solvants. L’ingestion de solvants se manifeste constamment et précocement par des signes
d’irritation digestive, à type de nausées, douleurs épigastriques, brûlures retro-sternales,
vomissements et diarrhées riches en solvants.
Après un délai variable selon le type de solvant et la quantité ingérée, s’installent des signes
ébrio-narcotiques pouvant aller jusqu’au coma en cas de prise massive. Plus rarement
certaines complications peuvent se voir (acidose métabolique, état de choc, troubles
cardiaques, convulsions et détresse respiratoire).
La pneumopathie d’inhalation dite chimique est la complication la plus constante, elle est
secondaire à une fausse route. Son risque est d’autant plus accru que la quantité ingérée est
supérieure à 1mg/kg.
Elle peut être bénigne et passer inaperçue, comme elle peut être grave avec surinfection
secondaire en 24 à 48 h. Elle se manifeste au début par une toux qui peut être suffocante dans
les prises massives, une dyspnée, des râles crépitants, une hypoxie, une hyperthermie de 38 à
39°C, une hyperleucocytose avec polynucléose neutrophile et hypercholestérolémie.
La radiographie pulmonaire est un examen indispensable qui permet de poser le diagnostic
de la pneumopathie. Elle montre des opacités floconneuses plus au moins systématisées, le
plus souvent au niveau des lobes moyen et inférieur droits. Ces opacités apparaissent en
général 8h après l’ingestion, sauf dans les prises massives où on peut les observer même une
heure après.
La surinfection est extrêmement fréquente, et peut se compliquer parfois de pleurésie ou de
pneumothorax, mais en son absence, la guérison sans séquelles est de règle en 2 à 3 jours pour
les signes cliniques, et en 1 à 2 semaines pour les images radiologiques.
D'autres effets peuvent se voir dans les formes graves à type d'hémolyse, d'atteinte tubulaire
rénale ou de syndrome de détresse respiratoire aiguë avec pneumatocèle et décès chez
l’enfant.
Les projections cutanées ou oculaires sont en général bénignes et n'entraînent que des
lésions irritatives localisées.
L'inhalation d'aérosols d'hydrocarbures provoque une irritation modérée des voies aériennes
et un syndrome ébrieux évoluant rarement vers le coma. Chez les sniffers utilisant des sacs en
plastic peuvent s'associer des troubles d'excitabilité cardiaque en rapport avec une basse
pression partielle en oxygène.
5.2. Traitement:
En cas d’intoxication, contacter le Centre Anti-poison pour s’informer sur la nature du produit
incriminé, sa composition, sa toxicité et la conduite à adopter.
Sur place, il ne faut ni faire boire (lait…) ni provoquer de vomissements. L'intoxiqué doit
être mis en position latérale de sécurité.
A l'hôpital, toute manœuvre d'évacuation digestive est formellement contre indiquée, vu le
risque de fausses routes. Cependant, dans certains cas d'ingestion massive, vu précocement
(moins de 2 heures), une aspiration gastrique prudente peut être réalisée après intubation.
Les projections oculaires et cutanées nécessitent un lavage abondant et prolongé à l'eau
courante, rarement un traitement spécialisé.
Dès son admission, le malade doit bénéficier d'une radiographie pulmonaire précoce pour
juger de l'état initial du malade. Une deuxième radiographie pulmonaire sera faite huit heures
après l'intoxication. En l’absence d'images radiologiques, le malade sera gardé sous