Un enjeu de santé publique national
Comparée à d’autres pays européens, la France af-
fi che des indicateurs de santé mentale peu favorables :
la santé mentale positive se situe à un niveau bas (9e
rang sur 11), tandis que le taux de détresse psycholo-
gique est élevé (3e rang sur 11). On observe aussi une
fréquence des troubles dépressifs et anxieux particu-
lièrement élevée plaçant la France au dernier rang des
pays comparés.1
La plupart des études épidémiologiques évaluent la
prévalence annuelle des troubles mentaux entre 15 et
20% sur un an, qu’il s’agisse des enfants, des ado-
lescents et des adultes. Certaines populations présen-
tent des risques plus élevés : les jeunes vis-à-vis des
troubles dépressifs, les personnes âgées vis-à-vis du
suicide, les personnes sans emploi pour la détresse
psychologique.
Les pathologies mentales ont motivé 296 000 séjours
hospitaliers en France en 2004 et 96 000 admissions
en affection de longue durée (ALD) en 2005 par les
trois principaux régimes d’assurance maladie. Par
ailleurs 10% des consultations auprès des médecins
généralistes ont pour motif principal un problème psy-
chologique ou psychiatrique, et 3% de leur fi le active
sont constitués de patients suivis en ALD psychia-
trique. Enfi n la CnamTS a dénombré 16 millions de
consultations auprès de psychiatres de ville en 2004.
Les consommations de psychotropes sont particuliè-
rement élevées tant pour les tranquillisants et hypno-
tiques que les antidépresseurs.
1 The state of mental health in the European Union, 2004
Santé mentale et politiques de santé
Depuis les années 60, la politique de santé mentale
a profondément évolué et les progrès enregistrés par
les soins psychiatriques ont eu une infl uence indiscu-
table, rendant possible le traitement ambulatoire ou en
hospitalisation partielle de nombreux patients. La santé
mentale des jeunes a été reconnue comme une priorité.
Face à ces constats, différentes pistes d’action ont été
lancées avec la mise en place de structures d’accueil
en lien avec la santé mentale.
La loi relative à la politique de santé publique (2004)
Elle comporte plusieurs objectifs relatifs aux troubles
psychiatriques :
• Réduire le nombre de personnes atteintes de psy-
choses chroniques en situation de précarité,
• Diminuer le nombre de personnes présentant des
troubles bipolaires, dépressifs et névrotiques non re-
connus,
• Développer les traitements conformément aux re-
commandations de bonnes pratiques cliniques,
• Réduire la marginalisation et la stigmatisation des
personnes atteintes de l’ensemble de ces troubles, fac-
teurs d’aggravation et de précarité.
Le plan Psychiatrie et santé mentale 2005-2008
Le ministère chargé de la santé a mis en œuvre un plan
Psychiatrie et santé mentale 2005-2008, visant à dé-
velopper une prise en charge de qualité, en décloison-
nant les interventions des divers acteurs, en renforçant
l’information et la place des usagers, et en favorisant
les bonnes pratiques ainsi que le recueil d’informations
épidémiologiques et médico-économiques.
Au niveau régional
L’un des objectifs du Plan Régional de Santé Publique
de Bourgogne (2004-2008) est d’améliorer la préven-
tion, la détection et la prise en charge de la souffrance
psychique des Bourguignons par trois mesures phares
qui sont :
• La participation à la création d’un environnement fa-
vorable à la bonne santé psychique des adolescents,
• Le dépistage des dépressions de l’adulte et la réduc-
tion du nombre de suicides dans la population générale
et plus spécifi quement en milieu carcéral,
• La prévention, le dépistage et la prise en charge des
troubles psychiques liés au vieillissement.
Psychose : trouble mental caractérisé par la perte du
contact avec la réalité, une désorganisation de la person-
nalité et la transformation du vécu. Les psychoses sont soit
chroniques (schizophrénie, paranoïa, psychose hallucina-
toire, délires chroniques…) soit aiguës (bouffées délirantes
aiguës, épisodes aigus de la dépression bipolaire ou mala-
die bipolaire…).
Névrose : maladie de la personnalité qui n’entraîne pas
de perte de contact avec la réalité (contrairement aux psy-
choses) et, théoriquement, pas de troubles graves du com-
portement. Les troubles névrotiques ne diminuent pas les
facultés mentales du malade. On distingue : névrose d’an-
goisse, trouble panique, névrose phobique (par exemple
peur-panique de certains animaux, de certaines situa-
tions…), névrose obsessionnelle (dont les troubles obse-
tionnels compulsifs)…
Schizophrénie : la schizophrénie est un trouble grave qui
se déclare généralement à la fi n de l’adolescence ou au dé-
but de l’âge adulte. Elle se caractérise par des perturbations
fondamentales de la pensée et de la perception, par un vécu
émotionnel inadapté aux circonstances ainsi que par une
activité délirante incohérente, entraînant généralement une
rupture de contact avec le monde extérieur et parfois un repli
autistique.
Trouble dépressif : la dépression se manifeste par une
tristesse de l’humeur, une perte d’intérêt pour toute activité
et une baisse de l’énergie. Les autres symptômes sont une
baisse de l’estime et de la confi ance en soi, une culpabilité
injustifi ée, des idées de mort et de suicide, des diffi cultés à
se concentrer, des troubles du sommeil et une perte de l’ap-
pétit et parfois des symptômes somatiques. Ce trouble peut
s’observer dans la dépression bipolaire ou maladie bipolaire
mais aussi beaucoup plus fréquemment dans la dépression
dite unipolaire.
Glossaire :