la Newsletter du programme OCEANS n°3 mai 2012 ANimation Scientifique du Ministère sur les Écosystèmes marins et l’appauvrissement des OCéans O.C.E.A.N.S Des publications pour parution dans un volume spécial des Cahiers de Biologie Marine. La publication est prévue en juillet dans le numéro 53-3. Treize articles composeront ce volume spécial ; actuellement les 2/3 des articles sont acceptés. Un projet COST (European Cooperation in Science and Technology) sur l’étude et la détection du phytoplancton marin devrait être déposé en septembre. COST est une coopération européenne en matière de recherche et développement. Cette structure permet aux instituts de recherche, aux universités et L’équipe en charge du projet : LOG, Laboratoire d’Océanologie et de Géosciences (UMR 8187 CNRS) – Université Sciences et Technologie Lille 1 – Université du Littoral Côte d’Opale, Wimereux (62) Mnemiopsis leidyi (cténophore) Résumé : Les problèmes entrainés par les proliférations du plancton gélatineux sur nos côtes sont récurrents et semblent même être de plus en plus fréquents. Mnemiopsis leidyi peut engendrer de gros changements dans les écosystèmes qu’il colonise. Il pourrait être source de problèmes écologiques liés à l’équilibre de l’écosystème et des chaînes alimentaires et être également source de problèmes économiques. Note rédigée par CéCiLe BertiN & deLphiNe BoNNet, eCoSYM. ECOSYM, Écologie des systèmes marins côtiers (UMR 5119 CNRS) – Universités Montpellier 1 et 2 – Ifremer – IRD, Montpellier BIOTOPE, bureau d’études, agence Nord-Littoral, Pôle mer, Rinxent (62) Huit notes de veille scientifiques ont été réalisées à ce jour : Phaeocystis globosa (microalgue) Résumé : Bien que les proliférations de Phaeocystis constituent des événements extrêmes épisodiques, les conséquences écologiques en fin de bloom sont multiples pour l’écosystème marin : impacts sur le benthos et d’un point de vue économique, l’abondante mousse résultant des proliférations de Phaeocystis serait une source d’inconvenances pour certains usages tels que le tourisme local ou la pêche. Note rédigée par LiLita VoNg, Log. Caulerpa racemosa var. cylindracea (macroalgue) Résumé : La colonisation du substrat par Caulerpa racemosa var. cylindracea entraîne des changements des communautés Ministère de l’Écologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement © M. Gothland Projets envisagés : benthiques en termes de diversité, d’abondance, et de dynamiques saisonnières de la flore et de la faune. Caulerpa racemosa var. cylindracea moins connue et moins médiatisée que Caulerpa taxifolia pose cependant de plus gros problèmes écologiques en Méditerranée. Bien que la biomasse de Caulerpa taxifolia soit plus grande par m2 que celle de Caulerpa racemosa var. cylindracea, cette dernière a une croissance plus importante, une distribution locale et en Méditerranée plus large et une progression plus rapide. Note rédigée par Judith C. KLeiN, eCoSYM. aux entreprises européennes de collaborer dans un large éventail d’activités relevant principalement de la recherche fondamentale et précompétitive. La soumission d’une publication commune d’articles scientifiques sur le thème des invasions et proliférations d’espèces marines dans le journal Continental Shelf Research est en cours. Hemigrapsus takanoï. © M. Gothland Rappel : Dans le cadre des engagements du Grenelle de la Mer, le Ministère français en charge de l’Environnement et du Développement Durable a lancé un projet d’animation scientifique sur les proliférations et invasions d’espèces marines dans les écosystèmes côtiers sous juridiction française. Ce projet, intitulé OCEANS, vient en appui au programme LITEAU et vise à appréhender les mécanismes de résilience des écosystèmes marins, en considérant particulièrement les événements biologiques extrêmes tels que les pullulations de méduse, les blooms de phytoplancton potentiellement toxique et les marées vertes. L’objectif de l’animation OCEANS est double : – faire aboutir davantage de projets de recherche permettant à terme d’éclairer les politiques publiques sur les enjeux écologiques et économiques des proliférations et invasions d’espèces marines ; – inviter les acteurs de la mer et du littoral à s’informer et à échanger davantage avec les scientifiques sur ces problématiques. Hemigrapsus sanguineus. © Ouest France Hemigrapsus takanoï et H. sanguineus (crustacés) Résumé : Le crabe japonais et le crabe sanguin sont des espèces marines exotiques envahissantes. Ces derniers cohabitent avec le crabe vert (Carcinus maenas). L’effet potentiel de la prédation d’H. sanguineus sur les fermes aquacoles de Mytilus edulis (moule commune) et de Crassostrea gigas, (huitre creuse) pourrait selon leurs préférences alimentaires être un danger, d’où l’intérêt d’obtenir des résultats sur l’impact biologique et écologique de ces espèces. Note rédigée par JuLie MaurY & M.gothLaNd, Log & Biotope Ensis directus (mollusque bivalve) Résumé : Depuis son introduction, Ensis directus a supplanté E. arcuatus (espèce native). Il semblerait qu’elle ait un impact sur les activités humaines lors des échouages massifs : nuisances olfactives lors de la décomposition, coquilles tranchantes qui peuvent causer des blessures. En France, les essais d’aquaculture se sont révélés non rentables en raison du manque de débouchés pour la vente. Note rédigée par JuLie MaurY et JeaN-Marie deWaruMeZ, Log & Biotope © A. Gigou Acanthaster planci (échinoderme) Résumé : L’étoile de mer épineuse A. planci est corallivore. Les pullulations impliquent un grand changement dans la structure des communautés coralliennes qui induisent une perturbation de fonctionnement de l’écosystème : diminution du recouvrement en corail vivant et de la diversité spécifique. Note rédigée par JuLie MaurY, Log & Biotope Acanthaster planci. Ministère de l’Écologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement Marées vertes en Bretagne. Dinophysis spp. (microalgue) Résumé : De nombreuses espèces de Dinophysis sont toxiques ; certaines espèces sont présentes dans les eaux du littoral français. Elles sont responsables de syndrome diarrhéique (DSP) dû à la consommation de coquillages contaminés. En France, la surveillance de la toxicité des coquillages est assurée par IFREMER dans le cadre du réseau REPHY (REseau de surveillance du PHYtoplancton et des phycotoxines). Note rédigée par JuLie MaurY, Log & Biotope Marées vertes en Bretagne (macroalgues) Résumé : Les marées vertes sont dues à la prolifération d’algues vertes du genre Ulva, connues sous le nom de laitues de mer. Ces dernières années, l’impact de la prolifération des algues vertes sur la santé humaine et le tourisme a été fortement médiatisé. Ces proliférations provoquent une véritable gêne (dégagements gazeux toxiques…) pour les usagers de la mer et l’impossibilité de pratiquer des loisirs de bord de mer. Cela peut également avoir un impact sur les bassins conchylicoles : les Ulves vont se coller sur le cheptel, ce qui diminue le renouvellement des eaux et l’apport de nourriture. Note rédigée par JuLie MaurY, Log & Biotope Un état de l’art sur l’invasion et la prolifération des macrophytes a été rédigé Résumé : L’augmentation du nombre de proliférations de macrophytes pose actuellement des problèmes dans les écosystèmes marins côtiers dont le plus important est l’hypoxie ou l’anoxie. Certaines marées vertes peuvent être considérées comme des HAB « Harmful Algal Bloom » en raison de leur toxicité. Ces macro-algues peuvent également poser des problèmes économiques. Les invasions biologiques, quant à elles, jouent un rôle essentiel dans le changement global du XXe et XXIe siècle. Les impacts se traduisent par des changements de la diversité, de la biomasse, de la structure et de la composition des communautés, ainsi que par des modifications au niveau des réseaux trophiques, de la production primaire, des cycles de nutriments et des régimes de perturbation. rédigé par Judith C. KLeiN, eCoSYM. Deux états de l’art sont en cours de rédaction sur l’invasion et la prolifération des taxons suivants : • Phytoplancton • Zooplancton gélatineux Vous pouvez trouver toutes les notes en ligne sur http://www.biotope.fr/projets/oceans © Biotope 50 personnes environ, dont 27 contributeurs ont participé à ce colloque international de 2 jours, qui a suscité de nombreux débats et questions. De multiples sujets ont été abordés : l’observation et le monitoring des blooms, les dynamiques spatio-temporelles, la typologie des blooms de phytoplancton, leurs rôles dans les écosystèmes, l’évolution du phytoplancton ainsi que les facteurs de la variabilité interannuelle et saisonnière, etc. Des projets d’action ont également été proposés : la soumission © T. Donnard Présentation à Nausicaá, octobre 2011. Participants de la table ronde à Montpellier, février 2012. Forum / Table ronde « Proliférations et invasions d’espèces marines dans les eaux françaises » le 14 octobre 2011, à Nausicaá, Boulogne sur Mer (Pasde-Calais, France). Organisé par le LOG & Biotope. © R. Sion Symposium International sur « les blooms phytoplanctoniques dans les écosystèmes tempérés, Manche Atlantique » du 19 au 21/09/2011 à Wimereux (Pas-deCalais, France), organisé par le LOG. La première partie de la soirée a été consacrée à une conférence grand public donnée par 2 personnalités scientifiques : Delphine Botha, maître de conférence au Centre d’Océanologie de Marseille, Université Aix Marseille, qui est intervenue sur la thématique des espèces invasives et/ou proliférantes en Méditerranée et Jean-Marie Dewarumez, ingénieur de recherche CNRS - LOG, à Wimereux, qui est intervenu sur les espèces marines introduites dans le bassin oriental de la Manche. Cette conférence avait pour objet de brosser un état des lieux de la question des proliférations naturelles et des introductions d’espèces ayant un caractère invasif (bilan des connaissances, impacts environnementaux, conséquences socio-économiques, gestion…). Cette conférence a été suivie d’une table ronde à destination du grand public et des professionnels de la mer et du littoral. Neuf participants étaient réunis autour de cette table ronde : Delphine Botha, Centre d’Océanologie de Marseille, Luis Felipe Artigas, LOG, François Schmitt, LOG, Jean-Michel Brylinski, LOG, projet MEMO, Olivier Glippa, LOG, projet Biodiseine, JeanMarie Dewarumez, LOG, Marie- Présentations lors du symposium sur les blooms phytoplanctoniques, septembre 2011. Participants de la table ronde à Montpellier, février 2012. Présentations lors du symposium sur les blooms phytoplanctoniques, septembre 2011. © Biotope Colloque international sur « les invasions et proliférations d’espèces marines » du 21 au 23 juin 2011 à Sète organisé par ECOSYM (voir newsletter n°2) © R. Sion Table ronde à l’aquarium Mare Nostrum (Montpellier) le 10 mai 2011 organisée par ECOSYM (voir newsletter n°2) d’articles scientifiques sur ce thème dans le journal « Continental Shelf Research » sous forme d’un numéro spécial coordonné par Felipe Artigas, Duncan Purdie et François Schmitt, ainsi que la soumission d’un réseau de type COST (European Cooperation in Science and Technology). Le projet COST a été déposé fin septembre 2011 (coord. Felipe Artigas) mais n’a malheureusement pas été accepté. Un nouveau projet COST va être déposé en septembre 2012. Quant à la publication de quelques présentations dans un volume spécial de magazine scientifique, des contacts ont été pris avec Continental Shelf Research et une demande de publication groupée est en cours. Grâce à ce colloque, des lacunes dans la connaissance des blooms phytoplanctoniques ont été mises en évidence. À savoir, qu’il y a un besoin important d’observation et de monitoring, un focus a d’ailleurs été fait sur le besoin de bouées « intelligentes » et d’informations satellitaires. © T. Donnard Retour sur les événements ayant eu lieu : Participants de la table ronde à Nausicaá, octobre 2011. Dominique Monbrun, Agence des aires marines protégées, Parc naturel marin des Trois Estuaires, François Lambert, Affaires maritimes, et Stéphane Hénard, Nausicaá. Environ 70 personnes de tous horizons (grand public, décideurs, gestionnaires, associations…) ont participé au débat qui s’est révélé très riche ; de nombreuses questions ont été soulevées en particulier sur la possible valorisation commerciale des espèces marines invasives. Forum / Table ronde « Impacts écologiques et socio-économiques des invasions et proliférations : quelles solutions pour demain ? », le 9 février 2012 à Montpellier. Organisé par ECOSYM et les étudiants de MASTER BAEMT, DAIT et IEGB de l’Université Montpellier 2. Une soixantaine de personnes dont des scientifiques, universitaires, étudiants ont assisté à cette journée de conférences et table ronde. La première partie était consacrée à des conférences données par 6 scientifiques : Charles-François Boudouresque, Mediterranean Institute of Oceanography de l’Université Aix-Marseille, Comité scientifique du parc naturel de Pros Cros, Alexandra Gigou, Parc naturel marin de Mayotte (Agence des aires marines protégées), Marc Verlaque, Mediterranean Institute of Oceanography de l’Université d’Aix-Marseille, Morgane Lejart, Station marine de Dinard, Alain Menesguen, Région Bretagne, Comité scientifique du plan « Algues vertes », Élodie Maison, GIP Atelier Technique des Espaces Naturels (GIP Aten), et Bettina Hippert, ingénieur en écologie marine. Ces conférences avaient pour but d’illustrer les impacts environnementaux et économiques des invasions et proliférations de quelques espèces marines. Les conférences ont été suivies d’une table ronde consacrée aux éventuelles solutions possibles face à ces phénomènes. Pendant plus d’une heure les intervenants ont discuté autour de cette problématique, ce qui a suscité de nombreuses réactions et questions de la part du public. De nombreux outils, comme les aires marines protégées, ont été mis en place pour une meilleure gestion des invasions mais le problème est surtout législatif et social. En effet, selon les scientifiques présents, un grand manque législatif est encore présent en ce qui concerne le contrôle des introductions. Mais surtout une meilleure gestion passera par une meilleure communication et une prise de conscience. Il est essentiel de changer les habitudes agricoles et de pêche pour des activités plus raisonnées. Le débat s’est achevé à l’issue du discours de la présidente de l’université de Montpellier 2. PROCHAIN ÉVÉNEMENT : Séminaire scientifique (Wimereux, 62) « Fluctuations et extrêmes dans l’abondance d’organismes marins en milieu côtier : comparaisons et modélisations », Juillet 2012 (date prévisionnelle). Contacts : • Responsable scientifique du projet : François Schmitt, Directeur du LOG - [email protected] • Responsable scientifique Méditerranée : Delphine Bonnet, MCU Montpellier 2, laboratoire ECOSYM - [email protected] • Coordination technique générale OCEANS : Catherine de Noter, chef de projet milieux marins, Biotope - [email protected] Retrouvez tous les documents cités en ligne sur : http://www.biotope.fr/projets/oceans/