2 THERMODYNAMIQUE CHIMIQUE
1. MODÉLISATION THERMODYNAMIQUE
Intéressons-nous à la réduction d’un oxyde yx OM par le composé
. Les éléments
chimiques M et
sont soit des métaux, soit le carbone ou le dihydrogène. Le
système est fermé, maintenu à température et pression constantes (il subit des
transformations isothermes et isobares(1)).
Cette hypothèse
est très souvent
discutable.
Il s’agit de déterminer dans quelles conditions la transformation indiquée est possible.
Nous supposons que l’évolution de la composition du système est décrite par une
seule équation de réaction de la forme :
MOMMOM tzyx axccza +
=
+ (E)
La conservation de l’élément oxygène permet d’écrire la relation
entre les
différents nombres stœchiométriques introduits.
Considérons l’évolution thermodynamique d’un système comportant, à la température
et sous la pression
, les quatre constituants précédents, dans un état physique
déterminé. Comme nous l’avons montré dans les chapitres précédents, le sens de la
transformation est donné par le signe de l’affinité chimique de la réaction.
Plaçons-nous dans les modèles usuels : la phase gazeuse éventuelle est assimilée à
un mélange parfait de gaz parfaits et, pour des constituants en phase condensée,
négligeons la dépendance du potentiel chimique vis à vis de la pression.
Pour exprimer aisément l’affinité chimique, nous sommes amenés à faire des
hypothèses brutales sur l’état physique des différents constituants :
pour les oxydes : mis à part les cas du soufre, de l’azote, de l’hydrogène et du
carbone, les oxydes sont des composés solides, éventuellement liquides dans les
conditions de température et de pression habituellement utilisées. Pour simplifier,
nous supposerons que les phases condensées correspondantes sont pures (il n’y
a pas de miscibilité entre les différentes espèces), ce qui permet de prendre pour
les oxydes une activité égale à 1.
NOTE : dans le cas du soufre, de l’azote, du carbone et du dihydrogène, nous imposons
conventionnellement pour leurs oxydes gazeux une pression partielle égale à
.
pour les métaux : si la température n’est pas trop élevée, nous pouvons
considérer que les métaux restent en phase condensée, solide ou liquide. Nous
supposons également que les différentes espèces sont totalement non miscibles.
Ainsi l’activité d’un métal en phase condensée est prise égale à 1.
NOTE : si le métal est à l’état gazeux, ce qui est le cas à très haute température ou, pour le mercure, le
zinc ou le magnésium, à des températures plus raisonnables, nous prenons systématiquement sa
pression partielle égale à
. Par ailleurs, l’hypothèse de non miscibilité est souvent abusive mais
permet des calculs simples.
L’affinité chimique
de la réaction est donc systématiquement identifiée à l’affinité
chimique standard
A et ne dépend donc plus que de la température du système,
dans le modèle volontairement simplificateur que nous avons adopté. Le signe de
(1) La transformation réelle est souvent assimilable à une évolution monotherme et monobare, pour laquelle nous utiliserions
les potentiels thermodynamiques adéquats,
et G
. Par ailleurs, l’opération industrielle de réduction de l’oxyde est
rarement menée en système fermé, mais le plus souvent en régime stationnaire.