Microphysique des nuages
SCA6341 : Météorologie physique
Eva Monteiro 4
Physique des nuages
1 Formation des nuages
La plupart des nuages atmosphériques sont associés à des courants d'air ascendants. On
note trois principaux types de soulèvements:
1. le soulèvement orographique qui est relié à la présence d'un relief, par exemple une
barrière montagneuse,
2. le soulèvement de grande échelle, relié à la convergence horizontale des masses d'air,
comme un centre de basse pression par exemple, et
3. le soulèvement convectif qui est lié à l'instabilité thermique au sein d'une masse d'air.
Par exemple, lors d'un réchauffement des basses couches atmosphériques pendant un
jour ensoleillé, l'air au voisinage du sol peut devenir moins dense que l'air des
couches immédiatement au-dessus.
Une parcelle d'air soulevée dans l'atmosphère voit sa pression diminuer. Elle se détend
alors de façon plus ou moins adiabatique (dans certains cas le diabatisme est
particulièrement important, notamment dans les cumulus d'alizés), sa température
diminue et son humidité relative augmente. Si le refroidissement est suffisant, l'humidité
relative dépasse les 100 %; une partie de la vapeur d'eau qui est contenue dans la
particule d'air se dépose alors sur des aérosols et forme de minuscules gouttes d'eau qui
constituent le nuage. Une importante libération d'énergie accompagne ce phénomène
(chaleur latente de condensation) et donne une poussée supplémentaire au nuage
(augmentation de la poussée d'Archimède). Dans l'atmosphère, de nombreux aérosols
peuvent jouer le rôle de noyaux de condensation. La condensation y est donc assez
efficace et l'humidité relative dépasse rarement 101%.
Si l'altitude atteinte est suffisante, la température de la parcelle d'air devient négative. Les
gouttes d'eau peuvent alors se congeler et des cristaux de glace peuvent se former
directement par déposition sur des noyaux glaçogènes. La congélation des gouttelettes et
la condensation solide de la vapeur d'eau s'accompagnent du dégagement de chaleur
latente qui augmente encore la poussée d'Archimède et permet alors un développement
plus important du nuage. Mais l'atmosphère est souvent pauvre en aérosols glaçogènes.
Dans les nuages convectifs en particulier, avec des courants ascendants rapides, on trouve
de fortes sursaturations par rapport à la glace et des gouttelettes d'eau surfondues à des
niveaux où la température est inférieure à -20 °C. Pour les gouttelettes d'eau pure, la
congélation n'est atteinte qu'à une température de -40 °C (congélation homogène).