Dental Tribune Édition Française | Octobre 2013
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Le miroir est donc un outil de travail per-
mettant de traiter les 40 % restants avec une
précision maximale et une fatigue minimale
tout en adoptant une position de travail équi-
librée. Le Dr Wolf Neddermeyer a répertorié
de manière impressionnante les critères à
respecter lors de la fabrication d’un miroir
dentaire. Pour ce faire, il s’appuie sur l’ana-
lyse des fonctions manuelles et oculaires.
Alors Pour y voir plus clair,
Fonctions influençant la fa-
brication du manche de
l’instrument
Le manche sert à saisir l’instrument sur le
plateau pour ensuite le tenir dans la position
souhaitée le plus longtemps possible, sans
ressentir de fatigue. La position du miroir
doit pouvoir être modifiée à l’aide d’un tra-
vail dynamique minimal.
Diamètre du manche
Le diamètre du manche est conçu de façon
à ce que le miroir posé puisse être facilement
saisi du bout des doigts sur la surface plane
(prise par le bout des doigts).
Le diamètre maximal correspond à l’écart
pouce-index lorsque la main est en position
de repos. Le miroir peut être manipulé pen-
dant une période prolongée avec une force de
pression minimale, sans entraîner de grande
fatigue des muscles des doigts (travail de
maintien statique).
Circonférence du manche
La position du miroir doit pouvoir changer
avec un travail dynamique minimal le long
du manche. Le manche tourne entre les bouts
du pouce et de l’index. Plus la circonférence
du manche est petite, moins le travail dyna-
mique à fournir est important.
Sur cette base, un diamètre de manche op-
timal se situe entre 3,5 et 4 mm (= 2 mm de
rayon ; = 12 mm de circonférence).
Longueur des instruments
La longueur de l’instrument (longueur du
manche et du miroir) est déterminée par
l’utilisation de données anthropométriques
en tenant compte de la position de travail fa-
vorable. Idéalement, elle est de 160 à 170 mm
(= 140 mm pour la longueur du manche).
Forme du manche
Le miroir dentaire est souvent déplacé au
cours de son utilisation dans le cabinet den-
taire. Le manche occupe différentes posi-
tions dans la paume de la main (manche de
mouvement). C’est pourquoi l’on évite un
manche en forme de main.
Matériau du manche
Le matériau du manche a une répercussion
décisive sur le poids total du miroir dentaire.
Afin de lutter contre la fatigue des muscles
des doigts, le poids a été réduit au mini-
mum. Parallèlement, le matériau doit résis-
ter au stress imposé par un retraitement plus
fréquent (autoclave, désinfecteur ther-
mique). Le titane ou l’aluminium anodisé
sont proposés.
Fonctions influençant
la fabrication du miroir de
l’instrument
Les yeux du praticien doivent fixer l’objet
de travail pendant des périodes prolongées
sans se fatiguer prématurément.
L’œil humain possède sa plus haute résolu-
tion dans la fovéa, une zone de la rétine pré-
sentant la plus forte densité en récepteurs.
Un objet est toujours fixé par l’œil de façon à
être représenté avec précision dans la fovéa,
dont la dimension avoisine 0,5 mm La sur-
face restante de la rétine sert à la vision péri-
phérique. Étant donné que nous observons
notre environnement avec notre fovéa en
mouvement, l’angle entre 1° et 3° revêt égale-
ment une grande importance en vision indi-
recte (réfléchie)
Clarté du miroir
La fovéa ne possède pas de bâtonnets pour
la vision crépusculaire, mais uniquement
des cônes, responsables de la distinction des
couleurs. Dès lors, l’éclairage de l’outil de tra-
vail ou la luminosité de l’image reflétée (fac-
teur de réflexion) est primordiale pour
l’acuité visuelle. Le meilleur rendement lu-
mineux est atteint avec les miroirs « ultra lu-
mineux » (p. ex. MXS). Ils sont donc à privilé-
gier par rapport à d’autres matériaux réflé-
chissants.
Rayon du miroir
À l’aide des mesures anthropométriques
suivantes :
• écart de vision physiologique en cas
de travail de précision sensorimoteur
(= 30–25 cm)
• zone de vision la plus précise sur la rétine
(= 0,5–1,5 mm),
l’on obtient un diamètre de miroir de
14 mm. Un diamètre plus grand est une er-
reur. La zone contrôlable à l’aide d’un miroir
de 14 mm de diamètre correspond à la gran-
deur de la surface occlusale d’une molaire et
des points de contact adjacents. Étant donné
qu’une concentration maximale ne permet
de toute façon de travailler que sur une sur-
face à la fois, des miroirs plus grands n’appor-
tent pas de plus-value. Au contraire, en cas
de travail avec atomiseur sur micromoteur et
turbine, un petit diamètre de miroir et une
aspiration méthodique permettent de
respecter les exigences et de travailler avec
précision en vision indirecte (réfléchie) tout
en conservant un miroir presque sec.
Comportement réfléchissant
En règle générale, le matériau porteur de la
surface du miroir est le verre, enduit d’un re-
vêtement réfléchissant. Il peut s’agir de la
face avant ou de la face arrière. Les têtes
d’instruments dont la face arrière est réflé-
chissante sont très résistantes aux rayures
(robustes), puisque le revêtement fragile se
trouve derrière le verre, qui le protège. À sa
surface, le verre a lui aussi un effet miroir, qui
provoque une image double (image fan-
tôme). Les effets de parallaxe à la périphérie
du verre produisent un effet gênant (particu-
lièrement en cas de petits diamètres de mi-
roirs) pour l’observateur. Les têtes d’instru-
ments à miroir avant sont donc à privilégier.
Pour les têtes d’instruments à miroir
avant, la lumière incidente n’est réfléchie
qu’une fois. Il en résulte une projection claire
et précise.
Une réflexion sur la surface externe en
verre de miroirs dentaires classiques donne
une deuxième image reflétée, amortie. Il en
résulte une image fantôme gênante.
Fonctions influençant
la forme, la couleur et le
matériau du miroir dentaire
L’angle optimal entre le miroir et le man-
che dépend de l’influence de la position de la
main et de la fonction des yeux ainsi que de la
position de traitement, de la position de tra-
vail, de l’angle de vue sur l’objet de travail, de
la position de la main et du positionnement
du patient. Un angle de 135° est considéré
comme optimal.
Matériau et couleur
Comme tous les instruments situés à pro-
ximité du fauteuil, que le dentiste prend lui-
même, le miroir dentaire se situe au bord du
milieu du champ visuel. Là, des contrastes
sont présents, mais une perception précise
n’est pas possible. Pour cette raison, le miroir
dentaire contraste pour une meilleure recon-
naissance sur l’arrière-plan.
NOUVELLE TECHNOLOGIE
Miroir, mon beau miroir
Une position de travail adéquate permet de traiter en vue directe une grande partie
(env. 60 %) de la bouche et des dents. Pour visualiser la zone de travail complète, deux
possibilités s’offrent au dentiste : il peut se plier en deux, ou utiliser un miroir dentaire.
Manche en forme de main typique
dream designs/Shutterstock.com
eranicle/Shutterstock.com
Recommandations de la GEPEC (Global Enginee-
ring, Promotion and Education Collaborative)
Miroir MXS de Morita