Jean-Pierre Geslin, professeur. 2
Historique :
Ouverture en 1889 (la même année que la tour Eiffel), après 12 ans de travaux sous la
conduite de l’architecte Jules André, de la « Grande galerie de zoologie » : une structure
métallique avec toit de verre de 1000 m
2
qui propose un nombre considérable de spécimens
animaux… plus d’1 million, collectés par des naturalistes au cours de leurs voyages. C’est
un grand succès.
Dommages à la verrière par des éclats d’obus lors de la libération.
Fermeture au public en 1965 pour des raisons de sécurité.
Réalisation d’un toit en zinc en 1966, toit qui protège les collections mais les plonge dans
l’obscurité.
1986 : transport des collections vers une zoothèque souterraine disposée sur 3 niveaux.
Rénovation sur le thème de l’évolution avec un budget de 400 millions de francs. Elle
commence début 1991 et se termine en 1994. Architectes : Paul Chemetov et Borja
Huidobro.
Inauguration par François Mitterrand, président de la République, le 21 juin 1994 de la
« Grande galerie du muséum » ou « Grande Galerie de l'Evolution ».
Venir à la Grande Galerie :
Métro : Jussieu, Censier-Daubenton
et Austerlitz
Bus : 24, 61, 63, 67, 89 et 91.
Ouvert tous les jours,
sauf le mardi et le 1
er
mai, de 10 h à 18 heures.
Adresse : 36, rue Geoffroy Saint-Hilaire.
75005 Paris.
Renseignements : 01 40 79 30 00.
Réservation pour les groupes au 01 40 79 36 00.
Tarif 2003 Grande Galerie de l'Evolution avec
l'exposition temporaire : 7 €
Tarif réduit : 5 €
Structure :
La grande galerie présente sur 6000 m
2
et 3 niveaux
une exposition
permanente consacrée à l’évolution de la vie.
- Niveaux 0 et 1 : diversité des espèces animales actuelles…
* niveau 0 : milieu marin,
* niveau 1 : milieu terrestre.
- Niveau 2 : influence de l’homme et modification de l’environnement.
- Niveau 3 : comment les organismes ont-ils évolué ?
Chaque espace peut être visité indépendamment et il n’y a pas d’ordre obligé pour une
visite générale.
Jean-Pierre Geslin, professeur. 3
Dans l’entrée : squelette de baleine australe avec ses fanons…
- Parmi les mammifères, seuls ceux du groupe des cétacés vivent dans l’eau de leur
naissance à leur mort.
- Il s’agit à l’origine d’animaux terrestres.
- Leur forme de poisson (= forme pisciforme) avec absence de cou et de pavillons
auriculaires ce qui les a fait classer jusqu’à 1753 parmi les poissons (Daubenton). Il s’agit
en fait d’une convergence évolutive liée au milieu de vie qui se retrouvait aussi chez des
reptiles marins du groupe des Ichtyosaures (animaux de 50 cm à 10 mètres qui ont disparu
il y a 90 millions d’années).
- Les cétacés sont reconnaissables à leur large nageoire caudale (5 m de large chez la
baleine franche) qui est dépourvue d'os et qui est horizontale (contrairement à celle des
poissons munie d’un squelette et est verticale). Cette nageoire caudale assure la propulsion
(en moyenne 3 km/h, maximum 10km/h chez la baleine franche). La plupart des cétacés
possèdent une nageoire dorsale (l’aileron) dépourvue de support osseux (contrairement aux
poissons). La baleine franche australe présente la particularité d’en être dépourvue.
- Les nageoires paires : les cétacés sont pourvus de nageoires pectorales (membres
antérieurs) dont les doigts (voir le squelette) non visibles de l’extérieur car les phalanges
sont incluses dans la peau, un peu comme elles le seraient dans une moufle. Elles servent de
balanciers et de gouvernails. Les membres postérieurs sont vestigiaux et se résument à 2 os
pelviens repérables sur le squelette et indépendants de la colonne vertébrale.
Eubalaena australis = baleine franche australe.
14 à 16 m, 50 à 60 tonnes. Habitat : eaux tempérées et subpolaires Sud.
Signes particuliers : elle ressemble à s'y méprendre à la baleine des basques
(Eubalaena glacialis = baleine franche boréale = baleine de Biscaye qui vit au Nord),
de même taille et de même masse.
En commun :
* pas de nageoire dorsale
* des callosités (hypertrophies cornées de la peau pouvant atteindre 10 cm
d’épaisseur et plus développées chez le mâle) sur les mâchoires supérieure (elles
forment le "bonnet") et inférieure.
Peut-être s’agit-il en fait d’une même espèce avec 2 territoires différents.
Populations sauvages estimées : E. australis : environ 3 000.
E. glacialis : De 200 à 500, environ.
Jean-Pierre Geslin, professeur. 4
Dans l’entrée : squelette de baleine australe avec ses fanons (suite)…
- Les fanons.
Parmi les cétacés, on distingue les cétacés à dents ou odontocètes (les 33 espèces de dauphins
marins dont l’orque = épaulard + les 5 espèces de dauphins d’eaux douces + les 6 espèces de
marsouins + le beluga et le narval + les 19 espèces de baleines à bec + les 3 espèces de cachalots)
qui possèdent de 1 à 250 dents presque identiques.
… et les cétacés à fanons ou mysticètes (les 4 baleines franches et la baleine grise, les 6 espèces
de rorquals). Chez les mysticètes, il se forme des bourgeons de dents chez le fœtus mais ceux-ci
sont remplacés ultérieurement par des fanons.
Les fanons sont des structures d’origine épidermique et dermique se formant au niveau des
gencives, recouvertes d’un étui corné (ressemblant aux ongles humains) et se présentant sous la
forme de longues lames frangées parallèles et très proches les unes des autres qui pendent à la
mâchoire supérieure (230 à 390 paires de fanons pouvant mesurer plus de 2 mètres chez la baleine
australe).
Ils sont utilisés pour la collecte de la nourriture en grande partie constituée de petits crustacés
planctoniques formant des bancs massifs et qu'on appelle le krill. On a pu trouver dans l'estomac
de baleines jusqu'à 10 tonnes de krill.
On distingue :
* « les écrémeurs » qui nagent en surface, gueule ouverte, dans un épais nuage de krill. La langue
remonte ensuite vers le palais, forçant ainsi l'eau à s'écouler entre les fanons qui retiennent le
plancton.
* « les engouffreurs » comme les rorquals ou baleinoptères. Ils ouvrent brusquement la bouche à
proximité des bancs de crevettes, prélèvent une grande goulée puis referment ensuite la bouche.
Une fois la bouche fermée, ils chassent l'eau et les proies sont retenues par les fanons).
- L’évent (= narine externe) :
Les odontocètes ont tous une seule narine externe = 1 seul évent.
Chez les cachalots, l'évent est décalé à gauche, pour les autres il est
centré.
Les mysticètes ont tous 2 évents bien séparés et symétriques.
L’évent (ou les évents) ser(ven)t à aspirer et à expirer l’air et il(s) peu(ven)t se
fermer durant la plongée. Chez la baleine franche l’expiration se signale par 2 colonnes
d’air et d’eau mêlés atteignant 5 mètres de haut.
« Les baleines seraient monogames. Selon
les espèces, la gestation dure de dix à
douze mois. La mise bas a lieu en surface.
Le jeune reste auprès de sa mère, qui
l'allaite sous l'eau, pendant cinq à dix mois.
La conformation de la bouche du nouveau-
né ne lui permettant pas de sucer le
mamelon, on admet que la mère lui envoie
le lait sous pression (1 t par jour), en jets
successifs. Ce lait est riche en graisses (40 à
50 %) et sa teneur en protéines est deux fois
plus grande que celle du lait des
mammifères terrestres. Aussi le jeune se
développe-t-il rapidement ».
http://membres.lycos.fr/ccojw/totems/mammiferes/cetaces.htm
Baleine franche
:
Photo de Thomas Conlin.
Jean-Pierre Geslin, professeur. 5
Le niveau 0 : la diversité des espèces marines…
Sont présentés ici les milieux pélagiques (milieux ou les animaux vivent en pleine eau), les
plaines abyssales et les sources hydrothermales, les milieux littoraux et les récifs coralliens.
Les milieux pélagiques :
… Des espaces à 3 dimensions… parmi lesquels on distingue, d’un point de vue
géographique, la zone néritique près des côtes et la zone océanique plus au large.
Il est possible de distinguer, d’un point de vue biologique, 2 niveaux :
* Une zone euphotique ou zone recevant la lumière solaire qui s’étend de 0 à 200 tres. A
ce niveau, la photosynthèse peut s’effectuer. La production de matière vivante sera
maximale près de la surface et dans les zones où les sels minéraux sont les plus concentrés.
* Une zone plongée dans l’obscurité ou zone aphotique au-delà de 200 mètres.
La vie s’effectue en pleine eau sans lien avec un support, certains animaux
appartiennent au plancton et d’autres au necton :
Les organismes du plancton (= organismes incapables de se
mouvoir par leurs propres moyens ou encore organismes
dont la force des mouvements est insuffisante pour s'opposer
aux courants) ont développé des systèmes de flottaison :
* diminution de la taille,
* tissus gorgés d’eau et présence de gouttelettes huileuses
(
Cf. œufs des poissons plats, larves de poissons, cnidaires sipho-
nophores et crustacés copépodes)
qui diminuent la densité,
* développement d’expansions qui augmentent les forces de
frottements,
* perte de la coquille chez les mollusques et de la carapace
chez les crustacés.
Les organismes du necton :
* présentent des caractéristiques hydrodynamiques
marquées à l’origine de phénomènes de convergence
(poissons et mammifères marins)
* et les poissons disposent d’une vessie gazeuse qui
fonctionne comme un ballast (la diminution du volume
permet la plongée).
Les prédateurs peuvent
attaquer de n’importe quel
côté :
* Certains animaux sont devenus
transparents (cnidaires, cténaires,
chaetognathes, tuniciers).
* D’autres comme les poissons ont
le dos bleuté (ce qui les rend
invisibles, vus du dessus) et le
ventre argenté (ce qui les rend
invisibles, vus du dessous).
* Certaines espèces se déplacent en
bancs (crevettes constituant le krill, céphalopodes, poisson) ce qui donne au prédateur l’illusion
d’un gros animal unique et ce qui permet de le repérer qu’elle que soit la direction de l’attaque.
Le plancton n’est donc pas
constitué que d’êtres vivants
microscopiques. Certains animaux
de grande taille, incapables de
lutter contre les courants, en font
partie intégrante (méduses par
exemple).
Le phytoplancton correspond aux
algues unicellulaires ou formées de
quelques cellules. Elles sont
autotrophes et produisent ce qui est
pour elles un déchet : de
l’oxygène.
Le zooplancton correspond
aux
organismes hétérotrophes (=
organismes se nourrissant aux dépens
d'êtres vivants ou de leurs déchets)
unicellulaires (ciliés, foraminifères et
radiolaires) ou constitué de
nombreuses cellules (larves, crustacés
copépodes, méduses…).
Les Chaetognathes (= Chétognathes) sont des
organismes de ½ à 10 cm de long, en forme de flèche et
se terminant par une petite nageoire caudale. La tête est
munie de crochets acérés qui servent à la capture de
copépodes mais également de larves et de jeunes
poissons.
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