Version pour l’enseignement
Licence L1 – Domaine Sciences, Technologie, Santé
Année 2016/2017 – 1er semestre
TECHNIQUES EXPÉRIMENTALES
Document de référence
Utiliser un multimètre
Éléments d’histoire des instruments
Jusqu’à l’invention de la pile électrique 1par VOLTA 2le 17 mars 1800, il n’était pas pos-
sible de produire des courants continus, c’est-à-dire stables dans le temps. Jusqu’à cette date,
la production de l’électricité se faisait de manière transitoire, en chargeant des objets par des
machines électrostatiques, puis en les déchargeant rapidement.
Suite à cette invention, s’il était admis que l’électricité s’écoulait comme un fluide (d’où la
notion de « courant ») il restait un problème de taille : comment quantifier les grandeurs élec-
triques ? Une découverte faite par ŒRSTED, physicien danois permit de résoudre cette ques-
tion. Lors d’un cours sur l’électricité qu’il faisait à ses étudiants, il observa que si l’on dispose, à
côté d’une boussole, un fil métallique relié à une pile et donc traversé par un courant, l’aiguille
change de direction. Ses résultats publiés 3en juillet 1820 eurent un grand retentissement, car
on pouvait désormais observer et donc espérer quantifier le courant électrique.
Seulement deux mois plus tard Johann SCHWEIGGER créa le premier ampèremètre 4à Halle 5.
De manière indépendante mais quelques semaines plus tard, André-Marie AMPÈRE 6en France
contribua au développement d’un instrument similaire. Ce dernier distingua pour la première
1. La pile voltaïque est constituée d’un empilement de couples de disques zinc/cuivre en contact direct, chaque
couple étant séparé du suivant par un morceau de tissu imbibé d’eau salée. Une vidéo sur internet explicite son
fonctionnement : http://goo.gl/d4cex6.
2. Alessandro VOLTA (1745–18274) est un physicien de langue italienne, né et mort à Côme, non seulement à
l’origine de la pile électrique mais aussi découvreur du méthane.
3. Hans Christian ŒRSTED,Experimenta circa effectum conflictus electrici in acum magneticam, traduit et publié
en France par François ARAGO sous le titre « Expériences sur l’effet du conflit électrique sur l’aiguille aimantée» dans
les Annales de chimie et de physique, vol. 14, p. 417-425 (Paris, Crochard, 1820). Le texte intégral est accessible en
ligne à l’adresse suivante : http://goo.gl/IG5cT.
4. L’instrument ne portait pas ce nom au moment de sa création. Il fut d’abord appelé multiplicateur électro-
magnétique, puis galvanomètre, en honneur du physicien italien GALVANI qui découvrit en 1771 que le courant
électrique pouvait faire s’agiter la patte d’une grenouille.
5. Ville de Saxe-Anhalt, aujourd’hui en Allemagne.
6. Ce physicien et mathématicien français est né en 1775 et mort en 1836. Son nom est resté populaire par son
étourderie qui était devenue proverbiale. C’est à son cours de l’école Polytechnique, au milieu des élèves, que ses
distractions éclataient dans toute leur singularité. Quand il avait achevé une démonstration sur le tableau, il ne
manquait presque jamais d’essuyer les chiffres avec son foulard, et de mettre dans sa poche le torchon traditionnel ;
toutefois, bien entendu, après s’en être préalablement servi ! Cette anecdote est tirée de l’article AMPÈRE du Grand
dictionnaire universel du XIXesiècle de Pierre LAROUSSE (Paris, Librairie Classique Larousse et Boyer, 1870).