Aude SOUBRIER (2010897)
Master Sciences du Langage
Université Lumière Lyon 2
Description des langues
Juin 2007
‘Phonologie et morphologie
de l’ikposo de Doumé
(Togo, région des Plateaux)’
Directeur : Denis Creissels
Informatrice : Marie Evenyo
Soubrier – M2 SDL, Lyon 2 – 2007
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Je tiens avant tout à remercier Marie Evenyo pour sa disponibilité, sa patience (surtout pour
les tons) et sa bonne humeur. Les séances de travail ont vraiment été très agréables.
Je remercie également mon directeur Denis Creissels pour ses nombreux conseils, ainsi que
tous les gens du laboratoire Dynamique Du Langage qui ont pu m’aider, de près ou de loin.
J’aimerais aussi remercier Coleen Anderson pour son aide et son accueil chaleureux dans le
réseau des linguistes liés à l’ikposo.
Enfin, mes pensées vont à Mariana Frontini, à ma mère et à Stéphane pour leur aide et leur
soutien dans la dernière ligne droite.
Soubrier – M2 SDL, Lyon 2 – 2007
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I
II
I Introduction
IntroductionIntroduction
Introduction
Ce travail, effectué dans le cadre du Master 2 de Sciences du Langage de l’Université
Lumière Lyon 2, constitue l’aboutissement d’une première étape de la description de la
langue ikposo du Togo, appartenant à la famille kwa. Il a été l’occasion d’apprendre le travail
avec une informatrice et de découvrir la langue et de se familiariser avec elle. Il s’agissait ici
d’établir les bases phonologiques et morphologiques de la langue. L’approche est descriptive
mais l’objectif est aussi de garder un regard typologique.
Une première partie donnera une brève description du pays, de la langue et de ses divisions
dialectales, ainsi que de la méthodologie. Les deux parties suivantes s’attacheront à la
phonologie de la langue, d’une part segmentale et d’autres part tonale. Puis les premiers
résultats de l’étude morphologique seront exposés pour le syntagme nominal et le syntagme
verbal. Enfin, nous verrons les perspectives qu’offre ce travail.
Mes deux principales sources bibliographiques sont Anderson (1999) et Eklo (1987). Comme
j’y fait constamment référence, les dates de publication ne seront plus indiquées, afin
d’alléger le texte.
Soubrier – M2 SDL, Lyon 2 – 2007
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II
IIII
II C
CC
Contexte de létude
ontexte de létudeontexte de létude
ontexte de létude
Cette partie a pour but de présenter le contexte global de l’étude, ce qui donne un résultat
assez hétérogène. Nous verrons tout d’abord une brève description démographique et
linguistique du Togo, une présentation de la langue ikposo et de ses dialectes ainsi que les
précédents travaux sur le sujet. Ensuite, concernant ce travail à proprement parler, je
présenterai mon informatrice, la méthodologie et les conventions emploes.
II.1 Quelques aspects du Togo1
Le Togo est l’un des plus petits pays d’Afrique, 56 790 km
2
, constitué d’une bande de terre
d’environ 550 km sur 130 entre le Ghana à l’ouest, le Bénin à l’est et le Burkina Faso au nord.
La population compte 6 143 000 habitants (2005). La capitale est Lomé, située sur le golfe de
Guinée. Le pays est divisé en cinq gions : les Savanes, la Kara, le Centre, les Plateaux et la
Région Maritime.
La population est très diversifiée avec plus de 40 ethnies et langues différentes, sans qu’il n’y
ait un groupe majoritaire. Les plus nombreux sont les Ewés, au sud, et les Kabiyés, au nord,
1
L’essentiel des informations de cette partie provient du site de l’Université de Laval au Québec :
http://www.tlfq.ulaval.ca/AXL/afrique/togo.htm
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dont les langues sont parlées respectivement par 20% et 16% de la population. Les langues du
Togo appartiennent majoritairement à la famille Niger-Congo dans les branches kwa (comme
l’éwé et l’ikposo), gur (comme le kabiyé), mandingue et ouest-atlantique (comme le peul).
Les langues kwa et gur représentent à elles seules plus de 90% des langues du Togo.
La langue officielle, suite à la colonisation, est le français. C’est la langue de la législation, de
l’administration et la principale langue de l’éducation. L’éwé et le kabiyé ont le statut de
langues nationales et sont les seules langues à être enseignées à l’école à côté du français,
mais uniquement au niveau de l’école maternelle et de façon marginale. Le mina, forme
véhiculaire de l’éwé, sert de langue de communication à travers tout le Togo.
L’histoire du Togo et les dominations successives qu’il a connues au cours des XIX
e
et XX
e
siècles ne seront pas approfondies ici. Cependant elles sont répercutées dans les langues et
sont surtout visibles au niveau du lexique. Pour l’ikposo, on note de nombreux emprunts
venant de l’éet de l’anglais. En effet, l’anglais était la langue utilisée par les Allemands
pendant leur domination de 1880 à 1914. Puis la partie ouest du pays fut sous domination
anglaise alors que le reste du pays et ensuite tout le pays devint une colonie française. On
trouve donc aussi des emprunts au français. Le corpus compte même un emprunt au portugais
avec sáfw ‘clé’ (de chave) qui doit dater du XVI
ème
siècle, époque à laquelle les portugais
pratiquaient un commerce actif au Togo. Enfin le lexique contient des lexèmes dont la
structure font immédiatement penser à des emprunts, sans que j’ai pu déterminer leurs langues
d’origine, qu’elles soient parmi celles citées ou d’autres.
II.2 La langue ikposo et revue
bibliographique
Le terme utilisé dans ce travail pour désigner la langue étudiée est ‘ikposo’. D’autres noms lui
sont données dans d’autres études, notamment kposo, kposso et akposso. Littéralement,
‘akposo’ désigne le peuple et ‘ikposo’ la langue, ‘kposo’ étant la base nominale commune. Il
semble qu’aujourd’hui le terme ‘ikposo’ soit le plus couramment utilisé par les chercheurs
travaillant sur cette langue.
2
2
Par exemple, Eklo, sous la direction de Creissels, a utilisé kposso, mais tenait au terme ikposo, parce que c’est
le terme utilisé par les locuteurs eux-même. Anderson a utilisé akposso, mais lors de communications
personnelles récentes, elle a insisté sur le fait que ikposo désigne la langue et akposo le peuple. La thèse de
Afola-Amey, publication la plus récente sur la langue, utilise le terme ikposso. Personnellement, je préfère
l’orthographe ikposo à ikposso parce qu’elle ne fait pas référence à l’orthographe française.
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