Communiqué de presse r
Orlando, le 2 juin 2009
Roche-EDIFICE : de nouvelles données publiées dans le cadre du
congrès de l’ASCO confirment l’intérêt d’un programme structuré de
dépistage systématique dans le cancer colorectal et montrent
l’importance de l’implication des médecins généralistes dans le
dépistage du cancer de la prostate en France.
De nouveaux résultats de l’observatoire Roche-EDIFICE (Etude sur le
DépIstage des cancers et ses Facteurs de complIance) sont présentés dans le
cadre du congrès annuel de l’ASCO.
Menées par téléphone dans toutes les régions de France sur un échantillon
représentatif de la population générale et de médecins généralistes,
l’observatoire Roche-EDIFICE permet d’apporter à trois ans d’intervalle un
éclairage inédit sur les comportements face au dépistage des cancers en
France.
Les données inédites publiées dans le cadre du congrès de l’ASCO portent sur
deux des principaux cancers en termes de fréquence et de mortalité : le cancer
de la prostate et cancer colorectal.
Un suivi régulier et une méthode originale
L’observatoire Roche-EDIFICE comprend deux principales caractéristiques :
les enquêtes réalisées dans le cadre de l’observatoire comportent d’abord l’intérêt
d’être menées à trois ans d’intervalle (2005 – 2008) avec une méthodologie quasi-
identique, ce qui permet d’examiner comment évoluent non seulement la proportion
de la population cible ayant recours à ces dépistages, mais aussi l’acceptabilité
(motivations et réticences) à leur égard.
Surtout, explique le Pr Jérôme Viguier, gastro-entérologue à Tours, un des membres
du comité scientifique de Roche-EDIFICE et rapporteur de l’étude sur le dépistage
du cancer colorectal, « elles ont la grande originalité de s’intéresser à la fois la
population cible et aux médecins généralistes, ce qui ne se fait pratiquement jamais dans
les autres études. De plus, au lieu d’être une évaluation classique de l’impact d’un
programme, elles montrent ce qui se passe en routine. »
En outre, le rapprochement des résultats, en tenant compte de ceux qui avaient été obtenus
précédemment pour le cancer du sein, incitent quelques préconisations pour améliorer
l’efficacité des dépistages de cancers.
Cancer colorectal : l’importance d’un programme structuré de dépistage systématique
¾ De 2005 à 2008, une augmentation sensible du taux de dépistage déclaré du cancer colo-
rectal a été observée (sujets âgés de 50 à 74 ans) : de 25 à 38 %.
¾ Cette augmentation se produit pour tous les groupes d’âges (surtout entre 65 et 69 ans).
¾ Elle est plus nette dans les départements qui ont entamé un programme de dépistage
systématique plus tôt que les autres (dès 2003 ; le dépistage est aujourd’hui généralisé
depuis fin 2008) : 21 % en moyenne.
¾ Dans ces départements, le taux moyen de dépistage est à présent de 54 %, soit meilleur
que le taux de 50 % qui est considéré comme efficient (efficacité rapportée au coût, avec
une diminution attendue de mortalité de 20 %).
¾ 32 % de ceux qui n’ont pas fait le dépistage ont l’intention de le faire, ce qui laisse
augurer de progrès futurs quasi automatiques pourvu que les programmes soient
maintenus.
¾ Les deux freins au dépistage les plus fréquents sont : le fait de ne pas se sentir concerné et
le fait que son médecin généraliste ne l’ait pas recommandé.
¾ Bien qu’elle ait augmenté, la proportion de médecins recommandant le test de dépistage
systématiquement n’est que de 30 % en 2008 (15 % en 2005).
Cancer de la prostate : un taux de dépistage élevé associé à la forte implication des médecins
généralistes
Ces derniers résultats peuvent être rapprochés de ceux obtenus avec le dépistage du cancer de
la prostate.
¾ En effet, alors qu’il n’existe aucune recommandation et aucun programme de dépistage
systématique, le taux de dépistage déclaré dans la population cible (hommes âgés de 50 à
75 ans) a augmenté, passant de 36 % en 2005 à 49 % en 2008.
¾ Cette augmentation se produit dans toutes les classes d’âge, avec un maximum entre 50
et 54 ans, c’est-à-dire l’âge auquel le dépistage doit être débuté s’il est jugé utile.
¾ Il est probable qu’elle va se poursuivre, atteignant 70 % en 2011 : 57 % des sujets n’ayant
pas fait un dépistage ont l’intention de le faire et seuls 16 % de ceux qui l’ont fait n’ont
pas l’intention de le poursuivre.
¾ Elle est associée à l’implication des médecins généralistes, dont les deux tiers
recommandent le dépistage systématiquement (proportion en augmentation : de 58 % en
2005 à 65 % en 2008), quels que soient leur âge et leur sexe.
¾ En effet, la raison la plus fréquemment avancée (55 %) pour effectuer le dépistage chez
ceux l’ayant fait est qu’il a été recommandé par un médecin (chez 49 %, il s’agit d’un
généraliste).
¾ Bien que les généralistes soient partagés sur l’utilité du dépistage organisé (59 % en sa
faveur), ils sont en grande majorité convaincus de l’utilité d’un dépistage précoce (88 %
plutôt ou tout-à-fait convaincus).
Le dépistage organisé de certains cancers peut inciter à celui d’autres cancers
En 2008, 94 % des femmes de 50 à 74 ans déclarent avoir réalisé un test de dépistage du
cancer du sein, proportion remarquablement stable par rapport à 2005 (93 %).
Pour les auteurs de l’enquête Roche-EDIFICE 2 (2008) sur le cancer de la prostate, ce résultat
est à rapprocher de celui obtenu dans le cancer colorectal : l’incitation au dépistage de ces
deux cancers par des campagnes de sensibilisation et des programmes organisés encourage la
population à penser que le dépistage est souhaitable quel que soit le cancer ciblé. En quelque
sorte, il y aurait un effet « tâche d’huile », qui serait une des explications possibles du taux
élevé d’hommes déclarant avoir effectué un dépistage du cancer de la prostate.
L’implication des généralistes est liée à leur information
En ce qui concerne le cancer du sein, on observe également une stabilité de l’implication des
généralistes : 67 % (68 % en 2005) recommandent systématiquement le test à leurs patientes
de cette tranche d’âge. On note là aussi que la consultation d’un médecin (généraliste ou
gynécologue) est un des raisons avancés par les femmes pour pratiquer un test.
Comment expliquer alors le moins bon score du dépistage du cancer colorectal ? Une
importante proportion de patients (36 %) et de médecins (17 %) avancent la même
explication : les patients ne se sentent pas concernés. En revanche, pour beaucoup de
médecins, les patients ont peur de l’examen et de son résultat (27 %), alors que ceux-ci sont
peu nombreux (8 %) à donner cette raison.
Pour Jérôme Viguier, il est là aussi intéressant de rapprocher les résultats des trois enquêtes :
« Plus l’implication des généralistes est importante, plus les taux de dépistage sont élevés. » Cette
implication passe vraisemblablement par l’amélioration de l’information donnée aux
médecins : en contraste avec ce qui se passe pour les deux autres cancers étudiés, seuls 30 %
des généralistes recommandent le dépistage du cancer colorectal et seulement la moitié
d’entre eux s’estiment suffisamment informés à son propos.
Jérôme Viguier fait également remarquer l’importance de l’entourage dans la décision de se
faire dépister (encouragement par la famille, par le ou la conjointe, antécédent de cancer dans
la famille sont des facteurs favorisants). Il avance une explication supplémentaire, difficile à
mettre en évidence dans une enquête : « Pour le cancer colorectal, le test implique une
manipulation des selles, ce qui en soi n’est pas un facteur favorisant la fidélisation à ce dépistage.
Mais il implique aussi que le médecin ait le temps d’expliquer les gestes à son patient et
qu’auparavant, il ait eu celui de le convaincre. Or le temps est ce qui leur manque le plus. »
En conclusion, il est manifeste qu’un des grands intérêts des enquêtes Roche-EDIFICE est
de porter sur trois cancers dont le dépistage est suivi régulièrement, ce qui permet des
comparaisons et suggère quelques enseignements :
¾ Un dépistage organisé est plus efficace qu’un dépistage individuel.
¾ Quel que soit le mode de dépistage, l’implication des généralistes est fondamentale.
¾ Celle-ci est favorisée par la qualité de l’information qui leur est délivrée.
¾ Le dépistage de certains cancers favorise celui des autres.
¾ Le rôle déterminant de l’entourage fait penser qu’il est fondamental de créer un
« climat » d’encouragement mutuel patient-famille-médecin à promouvoir le
dépistage.
Il n’est donc pas surprenant que le comité d’organisation de l’ASCO 2009 ait retenu pour la
seconde fois la présentation de deux enquêtes Roche-EDIFICE sous la forme d’abstracts et
posters.
A propos des enquêtes Roche-EDIFICE
L’observatoire Roche-EDIFICE a pour objectif d’identifier les leviers et les freins vis-à-vis des
dépistages de trois cancers (sein, côlon, prostate). Sa méthodologie de travail est supervisée
par un comité scientifique indépendant. Les travaux de l’observatoire sont complémentaires
de ceux de l’InVS (Institut de veille sanitaire) et de l’INPES (Institut national de prévention
et d’éducation pour la santé).
Ses travaux ont fait l’objet de communications dans les principaux congrès internationaux de
cancérologie (dont l’ASCO en 2006) et de publications dans des revues à comité de lecture.
L’enquête Roche-EDIFICE 2 a été réalisée par téléphone du 11 décembre 2007 au 9 janvier
2008 sur un échantillon de 1 801 personnes (928 pour le cancer du côlon) âgées de 40 à 85
ans et 600 médecins généralistes, par la TNS-Sofrès.
A propos du cancer colorectal
Il est la deuxième cause de mortalité par cancer en France (près de 17 000 morts par an),
c’est-à-dire 4 fois plus que le nombre de tués par accidents de la route.
Il survient 4 fois sur 5 sur un polype, qui peut être enlevé au cours d’une coloscopie, chez des
hommes et des femmes de plus de 50 ans. Diagnostiqué à un stade précoce, son pronostic est
le plus souvent favorable (90 à 97 % de survie à 5 ans au stade I) : mais seuls 15 % des cancers
sont diagnostiqués à ce stade.
Leur dépistage est donc crucial. Il se réalise simplement par un test pratiqué sur les selles à la
recherche de traces de sang (Hémocult®) qui, s’il est positif, est suivi d’une coloscopie. Ce
dépistage permet de réduire la mortalité de 33 % chez les personnes ayant suivi le protocole.
Après avoir été expérimenté dans quelques départements pilotes depuis 2003 et
progressivement étendu, le dépistage organisé concerne l’ensemble du territoire français
depuis décembre 2008.
A propos du cancer de la prostate
Avec plus de 9 000 décès par an, il est la deuxième cause de mortalité par cancer chez les
hommes en France. Il survient le plus souvent après 50 ans.
Son dépistage repose sur un examen biologique sanguin (transaminases). Mais son utilité est
l’objet d’une controverse : il évolue lentement ; son traitement, chirurgical, comporte un
risque importante d’altération de la qualité de vie (troubles urinaires et de l’érection).
A propos du cancer du sein
Le cancer du sein est la première cause de mortalité par cancer chez les femmes (près de
12.000 décès en 2005). Son taux global de survie à 5 ans après diagnostic est de 85%. Plus il
est dépisté tôt, meilleur est son pronostic.
Le dépistage organisé repose sur la mammographie effectuée gratuitement tous les deux ans
chez les femmes de plus de 50 ans.
A propos de Roche
Roche, dont le siège est à Bâle, Suisse, figure parmi les leaders de l’industrie pharmaceutique
et diagnostique axée sur la recherche. Numéro un mondial de la biotechnologie, Roche
produit des médicaments réellement différenciés pour le traitement du cancer, des maladies
virales et inflammatoires ainsi que des maladies du métabolisme et du système nerveux
central. Roche est aussi le leader mondial du diagnostic in vitro ainsi que du diagnostic
histologique du cancer, et une entreprise pionnière dans la gestion du diabète. Sa stratégie des
soins personnalisés vise à mettre à disposition des médicaments et des outils diagnostiques
permettant d’améliorer de façon tangible la santé ainsi que la qualité et la durée de vie des
patients. En 2008, Roche, qui comptait plus de 80 000 employés dans le monde, a consacré à
la R&D près de 9 milliards de francs. Son chiffre d’affaires s’est élevé à 45,6 milliards de
francs. Genentech, Etats-Unis, appartient entièrement au groupe Roche, qui détient en outre
une participation majoritaire au capital de Chugai Pharmaceutical, Japon. Pour de plus
amples informations, consulter le www.roche.com
Contact presse :
Roche – Direction de la Communication
Service Relations Presse
Dany Bonnet
Tél : 01 46 40 51 03
Fax : 01 46 40 54 32
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