laïus : Nom commun issu du nom propre de Laïos, ou Laïus, père d’Œdipe. En 1804, le premier sujet
de composition proposé au concours d’entrée à Polytechnique fur « Le discours de Laïus ». Les
postulants durent donc « faire un… Laïus », et le nom propre devint rapidement un nom commun au
sens de « discours, allocution », puis de « baratin, blabla… ».
commensaux : Pluriel de commensal, « convive ».
censés : Censé, homonyme de sensé, « sain d’esprit », s’écrit donc avec un c à l’initiale et signifie
« supposé, présumé, réputé »… (Du latin censere, « estimer, juger ».)
massacreur d’histoire(s) : Au singulier ou bien au pluriel, peu importe… On peut dire que c’est ou
bien quelqu’un qui massacre l’histoire en cours, celle qui se déroule, ou bien quelqu’un qui a
l’habitude de massacrer toutes les histoires.
marron foncé : Invariabilité. Quand un vrai adjectif de couleur simple est suivi d’un terme qui en
précise la nuance, il n’y a jamais de trait d’union et l’ensemble reste invariable, parce que c’est une
ellipse pour : « qui est D’UN marron foncé ».
sépiolite : Ce substantif féminin (du grec sêpion, « os de seiche » ; cf. sépia, « liquide noirâtre sécrété
par la seiche ») désigne un silicate hydraté naturel de magnésium, appelé aussi « écume de mer », qui
sert à fabriquer des pipes.
tape : Attention : un seul p !
à tâtons : « En tâtonnant ». Cette locution adverbiale est figée au pluriel.
brûlot : En argot, variante de brûle-gueule, pour désigner une bouffarde, une pipe à tuyau court, qui
est donc près du visage. De la famille de brûler, d’où l’accent circonflexe.
scaferlati : L’origine de ce mot masculin désignant un tabac utilisé pour la pipe comme pour la
cigarette est inconnue, semble-t-il.
à grand-peine : Le trait d’union, dans cette locution adverbiale, remplace le e disparu de grande.
saynète : Ce mot n’est pas un dérivé de scène, et ne s’écrit donc pas « scénette ». C’est un substantif
d’origine espagnol, sainete, lié à sain, « graisse ». Le terme a désigné les morceaux de viande que l’on
donnait aux oiseaux de proie dressés pour la chasse, puis, ou aussi, les morceaux onctueux, succulents,
bien gras, qui restaient attachés au fond des marmites. Toujours dans la langue de Cervantès, de saveur
en cuisine on est passé à saveur en littérature et au théâtre, avec en particulier l’acception de pièce
bouffonne courte jouée en intermède. C’est avec cette dernière signification que le mot est entré dans
le lexique français : « comédie très courte, parfois réduite à une scène », « sketch ».
freineur d’histoire(s) : Même commentaire que pour massacreur d’histoire(s) = voir plus haut.
obligeamment : Adverbe forgé sur obligeant(e), dont il conserve donc ea.
solécisme : Ce nom commun désigne une faute de grammaire, une erreur de syntaxe (« C’est le vélo à
Pierre », « Elle a été au boucher », etc.). Vient du nom de la ville de Soles, en Cilicie (Asie Mineure),
dont les colons athéniens parlaient un grec relâché, corrompu…
digression : Ce nom féminin (= parenthèse) ne doit pas être déformé en « disgression » !