
Luc  Harousseau,  Président  de  la HAS,  souligne  pour  sa  part  tous  les progrès accomplis dans  le 
domaine des indicateurs et de la transparence avec l’usage désormais unifié du site Scope santé 
pour informer les usagers. Il se montre aussi prudent vis-à-vis  des  indicateurs de  mortalité  qui 
peuvent entrainer de la part des établissements un refus de prise en charge des patients les plus à 
risque.  Il  souligne  encore  que  seuls  15%  des  établissements  de  santé  français  sont  considérés 
comme  totalement  informatisés  alors  que  c’est  la  base  de  la  production  fluide  et  fiable 
d’indicateurs  de  performance.  Alain-Michel  Ceretti  rappelle  tous  les  obstacles  qu’avait  dû 
combattre le tableau de bord des infections nosocomiales avant sa parution et le fait qu’il s’est 
fondu  désormais dans  le  paysage  comme  un  acquis irréversible. Il souligne aussi que  dans  son 
discours  de  Bletterans  en  2008,  le  Président  Sarkozy  avait  réclamé  la  publication  de  taux 
d’infection et de mortalité qui ne sont hélas jamais venus, démontrant une capacité de résistance 
des professionnels qui pose question. 
 
Fidèle de cette estrade, le Professeur Guy Vallancien, au titre de l’Académie de Médecine affirme 
d’emblée que la transparence n’est inquiétante que pour les mauvais. Puis il entre délibérément 
dans  le  vif  du  sujet  de  la  compétence  médicale  en  affirmant  que  l’objectif  devrait  être  tout 
bonnement  de  «  couper  les  pattes  »  aux  praticiens  dangereux.  Une  faible  proportion  de 
chirurgiens n’a pas les aptitudes requises pour ce métier et il faut donc les réorienter. Il précise 
que les compétences devraient être réévaluées périodiquement mais termine en soulignant que 
dans son ensemble le niveau de la chirurgie en France est remarquable au vu de son expérience 
internationale.  Un  témoignage  fort  vient  alors  d’une  patiente  de  l’assistance.  Elle  raconte  son 
parcours  avec  la  proposition  abrupte  d’une  hystérectomie  «  préventive  »,  sa  demande  d’un 
temps de réflexion puis son acceptation finale d’un acte qui allait entrainer une série dramatique 
de complications en chaine et de séquelles lourdes. Sans aucune agressivité cette personne pose 
clairement les questions de la pertinence, du bénéfice/risque et de l’information équitable des 
patients. Le silence de la salle trahit les questionnements de chacun. 
 
Le  professeur  René  Amalberti,  au  titre  de  la  MACSF,  annonce  que  2  à  3%  des  médecins  sont 
considérés en moyenne comme dangereux. Pour y faire face certains pays, comme le France, ont 
opté  pour  un  système  soft  de  formation  à  la  carte,  comme  le  DPC,  et  d’autres  pour  des 
formations  à  sujets imposés  avec  une validation  des  acquis.  Les  américains  sont  ceux  qui  sont 
allés le plus loin avec une revalidation tous les dix ans de la capacité à exercer incluant plusieurs 
composantes  dont  l’aptitude  à  communiquer  avec  le  malade.  Toutefois,  il  souligne  que  même 
dans les  processus les  plus  contraignants le  nombre  de  praticiens qui au  final  se  voient  exclus 
pour  absence  de  compétence  adaptées  est  marginal. Il  dit  aussi que  même  dans  les  systèmes, 
comme le NHS Britannique, qui ont essayé d’inclure des non professionnels dans les organes de 
régulation  des  professions  de  santé  le  temps  a  fait  son  ouvrage  et  les  professionnels  ont  « 
recolonisé » ces instances. 
 
Lamine Gharbi, Président de la FHP, nous offre du haut de ses presque deux mètres un discours 
charismatique  et  engageant  emprunt  d’ouverture  et  d’optimisme  avec  un  plaidoyer  pour  une 
transparence  totale.  De  la  communication  haut  de  gamme  !  Pour  finir  le  Professeur  Philippe 
Brouqui  nous  présente  un  système  automatisé  révolutionnaire  de  mesure  de  l’observance  de 
l’hygiène des mains à l’AP HM via le système MediHandTrace. Les résultats obtenus avoisinaient 
20%  de  bonnes  pratiques  reflétant  pour  lui  la  réalité  des  pratiques  qui  est  surévaluée  par  les 
méthodes actuellement utilisées. Un point très important mis en exergue par ce travail est le fait 
que l’observance de l’hygiène des mains est corrélée au positionnement de distributeur de SHA 
dans la chambre en termes de visibilité et d’accessibilité. A méditer donc ! A l’issue de la vidéo 
présentée,  la  salle  réagit  aux  tenues  pour  le  moins  hétéroclites  des  équipes  filmées  et  à  la