Temple de la Madeleine
Dimanche 18 mai 2014 à 18h00
Mercredi 21 mai à 20h30
Jan Dismas
ZELENKA
Miserere ZWV 57
Requiem ZWV 48
Magnicat ZWV 108
Ensemble Vocal Orphée
Ensemble Baroque du Léman
Solistes : Katia Bentz, Isabelle Henriquez,
Christian Georg, Matthias Seidel-Stollberg
Direction :
Matthieu Schweyer
Miserere pour soprano, chœur et orchestre
en do mineur ZWV 57
1. Miserere I (chœur) Adagio
2. Miserere II (chœur) Andante ma non troppo
3. Gloria Patri I (soprano) Larghetto ma non troppo
4. Gloria Patri II (chœur) Largo
5. Sicut erat (chœur) Andante ma non troppo
6. Miserere III (chœur) Adagio
Requiem pour soprano, alto, ténor, basse,
chœur et orchestre en ré mineur ZWV 48
1. INTROITUS
Requiem aeternam - Te decet - Kyrie
2. SEQUENTIA
Dies irae - Quantus tremor - Quid sum miser - Rex tremendae
Tuba mirum - Recordare - Mors stupebit - Juste judex
Liber scriptus - Qui Mariam - Judex ergo - Inter oves
Confutatis maledictis - Oro supplex - Lacrimosa - Huic ergo
parce, Deus - Pie Jesu Domine
3. OFFERTORIUM
Domine Jesu - Quam olim Abrahae - Hostias
4. SANCTUS
5. BENEDICTUS
6. AGNUS DEI
7. COMMUNIO
Lux aeterna
8. INTROITUS Da Capo
Magnicat pour soprano, alto, chœur
et orchestre en ré majeur ZWV 108
1. MagnicatanimameaDominum(chœuretsoprano)Allegro
2. Suscepit Israel (alto et chœur) Andante
3. Amen (chœur) Presto
Présentation
Le compositeur
Jan Dismas Zelenka (1679-1745) : lente-
mentoncommenceennàredécouvrirce
compositeur né en Bohême, et qui travail-
la à la cour de Dresde à l’époque de Bach.
Les œuvres de Zelenka sont pleines
de surprises et d’« inentendu » :
un sens de la mélodie prodigieuse-
ment caractéristique, des rythmes
extrêmement complexes - des traits
du folklore bohémien -, de même
qu’une harmonie colorée, riche de
contrastes extrêmes et d’effets de
surprise, impriment leur marque à une
facture dont les vastes possibilités et la
richesse des formes et des techniques
polyphoniques peuvent se mesurer à
Bach. D’ailleurs, le Cantor de Leipzig
appréciait les œuvres de Zelenka et il
connaissait personnellement son collègue.
On ne connaît pratiquement rien de la jeunesse de ce compositeur tchèque,
lsd’unorganistedeLounovice.Onsaitseulementqu’iltsesétudes
à Prague dans un collège de Jésuites et que, entre autres, il y apprit la
musique. Vers 1709, il se trouve encore à Prague, au service d’un mécène,
grand amateur de musique, le comte Hartig. Il quitte la Bohême pour
la Saxe en 1710 et il est engagé comme contrebassiste dans l’orchestre
de Dresde. Il eut la chance de faire partie d’un contingent de musiciens
envoyé en Italie. Parti en 1715 de Dresde, il n’arrivera dans la pénin-
sule que l’année suivante. Il avait tout simplement décidé de faire un
détour par Vienne où il étudia avec Johann Joseph Fux. En Italie, il prit
également des leçons auprès d’Antonio Lotti. Il séjourna encore à Vienne
entre 1717 et 1719, collationnant de la musique d’autres compositeurs
qu’il exploitera plus tard, et instruisant également J.J. Quantz dans le
domaine du contrepoint. En dehors d’un séjour à Prague, qu’il effectua
en 1723 pour le couronnement de Charles VI, il passa le reste de sa vie à
Dresde qu’il avait regagné en 1719. C’est peut-être sur les recommanda-
tions de J.J. Fux que les autorités de Dresde lui demandèrent d’épauler le
Maître de chapelle Johann David Heinichen alors gravement malade. Il
assuma souvent seul la responsabilité de Maître de chapelle bien que n’étant
ofciellementquevice-maître.Heinichenmouruten1729maisleposte
ne lui fut pas attribué et resta vacant plusieurs années. Son désappointe-
ment fut total lorsque, en 1733, il fut écarté de la succession de la presti-
gieuse charge et qu’on lui préféra Johann Adolf Hasse. Il dut se contenter
du titre de « Directeur de la musique d’église » qu’on lui décerna en
1735. Conscient de ne pas plaire réellement, effacé par l’immense succès
deHasse,ilterminasesjoursdanslamorosité,mortiéàl’idéequeson
talent ne soit pas reconnu.
A Dresde, le prince électeur de Saxe, à l’origine de confession luthé-
rienne, devait épouser la religion catholique quand il devenait roi de Po-
logne. Cette dualité explique la présence de deux chapelles ducales, l’une
luthérienne, l’autre catholique. C’est pour cette dernière que travaillait
Zelenka.
Zelenka devait posséder un ensemble vocal d’une rare qualité : l’écriture
suppose de la virtuosité, et la complexité du contrepoint est également
exigeante.
Représentant parfait du baroque tardif, il ramène d’Italie le goût des
contrastes de style. L’esprit de la Renaissance, celui de la « prima prattica »
où les chœurs sont traités dans le pur esprit du contrepoint, souvent en
valeurs longues, alterne avec le « stile nuovo » des pages solistes souvent
très modernes et à l’orchestration chatoyante.
Les œuvres
Le Miserere en do mineur est l’une des dernières œuvres de Zelenka,
la seule reprise à la Hofkirche de Dresde après la mort du compositeur.
Il a certainement été écrit pour la semaine sainte de 1738, le manuscrit
portant la mention du 12 mars. Il est resté depuis parmi ses compositions
les plus populaires.
Cette pièce hors norme fascine par ses forts contrastes stylistiques et ex-
pressifs. L’intégralité du texte du Psaume 50 est énoncée dans le deu-
xième mouvement. Il s’agit d’une parodie d’un ricercar de Frescobaldi
tiré du recueil des Fiori Musicali de 1735. Les neuf versets sont égrainés
sans aucune répétition de façon syllabique tandis que le thème principal
- celui qui inspire le travail polyphonique et qui marque cette page de sa
présence continuelle - joue le rôle de cantus rmus et supporte les mots
« Miserere mei Deus»quisontrépétésdemultiplesfoisjusqu’àlan.
Cette page en « stile antico » fut la première écrite. Elle devait, à elle
seule, constituer une œuvre à part entière. Mais, par la suite, Zelenka
reprit sa partition et l’augmenta de cinq autres numéros qui offrent un
contraste saisissant de style, et donnent une forme en arche d’une parfaite
symétrie.
Au centre se trouve la splendide aria de soprano (Gloria Patri I) et sa
virtuosité concertante italienne. Le cinquième mouvement (Sicut erat)
reprendenabrégélamatièredudeuxièmenuméro.Enn,letrèsdrama-
tique premier mouvement avec son accompagnement en notes répétées,
qui traduit parfaitement l’état déplorable du pécheur implorant Dieu de
luiaccorderlepardon,estreprisenpartieàlandel’œuvrepourboucler
lecercleetnirsurlesmots«Miserere mei Deus ».
Le Psaume 50 est également appelé Miserere, selon le premier mot de sa
version latine. Il aurait été écrit par le roi David, qui demandait pardon
auprès du prophète Nathan après qu’il eut séduit Bethsabée, la femme
d’undesesofciers.Letexteestlesuivant:
Pitié pour moi, mon Dieu,
dans Ton Amour,
selon Ta grande miséricorde,
efface mon péché.
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