Soubrier – M2 SDL, Lyon 2 – 2007
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dont les langues sont parlées respectivement par 20% et 16% de la population. Les langues du
Togo appartiennent majoritairement à la famille Niger-Congo dans les branches kwa (comme
l’éwé et l’ikposo), gur (comme le kabiyé), mandingue et ouest-atlantique (comme le peul).
Les langues kwa et gur représentent à elles seules plus de 90% des langues du Togo.
La langue officielle, suite à la colonisation, est le français. C’est la langue de la législation, de
l’administration et la principale langue de l’éducation. L’éwé et le kabiyé ont le statut de
langues nationales et sont les seules langues à être enseignées à l’école à côté du français,
mais uniquement au niveau de l’école maternelle et de façon marginale. Le mina, forme
véhiculaire de l’éwé, sert de langue de communication à travers tout le Togo.
L’histoire du Togo et les dominations successives qu’il a connues au cours des XIX
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et XX
e
siècles ne seront pas approfondies ici. Cependant elles sont répercutées dans les langues et
sont surtout visibles au niveau du lexique. Pour l’ikposo, on note de nombreux emprunts
venant de l’éwé et de l’anglais. En effet, l’anglais était la langue utilisée par les Allemands
pendant leur domination de 1880 à 1914. Puis la partie ouest du pays fut sous domination
anglaise alors que le reste du pays – et ensuite tout le pays – devint une colonie française. On
trouve donc aussi des emprunts au français. Le corpus compte même un emprunt au portugais
avec sáfw ‘clé’ (de chave) qui doit dater du XVI
ème
siècle, époque à laquelle les portugais
pratiquaient un commerce actif au Togo. Enfin le lexique contient des lexèmes dont la
structure font immédiatement penser à des emprunts, sans que j’ai pu déterminer leurs langues
d’origine, qu’elles soient parmi celles citées ou d’autres.
II.2 La langue ikposo et revue
bibliographique
Le terme utilisé dans ce travail pour désigner la langue étudiée est ‘ikposo’. D’autres noms lui
sont données dans d’autres études, notamment kposo, kposso et akposso. Littéralement,
‘akposo’ désigne le peuple et ‘ikposo’ la langue, ‘kposo’ étant la base nominale commune. Il
semble qu’aujourd’hui le terme ‘ikposo’ soit le plus couramment utilisé par les chercheurs
travaillant sur cette langue.
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Par exemple, Eklo, sous la direction de Creissels, a utilisé kposso, mais tenait au terme ikposo, parce que c’est
le terme utilisé par les locuteurs eux-même. Anderson a utilisé akposso, mais lors de communications
personnelles récentes, elle a insisté sur le fait que ikposo désigne la langue et akposo le peuple. La thèse de
Afola-Amey, publication la plus récente sur la langue, utilise le terme ikposso. Personnellement, je préfère
l’orthographe ikposo à ikposso parce qu’elle ne fait pas référence à l’orthographe française.