Fondation pour la Recherche Médicale • numéro 82 • 2etrimestre - avril 2000 5
BSIP CMSP SBC
On sait que certaines caractéristiques
génétiques peuvent conférer une
plus ou moins grande vulnérabilité
à diverses maladies. Les maladies
infectieuses n’échappent pas à la
règle. Un groupe de chercheurs de
plusieurs pays européens, le groupe
Hencore (Hepatitis C European
Network for Cooperative Research)
vient d’en apporter une nouvelle
démonstration en étudiant les
phénomènes de résistance naturelle
à l’hépatite C. Pour des raisons
encore mystérieuses, environ 5% des
personnes parviennent à éliminer
spontanément le virus de l’hépatite C
après contamination. Les chercheurs
ont constaté que ces sujets possé-
daient souvent certaines particulari-
tés génétiques du complexe majeur
d’histocompatibilité, un système
qui joue un rôle important dans
les défenses immunitaires, puisqu’il
présente les antigènes viraux aux
cellules chargées de les éliminer.
Des études approfondies sont néces-
saires pour préciser le mécanisme
moléculaire exact de ce phénomène
dans le cas du virus de l’hépatite C.
A plus long terme, ces travaux
pourraient servir de base au déve-
loppement d’un vaccin, destiné à
améliorer les défenses immunitaires
des personnes malades.
Source : Lancet, décembre 1999.
Une greffe «fertile»
Pour se développer normale-
ment, les spermatozoïdes ont
besoin d’un environnement
propice qui leur est fourni
par des cellules présentes
dans les testicules : les cellules
de Sertoli. En prélevant
des spermatogonies
(les précurseurs des sperma-
tozoïdes) chez des souris
stériles et en les greffant
dans les testicules de souris
atteintes d’un autre type
de stérilité mais ayant des
cellules de Sertoli normales,
des chercheurs sont parvenus
à obtenir des spermatozoïdes
parfaitement fonctionnels.
Cette étude confirme
l’importance de l’environnement
testiculaire pour la fertilité
mâle et permet d’imaginer
pour l’avenir le traitement
de certaines azoospermies
(absence de spermatozoïdes).
De nombreuses recherches
sont encore nécessaires
avant de pouvoir maîtriser
les techniques qui permettront
d’envisager un traitement de
l’azoospermie chez l’homme.
Source : Nature Medicine, janvier 2000.
Un environnement testiculaire propice
est indispensable au développement normal
des spermatozoïdes.
Deux facteurs génétiques
de résistance à l’hépatite C
L’inflammation péridentaire
mieux comprise
Le virus de l’hépatite C est éliminé sponta-
nément par 5% des personnes contaminées.
Le syndrome de Papillon-Lefèvre
est une maladie héréditaire rare
caractérisée, entre autres, par
une inflammation péridentaire
(ou parodontite) qui détruit le tissu
de soutien des dents et aboutit
à une édentation complète, souvent
avant l’âge de 14 ans. Une équipe
de recherche de l’université
de Manchester vient d’identifier
l’anomalie génétique responsable.
Il s’agit d’une mutation du gène
de la cathepsine C, entraînant
une perte d’activité de cette enzyme.
On sait que la cathepsine C active
les défenses immunitaires,
notamment contre les bactéries
de la plaque dentaire, et contribue
à apaiser les phénomènes inflam-
matoires. D’autres études doivent
maintenant être menées pour savoir
si un déficit partiel en cette enzyme
peut être en cause dans des formes
moins sévères de parodontite.
L’enjeu est immense, car un tiers
de la population adulte souffre
de cette affection, qui représente
la principale cause du déchaus-
sement et de la perte des dents.
L’hygiène dentaire (brossage
régulier des dents, détartrage) ne
doit pas être négligée pour autant.
Source : Nature Genetics, décembre 1999.
BSIP Laurent/Pioffet BSIP Cavallini James
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