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Agro-écologie : La Prairie Céréalière
Le choix des prairies repose
en premier lieu sur vos besoins,
chez Luc, environ 1/4 de son asso-
lement doit être en prairie-
céréalière pour qu’il soit autono-
me. Partant de ça, il analyse l’en-
semble de ses parcelles et choisit
celles qui présentent des déséqui-
libres tels que : compaction,
anaérobie, blocage des nutri-
ments ou encore excès d’azote.
Le recours aux plantes bio-
indicatrices, permet de dresser ce
diagnostique avec précision. Par
exemple, s’il y a beaucoup de
chardons et de pissenlit, c’est que
le sol est compacté et ne respire
pas (anaérobiose) mais est néan-
moins riche en éléments fertilisant
(rapport C/N faible). Le passage
en prairie céréalière permettra au
sol de s’aérer (possibilité de dé-
comptacter si besoin) et à la prai-
rie de se régénérer. La culture va
agir comme une pompe à nutri-
ments et le rapport C/N va aug-
menter.
Le schémas ci-dessous résume les
principaux cas rencontrés.
Q°2 : Qui a gagné?
Au printemps, il faut analy-
ser la prairie céréalière pour voir si
le mélange céréalier est en train
de se faire dominer. De manière
générale, si, de visu, la prairie
présente plus de 50 % de la surfa-
ce, la décision de faucher est pri-
se. Si elle est dense, mais basse, il
n’y a pas trop à craindre. Mais la
concurrence n’est pas le seul cri-
tère de choix, s’il y a beaucoup
de plantes indésirables, la déci-
sion sera de faucher pour ne pas
laisser le tout monter en graine.
Cette année par exemple, le
dactyle a dominé une des parcel-
les, Luc ne voulait pas laisser cette
plante grainer et il a donc déci-
der de faucher. Par contre, si la
prairie contient des plantes à bon-
ne valeur fourragère et qu’elle
n’étouffe pas le mélange céréa-
lier, il est alors intéressant de lais-
ser aller jusqu’à maturité. Ici aussi
la connaissance des plantes bio-
indicatrices aide à prendre la
bonne décision.
Q°3 : Comment moissonner ?
Au moment de moissonner,
la question de la hauteur de cou-
pe et de la vitesse de ventilation
se pose. En ce qui concerne la
hauteur, plus on coupe bas, plus
on a d’herbe et l’on s’oriente alors
vers une paille de bouche. Plus on
monte, et plus on aura de paille.
Les besoins en paille et fourrage,
mais aussi la hauteur de pousse
de l’herbe sous le couvert définis-
sent alors cette hauteur. En ce qui
concerne la ventilation, cela dé-
pend des besoins en semences
fourragère et de l’historique de la
parcelle. Si elle fournissait un four-
rage de qualité pour les vaches,
diminuer la vitesse permet alors
de récupérer des graines que l’on
peut supposer de bonne qualité
fourragère.
Q°4 : Pâturer, faucher ou
ressemer ?
Dernière étape, dernière
question. Après la moisson, le sol
est humide, la prairie retrouve la
lumière et la chaleur. En 4 à 5 se-
maine, la prairie céréalière est
couverte d’une herbe fraîche. Un
bonus d’herbe qui tombe à pic
en été sec. Pas besoin de parcelle
parking, car un nouveau cycle de
pâturage peu commencer. Par
contre si l’été est humide et qu’on
dispose de surfaces encore pâtu-
rable, il faudra peut-être en fau-
cher une partie. Enfin, si la prairie
n’est pas bien repartie et que la
densité de fourrage est faible, Luc
décide parfois de pâturer bien ras
et de sursemer des espèces four-
ragères (environ 10kg de mélan-
ge).
T.S.
La rédaction de cet article a été
soutenu par le FEADER.
Quelques chiffres (2013/2014)
Charges opérationnelles
Prairies temporaires : 29 €/ha
Mélange céréalier : 182 €/ha (61 €/t)
Produits prairie céréalière
Rendements : 30 qx/ha
3 t paille/ha
1,5 t paille de bouche/ha
pâturage d’août = 2 000 kg Lait /ha
Au niveau de l’exploitation
Coût alimentaire = 79 €/1000 L
Marge brute = 427 €/1000 L
= 1 572 €/ha SFP
Automne 2014
L’ATOUT TRÈFLE 75