Pathologies Les pathologies cardiaques. - CKCS-KCS

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Pathologies
Les pathologies cardiaques.
Nous ferons la différence entre les affections cardiaques congénitales (donc héréditaires et présentes à la naissance) et les affections
cardiaques acquises qui bien que souvent héréditaires se développent
avec le temps (dégénérescences chroniques). Bien que les unes comme
les autres peuvent affecter toutes les races de chiens, il en est qui sont
plus spécifiques à certaines races. Pour ne citer que l’endocardiose
mitrale ou MVD qui nous préoccupe plus particulièrement chez le
Cavalier et le King Charles Spaniel, elle fait partie des affections ventriculaires cardiaques acquises. Elle est, faut-il le souligner la maladie
la plus fréquente (75%) en cardiopathie canine. Elle ne concerne pas
seulement le Cavalier et le King Charles mais toutes les races bien
qu’elle ait une prévalence plus élevée chez ces deux races où elle
apparaît plus précocement et présente une évolution des lésions plus
rapide. Il serait d’ailleurs illusoire de croire qu’une maladie héréditaire récessive puisse être éradiquée d’une race, par contre ce que
nous pourrions espérer des éleveurs est une sélection des reproducteurs permettant d’en diminuer la fréquence et d’en repousser l’âge
de l’apparition. (voir l’article sur la génétique des populations). Dans
tous les cas, les diagnostiques seront faits par un cardiologue le plus
souvent à l’aide de l’échocardiographie, l’électrocardiographie ou dans
un premier temps par auscultation pour un premier diagnostique.
Les affections cardiaques congénitales.
Sténose sous aortique.
Malformation cardiaque fréquente chez les grands chiens, elle
est héréditaire, autosomale dominante à expression variable ou
polygénique. Elle constitue un obstacle à l’éjection du sang par le
ventricule gauche vers l’aorte et peut s’accompagner d’autres malformations telles que des anomalies des artères coronaires.
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Sténose pulmonaire.
Assez fréquente chez le chien (15% des cardiopathies congénitales), d’origine héréditaire prouvée dans plusieurs races, elle constitue un obstacle à l’éjection du sang par le ventricule droit vers l’artère
pulmonaire et peut s’accompagner d’autres malformations telles que
des anomalies des artères coronaires.
Persistance du canal artériel.
Elle est avec les deux premières citées la maladie la plus fréquente chez le chien. Elle est caractérisée par la persistance du canal
vasculaire fœtal qui normalement disparaît quelques jours après la
naissance. Ce canal artériel provoque en général un shunt gauchedroit (du sang non vicié se mélange à du sang vicié). Elle est prouvée
héréditaire et polygénique dans certaines races.
Dysplasie mitrale.
Malformation congénitale caractérisée par des anomalies des
feuillets valvulaires mitraux souvent associées à des anomalies des
cordages et des muscles papillaires ce qui se traduit souvent par une
sténose ou/et une insuffisance de la valve. Elle est rare chez le chien
et concerne les grandes races. A ne pas confondre avec la MVD.
Dysplasie tricuspide.
Due à une anomalie de développement des feuillets. Elle est
rare chez le chien, origine héréditaire suspectée mais non prouvée
(labrador et boxer).
Communication interventriculaire.
Communication due à un défaut de fermeture du septum
interventriculaire, ce qui entraîne un shunt gauche-droit. Représente
5 à 10% des cardiopathies congénitales, elle est héréditaire dominante
ou polygénique chez le Springer anglais alors qu’elle peut être physio-
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logique chez le bulldog français. Nécessité du Doppler pour en mesurer l’intensité. Elle se rencontre chez le Cavalier et le King Charles
Spaniel.
Communication interatriale.
Communication due à un défaut de fermeture du septum
interatrial avec shunt gauche-droit, droit-gauche en cas d’hypertension. Suspectée héréditaire dominante ou polygénique. Nécessité du
Doppler pour en mesurer l’intensité. Elle se rencontre chez le Cavalier et le King Charles Spaniel.
Cardiopathies congénitales complexes.
Les cardiopathies citées ci-dessus se rencontrent fréquemment
associées soit entre elle soit à d’autres anomalies.
Les affections cardiaques acquises.
Affections valvulaires : endocardioses.
Il s’agit de la dégénération chronique de la valve mitrale mieux
connue sous le nom de MVD. Comme dit plus haut, elle représente à
elle seule 75% des cardiopathies chez le chien et pas seulement chez
le Cavalier et le King Charles Spaniel ! Elle est suspectée héréditaire,
autosomale, récessive et polygénique. Elle atteint plus les mâles que
les femelles.
Ce qui diffère dans nos deux races c’est cette prévalence et surtout l’âge auquel le chien commence la maladie et la rapidité de l’évolution des lésions.
Elle est généralement suspectée par auscultation lors d’une visite de routine chez votre vétérinaire. Elle sera toujours confirmée
par une échographie éventuellement avec doppler chez le cardiologue. Comme il s’agit d’une malformation dégénérative, plus tôt elle
sera suivie plus la qualité de vie de votre chien en sera préservée.
Dans l’évolution actuelle, un simple diagnostique est insuffisant pour
décider du traitement et le suivi sera souvent proposé par le cardioloLes Amis des Epagneuls Nains Anglais ASBL/VZW
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gue. Le traitement aura pour but de diminuer la régurgitation, limiter
les effets congestifs et repousser la dégénérescence de la valve mitrale. Le remplacement de la valve mitrale est actuellement expérimental et
réservé à certains cas bien précis. La
MVD peut s’accompagner de rupture
des cordages, d’un œdème pulmonaire,
de troubles du rythme et de syncopes.
Le diagnostique clinique comprendra en général une évaluation du stade
suivant la grille en annexe. La méthode
retenue consiste en la prise et l’analyse
Echocardio
d’image à la fin de la contraction cardiaque, la systole, accompagnée de l’enregistrement
électrocardiographique synchrone. L’examen est indolore pour le chien,
stressant pour le propriétaire qui attend les résultats ! Il ne peut être
effectué que par un opérateur compétent et analysé par un cardiologue.
Chez le Cavalier et le King Charles Spaniel l’intensité du souffle
cardiaque est corrélée à la gravité de la maladie contrairement aux
souffles dus aux communications interventriculaires et interatriales
où plus elle est bruyante moins le trou est important.
Le diagnostique échocardiographique chez les épagneuls nains
anglais permet de distinguer deux stades très différents dans la maladie, les modifications précoces valvulaires sans régurgitation et les
modifications valvulaires et myocardiques après installation de la régurgitation.
Affections valvulaires : endocardites.
Les endocardites valvulaires sont des inflammations secondaires à une infection bactérienne. Nous quittons donc ici les maladies
héréditaires ou suspectées héréditaires. Les endocardites valvulaires
sont dues à une septicémie après diffusion sanguine d’un foyer primaire. Comme le dit le titre générique, ce sont les valves qui sont
touchées, principalement les valves aortique et mitrale.
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Affections musculaires ou cardiomyopathies.
Les cardiomyopathies dilatées sont des affections musculaires
fonctionnelles ou lésionnelles caractérisées par un amincissement de
la paroi ventriculaire et par conséquence une dilatation des oreillettes
et ventricules et un défaut d’éjection systolique.
Les grandes races sont essentiellement concernées par cette cardiopathie. On distingue les formes primitives (90% des cas) dont
certaines sont héréditaires (terre neuve, irish wolfhound) caractérisées par une intolérance à l’effort, la toux et les dyspnées.
Affections péricardiques, les épanchements péricardiques.
Elles sont dues à l’accumulation de liquide au niveau du péricarde. Les raisons peuvent être inflammatoires, infectieuses, cardiaques, traumatiques etc. Elles ne concernent qu’un petit pourcent des
cardiopathies.
Affections parasitaires, la dirofilariose.
Maladie parasitaire due à un nématode, Dirofilaria Immitis, qui
infeste par ces œufs le cœur droit et les vaisseaux pulmonaires. Les
embolies pulmonaires sont possibles, l’évolution vers une insuffisance
cardiaque droite est systématique. Cette maladie est endémique (bassin méditerranéen).
Voilà résumées les différentes cardiopathies dont souffrent les
chiens. Comme l’avait affirmé le docteur Mottet lors de sa conférence, vous constaterez que toutes les races sont susceptibles de souffrir
de l’une ou l’autre de ces affections.
Dans le cas qui nous préoccupe plus particulièrement, celui des
épagneuls nains anglais, nous pourrions résumer celles-ci à la MVD,
mais comme le souligne à souhaits Madame Chetboul, docteur vétérinaire à Maison Alfort, un cœur n’est pas qu’une valve !
Le problème de la MVD chez les E.N.A., dont les recherches
dans le domaine de la génétique sont toujours en cours, est qu’elle
présente une prévalence au sein de la population mondiale, qu’elle est
précoce et d’évolution rapide. Nous savons tous que l’élimination est
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illusoire, même dans le cas où un test serait disponible et donc les
gènes impliqués identifiés. Il ne nous reste alors que la sélection des
sujets sains. Si comme certaines personnes autorisées le suggèrent les
sujets des deux races, qui présentent quand même quelques ancêtres
communs, sont tous atteints, les sujets sains seront ceux chez lesquels
la maladie se déclare le plus tard possible (50% de la population atteinte à l’âge de 5 ans, 85% de la population atteinte à l’âge de 10
ans) !
J’ai toujours été un utopiste mais les éleveurs d’aujourd’hui scient
la branche sur laquelle ils sont assis, reproduisant à qui mieux mieux
sans se soucier de la dispersion.
Les dispositions prises par les clubs de race sont différentes
selon les pays. La pression des éleveurs sur les clubs de race et les
fédérations canines est telle que beaucoup d’entre eux sont restés
sans rien faire tout simplement, laissant le soin aux éleveurs de décider s’ils pratiquent ou non les examens. Il est évident que dans pareilles circonstances les résultats publiés ne mentionneront que les
bons !
Le club belge de fait rien, le club français
autorise la reproduction des femelles atteintes au
maximum au stade 1 à l’âge de 2 ans, des femelles atteintes au maximum au stade 2 à l’âge de 2,5
ans ! Les anglais et les américains sont plus sévères puisqu’ils n’autorisent la reproduction des
mâles qu’à l’âge de 5 ans et au stade 0 et les feGrille MVD proposée
melles dans les mêmes conditions à l’âge de 4 ans
par le club de race français
sauf dérogation pour l’âge si les parents sont prouvés toujours indemnes au moment de la procréation. La même rigueur est appliquée dans la plupart des pays scandinaves. Il ne faudra
donc pas s’étonner s’ils avancent plus vite que nous dans la lutte
contre cette maladie cardiaque. En Hollande, une gilde du Cavalier
King Charles est née, les sujets testés (cœur, yeux, syringomyélie et
rotules) sont publié sur le site de ce groupe d’éleveurs qui prend ainsi
ses distances vis-à-vis du club de race qui a décidé de ne rien faire
tout comme le club de race allemand.
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Personnellement je ne pense pas que les éleveurs se soucieront
beaucoup au sujet de ces maladies pas plus que pour les maladies
ophtalmologiques ou crâniennes. Ils ne modifieront leurs comportements que sous la pression des acheteurs pour autant que ces derniers exigent de voir les certificats prouvant que les examens essentiels ont été pratiqués (cœur, yeux et rotules). Et je ne parle pas bien
sûr des marchands…
Alors de grâce, réclamez les tests avant l’achat de votre chien,
pas après …
Didier Houbrechts.
Souces et infos.
La dépêche vétérinaire
Conférence donnée par le Docteur Mottet
Notes personnelles
CENA site internet du Club de Race français.
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