Phytosanitairement Vôtre n°28 – Octobre 2006
DAF-Service de la Protection des Végétaux
A
NANAS
:
LES MALADIES ET RAVAGEURS DU FRUIT
Maladies à Thielaviopsis paradoxa
Pourriture noire des rejets, pourriture noire du fruit, tâches blanches sur feuilles.
Le champignon pénètre par des blessures non cicatrisées essentiellement causées par la séparation des rejets ou
des fruits des pieds-mères. Il peut également pénétrer dans les fruits par des lésions causées par des ravageurs
de toute nature. Ces dégâts sont à redouter pour les fruits devant subir un stockage.
Les symptômes sur fruit sont caractérisés par une pourriture molle, aqueuse, de la chair du fruit. Elle se liquéfie
rapidement à température ambiante (25°C) et dégage une odeur éthérée.
Les spores noires du champignon apparaissent par la suite, particulièrement au niveau de l’axe central (coeur).
Les spores produites par Thielaviopsis sont viables dans le sol et les débris végétaux.
Le meilleur moyen pour lutter contre le champignon est de limiter au maximum la formation de portes d’entrée :
cicatrisation du point d’attache sur les rejets par action desséchante du soleil, éviter les manipulations brutales…
Phytosanitairement Vôtre n°28 – Octobre 2006
DAF-Service de la Protection des Végétaux
Maladie des tâches noires
Deux champignons pathogènes sont impliqués dans les différents faciès que peut prendre la maladie : Penicillium
funiculosum et Fusarium guttiforme.
Ils se développent grâce aux blessures causées par des acariens.
Sur la chair du fruit, on peut distinguer 4 phases successives dans l’évolution des symptômes de la maladie des
tâches noires :
- tâches de petite taille, jaune foncé translucide
- la coloration des tâches vire au brun clair
- les tâches grandissent et deviennent plus foncées (brun sombre) mais ne débordent pas des tissus de l’oeil ;
- tâches brunes à noires débordant plus ou moins largement des tissus de l’oeil
Les symptômes apparaissent peu avant la maturation du fruit et continuent à évoluer après la récolte.
Phytosanitairement Vôtre n°28 – Octobre 2006
DAF-Service de la Protection des Végétaux
Maladies liées à Penicillium spp.
L’infection par Penicillium crée des formations liégeuses épidermiques (InterFruitlet Corking) ou internes
(Leathery Pocket).
InterFruitlet Corking :
Cette maladie se traduit par une subérification externe entre les yeux, accompagnée de très fines craquelures
transversales des sépales ou bractées. Elle peut gagner les pièces florales tendres et empêchent les fleurs de
s’épanouir. Lorsque plusieurs yeux voisins sont atteints, leur développement est stoppé, ce qui crée des
malformations importantes du fruit.
Des symptômes identiques à ceux du IFC peuvent être observés en cas de carence en bore.
Leathery Pocket :
Une subérification des parois carpellaires leur donne une consistance de cuir.
L’évolution de la maladie vers tel ou tel faciès dépend de la période de pénétration du pathogène.
Phytosanitairement Vôtre n°28 – Octobre 2006
DAF-Service de la Protection des Végétaux
Fusariose
(causée par Fusarium monoliforme var. subglutinans, actuellement F.guttiforme)
La fusariose est susceptible d’affecter toutes les parties de la plante mais le fruit et les organes de reproduction
(rejets) sont plus particulièrement atteints.
Sur le fruit, les attaques ont lieu au niveau des yeux. les symptômes se manifestent tout d’abord par une
décoloration des yeux infectés. A l’approche de la maturité, la surface des yeux est en dépression, beige à brune
et couverte de mycélium rose-grisâtre.
Le symptôme le plus caractéristique est l’exsudation d’une gomme hyaline devenant progressivement plus foncée.
En coupe transversale, on note au niveau des yeux atteints, le développement de larges plages beiges à brunes,
plus ou moins translucides, imprégnées de gomme fluide.
Sur rejets, on constate parfois de petites nécroses brunes situées sur le pédoncule fructifère. Ces nécroses sont
parfois accompagnées de gouttelettes gommeuses, et dans les cas les plus graves, toute la base du rejet est
envahie de formations gommeuses.
Fusarium guttiforme ne persiste pratiquement pas dans le sol au delà de 4 mois. Sa dispersion est assurée par le
vent et les insectes.
De même que pour Thielaviopsis, la pénétration dans le fruit se fait par les blessures.
Déliquescence du fruit
L’agent causal de cette maladie est la bactérie Erwinia chrysanthemi. Jusqu’à 2-3 semaines avant la récole, le
fruit paraît normal. A cette période, au lieu de se colorer en jaune orangé, les fruits prennent une teinte vert olive
foncé terne, et les bractées une coloration jaune terne. Les fruits infectés produisent un exsudat abondant et
mousseux qui s’écoule par des fissures entre les yeux.
Thecla basilides provoquant la gommose du fruit
Ce petit papillon d’environ 28 mm est attirée par l’inflorescence de l’ananas dès qu’elle émerge de la rosette des
feuilles. La femelle dépose ses oeufs à la base d’une bractée, à l’éclosion qui intervient 5 jours plus tard, la larve
mesure environ 1.5 mm. Elle pénètre dans la base charnue de la bractée principal d’un oeil du fruit, dévore les
pièces florales et s’enfonce dans la chair du fruit en formation.
Phytosanitairement Vôtre n°28 – Octobre 2006
DAF-Service de la Protection des Végétaux
Elle creuse des cavités plus ou moins profondes qui déforment le fruit et le rendent impropre à la
commercialisation.
La plante réagit à l’activité de la larve par la formation d’exsudation de gomme de couleur ambrée qui se durcit
au contact de l’air.
Lorsque 13 à 16 jours plus tard, la larve, rose vif,
Maladie du Wilt
Il semblerait que l’origine de la maladie du Wilt soit une synergie de plusieurs facteurs biotiques et abiotiques
encore mal identifiés : cochenilles, complexe de virus et stress. Le virus se multiplie et reste limité au phloème de
la plante depuis son point d’introduction par la cochenille vectrice. Deux cochenilles ont été identifiées comme
vectrice : Dysmicoccus brevipes et Dysmicoccus neobrevipes.
Les premiers symptômes se manifestent par un rougissement des tiges, habituellement en bordure des champs,
causé par l’arrêt de croissance des racines.
Par la suite les feuilles jaunissent et perdent leur rigidité. Les extrémités prennent une teinte brunâtre avec
apparition de tâches plus ou moins nécrotiques. Les feuilles s’incurvent vers l’extérieur et flétrissent.
ATTENTION : la sécheresse, des nématodes et une pourriture racinaire peuvent engendrer les mêmes
symptômes.
1 / 5 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !