Synthèse du cours n°2 - Université de Provence

publicité
Synthèse du cours n°2
La géographie de la température moyenne annuelle est majoritairement
zonale : cela s'explique en premier lieu par la rotondité terrestre et donc
l'effet de projection des rayons solaires sur une surface de plus en plus
grande au fur et à mesure qu'on monte en latitude.
●
les variations thermiques au cours de l’année sont prioritairement
expliquées par l’obliquité (= 23°27') de l’équateur terrestre sur le plan de
l’écliptique sur lequel la terre tourne autour du soleil
●
l’obliquité modifie deux paramètres de façon combinée ; (i) l’angle
d’incidence des rayons solaires pour une latitude donnée (max = 90°
entre les deux tropiques une ou deux fois dans l’année) et (ii) la durée du
jour (entre le lever et le coucher du soleil). Le premier facteur est plus
important que le second parce que l'obliquité est assez faible.
- la zone tropicale = soleil toujours haut et durée du jour peu variable
(= 12h toute l’année à l’équateur)
- la zone des latitudes moyennes = soleil bas + jours brefs en hiver
opposé à un soleil haut + jours longs en été
- la zone polaire = soleil toujours assez bas dans le ciel avec nuit très
longue en hiver et très courte en été (nuit et jour = 6 mois
uniquement aux pôles)
●
d’autres facteurs contribuent de façon plus ou moins secondaire au cycle
thermique annuel (nature de la surface, couverture nuageuse, circulation
atmosphérique et océanique, etc.)
●
Température et altitude : généralités
2.4
L’atmosphère se compose de plusieurs couches. La couche inférieure s’appelle la
troposphère (de la surface jusqu’à vers 10-12 km aux pôles et 15-18 km à
l’équateur). C’est dans cette couche que se produisent les phénomènes
météorologiques (comme les nuages) et elle concentre la quasi-totalité de l’eau.
-
la température diminue en
moyenne de 0.65°C par 100
m d’élévation dans la
troposphère (+15°C au niveau
de la mer)
OZONE
la sommet de la troposphère =
tropopause est caractérisé par
une inversion thermique (la
température augmente avec
l’altitude ce qui arrête les
mouvements verticaux de bas
en haut)
la température augmente avec
l’altitude dans la stratosphère
surtout à cause de la présence
d’ozone concentrée entre 20 et
50 km d’altitude qui absorbe
efficacement le rayonnement
solaire, notamment les UV < 0.3
microns
Température et altitude: le cas de la troposphère
12 km
6 km
3 km
2.4
Deux facteurs expliquent
la baisse des
températures avec
l'altitude :
- La densité de l’air
diminue avec
l’altitude ce qui
entraîne une détente (=
augmentation du volume
pour une masse unitaire)
- La troposphère est
principalement
chauffée par la
1.5 km
surface terrestre,
donc par le bas.
L’atmosphère absorbe
assez mal le
rayonnement solaire qui
vient du haut (20%
(Moyenne zonale de la température moyenne annuelle en fonction contre 50% pour la
des latitudes et de l’altitude)
surface terrestre)
Température et altitude: les inversions thermiques (1) 2.4
La baisse de la température observée en moyenne tout autour de la terre a toutefois de
très nombreuses exceptions dans les basses couches de la troposphère (~ à peu près
entre la surface et 1-2 km d'altitude, parfois beaucoup moins). La présence d'air froid
près du sol surmonté par de l'air chaud (= inversion thermique) est très commune lors
du semestre froid aux moyennes et hautes latitudes. Par exemple, ce matin ...
Contexte saisonnier (nuit > jour) +
anticyclone (= air relativement chaud en
altitude) centré sur la Scandinavie/Baltique
avec peu de vent sur la France et une nuit
assez claire (donc pertes radiatives assez
rapides depuis la surface durant la nuit)
Inversion thermique très fréquente, au
centre-est accentuée dans les vallées =
refroidissement par le sol + accumulation
de l'air froid, plus dense, vers le bas, qui
va disparaître en journée avec le
réchauffement diurne
Température et altitude: les inversions thermiques (2) 2.4
refroidissement de l'air suffisamment humide dans les
fonds = saturation de la vapeur d'eau = formation de
nuages bas qui signent l'inversion thermique
Photo du plateau du Vercors, ce matin à 09h07 (source : www.infoclimat.fr)
Température et altitude: les inversions thermiques (3) 2.4
Les inversions thermiques sont renforcées par :
- conditions anticycloniques (pas ou peu de vent qui mélange l'air dans le sens
vertical et horizontal + couvercle d'air relativement chaud en altitude)
- vallées topographiques (car cela permet un écoulement gravitaire de l'air froid
plus dense vers le bas et son accumulation)
- nuits longues et claires (car cela favorise les déperditions énergétiques)
- présence de neige au sol (car cela accentue le refroidissement des basses
couches). Dans la zone tropicale, les eaux froides en surface jouent ce rôle (courant
froid de Humbolt, de Benguela etc.).
- si l'air dans les basses couches est presque saturé en vapeur d'eau, la formation
de brouillard, givrant ou pas, y est très probable (par refroidissement de l'air
saturé), ce qui peut empêcher la destruction diurne de l'inversion thermique et sa
pérennisation sur de longues périodes (jamais en Provence ...). De la brume/brouillard
dans les vallées soulignent les inversions thermiques.
Les inversions thermiques peuvent persister très longtemps si les conditions ci-dessus
persistent. Elles sont quasiment permanentes sur les intérieurs continentaux
subpolaires en hiver, en Arctique et en Antarctique (l'air froid s'y écoule
périodiquement vers les bords sous la forme de vents très froids : les vents
catabatiques), et sur certains bassins intra-montagnards (par exemple : la Carinthie en
Autriche, la Limagne ou la plaine d'Alsace en France etc.)
Les inversions thermiques sont problématiques au niveau de l'environnement et de la
santé, car elles empêchent la diffusion latérale et verticale des polluants émis dans les
basses couches. Un panache de fumée qui semble arrêter à un certain niveau avec un
étalement horizontal dans le sens du vent signale une inversion thermique.
Température et altitude : les oppositions de versants
2.4
Les oppositions de versants : cas des hautes et moyennes latitudes dans l’hémisphère
nord (exemple d’une pente à 45°)
le versant sud peut
recevoir des rayons
plus verticaux que la
plaine adjacente
(exemple : une
pente orientée au S
à ~ 45° fin mars en
Provence reçoit des
rayons à 90° à 12 h
solaires)
le versant nord + la plaine adjacente
peuvent (en hiver) ne pas être
éclairés directement de toute la
journée (mais il y a quand même du
rayonnement diffus par l’atmosphère)
-
-
90°
45°
S
N
cela crée des variations dans le rayonnement solaire incident et donc dans les
températures entre le secteur au S (adret dans les Alpes) et N (ubac dans les Alpes).
Cette différence est exacerbée les jours ensoleillés et s’estompe dés que la nuit tombe
ou lors des jours nuageux ou encore avec du vent
-
Il n’y a pas de telle opposition dans le RS incident aux basses latitudes car le
soleil est toujours haut dans le ciel et ne favorise/défavorise pas beaucoup une pente
par rapport à une autre). Il peut y avoir des oppositions thermiques mais elles sont
alors liées aux précipitations et à la nébulosité.
-
Température : synthèse (1)
2.5
La température est une mesure par rapport à une échelle mais aussi le reflet
d’une forme d’énergie (énergie thermique ou cinétique interne).
●
La source d'énergie quasi-exclusive du système climatique est le rayonnement solaire.
●
Variations spatiales de la température moyenne ?
●
Variation principalement zonale, c'est-à-dire décroissance de la zone
tropicale en direction des pôles ? = principalement résultat de l'effet de
projection des rayons solaires lié à la rotondité de la terre
●
Soleil proche de la verticale ? =
apport radiatif concentré sur une petite surface
= chaud ; Soleil rasant ? = apport radiatif dilué
sur une grande surface = froid
●
●
-
Certains facteurs, induits par la température, renforcent encore le
gradient tropiques-pôles, comme la présence permanente de glace au niveau
de l'Antarctique (ou la neige saisonnière sur la zone polaire et les continents subpolaires dans l'hémisphère nord) ou bien l'effet de serre qui est, en moyenne, plus
fort dans la zone tropicale que dans la zone polaire.
D'autres facteurs, également zonaux, peuvent au contraire diminuer les
gradients thermiques zonaux, comme par exemple la bande nuageuse à
proximité de l'équateur. Une bande nuageuse diminue l'apport de rayonnement
solaire mais augmente l'effet de serre.
Température : synthèse (2)
2.5
Facteurs d'azonalités ?
●
Le relief (les températures baissent en moyenne avec l'altitude).
●
La nature de la surface, c'est-à-dire les différences océan-continent dans une
même zone : un océan a une inertie thermique car il peut stocker la chaleur. Il
se refroidit donc moins et moins vite qu'un continent.
●
La circulation océanique et atmosphérique, directement à l'origine des
oppositions de façade. Aux moyennes latitudes, l'ouest des masses
continentales et l'est des océans sont plus chauds que les façades est des
continents et l'ouest des océans à cause de la géographie des courants marins et
le sens général des mouvements atmosphériques (c'est l'inverse dans la zone
tropicale et subtropicale avec une plus faible amplitude)
Exemple de l'Atlantique
Nord
●
●
●
Signal zonal dominant
Océan plus chaud que les
continents adjacents
Façade occidentale européenne
plus chaude à latitude égale que
la côte est de l'Amérique du
Nord
Température moyenne annuelle
ramenée au niveau de la mer (en
°C)
Température : synthèse (3)
2.5
Variations
thermiques au cours du cycle annuel ?
●
Résultat de l'action de l'obliquité terrestre (= 23°27') du plan équatorial
terrestre sur le plan de l'écliptique de révolution de la terre autour du soleil.
L'obliquité est le fruit de l'histoire de la formation de la terre et implique des
changements de deux paramètres au cours du cycle annuel
●
La hauteur atteinte par le soleil au cours de la journée (= 90°
uniquement au sein de la zone tropicale au sens strict 2x par an et 1 seule fois
aux tropiques exactement, c'est-à-dire 23°27'N et S aux solstices)
●
La durée entre lever et coucher du soleil (= 12 heures en moyenne partout
sur terre mais 12 heures toute l'année à l'équateur seulement, 12 heures partout
aux deux équinoxes et > 12 heures dans l'hémisphère d'été)
●
L'obliquité assez faible fait que le maximum de rayonnement est tout au long de
l'année reçu dans ou à proximité de la zone tropicale
●
●
Certains facteurs renforcent les variations thermiques annuelles, comme
par exemple la couverture saisonnière de neige lors de l'hiver (= renforcement du
froid lors de la saison froide).
D'autres les atténuent, comme par exemple l'océan qui stocke la chaleur
en été et la libère en hiver (un continent ne peut pas stocker la chaleur). Cet
effet est transporté vers l'aval par la circulation atmosphérique (par exemple sur
l'Europe de l'Ouest par les vents d'ouest dominants). Une couverture nuageuse
fréquente tend également à atténuer les variations thermiques annuelles.
Plan général de la partie 3 : les précipitations et
le cycle de l’eau
3.1.
3.2.
3.3.
3.4.
3.5.
3.6.
Précipitations et cycle de l’eau : définitions
Précipitations : moyenne annuelle
Précipitations : cycle annuel
Précipitations et orographie
Régime hydrologique
Synthèse
3
Précipitations et le cycle de l’eau : définitions
3.1
l’eau est présente dans le système climatique sous trois états : gaz (vapeur d’eau
inodore, invisible), liquide et solide (grêle, neige, glace)
●
précipitations : toute forme d’eau solide ou liquide tombant vers le sol. Les
précipitations « occultes » représentent la condensation directe de la vapeur d’eau à
la surface de la végétation et des objets
●
les précipitations font partie intégrante du cycle de l’eau : « circulation générale
de l’eau, en circuit fermé avec changements d’état, entre les réservoirs de
l’hydrosphère - océan, atmosphère, surface et sous-sol des terres
émergées - mettant en jeu les phénomènes d’évaporation, de convection,
de condensation et précipitation, d’écoulement et d’infiltration, ainsi que
les variations et renouvellements des stocks dans ces réservoirs. Le cycle
de l’eau est mu par l’énergie solaire »
●
l’eau est donc stockée plus ou moins longtemps dans des réservoirs (aquifères
souterrains, lacs, océans, banquise/glaciers continentaux) et circule entre
ces réservoirs via des conducteurs (réseau hydrographique de surface et
souterrain et atmosphère) où elle reste peu de temps
●
l’eau participe aussi aux échanges énergétiques entre la surface et l’atmosphère et
entre différents endroits via les changements de phase entre les trois états solide,
liquide et gazeux. De même les nuages sont un élément important du bilan radiatif
en augmentant l’albédo planétaire et l’effet de serre.
●
Précipitations et le cycle de l’eau : définitions
3.1
sublimation
solidification
SOLIDE
LIQUIDE
fusion
Glace
solidification
les molécules ont une
position fixe dans
l’espace
forme et volume
propres définies
-
GAZEUX
évaporation
Eau
condensation
faible liberté entre les
molécules
pas de forme propre (=
contenant)
volume défini (dépend
faiblement de la température)
-
Vapeur
d’eau
grande liberté entre les
molécules
forme et volume propres
indéfinis (un chauffage
provoque une
augmentation du volume
occupé)
-
Énergie cinétique interne croissante
Une propriété fondamentalement différente entre les trois est le degré d’agitation
moléculaire (énergie cinétique interne) croissant du solide vers le gaz : il faut donc
apporter de l’énergie pour aller du solide vers le gaz et la transformation inverse libère
de l’énergie.
Précipitations et le cycle de l’eau : définitions
3.1
Soit un Kg d’air à 20°
contenant 10.6 g de vapeur
d’eau. La pression de vapeur
saturante à 20°C = 14.7 g/Kg
(=1.47%).
ajout de 4.1 g/Kg de vapeur
d’eau
refroidissement de 5°C
(pression de vapeur
saturante = 10.6 g/Kg à
15°C)
refroidissement de 2.5°C et
ajout de 2.5 gr/kg
- cette relation donne la quantité maximale de vapeur d’eau présente dans un m3
d’air en fonction de sa température (= vapeur d’eau saturante)
- toute vapeur d’eau en excès par rapport à la courbe se transforme en eau ou en glace
(ce qui libère la chaleur latente correspondante à la quantité de vapeur d’eau en excès)
- la saturation survient soit par ajout de vapeur d’eau à température constante,
soit par refroidissement de l’air à pression de vapeur constante, soit les deux.
Le refroidissement est le mécanisme le plus efficace au sein de l'atmosphère.
Exemple d'exercice
1. Quel est la valeur moyenne de la baisse de la température avec l’altitude dans la
troposphère (à 10% près) ?
-0.65°C/100 m
2. Comment s’appelle le sommet de la troposphère ?
La tropopause
3. Comment s’appelle la couche atmosphérique immédiatement au-dessus de la
troposphère ?
La stratosphère
4. Donnez un des deux principaux facteurs expliquant la baisse de la température avec
l’altitude dans la troposphère
La baisse de densité de l'air avec l'altitude et/ou le chauffage principal par le bas
5. La température augmente en moyenne avec l’altitude dans la troposphère: V/F ?
Faux, elle baisse de 0.65°C/100 m
6. Comment s’appelle le passage de l’eau solide vers la vapeur d’eau ?
La sublimation
7. La condensation consomme de la chaleur: V/F ?
Faux, elle en libère
8. L’évaporation consomme de la chaleur: V/F ?
Vrai
9. L’air chaud peut contenir potentiellement plus de vapeur d’eau que l’air froid: V/F ?
Vrai
10. Quel est le moyen le plus efficace pour saturer une masse d’air en vapeur d’eau au
sein du système climatique ?
La refroidir
Exercice de cours n°1
- plateforme Moodle de l'Université de Provence
http://moodle-up.univ-provence.fr/moodle/
- connexion avec vos codes « etu » et « INE » (cf. votre carte d'étudiant)
- le test se compose de 10 questions (sur la partie 2 uniquement) du
même type que la diapo précédente, est en temps limité (10 minutes au
total) avec une seule tentative par question
- le test est ouvert lundi 11/10 de 00h à 23h55
- les réponses seront disponibles sur le site moodle du module mardi, dés
la fin du test
Téléchargement