tendance à avoir la diarrhée ou à être constipé, j’ai souvent des maux de ventre, ce qui me rend irritable. • J’ai une sensation générale de mal-être, il m’arrive de fondre en larmes ou d’avoir les nerfs qui lâchent, j’ai l’impression que tout m’atteint. Je n’arrive plus à me détendre, à lâcher prise. • Je me sens vidé. J’ai augmenté ma consommation de café/boissons énergisantes pour tenir le coup. J’ai recommencé à fumer et j’ai pris l’habitude de me servir un apéritif tous les soirs pour me détendre. Je ne dors plus sans somnifère. Ces symptômes décrivent les effets d’un stress intense et répété sur le plan physique, émotionnel et mental. Quand ces effets sont passagers, il s’agit d’une réponse normale de l’organisme à une situation difficile. En revanche, si ces symptômes se répètent quotidiennement sur une longue période, le stress devient alors nocif et dangereux pour la santé. On parle alors de stress chronique. 9 INTRODUCTION // Le stress, fléau des temps modernes Comprendre le stress pour mieux le combattre Le stress est un mécanisme d’adaptation du corps face à une agression physique, psychique ou émotionnelle qui provoque un déséquilibre intérieur. Cette réponse normale de l’organisme ne devient problématique que lorsqu’elle se répète de façon chronique. Dans ce cas, l’organisme tente de s’adapter en permanence pour revenir à l’équilibre intérieur (homéostasie) : il se retrouve donc sans cesse sur le qui-vive, ce qui finit par l’épuiser et l’user prématurément, comme une pédale d’accélérateur que l’on presserait continuellement. En quelques chiffres Le stress n’a pas de frontière ! Herbert Benson, professeur en médecine à l’université Harvard et créateur de la relaxation response – une technique de relaxation internationalement reconnue –, précisait en 2003 que 80 % des consultations médicales étaient liées au stress. De même, d’après l’Institut américain du stress, ce fléau serait responsable de 75 à 90 % des consultations médicales et de 60 à 80 % des accidents du travail4. Plus d’une décennie plus tard, ces chiffres sont encore d’actualité, voire à la hausse5 ! Chiffres des troubles physiques et psychologiques liés au stress pour la France • 8 % de la population française est dépressive et consomme 80 millions de boîtes d’antidépresseurs par an (chiffres pour l’année 2012). La France détient le record mondial de consommation d’antidépresseurs6. • 61 % des Français pâtissent des effets du stress au point d’en devenir dépressifs, insomniaques et de souffrir de douleurs ou maladies liées au stress7. Ainsi, un actif sur trois (37 %) déclare que son sommeil est perturbé à cause de son travail, 30 % des personnes interrogées rapportent que leur santé se dégrade à cause du stress subi au travail et 35 % des actifs se disent même épuisés psychologiquement8. • Le stress au travail touche 4 salariés sur 10 et coûte 1,6 milliard d’euros par an. D’après l’OMS, la France est le 3e pays à enregistrer le plus grand nombre de dépressions liées au travail9. 4. Statistiques du stress en France. Disponible sur : htt p://www.stress.eu.com/index.php/comprendre-le-stress-2/les-chiffres-du-stress/statistiques-du-stress-en-france/ 5. Dumoulin, Lucie et Mantha, Marie-Michèle. Le stress et l’anxiété. 5 mai 2003. Disponible sur : htt p://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/DossierComplexe.aspx?doc=stress_dossier 6. Lutter contre la dépression, sans antidépresseurs, est-ce possible ? ZeMedical cité par IPSN, 13 janvier 2012. Disponible sur : htt p://ipsn.eu/actualites/lutter-contre-la-depression-sans-antidepresseurs-est-ce-possible 7. Étude nationale IME sur le stress au travail. IME, Paris, octobre 2010. Disponible sur : htt p://www.ime.fr/pdf/su_etude_ime_stressautravail.pdf 8. Statistiques du stress au travail en France. Disponible sur : htt p://www.stress.eu.com/index.php/stress-au-travail/ les-chiff res-du-stress-au-travail/statistiques-du-stress-au-travail-en-france/ 9. Statistiques du stress en France. Disponible sur : htt p://www.stress.eu.com/index.php/comprendre-le-stress-2/ les-chiff res-du-stress/statistiques-du-stress-en-france/ 10 • Sur le plan physique, 37 % des salariés se disent très fatigués. Les personnes en proie au stress déclarent ressentir un ou plusieurs symptômes physiques, comme des tensions musculaires (29 %), des troubles du sommeil (25 %), de l’anxiété (25 %) ou encore une baisse de la vigilance (12 %) ; le cumul des symptômes étant susceptible de déclencher des pathologies plus graves (enquête ANACT/CSA ; résultats communiqués lors de la 6e semaine pour la qualité de vie au travail en juin 2009)10. • Une étude menée par l’ANACT (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail) sur un échantillon de 1 000 cadres a montré que 89 % d’entre eux ont le sentiment de devoir travailler trop vite et 58 % ont l’impression que leurs efforts ne sont pas reconnus par leur hiérarchie.11 Chiffres des troubles physiques et psychologiques liés au stress pour le Canada • En 2011, 14 millions d’ordonnances prescrivant des antidépresseurs ont été émises au Québec, soit 1 million de plus qu’en 2010 avec une augmentation de 50 % en 5 ans. La somme ainsi dépensée en antidépresseurs s’élève à 420 millions de dollars. Le Québec représente 30 % des 40,2 millions d’ordonnances prescrivant des antidépresseurs délivrées au Canada ; soit une dépense de 1,68 milliard de dollars12. • Chaque année, 12 % de Canadiens sont atteints de troubles de l’anxiété13. • La santé mentale au travail : – une personne sur cinq souffrira d’un problème de santé mentale au cours de sa vie ; – 30 % des prestations d’assurance invalidité au Canada sont dus à la maladie mentale, ce qui représente 70 % des frais totaux et en fait la principale cause d’invalidité ; – les troubles mentaux en milieu de travail coûtent jusqu’à 16 milliards de dollars par an aux entreprises canadiennes, soit près de 14 % de leurs bénéfices annuels nets14 ; – une personne sur cinq sera confrontée à une période d’invalidité due à un problème de santé mentale au cours de sa carrière ; 75 % des cas sont liés au stress15. 10. Quelques chiff res sur le stress. Institut de gestion du stress. Disponible sur : htt p://www.institutdegestiondustress.com/chiff res.php 11. Bagot, Christophe. Vaincre le stress au travail. Disponible sur : htt p://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/DossierComplexe.aspx?doc=destresser_au_travail_page1_1_do 12. Les Québécois accros aux antidépresseurs. Données d’IMS Brogan reprises par Agence QMI et TVA Nouvelles, 13 juin 2012. Disponible sur : htt p://tvanouvelles.ca/lcn/infos/national/archives/2012/06/20120613-051503.html 13. Chiff res de l’ACTA (Association canadienne des troubles anxieux). Disponible sur : htt p://www.anxietycanada.ca/french/ 14. Association canadienne de santé mentale. Semaine de la santé mentale, Canada, mai 2013. Disponible sur : htt p://cause.bell.ca/pdf/fr/fact-sheets/cmha/ca-nous-concerne.pdf 15. Mieux gérer la question de la santé mentale au travail : l’expérience de Bell. Article d’Alexandre Daudelin, 20 février 2012. htt p://www.conseiller.ca/avantages/avantages-sociaux/mieux-gerer-la-question-de-la-sante-mentale-au-travaillexperience-de-bell-17304 11 INTRODUCTION // Le stress, fléau des temps modernes • Plus d’un travailleur sur quatre se dit très stressé. Selon l’Enquête sociale générale (ESG) de 2010, 27 % des travailleurs canadiens considèrent la plupart des journées de leur vie comme « assez » ou « extrêmement » stressantes. En somme, près de 3,7 millions d’adultes actifs éprouvent un niveau élevé de stress au cours d’une journée habituelle16. • Plus de 40 % des Canadiens et Canadiennes faisant partie d’un ménage dont le revenu annuel est inférieur à 40 000 $ se disent très stressés17. • Ainsi, on peut dire que les trois quarts des salariés canadiens sont donc victimes d’un stress plus ou moins important au quotidien. 62% d’entre eux affirment par ailleurs que la source de ce stress serait leur travail, ce qui est assez révélateur18. Le mécanisme du stress Le cerveau est le poste de commande du corps, c’est-à-dire qu’il régit l’ensemble de l’organisme. Quand celui-ci a des besoins, le cerveau doit être prévenu aussitôt pour agir au plus vite. C’est le rôle du système nerveux qui, par un réseau complexe de nerfs, transmet les messages du corps au cerveau et du cerveau au corps. Avec le cerveau et la moelle épinière, ce sont ces nerfs qui forment le système nerveux. Le système nerveux SYSTÈME NERVEUX PÉRIPHÉRIQUE (nerfs) SYSTÈME NERVEUX AUTONOME Répond au stress (accélérateur) SYSTÈME NERVEUX SYMPATHIQUE Apaise les effets du stress (frein) SYSTÈME NERVEUX PARASYMPATHIQUE 16. htt p://www.statcan.gc.ca/pub/11-008-x/2011002/article/11562-fra.htm 17. htt p://www.tuac.ca/index.php?option=com_content&view=article&id=4106:en-chiff res-les-salarie-e-s-maladesstresses-et-epuises&catid=553&Itemid=6&lang=fr 18. htt p://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/DossierComplexe.aspx?doc=destresser_au_travail_page1_1_do 14 Le système nerveux sympathique tend le plus souvent à préparer l’organisme à l’action (physique ou intellectuelle). C’est lui aussi qui se déclenche lors d’un stress important : face à ce qui a été perçu comme un danger physique ou psychologique, le système nerveux sympathique accélère la respiration, dilate les bronches (apport en oxygène facilité), accélère le cœur et augmente la tension artérielle en orientant l’irrigation sanguine vers les muscles aux dépens de la peau. Il dilate également les pupilles, augmente la sudation, ralentit le travail digestif et déclenche la production de la noradrénaline et de l’adrénaline (hormones dites « du stress ») pour nous permettre de réagir efficacement à l’agression. Le corps passe alors en mode « combat-fuite » : cette réaction de survie nous vient de notre passé animal et agit comme un « accélérateur » qui, à l’époque, nous aidait à faire face aux différents prédateurs. Selon la taille et la puissance de la bête à affronter, notre système nerveux sympathique nous poussait ainsi à adopter la réaction adéquate, à savoir la fuite ou l’attaque. Cette réponse au stress n’est donc pas mauvaise en soi ; c’est un mécanisme de défense naturel qui veille à notre sauvegarde… à condition qu’il reste ponctuel. SYSTÈME NERVEUX CENTRAL (cerveau et moelle épinière) SYSTÈME NERVEUX SOMATIQUE Le système nerveux autonome, également appelé système nerveux (neuro-) végétatif ou système nerveux viscéral, assure le fonctionnement automatique des systèmes vitaux du corps pour réguler les fonctions vitales internes. Il maintient l’équilibre du milieu intérieur (homéostasie) en coordonnant les fonctions respiratoire, digestive, cardiovasculaire, la sudation, l’excrétion, la sécrétion d’hormones, le fonctionnement des muscles lisses des viscères et des vaisseaux sanguins. En passant par le système nerveux central et les nerfs, il transmet les messages entre le cerveau et les organes, les muscles et les glandes et gère, par exemple, la pression sanguine, la teneur en oxygène du sang, la dilatation des intestins ou des bronches ou encore la libération de sucs digestifs. Le système nerveux autonome est composé du système nerveux sympathique et du système nerveux parasympathique qui fonctionnent en complémentarité : l’un est excitateur, l’autre est inhibiteur. Le système nerveux parasympathique apaise et répare en ralentissant les fonctions du corps, ce qui permet à celui-ci de conserver et d’emmagasiner l’énergie. Seul le fonctionnement du système digestif est privilégié, assurant ainsi une meilleure absorption des nutriments pour le maintien d’une bonne santé. Le système nerveux parasympathique soutient également le fonctionnement régulier du système cardiovasculaire et excrétoire en ralentissant le cœur et en stimulant les sécrétions (digestives, salivaires, etc.). C’est également lui qui favorise l’appétit sexuel. Qui plus est, il sert de contrepoids au système nerveux sympathique. Il ralentit ainsi ce qui a été accéléré, augmenté et dilaté par la réponse au stress et ramène le corps à l’équilibre (homéostasie). Véritable antidote à la réponse « combat-fuite », il active la « réponse de relaxation » et agit comme un frein sur l’organisme. 15 INTRODUCTION // Le stress, fléau des temps modernes Le système nerveux somatique perçoit quant à lui les stimuli externes par le biais des organes sensoriels, et participe ainsi à la relation de l’organisme avec le monde extérieur. Il contrôle également les mouvements volontaires du corps en agissant sur les muscles squelettiques. Cette partie du système nerveux périphérique ne sera cependant pas développée ici puisqu’elle n’entre pas en jeu dans la quête de l’homéostasie, cet équilibre intérieur que l’on cherche à atteindre en agissant principalement sur le système nerveux autonome (sympathique et parasympathique) pour contrer les effets négatifs du stress. Imaginons que vous êtes au travail et que vous êtes confronté à une situation stressante : votre système nerveux sympathique se déclenche, mais la situation ne vous permet pas de répondre par la fuite ou par l’attaque. Le corps n’a donc aucun moyen d’utiliser le dispositif qu’il vient de mettre en place pour vous préparer à réagir. Vous subissez ainsi la réponse au stress sans pouvoir l’évacuer. La tension reste et le système nerveux parasympathique est donc dans l’incapacité de se déclencher : il n’y a plus de régulation de la réponse au stress et c’est précisément ce déséquilibre qui, lorsqu’il est répété, devient nocif pour le corps et l’esprit. Pourquoi suis-je stressé ? En quoi le yoga aide-t-il à rééquilibrer le système nerveux ? Mais là où cette réaction au stress devient nocive pour la santé, c’est quand elle est répétée de manière intense et durable. Or dans le contexte de la vie moderne où tout va de plus en plus vite et où nous sommes constamment submergés par des stimuli extérieurs (images, bruits, mouvements), cette réponse au stress est malheureusement beaucoup trop souvent activée. Même si le stimulus ne représente pas un danger de vie ou de mort, notre système nerveux réagit de la même façon pour nous protéger, ce qui, à la longue, épuise l’organisme et le mental. Le yoga suscite en effet une réaction de détente, phénomène physiologique nécessaire au corps pour revenir à son métabolisme normal après un événement stressant. Cette réaction apaisante entraîne une diminution des tensions musculaires, du rythme respiratoire, de la fréquence cardiaque et stimule les défenses immunitaires. Activer régulièrement la « réponse de relaxation » permettrait de développer le système parasympathique, un peu comme un muscle, et ainsi de beaucoup mieux gérer les manifestations de l’anxiété. Plus on active le système parasympathique par des exercices réguliers de quelques minutes seulement, plus il devient facile à déclencher lorsque nécessaire. Cette discipline assure le maintien d’un équilibre au quotidien, qui vous permettra de développer une meilleure gestion du stress et donc d’améliorer votre qualité de vie. Aujourd’hui, nous n’avons plus réellement besoin de nous protéger des prédateurs, mais le stress continue cependant d’activer notre système nerveux sympathique pour nous permettre de faire face à toute situation perçue, à tort ou à raison, comme une menace. Chaque personne réagissant différemment à une situation donnée, le stress est donc subjectif et varie d’un individu à l’autre. S’ajoute à cela le constat qu’avec la technologie, le travail est devenu de moins en moins physique et de plus en plus cérébral. La plupart du temps, il s’effectue qui plus est assis durant de longues heures, jour après jour. Le résultat est alors sans appel : le corps ne se meut plus suffisamment pour permettre la circulation optimale de ses systèmes et empêcher l’installation de tensions musculaires. Quant au mental, il est tout bonnement surmené. Pour rétablir l’équilibre entre système nerveux sympathique et système nerveux parasympathique, il est impératif d’activer régulièrement la « réponse de relaxation ». Or, avec ses postures (āsana), ses exercices de respiration (prānāyāma) et ses techniques de méditation, le yoga permet de stimuler le système nerveux parasympathique et donc de déclencher cette réponse. Enfin, la relaxation, le calme, la tranquillité, le plaisir, la détente et le retour à soi sont de plus en plus négligés alors que l’effet « frein » qu’ils procurent est absolument nécessaire au maintien d’une bonne santé. L’équilibre est rompu et les effets du stress s’installent dans l’organisme avec des répercutions qui peuvent s’avérer graves sur l’équilibre mental et physique. 16 17