| NUMERO 1 | MAI 2015 | SYNDROME D’APNÉES DU SOMMEIL (SAS) C’est une pathologie souvent méconnue et pourtant fréquente. Par le danger qu’elle fait courir sur le plan cardiovasculaire et par ses répercussions neurocomportementales, sociales et professionnelles, c’est une maladie qu’il faut savoir reconnaitre et traiter à temps. Suivez le guide ! Qu’est-ce qu’une apnée du sommeil ? L'apnée du sommeil est caractérisée par un arrêt de la respiration au cours du sommeil d’une durée supérieure ou égale à 10 secondes, la reprise respiratoire coïncide habituellement avec un éveil très bref. Ces apnées sont dues à un relâchement des muscles du fond de la gorge entraînant une fermeture plus ou moins complète des voies aériennes. La présence de quelques apnées au cours de la nuit est très banale. Qu’est-ce que le SAS ? On parle de SAS lorsque le nombre d’apnées est supérieur à 10 par heure de sommeil. Quels sont ses symptômes ? Réveils fréquents, ronflements, fatigue, somnolence pendant la journée, sommeil non récupérateur, maux de tête au réveil, troubles de la mémoire et de la concentration, modification de l’humeur. Ces symptômes sont bénins mais leur cumul doit alerter et nécessiter un avis médical spécialisé. Quelles sont les conséquences de ne pas traiter ? Non diagnostiqué et sans prise en charge adéquate, les risques sont importants : hypertension artérielle, maladie cardiovasculaire (maladie coronarienne, insuffisance cardiaque), accidents vasculaires cérébraux, diabète, obésité. Le point de vue du médecin du travail Quelles sont les personnes les plus concernées ? Dans la population générale, c’est 5 à 10% des adultes qui sont concernés, chez les diabétiques c’est 30 à 35 % et chez les hypertendus, près de 40%. Cela concerne environ 4% des hommes, le plus souvent de plus de 40 ans ; l’obésité, le tabagisme, l’alcool, les médicaments sédatifs sont des facteurs favorisant. Pourquoi en parler ? Pendant le sommeil, on constate une baisse du tonus musculaire qui produit une obstruction du pharynx si l’anatomie y prédispose. Cela diminue le taux d’oxygène dans le sang et le sujet doit se réveiller brièvement pour activer son tonus musculaire. La répétition de ces épisodes provoque une altération du sommeil et des répercussions sur le système cardio-vasculaire. C’est pourquoi les conséquences du SAS sur la santé sont majeures et on sait qu’il existe un lien étroit entre SAS et certaines maladies chroniques (hypertension artérielle, maladies cardiaques, diabète). Traiter le SAS peut limiter ses conséquences néfastes sur la santé et améliorer la qualité de vie. Vous êtes souvent fatigués sans savoir pourquoi, vous ronflez ? Vous souffrez peut-être de ce trouble, et un traitement simple pourrait vous changer la vie : parlez-en à l’équipe santé au travail ! Quel est le traitement ? Ventilation à pression positive (PPC) C’est le traitement de référence dont les effets bénéfiques sont immédiats (le port d’un masque insufflant de l’air par le nez pendant la nuit permet de maintenir une bonne respiration). Traitement par une orthèse d’avancée mandibulaire Alternative mécanique au traitement par la PPC et considérée comme un peu moins efficace. Chirurgie ORL Dans certains cas marginaux, la chirurgie peut également être un recours, néanmoins moins efficace que la ventilation à pression positive.