Guinée
Guinée
4Perspectives économiques en Afrique © BAfD, OCDE, PNUD 2015
La structure du PIB est restée relativement stable. L’économie guinéenne repose principalement
sur le secteur agricole (23.7 % du PIB) et le secteur minier (16.9 % du PIB). Le secteur de la
construction représente 15.9 % du PIB. La branche commerce de gros et de détail, réparation de
véhicules automobiles, hôtels et restaurants, représente également 15.9 % du PIB.
À moyen terme, les risques liés à la persistance du virus Ebola et aux incertitudes politiques
(organisation des élections communales et présidentielle prévues d’ici fin 2015) pourraient
retarder l’exécution des réformes structurelles, notamment celles portant sur l’administration
publique, les finances publiques et l’amélioration du climat des affaires. L’épidémie pourrait
également ralentir la mise en œuvre de plusieurs programmes d’investissement et des travaux
d’infrastructures. Au final, le taux de croissance devrait s’établir à 0.9 % en 2015.
Le secteur du bâtiment et travaux publics (BTP) et le secteur de l’eau et de l’électricité, soutenus
par la dépense publique et par la communauté financière internationale, devraient alimenter la
croissance. Le secteur de la construction devrait croître autour de 7.7 %, tandis que la croissance
du secteur de l’énergie est attendue à 5.8 %.
Dans le secteur minier, malgré les effets négatifs d’Ebola sur le développement des nouveaux
projets et la baisse des prix internationaux des minerais, les efforts réalisés devraient contribuer
à une reprise graduelle des activités d’ici 2016. En particulier, la mise en œuvre du cadre
d’investissement du projet Simandou devrait accélérer la relance de l’économie.
Le secteur manufacturier devrait croître à 5.2 %, soutenu par la relance du secteur énergétique.
Au total, la croissance du secteur secondaire devrait s’établir à 5.5 % en 2016 contre 2.4 % en
2015.
Sur la période 2015-16, le taux de croissance moyen du secteur primaire devrait atteindre
3.2 %. Il devrait bénéficier de la reprise attendue dans l’agriculture (4.7 % en 2016), dont le poids
passerait de 56 % du PIB primaire en 2014 à 60 % du PIB primaire en 2016. Sur la même période,
l’élevage, la pêche et la sylviculture devraient évoluer à un rythme moyen de 4.0 %, 3.8 % et 2.3 %
respectivement.
Dans le tertiaire, la croissance en 2016 devrait être tirée par le commerce (4.7 %) et les
transports (4.5 %). Le commerce profite de l’amélioration du climat des affaires, tandis que les
transports devraient bénéficier de la relance du BTP. En revanche, les services publics devraient
marquer le pas sur l’ensemble de la période, en raison du contrôle plus étroit de l’évolution des
effectifs de la fonction publique.
Au final, le taux de croissance économique est attendu à 4.3 % en 2016.
L’analyse de la demande globale montre une évolution au profit des investissements, dont
la part dans le PIB passe de 19.1 % en 2013 à 22.6 % en 2014. La part de la consommation et celle
de la demande extérieure reculent. En particulier, la consommation finale augmente de 2.5 %
seulement en 2014, contre 13.5 % en 2013, en raison d’un ralentissement de la consommation
publique (1.5 % en 2014 contre 20.4 % en 2013) et de la consommation privée (2.6 % en 2014 contre
12.8 % en 2013). Le faible dynamisme de la consommation publique est lié au recul de 14 % des
dépenses d’achats de biens et de services. Toutefois, la consommation publique devrait repartir
grâce à la hausse attendue des salaires des fonctionnaires et l’amélioration des conditions de
travail. Les investissements publics ont sensiblement augmenté (8.2 % du PIB en 2014 contre
5.4 % en 2013), suite à la reprise des travaux d’infrastructures et de maintenance des voies de
communication.
De même, les investissements privés des autres entreprises ont légèrement augmenté,
passant de 13.7 % du PIB en 2013 à 14.5 % du PIB en 2014. Les investissements du secteur minier
et des ménages sont restés stables, en raison d’Ebola et de la baisse des prix des produits miniers,
dont l’or.