Donc de nouveaux discours théologiques ont présenté l’indien comme fils d’Adam et devant bénéficier de la religion
chrétienne.
Jean de Lerry commence dans son livre par une présentation du brésil (avec tous les points positifs) puis il continu en
parlant des indiens. Il va faire une double description de l’indien, il commence par le positif et son discours est
sympathique, compréhensif sur leurs mœurs. L’indien y est décrit comme innocent et vertueux, mais sa description est
aussi une condamnation, car pour lui, les indiens sont éloignés de la connaissance de dieu, de la vérité, et des valeurs
normales les plus sacrés, qui d’après cet auteur ne peuvent être remises en questions.
Cette contradiction de Lerry est surprenante mais il reste dans le système de son époque. L’homme ne peut être que le fils
d’Adam racheté par le christ, il n’y pas d’approche rationaliste du concept de la nature humaine. Beaucoup de voyageurs se
contentent de ce postulat pour porter un jugement négatif sur les indiens.
Lerry porte, aussi, un jugement positif sur les indiens et leurs mœurs, c’est le cas lorsqu’il décrit la guerre ou le
cannibalisme. Il condamne le cannibalisme mais nous montre aussi que chez les indiens, manger un homme est conforme à
leur norme. Il compare cela aux guerres, aux horreurs, et autres tueries des guerres européennes.
C’est une double vision, il fait preuve d’un discernement assez exceptionnel pour son époque. Son statut de calviniste a
sans doute influencé cette description des indiens.
Il a échappé aux guerres de religion, en fuyant à Genève. Il s’est donc, peut être, mieux que d’autre, ce que c’est que de ne
pas être comme les autres. Il n’a pas voyagé pour écrire, mais pour remplir une mission religieuse.
Il a voulu donner sa propre vision qui s’oppose à ceux qui trouvaient que l’indien était une bête négative, comme Thevet
ou Villegagnon. Ce sauvage est-il bon ou mauvais ?
La documentation rapportée par les missionnaires sur les mœurs et les coutumes des habitants du nouveau monde est
importante. Elle a apporté une double réaction : Refus et condamnation de l’étranger, et fascination pour celui-ci. De là va
naître un double discours : l’un sur le mauvais sauvage, bon civilisé, et l’autre sur le bon sauvage, mauvais civilisé.
La plus belle illustration de cette double réaction est constituée par la controverse publique, qui oppose en 1950 à
Valladolid en Espagne, le dominicain Las Casas et le théologien Sepulvéda.
Discours du mauvais sauvage et du bon civilisé :
La diversité des sociétés humaines est rarement apparut aux hommes comme un fait mais plutôt comme une aberration.
Les grecs appelaient tous ceux qui ne faisaient pas partit du monde Grecs « les barbares ».
A la renaissance au 17ème, et au 18ème siècle on appelle les autres, « sauvages »
Ce mot vient du latin Silva qui désignait la forêt, donc étymologiquement un sauvage c’est celui qui habitait dans la forêt.
Après on les a appelé « naturel » ce qui les rattachaient à la catégorie animale. Au 19ème siècle on utilisera plutôt le mot
« primitifs », et de nos jours nous disons « sous-développés », cela à toujours une connotation négative.
Ces dénominatifs consistent à rejeter hors de la culture, hors de sa propre humanité tous les êtres qui n’appartiennent pas à
cette culture.
Exp. : pour définir l’état de sauvagerie, en plus du critère religieux on a mis en avant 3 critères. La nudité qui était
interprétée comme un signe de pauvreté, matérielle et morale, assimilées à la déchéance d’Adam et Eve après qu’ils aient
commis le péché originel, ainsi que le comportement alimentaire, en particulier le cannibalisme et l’inintelligibilité de leur
langage. Comme si c’était anormal que ces êtres ne comprennent pas notre langage !
Le sauvage est souvent assimilé à une bête.
Le seul discours de cette altérité est un discours négatif, qui soulignera uniquement les manques de ces gens là. Par
exemple, le « sauvages » n’a pas de religion, il n’a pas de conscience, pas d’écriture, pas d’art, pas de loi, pas d’état.
Discours du bon sauvage et du mauvais civilisé :
Parallèlement au discours du mauvais sauvage et du bon civilisé, c’est peu à peu développé, au 17ème et au 18ème le thème
inverse, celui du bon sauvage s’opposant au mauvais civilisé, et à coté du bon sauvage c’est développé le thème de l’âge
d’or, l’eldorado qui représente l’état de nature, état que l’on ne trouve plus que dans les sociétés sauvages. Autrement dit le
paradis perdu et ses délices, l’Eden.
On pense qu’on va le retrouver au bout du monde. Et cela contribuera à inverser l’opposition.
Au XVIème Rabelais invente l’adjectif exotique. Ca veut dire que l’occidental a envie de trouver un ailleurs.
Le bon sauvage est construit de façon opposé au mauvais sauvage.