3
Centre français des fonds et fondations
Médecins du Monde a joué un rôle important en comblant le fossé de soins de santé pour
ces personnes. Médecins du Monde lance et surveille également les programmes dans
lesquels les membres de la communauté Rom agissent en tant que médiateurs entre les
acteurs étatiques et communautaires. En renforçant la confiance mutuelle et en offrant des
lieux sûrs pour régler de façon permanente la question du logement, Janine Rochefort et son
équipe ont ainsi pu améliorer de façon durable les conditions sanitaires et de vie de ces
communautés.
Le programme de Janine Rochefort, à l'origine appelé « Mission Rom », a été rebaptisé
« Mission Bidonville » parce que les maladies rencontrées sont communes à tous les
bidonvilles et pas particulièrement à la communauté Rom. Elle souligne que les problèmes
rencontrés n’ont aucunes origines culturelles et sont plutôt liés à des conditions de
logement précaire, comme une hygiène insuffisante, un accès insuffisant à l'eau potable, des
sols contaminés, l'exposition à des parasites et un manque d'intimité. La grossesse est
également une question préoccupante. Janine Rochefort a remarqué qu'environ 60% des
femmes qu'elle a vu n’ont pas accès aux soins de santé pendant la grossesse. De plus
l'avortement est souvent utilisé pour la régulation de la naissance plutôt que la
contraception. Cependant, après de nombreux efforts dans la construction de la confiance,
Médecins du Monde a réussi à réduire le taux d'avortement en renforçant l’accès à la
contraception.
Dr Anna-Bella Failloux, un entomologiste travaillant pour l'Institut Pasteur, a expliqué le lien
entre l'urbanisation croissante, la prolifération des moustiques et des maladies à
transmission vectorielle. Elle indiqua que 25% des décès annuels dans le monde sont liés aux
maladies infectieuses et à l'intérieur de ce pourcentage, 23% des décès sont la conséquence
directe de maladies transmises par des vecteurs, principalement dans les zones côtières.
Comme l'urbanisation s’intensifie, les villes deviennent progressivement plus chaudes et les
l’activité humaine augmente. La hausse des températures conduit également à une densité
plus élevée des moustiques depuis l'îlot de chaleur urbain ; le temps réduit qu’un moustique
passe dans son cycle aquatique, accélère ainsi la reproduction. La mobilité humaine accrue
permet également aux virus de se propager vers des pays où ils n’étaient pas présents
auparavant. Par exemple, le Chikungunya, initialement, ne se trouvait qu’en Asie et en
Afrique. Cependant, après qu'une personne infectée ait voyagé en Italie, 229 cas secondaires
en Europe ont été recensés. La dengue est un autre exemple. Bien qu'elle ait été éliminée de
l'Europe dans les années 1970, elle est revenue et est maintenant bien établie dans le sud de
la Russie.
Anna-Bella Failloux a conclu son discours en expliquant son travail actuel aux côtés de
l'Institut Pasteur, où elle étudie principalement les moustiques en provenance des pays
d'Afrique du Nord. Elle a souligné l'importance de se concentrer sur les moustiques, porteurs
de maladies sur toute leur durée de vie, plutôt que sur les humains qui ont la capacité de
traiter les maladies, une fois détectées correctement.
Jean Lang a poursuivi sur la recherche d’un vaccin contre la fièvre dengue. Comme Anna-
Bella Failloux, il a souligné que dans le cas des maladies infectieuses en Europe, 99% sont
dus aux voyages. Il a également mentionné le rôle de la température et de l'humidité accrue
dans les épidémies.
Jean Lang a fait valoir que malgré les mesures préventives, aucun traitement ou vaccination
n’a été créés pour prévenir les maladies infectieuses. Il a passé plus de 20 ans de recherches