Regards croisés sur la santé mentale

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Regards croisés sur
La santé mentale
De la prise en charge des troubles mentaux
à la promotion de la bonne santé psychique
La santé mentale, une notion complexe, un véritable
enjeu de santé publique
=
Troubles psychiatriques et souffrance psychique en
Bourgogne
=
Publication réalisée par la Plate-forme
de l’Observation sociale et sanitaire
Aurélie BERTAUT, Bernadette LEMERY,
Isabelle MILLOT, ORS Bourgogne
Action réalisée avec le financement du Groupement
Régional de Santé Publique de Bourgogne
Septembre 2010
Retrouvez les Regards croisés de la PFOSS
sur le site www.ors-bourgogne.org
=
Mortalité causée par les troubles mentaux
=
Personnes bénéficiant d’une prise en charge
Face à la diversité des besoins, un dispositif de soins
en évolution
=
La santé mentale, une notion complexe,
un véritable enjeu de santé publique
L’approche française de la santé mentale comporte trois dimensions :
1. Les troubles mentaux ou troubles psychiatriques qui se réfèrent à des classifications
diagnostiques internationales renvoyant à des critères et à des actions thérapeutiques ciblées et qui
correspondent à des troubles de durée variable plus ou moins sévères.
2. La détresse psychologique ou souffrance psychique réactionnelles, état de mal-être réactionnel à
des situations éprouvantes et/ou des difficultés existentielles.
3. La santé mentale positive qui fait référence soit à l’épanouissement personnel, soit à des
caractéristiques de la personnalité (optimisme, estime de soi, capacité à faire face aux difficultés).
Le champ de la santé mentale est ainsi particulièrement étendu. La définition multidimensionnelle de la
santé mentale invite à dépasser le modèle dualiste opposant «être malade mental» à «être en bonne santé
mentale». La santé mentale ne se résume donc pas à
l’absence de maladie mentale.
Toute approche de la santé mentale doit dès lors s’intéresser à ces trois dimensions qui peuvent relever
d’une réponse sanitaire mais aussi de déterminants
liés à l’environnement familial, social et professionnel,
à l’histoire personnelle et au contexte culturel.
La santé mentale et ses déterminants
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Source : Centre d’analyse stratégique. La santé mentale, l’affaire de tous. Novembre 2009. www.strategie.gouv.fr
2
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2EVHUYDWLRQ6RFLDOH6DQLWDLUHGH%RXUJRJQH
Un enjeu de santé publique national
Comparée à d’autres pays européens, la France affiche des indicateurs de santé mentale peu favorables :
la santé mentale positive se situe à un niveau bas (9e
rang sur 11), tandis que le taux de détresse psychologique est élevé (3e rang sur 11). On observe aussi une
fréquence des troubles dépressifs et anxieux particulièrement élevée plaçant la France au dernier rang des
pays comparés.1
La plupart des études épidémiologiques évaluent la
prévalence annuelle des troubles mentaux entre 15 et
20% sur un an, qu’il s’agisse des enfants, des adolescents et des adultes. Certaines populations présentent des risques plus élevés : les jeunes vis-à-vis des
troubles dépressifs, les personnes âgées vis-à-vis du
suicide, les personnes sans emploi pour la détresse
psychologique.
Les pathologies mentales ont motivé 296 000 séjours
hospitaliers en France en 2004 et 96 000 admissions
en affection de longue durée (ALD) en 2005 par les
trois principaux régimes d’assurance maladie. Par
ailleurs 10% des consultations auprès des médecins
généralistes ont pour motif principal un problème psychologique ou psychiatrique, et 3% de leur file active
sont constitués de patients suivis en ALD psychiatrique. Enfin la CnamTS a dénombré 16 millions de
consultations auprès de psychiatres de ville en 2004.
Les consommations de psychotropes sont particulièrement élevées tant pour les tranquillisants et hypnotiques que les antidépresseurs.
1
The state of mental health in the European Union, 2004
Santé mentale et politiques de santé
Depuis les années 60, la politique de santé mentale
a profondément évolué et les progrès enregistrés par
les soins psychiatriques ont eu une influence indiscutable, rendant possible le traitement ambulatoire ou en
hospitalisation partielle de nombreux patients. La santé
mentale des jeunes a été reconnue comme une priorité.
Face à ces constats, différentes pistes d’action ont été
lancées avec la mise en place de structures d’accueil
en lien avec la santé mentale.
Le plan Psychiatrie et santé mentale 2005-2008
La loi relative à la politique de santé publique (2004)
Au niveau régional
Elle comporte plusieurs objectifs relatifs aux troubles
psychiatriques :
• Réduire le nombre de personnes atteintes de psychoses chroniques en situation de précarité,
• Diminuer le nombre de personnes présentant des
troubles bipolaires, dépressifs et névrotiques non reconnus,
• Développer les traitements conformément aux recommandations de bonnes pratiques cliniques,
• Réduire la marginalisation et la stigmatisation des
personnes atteintes de l’ensemble de ces troubles, facteurs d’aggravation et de précarité.
Le ministère chargé de la santé a mis en œuvre un plan
Psychiatrie et santé mentale 2005-2008, visant à développer une prise en charge de qualité, en décloisonnant les interventions des divers acteurs, en renforçant
l’information et la place des usagers, et en favorisant
les bonnes pratiques ainsi que le recueil d’informations
épidémiologiques et médico-économiques.
L’un des objectifs du Plan Régional de Santé Publique
de Bourgogne (2004-2008) est d’améliorer la prévention, la détection et la prise en charge de la souffrance
psychique des Bourguignons par trois mesures phares
qui sont :
• La participation à la création d’un environnement favorable à la bonne santé psychique des adolescents,
• Le dépistage des dépressions de l’adulte et la réduction du nombre de suicides dans la population générale
et plus spécifiquement en milieu carcéral,
• La prévention, le dépistage et la prise en charge des
troubles psychiques liés au vieillissement.
Glossaire :
Psychose : trouble mental caractérisé par la perte du
Schizophrénie : la schizophrénie est un trouble grave qui
contact avec la réalité, une désorganisation de la personnalité et la transformation du vécu. Les psychoses sont soit
chroniques (schizophrénie, paranoïa, psychose hallucinatoire, délires chroniques…) soit aiguës (bouffées délirantes
aiguës, épisodes aigus de la dépression bipolaire ou maladie bipolaire…).
se déclare généralement à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Elle se caractérise par des perturbations
fondamentales de la pensée et de la perception, par un vécu
émotionnel inadapté aux circonstances ainsi que par une
activité délirante incohérente, entraînant généralement une
rupture de contact avec le monde extérieur et parfois un repli
autistique.
Névrose : maladie de la personnalité qui n’entraîne pas
de perte de contact avec la réalité (contrairement aux psychoses) et, théoriquement, pas de troubles graves du comportement. Les troubles névrotiques ne diminuent pas les
facultés mentales du malade. On distingue : névrose d’angoisse, trouble panique, névrose phobique (par exemple
peur-panique de certains animaux, de certaines situations…), névrose obsessionnelle (dont les troubles obsetionnels compulsifs)…
Trouble dépressif : la dépression se manifeste par une
tristesse de l’humeur, une perte d’intérêt pour toute activité
et une baisse de l’énergie. Les autres symptômes sont une
baisse de l’estime et de la confiance en soi, une culpabilité
injustifiée, des idées de mort et de suicide, des difficultés à
se concentrer, des troubles du sommeil et une perte de l’appétit et parfois des symptômes somatiques. Ce trouble peut
s’observer dans la dépression bipolaire ou maladie bipolaire
mais aussi beaucoup plus fréquemment dans la dépression
dite unipolaire.
3
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Troubles psychiatriques et
souffrance psychique en Bourgogne
Estimations de la prévalence des troubles mentaux en Bourgogne, extrapolation à partir
des données nationales
La schizophrénie
En France, environ 1% de la population est atteinte
de schizophrénie. La fréquence du trouble est quasi
identique dans les deux sexes, mais on note chez la
femme un âge de survenue souvent plus tardif ainsi
qu’une évolution et un pronostic plus favorables.2
On estime à environ 13 500 le nombre de personnes
atteintes de schizophrénie en Bourgogne (4 200 en
Côte-d’Or, 1 900 dans la Nièvre, 4 600 en Saône-etLoire, 2 800 dans l’Yonne).
Les troubles bipolaires
La prévalence est la même que celles observée pour
la schizophrénie, à savoir 1% de la population.3 Elle ne
diffère pas selon le sexe.
Ainsi, on estime qu’environ 13 500 personnes seraient
atteintes de troubles bipolaires en Bourgogne (4 200
en Côte-d’Or, 1 900 dans la Nièvre, 4 600 en Saôneet-Loire, 2 800 dans l’Yonne).
Les troubles dépressifs
La prévalence de la dépression est difficile à évaluer
car elle regroupe différents états de gravité (voir glos-
saire) plus ou moins importante. L’enquête Anadesp de
2005 de l’INPES, rapporte une prévalence de l’épisode
dépressif majeur au cours de la vie de 12% chez les
hommes et de 23,5% chez les femmes. Cette prévalence augmente avec l’âge jusqu’à 50-64 ans puis diminue. En moyenne, le premier épisode dépressif apparait vers 30 ans et il reste un événement isolé dans la
grande majorité des cas (60% pour les femmes et 69%
pour les hommes). Selon le baromètre INPES 2005,
7,8% des Français (10,4% des femmes et 5,2% des
hommes) ont présenté un épisode dépressif au cours
de l’année, et 0,9% des hommes et 2,5% des femmes
présentent des troubles dépressifs chroniques.
On estime à environ 243 250 le nombre de Bourguignons (77 500 hommes et 165 750 femmes) qui
connaîtront un épisode dépressif majeur au cours de
leur vie, et à 23 500, les Bourguignons concernés par
des troubles dépressifs chroniques (5 800 hommes et
1 770 femmes).
Les comorbidités
La consommation simultanée de substances légales
(médicaments, alcool...) et/ou illégales est très fréquemment retrouvée chez les patients présentant des
troubles mentaux, en particulier chez les dépressifs.4
2
Hautecouverture S et al. Épidémiologie des troubles schizophréniques. Presse Med, 2006
Vacheron-Trystram MN et al. Antipsychotiques et troubles bipolaires. Encephale, 2004.
4
Zimmerman et al. Frequency of anxiety disorders in psychiatric outpatients with major depressive disorder. Am J Psychiatry, 2000.
3
Estimation du nombre de personnes atteintes de pathologies mentales en Bourgogne
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Sources : INPES, baromètre de la santé 2005, Insee, RP 2006, population des 15 ans et plus
4
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Prévalence des troubles neuropsychiques chez les actifs
Les salariés
En 2008, la Bourgogne a mis en place un dispositif
pluriannuel de recueil de données par questionnaire
en santé au travail (EVREST). Une première exploitation synthétique portant sur 1 200 salariés vient d’être
publiée.5
Les troubles neuropsychiques (fatigue, anxiété, problèmes de sommeil) constituent le deuxième groupe
de pathologies dont se plaignent les salariés (38%
tous âges confondus), derrière les problèmes ostéoarticulaires. Par ailleurs, 16% des salariés concernés
par au moins un trouble neuropsychique, s’en déclarent gênés dans leur travail. La prévalence de ces
troubles augmente avec l’âge (46% des plus de 45
ans sont concernés contre 34% des moins de 45 ans).
Les médecins
généralistes
L’enquête «Panel médecins généralistes» rapporte un état de santé psychique fragile des médecins libéraux avec un mal-être
plus marqué que dans les autres régions.6 Globalement en Bourgogne, 17% des médecins présentent
un état de détresse psychologique : 34% déclarent
avoir déjà pensé au suicide et 4 médecins sur 250
avaient déjà organisé leur passage à l’acte.
Au cours des 12 derniers mois, 5% des médecins ont
déclaré avoir pris des antidépresseurs. Les femmes
sont plus nombreuses que les hommes à y avoir recours et dans les trois quart des cas le traitement a
été auto-prescrit.
Importance des troubles psychiatriques chez les détenus
D’après un rapport de décembre 2004 remis aux ministères de la Santé et de la justice, plus du tiers des
détenus ont déjà consulté pour motifs psychiatriques
avant leur incarcération et 16% ont déjà été hospitalisés pour raisons psychiatriques.
Au cours de leur incarcération,
huit détenus sur dix présentent
au moins un trouble psychiatrique. La grande majorité des
personnes atteintes cumulent
plusieurs troubles (plus de 4
pour un tiers d’entre elles). Par
grands types de troubles, les
troubles anxieux apparaissent
les plus fréquents (56% des détenus en présentent au moins
un), suivis des troubles de l’humeur avec notamment 39% de
troubles dépressifs.
Plus d’un tiers des détenus présentent une dépendance à l’alcool et/ou à d’autres substances et 24% un
trouble psychotique.
Un risque suicidaire est retrouvé pour 40% des personnes détenues, le risque étant jugé élevé pour la
moitié d’entre elles. Ces données sont cependant à
relativiser : les questions posées ont été validées en
population générale et sont plus délicates à interpréter
pour une population incarcérée.
Le taux de suicide en milieu carcéral était, en France,
le plus élevé de l’Europe des Quinze sur la période
2002-2006, selon une étude de l’Ined.
La Bourgogne comptait 1 843 détenus au 31/12/2009.
Sur la période 2005-2009, onze détenus dans la région se sont donnés la mort.
5
Focus sur évolutions et relations en santé au travail en Bourgogne 2010. http://www.ors-bourgogne.org/index.php?page=68
Le panel de médecins généraralistes en Bourgogne. http://www.ors-bourgogne.org/index.php?page=61
7
Enquête de prévalence sur les troubles psychiatriques en milieu carcéral http://www.sante.gouv.fr/htm/dossiers/detenus/rapport_detenus25-07-06.pdf
8
Suicide en prison : la France comparée à ses voisins européens, décembre 2009 http://www.ined.fr/fr/publications/pop_soc/bdd/publication/1488
6
5
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Mortalité causée par les troubles mentaux
Les décès prématurés liés aux troubles mentaux sont majoritairement des suicides. On y
trouve aussi certains décès par mort violente. La part de la responsabilité de la maladie
mentale dans les autres décès de causes traumatiques est difficile à évaluer.
Décès par troubles mentaux hors suicide
La majorité des décès explicitement attribués aux
troubles mentaux est constituée de démences dont la
nature exacte n’est pas précisée. Les autres causes
de décès répertoriées sont liées aux abus d’alcool (environ 15%), de drogues et de médicaments. En Bourgogne, les taux standardisés de mortalité sur 20002007 sont significativement plus élevés qu’en France
métropolitaine, essentiellement dans les départements
de la Nièvre et de la Saône-et-Loire.
Décès et taux standardisés de mortalité par troubles
mentaux hors suicide sur la période 2000-2007
(pour 100 000 habitants)
Hommes
Femmes
Ensemble
Nb / an
TSM
Nb / an
TSM
Nb / an
Côte-d'Or
59
30
85
23
144
27
Nièvre
46
40*
62
28
108
35*
Saône-et-Loire
101
39*
129
26
230
33*
Yonne
54
30
74
25
128
30
Bourgogne
261
35*
350
26
611
31*
25
-
28
France
31
TSM
*statistiquement différent de la moyenne nationale
Sources : Inserm CépiDc, Insee
Exploitation ORS
Décès par suicide
Les principaux facteurs psychopathologiques du suicide sont la dépression (64%), la schizophrénie (15%),
l’anxiété (3%) et l’alcoolisme (3%) : 15% des dépressifs et 10% à 13% des schizophrènes mettent fin à
leurs jours.9 Ce chiffre atteint 50% en cas de dépression sévère.10
Sur la période 2005-2007, 335 Bourguignons (250
hommes et 85 femmes) sont décédés en moyenne
chaque année par suicide (81 en Côte-d’Or, 49 dans la
Nièvre, 140 en Saône-et-Loire, 65 dans l’Yonne). Le
profil des personnes ayant fait une tentative de suicide
diffère de celui des personnes décédées par suicide :
schématiquement, les premières sont le plus souvent
des femmes relativement jeunes, alors que les autres
sont pour près de 3/4 des hommes et dans 1 cas sur 4
des personnes de plus de 65 ans.
9
Nombre de décès annuel moyen par suicide en Bourgogne et part dans l’ensemble des décès par âge,
période 2005-2007
15-24 ans
25-34 ans
35-44 ans
45-54 ans
55-64 ans
65 ans et plus
Tout âge
Hommes
Effectif
%
12
13,9
27
27,9
47
20,9
55
9,0
37
3,3
72
1,1
250
2,9
Sources : Inserm CépiDc, Insee
Femmes
Effectif
%
3
11,7
8
18,7
13
13,2
21
7,5
13
2,8
28
0,4
85
1,0
Ensemble
Effectif
%
15
13,4
34
25,1
60
18,6
77
8,5
50
3,2
100
0,7
335
2,0
Exploitation ORS
Le suicide représente 7,5% des décès des Bourguignons avant 65 ans. Son poids dans l’ensemble des décès est maximum chez les jeunes adultes : il est la cause
de plus d’un quart des décès entre 25 et 34 ans.
Lejoyeux M et al. Prévalence et facteurs de risque du suicide et des tentatives de suicide. Encéphale, 1994
Taleb M et al. Les programmes d’action contre la dépression. Encéphale 2006
10
La Bourgogne présente une surmortalité par suicide
par rapport à la moyenne en France métropolitaine. A
structure d’âge égale, l’écart est particulièrement marqué chez les hommes (+17%). A l’échelle des départements, la Saône-et-Loire présente un taux masculin
encore plus élevé (+40% par rapport à la France).
Cependant, depuis le début des années 80, la mortalité par suicide a nettement diminué en Bourgogne
comme en France (respectivement -27% et -22%).
Taux standardisés de mortalité par suicide dans
les départements de Bourgogne, période 20052007 (taux pour 100 000 personnes du même sexe)
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Taux Standardisé de Mortalité (TSM) :
nombre de décès pour 100 000 que l’on observerait dans la
région si elle avait la même structure d’âge que la population de référence (ici ensemble de la population en métropole au recensement de 2006).
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*statistiquement différent de la moyenne nationale compte-tenu des
effectifs
Sources : Inserm CépiDc, Insee
Exploitation ORS
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Personnes bénéficiant d’une
prise en charge
File active et taux de recours aux soins
spécialisés
Séjours en services de soins de courte
durée
Au cours de l’année 2008, 57 388 Bourguignons ont eu
recours au moins une fois au dispositif de soins psychiatriques (44 577 en psychiatrie générale et 12 811
en psychiatrie infanto-juvénile). La prise en charge ambulatoire concernait 71% de ces patients (69% en psychiatrie générale et 78% en psychiatrie infanto-juvénile).
A côté de ces hospitalisations en psychiatrie, les services de soins de courte durée des hôpitaux publics
et privés accueillent aussi des patients chez lesquels
sont mis en évidence des pathologies mentales.
En 2008, on a compté près de 20 000 séjours hospitaliers dans les services, centres hospitaliers et cliniques
spécialisés de psychiatrie de Bourgogne. L’hospitalisation complète concernant principalement les plus de 16
ans, en psychiatrie générale avec 97,5% des capacités
d’hospitalisations et 98% des séjours. Rapportés à la
population potentiellement concernée on compte 412
jours d’hospitalisation pour 1 000 habitants pour les
adultes, et un peu moins de 29 pour 1 000 pour les
enfants (de moins de 16 ans).
Les prises en charge à temps partiel et en ambulatoire
sont majoritaires en psychiatrie infanto-juvénile. On
compte 45 venues en hospitalisation de jour ou de nuit
pour 1 000 habitants chez les adultes, et 129 pour 1
000 chez les enfants. Il en va de même pour les traitements ambulatoires : respectivement 223 et 293 pour
1 000 habitants.
En 2007, on compte plus de 10 600 séjours hospitaliers de Bourguignons en soins hospitaliers de courte
durée, c’est à dire en service de Médecine, Chirurgie,
Obstétrique (MCO), motivés par des troubles mentaux.
Ce nombre a tendance à augmenter : on en comptait
8 750 en 2002.
Les principaux motifs d’hospitalisation en MCO pour
troubles mentaux sont : l’alcoolisme aigu et chronique
(32%), suivi par la dépression (19%), puis les troubles
névrotiques, de la personnalité et du comportement
(15%). La part de l’alcoolisme dans l’ensemble de ces
motifs d’hospitalisation varie selon les départements :
de 29% en Côte d’Or, à 38% dans la Nièvre, en passant par 32% en Saône-et-Loire et 34% dans l’Yonne.
Les données concernant la prise en charge par les professionnels libéraux ne sont pas disponibles.
Nombre et motifs d’hospitalisations en MCO pour troubles mentaux en Bourgogne en 2007
Intoxication aiguë due à l'alcool
Dépression, autres troubles de l'humeur
Troubles névrotiques, de la personnalité et du comportement
Maladie et démence d'Alzheimer
Alcoolisme chronique, troubles mentaux dus à l'alcool
Autres troubles mentaux
Démences sauf Alzheimer
Schizophrénie, autres troubles délirants non organiques
Troubles psycho-somatiques ou alimentaires
TOTAL
Effectifs
2 466
2 031
1 569
1 176
962
936
754
404
326
10 624
й
23%
19%
15%
11%
9%
9%
7%
4%
3%
100%
Source : ATIH PMSI-MCO
7
3ODWHIRUPHG
2EVHUYDWLRQ6RFLDOH6DQLWDLUHGH%RXUJRJQH
Fréquentation des services d’urgence
pour tentative de suicide
Les admissions en ALD pour troubles
mentaux
En 2002, on a dénombré 3 435 passages aux urgences
pour tentative de suicide, les deux tiers concernant des
femmes et plus d’une fois sur deux, des individus âgés
de 20 à 50 ans.
Une partie seulement des venues aux urgences pour
ce motif était suivie d’une hospitalisation, en dépit des
recommandations nationales.
Ces données ne sont pas disponibles en routine, un
recueil spécifique avait été mis en place dans le cadre
du programme régional de prévention du suicide.
En 2007, 2,9% des Bourguignons (près 4 700 personnes) ont été admis en affection longue durée au
titre de la maladie mentale. Le département de l’Yonne
présente le taux le plus élevé (4%) et la Côte-d’Or le
taux le plus faible (2.2%). La Nièvre et la Saône-etLoire présentent des taux d’admission en ALD proches
de la moyenne régionale avec respectivement 3 et
2,8%. Les femmes sont plus souvent admises en ALD
pour ce motif (61% des admissions concernent des
femmes).
Nouvelles admissions en ALD pour troubles mentaux en Bourgogne en 2007
Hommes
439
361
277
151
207
210
175
6
1 826
Dépression, autres troubles de l'humeur
Maladie et démence d'Alzheimer
Troubles névrotiques, de la personnalité et du comportement
Démences sauf Alzheimer
Autres troubles mentaux
Schizophrénie, autres troubles délirants non organiques
Troubles mentaux et du comportement liés à l'utilisation d'alcool
Troubles psycho-somatiques ou alimentaires
TOTAL
Femmes
941
938
340
296
145
94
72
44
2 870
Ensemble
1 380
1 299
617
447
352
304
247
50
4 696
Sources : Cnamts, RSI et MSA
Focus sur les jeunes en difficulté d’insertion
Il existe en Bourgogne 16 missions locales réparties sur l’ensemble du territoire. Elles accueillent des jeunes de
16 à 25 ans. En 2009, sur 871 jeunes
orientés vers les psychologues des
missions locales, 80% l’ont été par
des conseillers, 11% par les partenaires et 9% sont des demandes des
jeunes eux-mêmes. Deux tiers des
jeunes orientés ont été effectivement
reçus par les psychologues, dont une
large majorité de filles (66%). Les
principaux motifs d’orientation sont
un mal être (54% des jeunes), l’isolement et la solitude (30%) et la répétition d’échecs (29%).
Les principaux motifs de l’orientation des jeunes vers les
psychologues des missions locales
% de jeunes
concernés
Motif de l'orientation vers le psychologue
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NB : un jeune peut être orienté pour plusieurs motifs
Les orientations des jeunes vers les services externes
Parmi les jeunes reçus par un psychologue, 333 (47%) ont été orientés
vers des services externes, principalement vers des CMP, CMPP, CH
(30%), les médecins traitants (17%),
d’autres services de santé (17%)
et des services à caractère social
(15%).
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Source : Association Régionale des Missions Locales de Bourgogne 2009
8
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La consommation de médicaments psychotropes
60 Bourguignons sur 1 000 prennent régulièrement des
tranquillisants et plus de 5,5 sur 1 000 sont consommateurs réguliers d’antidépresseurs.
Effectifs et taux brut de consommants (au moins 6 délivrances)
de médicaments psychotropes en Bourgogne en 2005
Antipsychotiques
Côte-d'Or
Nièvre
Saône-et-Loire
Yonne
Bourgogne
Hommes
158
114
328
190
820
Femmes
162
124
456
189
931
Ensemble
320
Taux pour 1 000 hab
268
0,77
1,17
Côte-d'Or
Nièvre
784
379
1 751
1,76
1,39
1,33
Saône-et-Loire
Yonne
Bourgogne
Tranquillisants
Hommes
5 976
3 930
10 063
5 387
25 356
Femmes
14 303
9 137
22 453
12 023
57 916
Ensemble
20 279
13 067
32 516
17 410
83 272
48,8
71,43
Taux pour 1 000 hab
73,19
64
63,34
Yonne
Bourgogne
Antidépresseurs
Côte-d'Or
Nièvre
Saône-et-Loire
Hommes
488
351
1 003
502
2 344
Femmes
1 004
683
2 316
974
4 977
Ensemble
1 492
1 034
3 319
1 476
Taux pour 1 000 hab
3,59
5,65
7,47
7 321
5,43
5,57
Yonne
Bourgogne
Médicaments "antialcool"
Côte-d'Or
Hommes
233
Femmes
Ensemble
Taux pour 1 000 hab
Nièvre
Saône-et-Loire
189
351
224
997
97
62
110
92
361
330
251
461
316
1 358
0,79
1,37
1,04
1,16
1,03
Sources : URCAM, DRSM, AroMSA Bourgogne
Il s’agit de consommateurs (ou «consommants» pour l’assurance maladie) de traitements prescrits et
délivrés en ville. Les patients consommant des médicaments délivrés par les médecins hospitaliers
(dans le cadre de consultations en CMP notamment) ne sont donc pas dénombrés ici.
Les médicaments psychotropes sont des composés pharmacologiques qui agissent principalement sur l’état du
système nerveux central en y modifiant certains processus
biochimiques et physiologiques cérébraux. On en recense
5 grandes familles : les antidépresseurs, les neuroleptiques, les hypnotiques ou somnifères, les anxiolytiques et
les régulateurs de l’humeur. Les tranquillisants regroupent
les somnifères et les anxiolytiques.
9
3ODWHIRUPHG
2EVHUYDWLRQ6RFLDOH6DQLWDLUHGH%RXUJRJQH
Face à la diversité des besoins,
un dispositif de soins en évolution
L’offre de soins psychiatriques
Le dispositif hospitalier
Selon les départements, l’hospitalisation psychiatrique
s’effectue en centres hospitaliers spécialisés, en cliniques privées en psychiatrie, et en services de psychiatrie des hôpitaux généraux. En 2008, on comptait
pour l’ensemble de la région, 291 lits ou places d’hospitalisation (complète ou partielle) en pédo psychiatrie
(moins de 16 ans) et 1 974 en psychiatrie pour adultes.
Le secteur public est prédominant (le privé ne comportant que 23 lits ou places pour enfants et 337 pour
adultes).
Au 1/01/ 2008, les taux d’équipements en psychiatrie
infanto-juvénile et pour adultes en Bourgogne sont
identiques ou proches de la moyenne nationale tant
pour les enfants (92 lits et places pour 100 000 enfants
de 0-16 ans) que pour les adultes (150 lits et places
pour 100 000 habitants vs 154). Il existe cependant de
grandes disparités selon le département.
Le taux d’équipement en pédo psychiatrie de la Côted’Or est supérieur à la moyenne nationale (142 pour
100 000 habitants contre 92), celui des autres départements est inférieur (91 pour la Saône-et-Loire, 72 pour
l’Yonne et 12 pour la Nièvre).
En ce qui concerne la psychiatrie pour adultes, les taux
d’équipement de la Nièvre et de l’Yonne sont supérieurs
à la moyenne nationale (respectivement 185 et 178 lits
et places pour 100 000 habitants contre 154 en France).
Celui des autres départements est inférieur avec 145
lits et places pour 100 000 habitants pour la Côte-d’Or
et 124 lits et places pour la Saône-et-Loire.
Capacités d’hospitalisation en psychiatrie selon le secteur public ou privé en Bourgogne au 01/01/2008
Hospitalisation complète
pédo
psychiatrie
Secteur public
Secteur privé
Lits/places
%
Lits/places
%
Total
psychiatrie
générale
Hospitalisation partielle
pédo
psychiatrie
Total
psychiatrie
générale
pédo
psychiatrie
psychiatrie
générale
43
1 246
225
391
268
1 637
78%
79%
91%
100%
88%
83%
12
337
23
0
35
337
22%
21%
9%
0%
12%
17%
55
1 583
248
391
303
1 974
100%
100%
100%
100%
100%
100%
Source : DRASS-SAE 2008
Le dispositif de psychiatrie publique est organisé en
secteurs (ou intersecteurs pour les enfants) qui découpent le territoire de chaque département. La sectorisation mise en place par la circulaire de mars 1960
constitue l’unité de base de la délivrance de soins en
psychiatrie publique. Le « secteur psychiatrique » dispense et coordonne, pour une aire géo-démographique
de proximité, l’ensemble des soins et services nécessaires à la couverture globale des besoins : prévention,
soins, postcure et réadaptation. La prise en charge et la
coordination des soins sont assurées par des équipes
pluridisciplinaires. La sectorisation psychiatrique offre
d’autres formes de prise en charge ambulatoire à côté
de l’hospitalisation : consultations en Centre MédicoPsychologique (CMP), activités en Centres d’Accueil
Thérapeutique à Temps Partiel (CATTP), visites à domicile, familles d’accueil, appartements thérapeutiques...
Taux d’équipement lits et places publics et privés
au 01/01/2008 en Bourgogne
10
Psychiatrie générale
pour 100 000 habitants
de plus de 16 ans
145
626
Nièvre
12
342
Saône-et-Loire
90
547
Yonne
73
493
320
2 008
12 009
75 213
Côte-d'Or
Bourgogne
France métro.
Sources : DRASS-SAE 2008, INSEE RP 2007
Nombre et densité de psychiatres
au 01/01/2010 en Bourgogne
Psychiatres salariés
exclusifs
Les psychiatres libéraux
On recense 100 psychiatres libéraux en Bourgogne.
Leur densité (6,1) est inférieure à la moyenne française
(10,4). La répartition est très inégale selon les départements (de 4,1/100 000 dans la Nièvre à 7,1/100 000
dans l’Yonne). Cette «couverture» du territoire en psychiatres libéraux n’est pas compensée par l’offre en
psychiatres salariés (inférieure à la moyenne française
(9,5 vs 11,7).
Pédo psychiatrie
pour 100 000 enfants
de 0 à 16 ans inclus
Nombre
densité
/ 100 000 hab.
Psychiatres libéraux
Nombre
densité
/ 100 000 hab.
Côte-d'Or
63
12,2
36
Nièvre
16
7,2
9
4,1
Saône-et-Loire
45
8,2
31
5,6
Yonne
Bourgogne
France métro.
7,0
30
8,8
24
7,1
154
9,5
100
6,1
7 220
11,7
6 434
10,4
Sources : DRESS, INSEE RP 2007
3ODWHIRUPHG
2EVHUYDWLRQ6RFLDOH6DQLWDLUHGH%RXUJRJQH
Découpage des secteurs de psychiatrie générale (pour adultes) en Bourgogne
71G08 Mâcon Tramayes - CH Mâco
21G01 CHU
89G01 Sens -CHS Auxerre
21G03 CH Semur en Auxois
89G02 Joigny - CHS Auxerre
21G04 CHS La Chartreuse
89G03 Toucy - CHS Auxerre
21G06 CH La Chartreuse
89G04 Avallon - CHS Auxerre
21G07 CHS La Chartreuse
58G01 Nord - CHS La Charité sur Loire
58G02 CH Nevers
58G03 Sud - CHS La Charité sur Loire
71G01 Chalon Pierre de Bresse - CHS Sevrey
71G02 Chalon Le Creusot - CHS Sevrey
71G03 Chalon Montceau - CHS Sevrey
71G04 Chalon Bresse - CHS Sevrey
71G05 Chalon Autun - CHS Sevrey
71G07 Mâcon La Clayette - CH Mâcon
71G08 Paray le Monial - CH Mâcon
71G08 Mâcon Tramayes - CH Mâcon
Découpage des secteurs de pédo-psychiatrie en Bourgogne
Infra communal
21G01 CHU
21G02 CHS La Chartreuse
21G03 CH Semur en Auxois
58G01 CH Nevers
71G01 CHS Sevrey
71G02 CHS Sevrey
71G03 CH Mâcon
89G01 CHS Auxerre
89G02 CHS Auxerre
11
3ODWHIRUPHG
2EVHUYDWLRQ6RFLDOH6DQLWDLUHGH%RXUJRJQH
Les professionnels acteurs de l’offre de soins
Les psychiatres
Au 01/01/2008, la Bourgogne comptait 262 psychiatres
(dont 60% sont salariés). La densité en psychiatres,
tous modes d’exercice confondus, est nettement plus
faible en Bourgogne (16/100 000 habitants) qu’en
moyenne en France (22), l’écart étant plus prononcé
dans la Nièvre (12), la Saône-et-Loire (14) et l’Yonne
(16) qu’en Côte-d’Or (20).
On constate depuis le début des années 2000, une
augmentation du numérus clausus pour tenter de pallier le manque de professionnels. En 2009, 350 postes
ont été ouverts en psychiatrie, soit 70 de plus qu’en
2008. En Bourgogne 14 postes ont été proposés aux
étudiants en formation contre 9 en 2008. Malgré cela,
les projections prévoient une diminution de 40 % des
effectifs d’ici à 2020. Par ailleurs, au 01/01/2010, le
taux de vacance des postes de praticiens en psychiatrie hospitalière au niveau national était de 29%1.
de densités selon les territoires. On ne dispose que
des dénombrements de ceux qui font partie des personnels des établissements (enquêtes).
En Bourgogne, au 01/01/2008, 230 psychologues
exerçaient en établissement de santé (210 en établissement public, 20 en établissement privé) ce qui
correspond à 93 ETP, dont 51 en psychiatrie générale
et 42 en psychiatrie infanto-juvénile. On compte ainsi
14,1 psychologues en milieu hospitalier pour 100 000
habitants en Bourgogne (15,2 /100 000 dans l’Hexagone) avec des densités en professionnel variant d’un
département à l’autre (4,3 en Côte-d’Or, 22,6 dans la
Nièvre, 12,2 en Saône-et-Loire et 11,7 dans l’Yonne).
Au 31/12/2008, on dénombrait 982 ETP infirmiers travaillant dans les services de psychiatrie des établissements de santé (843 en psychiatrie générale et 139 en
psychiatrie infanto-juvénile).
Les médecins généralistes sont fréquemment consultés par les personnes souffrant de troubles psychiques.
Ces professionnels sont eux aussi relativement moins
nombreux en Bourgogne qu’en moyenne en France,
et inégalement répartis sur le territoire régional. En
outre, leur pratique professionnelle dans le domaine
de la santé mentale est très difficile à apprécier. Une
des prochaines enquêtes semestrielles «Panel des
médecins généralistes», sur l’activité et les pratiques
de ces médecins, devrait porter sur cette thématique
de la prise en charge de la santé mentale.
Les autres professionnels impliqués dans la prise
en charge
Les psychologues ne faisant pas partie des professions de santé n’ont pas obligation de se déclarer à la
Délégation territoriale (du département où ils exercent)
de l’Agence régionale de santé, ce qui pose problème
pour en connaître le nombre et apprécier les variations
La psychothérapie est pratiquée par ces quatre professionnels, mais aussi par d’autres, encore plus difficiles
à répertorier de manière homogène. La loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires de juillet 2009 propose de
réglementer cette profession avec notamment la création d’un registre national des psychothérapeutes et
un accès à cette profession réservé aux titulaires de
certains diplômes.
Les infirmiers des services de psychiatrie
Des offres diversifiées pour faciliter l’accès aux soins pour tous
Des réseaux de soins
Les associations et institutions sociales
Quatre réseaux de soins sont, ou ont été, financés
par la Dotation Régionale de développement des Réseaux (DRDR) : AREA santé mentale adolescents sur
l’agglomération dijonnaise, Santé mentale et précarité
dans la Nièvre (réseau ne fonctionnant plus actuellement), Arc en ciel en Saône-et-Loire (insertion professionnelle des personnes présentant des troubles
psychiques, articulation de la prise en charge des
affections psychiatriques et du handicap), Santé mentale dans l’Yonne2.
Au carrefour de la santé mentale et de la précarité, des
institutions sociales et des associations jouent un rôle
de plus en plus important dans la prise en compte des
problèmes psychiques des populations socialement
fragilisées. Les travailleurs sociaux exerçant au sein
de centres d’hébergement et de réinsertion sociale
(CHRS) et centres sociaux, des psychologues réunis
en association (Écoute, aide et conseil) développent
des alternatives aux prises en charge «classiques»
par le biais d’approches individuelles (suivi thérapeutique de courte durée, orientation, psychothérapie)
et/ou collectives (groupes de paroles, ateliers «bienêtre», ateliers d’expression...).
Les équipes mobiles et les permances d’accès
aux soins de santé psychiatriques (PASS)
À Dijon, une équipe mobile de professionnels détachés du Centre hospitalier spécialisé se déplace pour
apporter des soins aux personnes en situation de précarité sur leurs lieux de vie. A Auxerre, la Permanence
d’accès aux soins de santé (PASS) psychiatrie vise
également à faciliter le recours aux soins de ce public.
Directeur de la publication :
Philippe MICHEL (DRJSCS)
Mise en page :
Christine FIET (ORS Bourgogne)
12
1
Centre national de gestion, Eléments statistiques sur les
praticiens hospitaliers - situation au 1er janvier 2010.
2
Source : Urcam de Bourgogne.
Remerciements pour leur précieuse contribution (mise
à disposition de données, reclectures, expertise) :
A. GISSELMANN, F. JANDIN, C. TORRES.
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2EVHUYDWLRQ6RFLDOH6DQLWDLUHGH%RXUJRJQH
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