Page 5 sur 158 - Rapport Nature – Septembre 2012
RAPPORT SUR L’ETAT DE LA NATURE EN REGION DE BRUXELLES-CAPITALE
CHAPITRE I : BRUXELLES VILLE VERTE, VILLE NATURE
I.1
CINQ DEFIS MAJEURS POUR LA CAPITALE
Située au centre du pays, la Région bruxelloise est composée de 19 communes à caractère urbain et
occupe un territoire de 16 138 ha.
D’un point de vue morphologique, la métropole bruxelloise s’étend au-delà des limites régionales.
L’expansion de la ville moderne vers la périphérie est un phénomène relativement continu et dont la
dynamique est toujours en cours actuellement (Fricke & Wolff, 2002). Les données présentées dans ce
rapport se limitent cependant au territoire régional.
Au 1er janvier 2010, selon Statistics Belgium (SPF Economie), la Région comptait 1 089 538 résidents de
droit, soit environ un dixième de la population belge. L’agglomération bruxelloise attire aussi quelque
356 000 navetteurs chaque jour. En effet, la Région bruxelloise constitue un véritable moteur
économique. Capitale de la Belgique et de l’Union européenne, la Région de Bruxelles-Capitale héberge
de nombreuses institutions et est dotée d’un caractère international et multiculturel très marqué. Elle
contribue à une part très importante dans la création de richesses et d’emplois dans le pays.
Dans le cadre des travaux préparatoires pour le Plan régional de développement durable, le
Gouvernement a identifié 5 défis majeurs auxquels la Région est confrontée :
1. le défi démographique (+ 140 000 habitants à l’horizon 2020) ;
2. le défi de l’emploi, de la formation et de l’enseignement ;
3. le défi environnemental dont celui du cadre de vie et des espaces verts ;
4. le défi de la lutte contre la dualisation de la ville et la pauvreté ;
5. le défi de l’internationalisation.
Ces défis ne sont pas sans liens les uns avec les autres. Le défi environnemental est par exemple
étroitement lié au défi démographique et à celui de la lutte contre la dualisation de la ville. Dans une
perspective de maintien voire d’une amélioration de la qualité de vie en ville, la croissance de la
population implique un renforcement de la présence d’espaces verts de proximité, en particulier dans le
centre-ville où la présence de nature reste trop discrète. Parallèlement, le besoin de densification de la
ville fait peser, en seconde couronne, des risques pour la consolidation du réseau écologique bruxellois
pourtant nécessaire à son bon fonctionnement (voir Chapitre II.2).
Ces défis sont bruxellois mais ils ne pourront être relevés sans le développement d’une vue
métropolitaine dans laquelle la ville est considérée non comme une île isolée mais comme une entité
dynamique en interrelation avec les régions voisines, tant sur les plans socioéconomique
qu’environnemental.
I.2
LA BIODIVERSITÉ BRUXELLOISE
Comme le rappelle la Convention sur la diversité biologique (Rio de Janeiro, 1992), la diversité biologique
ou biodiversité exprime l’extraordinaire variabilité du monde vivant, dans toutes ses composantes et pour
tous les niveaux d’organisation. On parle ainsi de diversité génétique, diversité intra- ou interspécifique,
diversité des écosystèmes, etc. Cette notion de biodiversité comprend en outre les nombreuses
interrelations qui existent entre les êtres vivants ainsi que leurs possibilités d’évolution. L’homme (Homo
sapiens) fait donc partie intégrante de la biodiversité !
A Bruxelles, comme dans toutes les grandes villes, l’omniprésence de l’homme marque fortement les
communautés végétales et animales qui s’y développent. Son influence sur la qualité de l’environnement,
support de la vie, et des paysages est manifeste. Pensons à la construction de bâtiments,
d’infrastructures de transports et d’accueil du public, à l’influence des activités urbaines sur le
microclimat, sur l’environnement sonore, sur la qualité de l’air, de l’eau et des sols…
Les assemblages particuliers d’espèces qui découlent de cette influence de l’homme comprennent une
surreprésentation d’espèces opportunistes capables d'occuper une gamme variée d'habitats et
présentant de remarquables facultés d’adaptation à un environnement changeant. Les pigeons, les
corneilles ou les renards sont des exemples d’espèces animales opportunistes. Elles peuvent
consommer une grande variété d’aliments et utiliser une grande diversité de gîtes pour leur repos ou leur
reproduction. De nombreuses espèces exotiques sont également présentes à Bruxelles, arrivées à ses
portes notamment à la faveur des échanges commerciaux.