médecins, hors de notre maison, a plus de 50 ans : dans une dizaine
d’années, nombre d’entre eux sera à la retraite.
Etablissez vous l’offre de soins en lien avec les élus ?
C’est beaucoup plus facile de travailler avec eux aujourd’hui que lorsque
nous avons lancé notre projet, il y a 5 ans : personne ne savait ce qu’est
une maison de santé. Les rapports avec les élus et les décideurs sociaux
dépendent des régions. En Franche-Comté, nous avons la chance d’avoir
un Conseil régional, une URCAM et une MSA (Mutuelle sociale agricole)
très à l’écoute de nos besoins.
Les décisions peuvent parfois être difficiles pour les élus : même s’ils ont
envie de nous aider, ils ne doivent pas donner l’impression de favoriser un
mode d’exercice plutôt qu’un autre. Cela étant, la plupart sont plutôt
demandeurs, mais il faut bien leur expliquer que le point important n’est
pas tant de fournir un bâtiment que de pérenniser un projet de santé,
c’est-à-dire d’aider la maison à fonctionner sur le long terme.
Je pense que nous n’avons pas à demander de l’aide pour l’acquisition des
bâtiments. A partir du moment où nous choisissons d’exercer en libéral,
c’est-à-dire comme une entreprise, il est normal que nous payons notre
outil de travail. Nous ne sommes pas salariés. Ce qui fait d’ailleurs que le
coût d’une maison de santé est bien plus important pour chaque
professionnel que s’il exerçait seul, mais pour une qualité de vie
professionnelle et privée nettement meilleure.
En revanche, nous avons besoin d’être rémunérés pour pouvoir
développer une véritable politique d’amélioration de la qualité des soins,
par exemple, pour envoyer des lettres rappelant aux patients leurs dates
de vaccination ou de consultation de prévention ou pour salarier une
personne chargée de la coordination. Notre but n’est pas de gagner plus
d’argent, mais ces initiatives de santé publique coûtent cher. Les maisons
de santé de Franche-Comté font d’ailleurs partie de l’expérimentation qui
se mettra en place en janvier sur les « forfaits structure » destinés à ce
genre de tâches.
Etre installé en libéral signifie-t-il que vous défendez le paiement à
l’acte ?
Je n’y suis pas particulièrement attaché. En revanche, il faut éviter de
brusquer les professionnels qui le sont. Les médecins étant habitués à ce
système depuis de nombreuses années, il est raisonnable de passer
progressivement à d’autres formes de rémunérations.
Quelle est la différence de vos maisons avec les centres de soins
municipaux, qui existent depuis très longtemps ?
D’après ce que j’en sais, d’une part, notre fonctionnement est moins