concerne les gelées, elles pouvaient se présenter jusqu’aux mois d’octobre, maintenant il
arrive qu’il y en ait en décembre. Mais depuis environ 4 ans, il y a beaucoup de soleil, de
chaleur, et il pleut très peu en comparaison avec le climat des dernières décennies. Le soleil
est « fort » et assèche les fruits des arbres, les prairies (surtout le trèfle) et les produits du
potager et de la chacra. Enfin les jours sont considérés comme étant plus courts.
Egalement il y a une augmentation importante de la fréquence des sécheresses.
Auparavant, il était de coutume de subir une sécheresse environ tous les 10 ans (une en
1998, une en 2008). Cependant, depuis cette dernière sécheresse, la commune en subit une
presque tous les ans et elles sont de plus en plus graves. La région connait la sécheresse
depuis 4 ans de suite. Depuis 2010, les agriculteurs sont dans l’obligation de faire une
demande d’eau à la Municipalité (Solicitud de Agua) pour se fournir en eau de
consommation, car leurs puits s’assèchent. Certains puits se sont également asséchés pour
la première fois cette année. Ces dernières années ces demandes et distributions se faisaient
seulement pour les 5 mois d’été, mais depuis l’année dernière certains en font la demande
toute l’année.
On note également l’apparition de nuisibles, comme les guêpes qui nuisent aux fruits
depuis une vingtaine d’années.
Les conséquences sur les systèmes de production
Les écosystèmes sont affectés. Avant la zone était pleine de pichantales (zones
humide avec une végétation particulière), et aujourd’hui ils se sont asséchés ou ont été mis
en exploi-tation pour l’agriculture. Certaines espèces de milieux humides comme le
conquillo, qui étaient utilisées dans les constructions ou autres, ont quasiment disparues.
Par ailleurs, le changement climatique a également un impact sur des espèces sauvages et
qui sont récoltées par les machis de la zone d’étude. Pour pouvoir préparer leurs remèdes
contre les maladies, les machis ont pour coutumes d’aller cueillir les plantes médicinales
pour ensuite les sécher et les travailler. Le problème c’est qu’à l’heure actuelle on n’en
trouve quasiment plus dans la zone des communautés étudiées. Il faut ainsi aller les
chercher plus loin dans la commune, voire en planter dans les potagers pour les cultiver.
Les Itinéraires techniques sont adaptés. On note l’avancée de la date de semis de
certaines cultures ainsi que des changements dans les variétés cultivées. Cela est dû au fait
que les produits et donc les semences des potagers ont été séchés lors des dernières
sécheresses, par conséquent les producteurs n’ont plus rien à ressemer pour l’année
suivante. C’est ainsi que se perdent des variétés traditionnelles sélectionnées dans la zone
d’étude par les agriculteurs, et que ces derniers deviennent dépendant des semences
certifiées distribuées par les programmes de développement et vendues par les
commerçants d’intrants agricoles.
Une forte fluctuation des prix. Les aléas climatiques comme les sécheresses, en
affectant la production et les rendements, jouent un rôle important sur les marchés et dans
la formation des prix agricoles locaux. Par exemple la sécheresse a affectée la production de
semences de pommes de terre, avec une diminution importante du rendement. Il devient
alors difficile de s’en procurer dans la zone et les prix sur le marché en sont impactés avec
une forte hausse. En ce qui concerne le marché du bétail, le fait que les prairies sont
asséchées, voire que certaines ne donnent plus, influe sur la production du bétail qui est