Schéma départemental des espaces naturels sensibles de la Côte d’Or 2012 - 2016 - objectifs et plan d’action - Les acteurs du schéma Equipe projet : Coordination CG21 : Acer campestre : David MEYER, Anne-Lise BONIN Cercis : Karine FAURE, Alice SAINTVANNE Jean-Noël THOMAS Sébastien VIEIRA Comité de pilotage : Commission des affaires financières, générales et ressources humaines : Mme Catherine LOUIS, M. Emmanuel BICHOT et M. Jean-Claude ROBERT Commission aménagement du territoire, économie, agriculture et développement durable : M. Marc FROT, M. Henri JULIEN et M. Pierre POILLOT Commission Jeunesse, Animation Touristique, Sportive et Culturelle : M. Philippe CHARDON, M. Roland PONSAÂ et M. Jean-Pierre REBOURGEON Comité technique : ONF : Bertrand BARRE ALTERRE Bourgogne : David MICHELIN, Régis DICK DREAL Bourgogne : Philippe PAGNIEZ, Emmanuel BERION DDT Côte d’Or : Jean-Philippe ARDOIN Conseil Régional Bourgogne : Marie THOMAS LPO Côte-d’Or : Joseph ABEL Conservatoire des Sites Naturels Bourguignons : Romain GAMELON Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien : Olivier BARDET Société d’Histoire Naturelle d’Autun : Daniel SIRUGUE, Sylvain BELLENFANT, Nicolas VARANGUIN Réserve Naturelle de la Combe LAVAUX : Laurent SERVIERE Parc Naturel Régional du Morvan : Laurent PARIS, Aline CORBEAUX CRPF : Hugues SERVANT Chambre d’Agriculture de Côte-d’Or : Anne HERMANT, Jérôme CHABOT EPTB Saône Doubs : Stéphane CLAUDET-BOURGEOIS Autres structures, personnes et services contactés : SAFER : CARON Daniel, BURTIN Julien CG 21 Service sport, jeunesse et tourisme : Delphine ALZAC , Michel LIGIER, Hervé DEVALLEZ CG 21 Cellule Développement des territoires : Aleth BALME, Julien MOREL CG 21 Service eau et assainissement : Laure MALTERRE, Nicolas CHEYNET CG 21 Service Exploitation et Entretien : Germinal GARCIA CG 21 Service agriculture et aménagement rural : Fabienne GERRIET SDENS 21 2 Sommaire La politique Espaces Naturels Sensibles … 4 Retour sur les enjeux mis en avant dans l’état des lieux … 6 Les objectifs de la politique ENS … 13 La déclinaison des objectifs : le plan d’action … 20 SDENS 21 3 La politique Espaces Naturels Sensibles SDENS 21 4 La politique des Espaces Naturels Sensibles L’article L.142-1 du code de l’urbanisme donne les termes de la politique espaces naturels sensibles telle qu’elle est conçue par le législateur : « Afin de préserver la qualité des sites, des paysages, des milieux naturels et des champs naturels d'expansion des crues et d'assurer la sauvegarde des habitats naturels selon les principes posés à l'article L. 110, le département est compétent pour élaborer et mettre en œuvre une politique de protection, de gestion et d'ouverture au public des espaces naturels sensibles, boisés ou non. » Cet article permet de mettre en avant les deux objectifs de la politique : 1. Préservation des sites, paysages, milieux, champs d’expansion des crues et habitats naturels ; 2. Sensibilisation du public aux enjeux naturalistes. La charte des espaces naturels sensibles ne donne pas de définition de son objet et laisse à chaque département le soin de choisir sa définition « en fonction de ses caractéristiques territoriales et des priorités politiques de protection qu’il se fixe ». A l’heure des stratégies pour la biodiversité et des réflexions sur le « degré de Nature » des espaces naturels, la définition suivante peut être proposée avant d’entrer dans une approche territoriale : « Un espace naturel sensible est un espace où biodiversité et naturalité sont maximisées. » La biodiversité c’est la diversité des gènes, des espèces et des écosystèmes. Elle trouve sa plus belle expression dans des espaces où l’Homme est intervenu dans le respect des équilibres et dynamiques entre le sol, la faune, la flore et les communautés qu’ils forment. Dans la pratique, elle est souvent ramenée à une liste d’espèces. La biodiversité est plutôt simple à définir mais beaucoup plus dure à appréhender. La naturalité est une notion beaucoup plus subjective, faisant appel à la philosophie, à l’écologie, à la sociologie. Plus facile à appréhender pour chacun personnellement via « l’expérience » d’un milieu naturel, les éléments que l’on ressent dans tel ou tel milieu, elle est plus délicate à définir. Elle peut être représentée sous forme d'un gradient évoluant de l'artificialité vers un degré élevé de similitude avec un état « naturel » supposé (Olivier Gilg). Elle pose toutes les questions autour de la place de l’Homme dans l’écosystème, de la définition des références, de la justification de son intervention au titre du « génie écologique », des pas de temps pour appréhender une évolution… La volonté d’accueillir le public dans les sites inscrits au patrimoine départemental est formalisée dans la Loi (Article L.142-10). « Les terrains acquis … doivent être aménagés pour être ouverts au public, sauf exception justifiée par la fragilité du milieu naturel. Cet aménagement doit être compatible avec la sauvegarde des sites, des paysages et des milieux naturels … Seuls des équipements légers d'accueil du public ou nécessaires … à leur mise en valeur à des fins culturelles ou scientifiques peuvent être admis sur les terrains acquis …, à l'exclusion de tout mode d'occupation du sol de nature à compromettre la conservation ou la protection de ces terrains en tant qu'espaces naturels. » Le législateur a bien cerné le rôle d’entraînement que peut avoir le Département dans la mise en place d’un réseau d’espaces naturels et d’une politique globale en faveur des milieux naturels. Il l’a donc doté, en plus de la compétence pour élaborer une politique, de deux outils pour le mettre en œuvre : un outil financier, la Taxe Départementale sur les Espaces Naturels Sensibles (TDENS) grevée d’affectation (TDENS, article L142-2) , un outil foncier, le droit de préemption (article L142-3). La TDENS « Cette taxe tient lieu de participation forfaitaire aux dépenses du département : -pour l'acquisition, par voie amiable, par expropriation ou par exercice du droit de préemption mentionné à l'article L. 142-3, de terrains …, ainsi que pour l'aménagement et l'entretien de tout espace naturel, boisé ou non, appartenant au département, sous réserve de son ouverture au public dans les conditions prévues à l'article L. 142-10 ; -pour sa participation à l'acquisition, à l'aménagement et la gestion des terrains du Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres, pour sa participation à l'acquisition de terrains par une commune ou par un établissement public de coopération intercommunale compétent, ainsi qu'à l'entretien des terrains acquis par l'une et l'autre de ces personnes publiques … dans l'exercice du droit de préemption, par délégation ou par substitution, prévu à l'article L. 142-3. » Le droit de préemption « Pour la mise en œuvre de la politique prévue à l'article L. 142-1, le Conseil Général peut créer des zones de préemption dans les conditions ci-après définies. Dans les communes dotées d'un plan d'occupation des sols rendu public ou d'un plan local d'urbanisme approuvé, les zones de préemption sont créées avec l'accord du conseil municipal. En l'absence d'un tel document, et à défaut d'accord des communes concernées, ces zones ne peuvent être créées par le Conseil Général qu'avec l'accord du représentant de l'Etat dans le département. A l'intérieur de ces zones, le département dispose d'un droit de préemption sur tout terrain ou ensemble de droits sociaux donnant vocation à l'attribution en propriété ou en jouissance de terrains qui font l'objet d'une aliénation, à titre onéreux, sous quelque forme que ce soit. …» L’article donne des précisions sur l’exercice du droit de préemption, et précise notamment les conditions de sa délégation aux collectivités locales. SDENS 21 5 Retour sur les enjeux mis en avant dans l’état des lieux Cahier de cartes … 7 Tableau de synthèse des enjeux … 11 Carte de synthèse des enjeux … 12 SDENS 21 6 SDENS 21 7 SDENS 21 8 SDENS 21 9 Tableau et carte de synthèse des enjeux Tableau de synthèse • Aperçu des enjeux bourguignons • Synthèse des enjeux de Côte d’Or • Détail des enjeux pour chaque région naturelle Carte de synthèse SDENS 21 10 Bourgogne 936 projets de Znieffs de type 1 de deuxième génération ; 4845 km2 de milieux naturels remarquables soit plus de 15,3 % du territoire / 2728 espèces végétales, dont 508 déterminantes znieff, 36 % de la flore en grave danger ou éteinte, essentiellement liée aux zones humides et aux cultures / Pour la faune, diminution des populations des espèces de bocage, de zones humides et de plaines agricoles. Côte d’Or Flore : 1832 espèces indigènes ou naturalisées / 16,7 % du territoire en projet de Znieff de type 1 de deuxième génération / 24,8 % du territoire en Natura 2000 / 37 163 ha de zones humides (inventaire 2008) inclues à 15 % en Natura 2000 / Occupation du sol : augmentation des surfaces artificialisées et des terres arables, et perte de 5500 ha de prairies entre 1990 et 2006 (soit 16 ans, principalement en Auxois et Val de Saône) /28 % du département est concerné par une politique de prise en compte du patrimoine naturel : 24.8 % par la politique Natura 2000 et 3.2 % par des politiques de protection réglementaires. Régions naturelles (Rna) Châtillonnais Auxois Morvan Côte et arrière Côte Surface (ha) 285 953 190 118 46 005 117 509 240 511 42 % terres arables, 49 % forêt, 6 % prairies 50 % de prairies (en régression), 20 % forêts, 24 % terres arables (en hausse) 48 % forêts, 40 % prairies 55 % forêts, 22 % terres arables, 8 % prairies, 7 % landes, parcours… 55 % de terres arables, 25 % de forêts, 8 % de milieux artificialisés, 6 % de prairies (en régression) Occupation du sol Fossé Bressan (dont Val de Saône) Zones humides % (ha) 2008 0.9 % (2540) 1.5 % (2865) 4.8 % (2205) 0.5 % (663) 12 % (28 888) % Rna en Znieff 1 (ha) 13 % (37 240) 30 % (57 153) 12,4 % (5707) 21,5 % (25 330) 8,5 % (20 393) % Rna N2000 DHabitats 2.6 % (zones humides) 24.8 % (Chiroptères) 4.7 % (zones humides) 8.5 % (forêts et pelouses calcaires) 7 % (Chiroptères et forêt) % Rna N2000 DOiseaux % des projets de Znieff hors DH – hors DO Sites préservés 20.6 % 0% 0% 51.6 % 5.3 % 84 % - 69 % 65 % - 100 % 62 % - 100 % APPB / RBD / sites classés et inscrits / CSNB APPB / sites classés et inscrits sites classés et inscrits 63 % - 43 % 95 % - 76 % APPB / RNN / RNR / RBD / sites classés et APPB / RBI / RBD / sites classés et inscrits / CSNB inscrits / CSNB Rapaces et avifaune des milieux secs et forêts Avifaune des zones humides, des forêts matures et des matures, chiroptères, reptiles, papillons espaces de grande culture, enjeu migration Principaux enjeux faune Avifaune forestière, avifaune des espaces de grande culture, chiroptères Avifaune du bocage, amphibiens, chiroptères Avifaune du bocage, amphibiens, chiroptères Principaux enjeux flore Flore forestière et milieux associés (Sabot de Venus, clairières et ourlets…), flore des zones humides Messicoles et flore des prairies humides (bords d’étangs) Flore des zones humides Flore des milieux secs et messicoles ; flore forestière Bocage et zones humides, ruisseaux de tête de bassin et cours d’eau Bocage et zones humides, ruisseaux de tête de bassin et cours d’eau, pelouses sèches silicicoles, forêts de ravin Falaises, pelouses, corniches et fourrés secs à très secs ; Forêts matures (bois mort et Zones humides, forêts matures cavités) et forêts de ravin Forêts matures & ourlets forestiers ; zones humides Principaux enjeux habitats naturels (dont prairies et marais tufeux) ; Cours d’eau et annexes ; pelouses sèches de la cuesta L’ONF et le CSNB interviennent sur des stations à Sabot de Venus et zones humides. Le projet de parc L’enjeu Chiroptères commence à être pris en compte par la politique Natura 2000. national devrait prendre en compte les enjeux Les acteurs de la préservation des milieux forestiers dans la montagne, en lien avec la Enjeux actuellement pris en compte politique Natura 2000. Le contrat de rivière Sequana aborde la préservation de la biodiversité des zones humides. naturels et la Région développement des projets sur les mares et le bocage. Le PNRM intervient dans la préservation de sites prioritaires inscrits au plan de Les acteurs de la préservation des milieux naturels interviennent sur un réseau de sites ponctuels concentrant les enjeux de cette région. La politique Natura 2000 peut prendre en charge une partie des parc révisé et ou appartenant au réseau Natura 2000. A cela s'ajoute des MAE zones à enjeux identifiées. La RNN de Combe Lavaux pour la gestion des prairies joue un rôle moteur d’exemplarité et paratourbeuses et les pelouses siliceuse. d’expérimentation. Flore des prairies humides et étangs, messicoles Les enjeux sont bien cernés sur ce territoire et les éléments pour la mise en place d’une politique agri-environnementale ont été rassemblés. La politique Natura 2000 traite l’enjeu forestier mais a été écartée du territoire Val de Saône. Des actions ponctuelles sont menées par les acteurs de la préservation des milieux naturels. Le Conseil général intervient sur le secteur des Maillys. Des politiques se mettent en place au niveau des contrats de rivière. Enjeux non pris en compte Niveau d’urgence Croisement avec le champ de possible de la politique ENS Les cours d’eau et les zones humides ; les spécificités des ourlets et clairières forestières ; les pelouses de la cuesta L’enjeu bocage et zone humide doit mieux être pris en compte, par une approche territoriale affinée, Dans des milieux aux contraintes physiques fortes, la question du rôle de l’agriculture dans la préservation végétales compagnes (messicoles), devenues rares. de milieux naturels à enjeux doit être posée. Quels objectifs, quels moyens pour maintenir une agriculture d’élevage dans ces secteurs de pelouses et de fonds de vallées ? De multiples enjeux doivent encore être pris en compte, pour assurer la préservation des haies et des prairies, comme la préservation de la forêt riches en mares et milieux annexes, sans oublier les feuillue, des zones humides et des espaces de cultures, localement riches en espèces têtes de bassin. plaine de Saône restent à préserver et un certain nombre d’enjeux concernant des espèces liées aux milieux agricoles doivent être traités. Menaces à court voire très court terme sur les zones humides du Val de Saône. Localement menace d’urbanisation à court terme sur des espaces à enjeux. Sur ce territoire les acteurs de la préservation des Une action sur le bocage ne peut être que multipartenariale. La Région a lancé son espaces naturels ont de fortes attentes quand à la plan bocage et peut s’appuyer sur les retours d’expérience d’autres Régions, où Il s'agit du territoire bénéficiant du plus grand politique ENS. La surface des zones humides est très Appui possible aux partenaires sur la les Conseils Généraux sont partie prenante. nombre de démarches de préservation du importante et les enjeux sont connus. question des zones humides et des pelouses Pour les zones humides, l’outil zone de préemption et l’acquisition / gestion patrimoine naturel. La politique ENS peut Le Conseil général peut aujourd’hui choisir de s’investir par l’acquisition et la gestion de sites clefs. peuvent être des solutions pour une partie des zones à enjeux, même en zone venir en appui lorsque qu’il y a menace à sur ce territoire en coopération avec les acteurs locaux Natura 2000 si la nécessité s’impose. court terme. (dont l’EPTB Saône Doubs), et utiliser ses outils dans ce Le PNR représente un levier d’action fort sur son territoire. sens (acquisition et gestion). Le volet ouverture au public de la politique peut se concevoir de manière transversale : aménagement de sites pour compléter le réseau existant, programmes d’éducation à l’environnement portés par les partenaires pour tous types de publics. La politique ENS peut aussi s’appuyer sur les EPCI et le Pays pour démultiplier son action (délégation du droit de préemption, financement de programmes…). Pour des thématiques précises mais diffuses sur le territoire (préservation d’espèces ciblées comme le busard cendré, de groupe spécifiques comme la flore messicole, l’accompagnement de la rédaction de listes rouges etc.) des programmes annuels ou pluriannuels peuvent être mis en place avec les organismes compétents, pour un soutien au travail d’approfondissement des connaissances et de sensibilisation et la mise en place d’actions. [liste non exhaustive] Menaces à court et moyen terme sur les zones humides Menaces à moyen terme de banalisation et de simplification du milieu pour le bocage. Menaces à court terme de disparition des zones humides. Menaces à court terme de fermeture des milieux. Localement menaces à très court terme par l’urbanisation. Le Val de Saône est le parent pauvre des politiques de préservation, bien que les enjeux soient forts (zones humides et rôle de corridor). La politique Natura 2000 initient certaines démarches dans le fossé Bressan. Des secteurs ponctuels de la SDENS 21 12 Les objectifs de la politique ENS de Côte d’Or Les grandes lignes de la politique … 14 Définition des objectifs stratégiques et à long terme … 17 La déclinaison en mesures et actions pour le schéma … 18 SDENS 21 13 Les grandes lignes de la politique Le choix d’une approche territoriale… Devant la disparité des réalités naturelles qui constituent la richesse de la Côte d’Or, la nécessité d’une approche territoriale s’est imposée pour bien prendre en compte l’ensemble des enjeux par territoire. La définition des objectifs et le programme d’action qui en découle s’appuient sur ce découpage en 5 grandes entités naturelles : Le Sabot de Vénus -> Le Département s’engage à s’investir en priorité sur les enjeux mis en avant dans chaque entité naturelle. L’Auxois : ce territoire de bocage conserve encore une belle intégrité paysagère sur des superficies importantes. Les haies offrent des possibilités de reproduction à de nombreuses espèces d’oiseaux, comme la Pie-grièche écorcheur ou la Huppe fasciée. Un grand nombre d’enjeux se concentrent dans les mares, avec notamment les Tritons crêtés, palmés, alpestre, marbrés et ponctués. Or ce réseau de mares a tendance à décliner ou à perdre en qualité. Un groupe moins connu, les Chauves-souris, est également très bien représenté et utilise le réseau bocager pour s’alimenter et s’abriter lorsque les vieux arbres sont conservés. Il existe un véritable enjeu autour de la qualité des prairies, notamment les plus humides et certains champs accueillent encore toute une flore spécifique, compagne des céréales, la flore messicole, devenue aujourd’hui patrimoniale vu sa rareté. Ici, pour être efficace, le Département doit s’associer aux autres acteurs, pour trouver avec eux les mesures appropriées au maintien de la spécificité « Auxois ». Le Châtillonnais : la marque de fabrique de ce territoire sont ses fameuses forêts, qui doivent intégrer le futur parc national à l’étude. Le Sabot de Vénus est l’emblème de la région naturelle et les forêts vieillissantes accueillent des oiseaux patrimoniaux comme la Chouette de Tengmalm. Associés aux forêts, les clairières et ourlets concentrent un certains nombres d’enjeux floristiques, parfois méconnus. Les cours d’eau et les zones humides peuvent aussi être mis en avant, notamment les marais tufeux. Un enjeu spécifique est en général oublié : les pelouses sèches du nord de la région naturelle. Elles sont un atout non négligeable du point de vue des milieux naturels. Sur l’espace agricole, l’intensification des pratiques agricoles a conduit à une certaine forme de banalisation des paysages et a gommé les spécificités. Quelques espèces remarquables, comme le Busard cendré, tentent encore de s’y reproduire. Le projet de Parc National de forêt de plaine va permettre de remettre en valeur ce territoire et le Département doit trouver l’articulation entre sa politique et ce projet. Tout en accompagnant l’essor du Parc, il peut faire le choix d’orienter sa politique vers les espaces plus en déshérence. SDENS 21 L’étang d’Epoisses dans l’Auxois La saison des foins (Photo PNRM, Aline Corbeaux) 14 Le choix d’une approche territoriale… La Côte et l’arrière-côte : l’influence du sud se ressent tout particulièrement dans cette région naturelle. Les falaises, pelouses, corniches et fourrés secs à très secs accueillent une flore adaptée à ces milieux, qui ne trouve pas d’autres espaces où se développer dans le département. Cette spécificité se retrouve au niveau de la faune, avec les rapaces comme le Circaète Jean-le-blanc, les reptiles comme le Lézard vert ou la Couleuvre verte et jaune, ou encore tout un ensemble de papillons. Moins connues, les forêts de ravin concentrent également des enjeux en termes d’habitats naturels. Ce territoire est peut être le mieux préservé à l’heure actuelle, mais la fermeture des milieux accompagne le recul d’une agriculture anciennement en équilibre avec le milieu, et a des conséquences sur certains habitats. Le Département doit trouver une forme d’action qui lui permettra de bien garantir la prise en compte des spécificités propres à ce territoire. Chouette de Tengmalm Le Fossé bressan : cette région naturelle ressort dans toutes les analyses pour la richesse de ses zones humides, et les prairies du Val de Saône sont le joyau au sein de toute cette diversité d’habitats naturels humides. Les espèces de la faune et de la flore associées à ces milieux humides sont naturellement citées dans les enjeux. Cette prédominance des zones humides ne doit pas masquer les enjeux liés aux grands massifs forestiers, ni ceux liés aux plantes compagnes des cultures, les messicoles. Le fossé bressan, comme le chatillonnais, doit également faire face au problème de banalisation des paysages. L’urbanisation et la multiplication des voies de circulation sont quand à eux deux autres problèmes plus spécifiques à ce territoire. Si les enjeux sont connus, leur prise en compte est plus limitée que dans les autres régions naturelles. La politique ENS a un véritable rôle à jouer mais nécessairement en partenariat avec l’ensemble des acteurs de ce territoire. Il y a urgence à intervenir pour préserver la richesse de cette entité naturelle. Le Morvan : ce territoire a ses spécificités propres et une identité bien marquée. Le bocage et les zones humides sont les premiers éléments mis en avant dans l’analyse. Les espèces associées, amphibiens, oiseaux et chauve-souris ressortent donc en termes d’enjeux. Ces élément se retrouvent dans les autres régions naturelles, mais des particularités comme les pelouses sèches silicicoles sont spécifiques au Morvan. Les ruisseaux de tête de bassin versant y sont également remarquables, tout comme certaines forêts de ravins. Comme dans l’Auxois, l’action ne peut être que partenariale et le Parc Naturel Régional est un acteur clef du territoire. La volonté de prise en compte des spécificités du territoire guidera l’action du Département. SDENS 21 Le délaissé d’Esbarres 15 Les grandes lignes de la politique … avec des réflexions à l’échelle du département Pour analyser les enjeux et construire les objectifs de la politique, une approche territoriale a été privilégiée dans un premier temps. Pour un certain nombre de thématiques à dimension plus transversale entre les régions naturelles, un retour à l’échelle départementale est nécessaire. Sensibilisation de collégiens (photo PNRM, Maxime Jouve) Zones humides : elles constituent un des principaux enjeux identifiés dans le diagnostic. Dans le cadre de ce travail, elles sont avant tout mises en avant pour leur richesse naturelle. Il ne faut cependant pas oublier les nombreux services qu’elles rendent par ailleurs (pouvoir épurateur, régulation des crues…). Derrière le terme zone humide se cachent de plus des réalités bien différentes : prairies, étangs, ripisylves (forêts des bords de cours d’eau), marais, mares … qui ont chacune leurs spécificités. -> le Département s’engage à s’investir prioritairement dans la préservation des zones humides, et il pourra être amené à intervenir sur tout espace naturel identifié comme tel. Cette action pourra se faire à l’initiative du Département ou en réponse à la demande d’un partenaire. Elle sera toujours menée en concertation avec les structures en place sur les territoires. Natura 2000 : cette politique européenne revêt une importance particulière en Côte d’Or avec 16 sites identifiés et 24.8 % du territoire couvert. Les espaces et espèces concernés croisent les priorités de la politique ENS identifiées suite au travail de diagnostic. -> le Département s’engage à accompagner de façon ponctuelle la politique Natura 2000, en fonction des enjeux qu’il identifie sur chaque territoire. Crapaud commun Trame verte et bleue : la constitution d’une trame verte et bleue est une des mesures du Grenelle de l’Environnement pour enrayer le déclin de la biodiversité. La Région Bourgogne et l’Etat définissent aujourd’hui les trames vertes et bleues régionales au 1/100 000ème et ce travail devra être précisé au niveau des départements. -> le Département s’engage à accompagner la préservation voire la restauration des trames vertes et bleues lors de l’élaboration et de l’application des documents d’urbanisme. Education à l’environnement : c’est un des piliers des politiques ENS. L’éveil du public aux enjeux de Nature est la clef de la prise en compte des enjeux dans le futur. L’offre d’éducation à l’environnement se construit autour de thèmes, de publics cibles et d’espaces et sites supports. -> le Département s’engage à construire une offre départementale spécifique avec les partenaires déjà en place, notamment ceux du réseau découverte Nature en bourgogne. Un champ de messicoles SDENS 21 16 Définition des objectifs stratégiques et à long terme de la politique L’analyse du contexte de la Côte d’Or montre qu’une prise en compte des enjeux naturels implique de s’intéresser à d’importantes surfaces, qui ont pour la plupart une vocation agricole ou forestière affirmée. Le monde rural devient de fait un acteur clef dans la mise en place d’une politique ENS. 1. -> Les objectifs stratégiques doivent donc traduire aujourd’hui une volonté de faire travailler en commun les acteurs historiques de la préservation des milieux naturels et les acteurs du monde rural porteurs d’un projet répondant aux enjeux soulevés par le schéma. connaissance du patrimoine naturel et continuer à préserver ou restaurer les espaces et espèces remarquables. C’est pourquoi le Département a souhaité se donner les trois objectifs stratégiques suivants pour son schéma des Espaces Naturels Sensibles : 2. Préserver la faune, la flore, les habitats naturels et les paysages patrimoniaux de Côte d’Or, dans une démarche concertée avec les partenaires Accompagner les acteurs du monde rural porteurs de projets en phase avec les enjeux naturels de Côte d’Or Sensibiliser les habitants de la Côte d’Or à la richesse de leur patrimoine naturel Partant de ces constats, les objectifs stratégiques peuvent être reformulés en 3 objectifs à long terme pour la politique : La prise en compte de certains enjeux comme le bocage ou les zones humides passe nécessairement par un travail CONCERTÉ entre décisionnaires et acteurs locaux. De manière générale, l’action du Département n’est pas isolée. Pour être efficace, elle doit intégrer et soutenir les projets en faveur des milieux naturels de ses partenaires historiques, des acteurs locaux et des autres collectivités. Le Département pourra alors espérer répondre aux enjeux mis en avant dans le diagnostic (cf. Tome 1 du schéma), et en priorité à ceux qui ne sont pas encore pris en compte par ailleurs. En parallèle, le Département doit aussi veiller à la l’intégration des objectifs de la politique ENS de manière transversale dans l’ensemble des actions qu’il porte. Le deuxième objectif à long terme peut être formulé ainsi : en réponse aux enjeux naturels prioritaires identifiés sur chaque territoire, favoriser les projets associant plusieurs partenaires, dans une logique d’action en lien et en articulation avec les politiques existant par ailleurs. Le diagnostic conduit dans l’état des lieux (Tome 1) amène aux constatations suivantes : La préservation des zones humides est une priorité dans la plupart des régions naturelles, et un enjeu à très court terme dans le Val de Saône. Le bocage est du point de vue des paysages, des milieux et des espèces un deuxième élément fort du patrimoine départemental. D’autres milieux naturels comme les pelouses sèches, les forêts de ravin ou les forêts matures peuvent être mis en avant. Un certain nombre d’espèces remarquables de la faune et de la flore, associées à tous ces milieux, doivent être préservées via des actions ciblées . Une offre en matière de sites et itinéraires naturels accessibles au public existe déjà. Il convient aujourd’hui de la renforcer pour avoir un panorama de tous les enjeux. Pour préserver la faune, la flore et les habitats naturels, en PARTENARIAT avec tous les porteurs de projet, il faut connaître en détail le patrimoine naturel de Côte d’Or et partager les enjeux. C’est la base de travail indispensable pour développer des actions ciblées et efficaces. Or aujourd’hui, des zones d’ombre existent encore pour certains groupes ou espèces. Compléter la connaissance va permettre d’affiner le diagnostic conduit dans l’état des lieux. Ensuite arrive la phase plus opérationnelle, où le Département et ses partenaires s’attachent à préserver ensemble les espaces et espèces les plus remarquables. D’où le premier objectif à long terme : améliorer la 3. L’éveil puis l’ADHÉSION d’un large public aux enjeux de la préservation du patrimoine naturel et de la biodiversité, est une des clefs de la réussite d’une politique ENS sur le long terme. Un réseau d’espaces naturels ouverts au public est déjà constitué en Bourgogne. Renforcé par l’acquisition de nouveaux sites, il pourra devenir le support du volet « sensibilisation des habitants » de l’action départementale. Ces sites peuvent être des vitrines de la politique ENS, à parcourir et visiter de manière informelle ou dans le cadre de sorties encadrées. Le troisième objectif, ancré sur les territoires et destiné à tous les habitants est le suivant : développer une politique active de sensibilisation du public, et accompagner un réseau des espaces, sites et itinéraires (ESI) témoins de la richesse naturelle départementale. Le schéma qui suit présente la déclinaison des 3 objectifs à long terme en 6 mesures pour le schéma. Leur traduction en actions va permettre de constituer le plan d’action du premier schéma départemental des Espaces Naturels Sensibles de Côte d’Or. SDENS 21 17 Déclinaison des objectifs à long terme en mesures et actions Préserver Améliorer la connaissance du patrimoine naturel et continuer à préserver ou restaurer les espaces et espèces remarquables Sensibiliser En réponse aux enjeux naturels prioritaires identifiés sur chaque territoire, favoriser les projets associant plusieurs partenaires, dans une logique d’action en lien et en articulation avec les politiques existant par ailleurs Développer une politique active de sensibilisation du public, et accompagner un réseau des espaces, sites et itinéraires (ESI) témoins de la richesse naturelle départementale. 6 mesures traduites en 17 actions pour le schéma 2011 – 2015 1. Conforter les politiques et initiatives de préservation des habitats naturels, de la faune et de la flore de Côte d’Or 1.1 plan Val de Saône 1.2 plan Bocage 1.3 appui ponctuel à la politique Natura 2000 1.4 accompagnement de l’essor du futur Parc National de forêt de plaine 1.5 soutien aux programmes régionaux, nationaux ou européens 2. Acquérir ou aider à l’acquisition de sites ENS 2.1 Instauration de zones de préemption au titre des ENS 2.2 Acquisition de sites et/ou aide à l’acquisition de sites par les partenaires 2.3 Mise en place d’un plan de gestion sur les sites acquis via la politique ENS 3. Contribuer à l’acquisition, à la valorisation et à la diffusion de la connaissance naturaliste 4. Intégrer la politique ENS dans le réseau d’espaces, sites et itinéraires de randonnée 3.1 Participation aux campagnes d’acquisition puis restitution de la connaissance naturaliste 3.2 Accompagnement du programme d’action des structures partenaires 4.1 Organiser les activités de loisir au sein des sites ENS du réseau des ESI Fiches actions, pages 20 - 36 5. Construire une politique d’éducation à l’environnement portée par le Département 5.1. Aménagement des sites pour le public 5.2. Développement d’une offre d’éducation à l’environnement à destination des collégiens 6. Promouvoir le schéma auprès d'un large public et assurer son intégration dans l'action transversale du conseil général 6.1 Développement d’outils de communication spécifiques 6.2 Suivi de la politique 6.3 Intégration de la politique ENS dans l’action transversale du Département 6.4 Mise en place d’indicateurs et évaluation 18 La déclinaison des objectifs : le plan d’action SDENS 21 19 1.1 Plan Val de Saône Mesure 1 Description du lien entre la mesure et l’action Le Val de Saône est l’entité naturelle où les attentes sont les plus fortes pour une meilleure prise en compte des enjeux zone humide. Les habitats y sont exceptionnels, notamment au sein des prairies, et les rivières constituent un des maillons de la trame bleu qui se met en place à l’échelle régionale. Tout un ensemble d’espèces à enjeux ont été identifiées et l’urgence de prise en compte de ce patrimoine a été estimée à très court terme. Aujourd’hui les espaces à enjeux y sont clairement identifiés et la phase opérationnelle de la prise en compte des enjeux attend de se mettre en place. Comme dans le bocage, l’action est nécessairement partenariale, et l’intégration du monde agricole dans le processus est indispensable. Après l’échec de la mise en place d’autres politiques, l’action au travers des ENS est perçue comme l’opportunité pour enfin contenir l’érosion de la biodiversité sur ce territoire. Le Département souhaite donc s’engager sur ce territoire en partenariat avec les acteurs locaux, en mettant ses outils à disposition des porteurs de projet initiateurs d’une nouvelle dynamique. L’action du département prendra deux formes : L’appui a une structure animatrice ayant pour objectif de préserver voire restaurer les systèmes prairiaux L’acquisition d’un ou plusieurs sites symboliques Localisation géographique de l’action Cette action vise les prairies humides du territoire du Val de Saône et ses affluents (cf. carte de droite diapositive 23) Détails sur la mise en œuvre de l’action Appui a une structure animatrice ayant pour objectif de préserver les prairies de fauche L’objectif est de garantir le maintien de grands ensembles prairiaux cohérents, avec la volonté d’y promouvoir une agriculture d’élevage durable, qui prend en compte les contraintes d’exploitation des agriculteurs. Cela peut supposer de restaurer par endroits des secteurs anciennement prairiaux. Le Département souhaite qu’à terme une structure anime ce réseau de « prairies ENS ». o Le Département s’engage à étudier, avec ses partenaires : la possibilité d’instauration de zones de préemption sur secteurs prairiaux et des zones humides à enjeux, en vue de leur acquisition par les communes / communautés de communes / EPCI avec l’aide financière du Département. l’opportunité et la faisabilité, notamment juridique et financière, de la mise en place, dans le cadre de la politique ENS, d’une mesure agro-environnementale territorialisée spécifique aux ensembles de prairie. Ce contrat MAEt aurait comme espace d’application toutes les prairies remarquables, qu’elles soient propriété d’une collectivité ou non. Acquisition d’un ou plusieurs sites symboliques o Le Département s’engage à chercher à acquérir un ou plusieurs sites symboliques sur le territoire du Val de Saône. L’objectif est d’en faire une vitrine de la prise en compte des enjeux de ce territoire. Cet espace pédagogique devra démontrer qu’une agriculture d’élevage durable est possible autour de la prairie humide. Conforter les politiques et initiatives de préservation des habitats naturels, de la faune et de la flore de Côte d’Or Déclinaison en actions 1.1 plan Val de Saône 1.2 plan Bocage SDENS 21 1.3 appui ponctuel à la politique Natura 2000 1.4 accompagnement de l’essor du futur Parc National de forêt de plaine 1.5 soutien aux programmes régionaux, nationaux ou européens 20 1.2 Plan Bocage Mesure 1 Description du lien entre la mesure et l’action Le bocage est un élément fort du patrimoine naturel Bourguignon et la Côte d’Or conserve encore de des paysages bocagers remarquables dans l’Auxois et le Morvan. Les enjeux repérés concernent les zones humides, l’avifaune, les amphibiens, les chauve-souris (chiroptères) et les plantes messicoles (les compagnes des cultures). Une action sur un territoire aussi vaste passe nécessairement par un travail collectif et le Département souhaite s’inscrire dans le cadre des démarches développées par ses partenaires, comme le plan régional de sauvegarde du bocage. Cette action s’inscrit dans un contexte difficile pour l’élevage en France, avec une filière en difficulté économique, et qui dans ce contexte n’est pas forcément disponible pour entamer une réflexion sur les nouvelles fonctions de l’agriculteur gestionnaire de milieux naturels. L’action du Département au titre des ENS vise : à sauvegarder, recréer et/ou entretenir des linéaires de haies, notamment lors des aménagements fonciers qui relèvent de sa compétence à promouvoir l’accroissement des surfaces de prairies naturelles permanentes à aider à la création / mise en valeur écologique / entretien des mares au sein des prairies Localisation géographique de l’action Cette action vise en priorité les bocages de l’Auxois et du Morvan. Elle peut être étendue aux autres entités naturelles du département dans le cadre des aménagements fonciers ou lorsqu’un projet pertinent est développé à l’échelon local (cf. carte de gauche diapositive 23). Détails sur la mise en œuvre de l’action Sauvegarder, recréer et entretenir des linaires de haies : o Le constat a été établi qu’il existait un manque autour de la sensibilisation des commissions d’aménagement foncier. Le Département s’engage à soutenir tout porteur de projet qui mènera un travail de sensibilisation des commissions, à partir d’exemples où l’opération peut être estimée comme une réussite d’un point de vue des milieux naturels. o Toujours dans le cadre des aménagements fonciers en milieu bocager, le Département s’engage à financer la réalisation, par une structure compétente, d’un diagnostic spécifique sur la qualité des linéaires de haies, avec élaboration d’une typologie et d’une cartographie détaillée par tronçon des fonctions associées (épuration des eaux, corridor biologique, accueil d’espèces patrimoniales etc.). Un financement des travaux connexes pourra être envisagé sous réserve de la prise en compte des enjeux prioritaires mis en avant. o Devant le constat de la poursuite de l’érosion des linéaires de haies, le Département s’engage aussi à étudier les projets qui viseraient à tester de nouvelles stratégies de valorisation des haies ayant pour finalité leur maintien dans un état structurel favorable à la faune : haies mellifères, bois énergie. Qualité des prairies oDerrière le qualificatif « prairie » peut être regroupé tout un ensemble de surfaces en herbe. Pour favoriser l’extension de prairies écologiquement intéressantes, le Département s’engage à étudier la possibilité de cofinancer les expérimentations autour de mesures agro-environnementales à objectifs de résultat en milieu bocager (MAEt). Création / mise en valeur écologique / entretien des mares : o La prise en compte des enjeux mis en avant dans l’état des lieux passe aussi par la préservation des mares, qui remplissent de nombreuses fonctions écologiques, pédagogiques et même historiques. Plusieurs structures bourguignonnes ont choisi d'unir leurs compétences et leurs connaissances pour travailler à la préservation des mares de Bourgogne, dans le cadre du programme Réseaux Mares de Bourgogne. Comme ses voisins et dans une logique d’approche régionale, le Département s’engage à soutenir les activités du réseau Mares de bourgognes sur son territoire. SDENS 21 Conforter les politiques et initiatives de préservation des habitats naturels, de la faune et de la flore de Côte d’Or Déclinaison en actions 1.1 plan Val de Saône 1.2 plan Bocage 1.3 appui ponctuel à la politique Natura 2000 1.4 accompagnement de l’essor du futur Parc National de forêt de plaine 1.5 soutien aux programmes régionaux, nationaux ou européens 21 SDENS 21 22 1.3 Appui ponctuel à la politique Natura 2000 Description du lien entre la mesure et l’action Le réseau Natura 2000 couvrant une part significative des espaces naturels les plus remarquables de Côte d'Or (24,8 % du territoire), le Département souhaite suivre les actions mises en application des directives européennes Habitats et Oiseaux. Ces actions bénéficient d'un cadre d'animation local assuré par les collectivités volontaires, ou par défaut de celles-ci par l'Etat. A ce titre, le Département peut intervenir de manière ponctuelle en tant que partenaire technique et financier, lorsque l’action envisagée est en accord avec les objectifs du schéma départemental des ENS, et qu’un consensus apparaît au niveau local autour de sa participation à la mise en place de la politique. Localisation géographique de l’action Cette action concerne l’ensemble des territoires repérés au titre des directives européennes Habitats et Oiseaux. Cependant les priorités pour le Département sont : Les marais tufeux du Châtillonnais Les zones humides du Morvan Les habitats à Chauve-souris du bocage de l’Auxois Les milieux forestiers et pelouses sèches de la côte dijonnaise Détails sur la mise en œuvre de l’action Le Département ne souhaite pas se positionner comme opérateur et/ou animateur de site Natura 2000. Il peut par contre mettre ses outils à disposition des animateurs de sites Natura 2000, dans l’optique de faciliter la mise en place des démarches de préservation du patrimoine naturel. Le Département s’engage auprès de ses partenaires pour : La définition de zones de préemption et l’acquisition par les collectivités / EPCI. La mise en œuvre des actions définies au document d’objectif sur les zones de préemption définies ou sur les espaces acquis au titre de la politique ENS. 1.4 Accompagnement de l’essor du futur Parc National de forêt de plaine Description du lien entre la mesure et l’action Le Département souhaite s’associer à la démarche initiée pour la mise en place du parc national de forêt feuillue de plaine en France métropolitaine. L’enjeu est en effet très fort, à la fois pour les espèces et habitats naturels directement concernés, mais également pour la mise en place d’une économie basée sur la préservation du patrimoine naturel, favorisant les acteurs socioprofessionnels investis dans l’exploitation durable. Localisation géographique de l’action Cette action concerne les communes de Côte d’Or pressenties pour intégrer le périmètre du futur parc national et les habitats suivants : forêts feuillues, prairies humides, bocage, marais tufeux et zones humides, cours d'eau et milieux aquatiques. Détails sur la mise en œuvre de l’action Le Département est intégré dans le deuxième collège du GIP chargé d’étudier la mise en place du Parc National. Le Département s’engage à créer, avec ses partenaires, la dynamique nécessaire à l’essor d’un Parc National sur ce territoire. Il pourra à ce titre cofinancer dans un premier temps les études liées à la construction du périmètre final. SDENS 21 Mesure 1 Conforter les politiques et initiatives de préservation des habitats naturels, de la faune et de la flore de Côte d’Or Déclinaison en actions 1.1 plan Val de Saône 1.2 plan Bocage 1.3 appui ponctuel à la politique Natura 2000 1.4 accompagnement de l’essor du futur Parc National de forêt de plaine 1.5 soutien aux programmes régionaux, nationaux ou européens 23 1.5 Soutien aux programmes régionaux, nationaux ou européens Mesure 1 Description du lien entre la mesure et l’action L’action mise en place par le Département dans le cadre de sa politique ENS s’inscrit dans un contexte régional, national et européen. Un certain nombre d’espèces, groupes d’espèces ou espaces identifiés dans le schéma peuvent faire l’objet de plans spécifiques à ces échelles. Cette action vise à accompagner les démarches mises en place par les partenaires du Département. Localisation géographique de l’action Cette action peut se développer sur l’ensemble du territoire suivant les thématiques, milieux et espèces concernés : Territoire à enjeux (corridors et noyaux de biodiversité) de la future trame verte et bleue Espaces naturels abritant des espèces à enjeux dans le département. Exemples d’espèces éligibles : les Piesgrièches et la Chouette chevêche en espace de bocage, le Sonneur à ventre jaune en espaces forestiers et prairiaux, les Chauves-souris en cavités souterraines et espaces ruraux, le Fluteau nageant dans les zones humides … Détails sur la mise en œuvre de l’action Cette action se place en accompagnement des programmes Life européens, des plans nationaux d’action ou des programmes concernant des espèces ou groupes d’espèces développés par la Région. Le Département s’engage à cofinancer ces programmes lorsqu’il répondent aux enjeux et priorités des différentes régions naturelles. Il encourage les structures porteuses du projet à intégrer ces actions spécifiques dans le cadre de leurs conventions pluriannuelles d’objectif (cf. action 3.2). Au sein de la trame verte et bleu dessinée au 1/100000ème à l'échelle régionale, le Département s'engage à participer à des études plus précises de définition des continuums et corridors lors de la réalisation de diagnostics préalables au futurs SCOT et PLU (prioritairement les PLU intercommunaux). Conforter les politiques et initiatives de préservation des habitats naturels, de la faune et de la flore de Côte d’Or Déclinaison en actions 1.1 plan Val de Saône 1.2 plan Bocage 1.3 appui ponctuel à la politique Natura 2000 1.4 accompagnement de l’essor du futur Parc National de forêt de plaine 1.5 soutien aux programmes régionaux, nationaux ou européens La Chouette chevêche Le Sonneur à ventre jaune SDENS 21 24 2.1 Instauration de zones de préemption au titre des ENS Description du lien entre la mesure et l’action Localisation géographique de l’action Pour utiliser pleinement les outils proposés par la politique des espaces naturels sensibles, le Département souhaite définir des zones de préemption, en partenariat avec les collectivités locales et EPCI concernés, et sur la base des enjeux mis en avant par le schéma. Ces zones se situeront dans des espaces où la maîtrise foncière s’avère être l’outil approprié pour assurer la conservation d‘habitats naturels et d’espèces à forts enjeux. Certains espaces clefs repérés par des démarches plus anciennes (documents d’urbanisme et de planification, contrats de rivière, Natura 2000…) ou plus récentes (trame verte et bleue) pourront également à terme être concernés. Les zones de préemption sont définies dans l’optique d’une acquisition en direct par le Département, ou par les collectivités locales et EPCI via une délégation de son droit de préemption. En complément de la réflexion menée dans le Val de Saône, la mise en place de zones de préemption pourra être étudiée sur plusieurs sites mis en avant par les partenaires techniques, et visités dans le cadre de la rédaction du schéma : •Châtillonnais : Lac de Marcenay et Mont Rémin. •Auxois et Morvan : vallon des Foultères, Lac de Chamboux, étangs d’Arnay-le-duc, plateau et falaises de Saffres, montagne de Bard-le-régulier, étang de Lacanche, étang d’Epoisses. •Côte et arrière-côte : cirque du bout du monde. •Fossé bressan : délaissé d’Esbarres, bois de Chevigny, étang du fourneau à Fontaine-française, étangs piscicoles de Cîteaux. Le Département se laisse la possibilité d’étudier toute autre proposition de définition de zone de préemption, dans la mesure où elle répond clairement aux enjeux soulevés dans chaque région naturelle, tels que décrits dans le tableau de synthèse p.11. Détails sur la mise en œuvre de l’action Le Département s’engage à stimuler l’initiative locale sur les sites les plus remarquables, afin de délimiter des zones de préemption en concertation avec les collectivités concernées. L’objectif est de privilégier une démarche ascendante. Les partenaires du Département œuvrant sur les différents territoires sont ainsi invités à se faire les relais de la politique départementale. Le Département s’engage à consulter un partenaire de travail privilégié (ou groupement de partenaires), qui l’accompagnera sur l’étude de la pertinence de la demande au regard des enjeux du site proposé. Mesure 2 Acquérir ou aider à l’acquisition de sites ENS Déclinaison en actions 2.1 Instauration de zones de préemption au titre des ENS 2.2 Acquisition de sites et/ou aide à l’acquisition de sites par les partenaires 2.3 Mise en place d’un plan de gestion sur les sites acquis via la politique ENS Dans les communes dotées d'un plan d'occupation des sols (POS) rendu public ou d'un plan local d'urbanisme approuvé (PLU), les zones de préemption sont créées avec l'accord du conseil municipal. En l'absence de POS ou de PLU ou à défaut d'accord des communes concernées, une zone de préemption ne peut être créée qu'avec l'accord du représentant de l'Etat dans le département. Une fois la zone de préemption définie, le Département s’engage à exercer / ou faire exercer une animation foncière plus importante sur les parcelles concernées. La mise en place de zones de préemption sur la totalité des grands cours d’eau du département n’étant pas envisageable, un travail en collaboration avec les structures porteuses de SAGE ou de contrat de rivière pourra être envisager pour identifier les secteurs les plus pertinents de leur territoire. SDENS 21 25 Mesure 2 Acquérir ou aider à l’acquisition de sites ENS Déclinaison en actions 2.1 Instauration de zones de préemption au titre des ENS Le vallon des Foultères dans le Morvan Sortie naturaliste (photo PNRM, Isabelle Civette) 2.2 Acquisition de sites et/ou aide à l’acquisition de sites par les partenaires Description du lien entre la mesure et l’action L’acquisition est la suite logique de la définition des zones de préemption, mais elle reste envisageable sans recours au droit de préemption. Elle permet de faire entrer dans le domaine public des parcelles où les enjeux naturalistes sont forts, dans l’optique de mettre en place des modalités de gestion adaptées. La taxe départementale des ENS (TDENS) permet de financer ces acquisitions. Localisation géographique de l’action Cette action concerne en premier lieu les zones de préemption définies. Mais une politique ENS se construit aussi à partir d’opportunités. Le Département se laisse donc la possibilité d’acheter en direct (ou par voie de délégation), sans passer par une zone de préemption, une parcelle ou un groupe de parcelles mises en vente, qui présentent des enjeux correspondant à ceux identifiés dans chaque région naturelle (enjeux décrits dans le tableau de synthèse p.11). Détails sur la mise en œuvre de l’action Le Département se portera acquéreur des parcelles identifiées ou délèguera ce droit à une collectivité locale. L’opportunité d’un achat sera soumise à avis consultatif du comité technique des ENS. Lorsqu’un nombre suffisant de parcelles auront été acquises au sein de la zone de préemption définie et qu’une entité cohérente prendra forme, un plan de gestion et d’aménagement de l’espace naturel, qui deviendra dès lors un nouveau site ENS, devra nécessairement être mis en place. Ce plan de gestion sera construit selon la méthodologie usuelles (cf. action 2.3). SDENS 21 2.2 Acquisition de sites et/ou aide à l’acquisition de sites par les partenaires 2.3 Mise en place d’un plan de gestion sur les sites acquis via la politique ENS 26 2.3 Mise en place d’un plan de gestion sur les sites acquis via la politique ENS Description du lien entre la mesure et l’action Sur les terrains acquis au titre de la politique ENS et à l’aide des crédits TDENS ; - en direct par le Département ou par une collectivité ayant délégation - de manière intégrale ou via un cofinancement, la mise en place d’un plan de gestion va permettre de garantir l’adéquation entre les aménagements et la gestion mise en place et les objectifs de la politique. Cette mise en œuvre du plan de gestion sera suivi par un comité de site et le comité de pilotage des ENS validera le plan (cf. action 6.2). Localisation géographique de l’action Un plan de gestion sera mis en place à partir du moment où un ensemble de parcelles, acquises de manière intégrale ou partielle à l’aide des crédits de la TDENS, aura une taille cohérente pour y envisager des actions. Il sera finalisé au plus tard une année après son lancement. Durant la période de latence qui peut exister entre les premières acquisitions de parcelles et la constitution d’une entité cohérente pour mettre en œuvre un plan de gestion, toute action sur des parcelles acquises au titre de la politique ENS sera soumise à l’avis du comité technique des ENS. Détails sur la mise en œuvre de l’action La méthodologie mise en œuvre s’inspirera de la méthodologie des plans de gestion des réserves naturelles (Atelier technique des espaces naturels), mais également des méthodologies développées par les autres départements. Un plan de gestion repose avant tout sur un état des lieux partagés des enjeux du site : Informations générales (localisation, délimitation, statut du foncier, superficie) Cadre socio-économique et culturel Inventaires et classements existants Historique de l’occupation du sol Données physiques : climat, hydrologie, géologie, pédologie Analyse des habitats naturels (cartographie, état de conservation, niveau d’enjeu) Analyse de la faune et de la flore (inventaires, niveau d’enjeu) Facteurs limitant la fonctionnalité des habitats et des populations d’espèces Etude de l’intérêt pédagogique du site Synthèse des enjeux Mesure 2 Acquérir ou aider à l’acquisition de sites ENS Déclinaison en actions 2.1 Instauration de zones de préemption au titre des ENS 2.2 Acquisition de sites et/ou aide à l’acquisition de sites par les partenaires 2.3 Mise en place d’un plan de gestion sur les sites acquis via la politique ENS A partir des enjeux, il s’agit ensuite de définir des objectifs partagés entre les acteurs puis de construire un plan d’action. Définition des objectifs stratégiques / à long terme Définition des objectifs opérationnels du plan Construction d’un plan d’action avec fiches action et budget Un plan de gestion est construit pour une durée de 5 ans et sera soumis à évaluation à la fin de cette période. La mise en œuvre du plan de gestion est suivie par un comité de site (cf. action 6.2). SDENS 21 27 3.1 Participation aux campagnes d’inventaire puis restitution de la connaissance naturaliste Description du lien entre la mesure et l’action Le niveau de « patrimonialité » d’un site ou d’un secteur est en général déterminé sur la base des connaissances naturalistes, exprimées à partir de la faune, de la flore et des habitats répertoriés. Le travail de mise à jour des Znieff et celui mené pour l’atlas de la flore de Bourgogne ont permis d’accroître et de mettre en commun une grande partie de la connaissance départementale. Il subsiste cependant toujours un risque de non prise en compte d’un certain nombre d’enjeux dans les secteurs sous-prospectés par les acteurs des milieux naturels. Cette action vise à homogénéiser la connaissance des milieux naturels et des espèces sur l’ensemble du département, en levant notamment les éventuelles « zones d’ombres ». Elle a pour finalités : d’améliorer la lecture des enjeux pour guider l’action départementale de poser un référentiel départemental fort pour la construction de listes rouges d’anticiper les futurs travaux de recensement des espaces remarquables Les partenaires désirant prendre part aux actions financées par le Département devront s’engager à restituer les données collectées. Elles devront être intégrées dans des bases de données centralisatrices et accessibles (Bourgogne Base Fauna de la SHNA, base Flora du CBNBP, base de gestion des sites du CSNB). Les connaissances acquises permettront de définir s’il y a lieu de nouvelles mesures. Les campagnes de prospection font ainsi partie des outils qui vont permettre de donner un caractère évolutif au schéma. Localisation géographique de l’action Cette action vise en priorité des territoires moins connus comme le nord et le sud de l’Auxois, le pays d’Arnay, le pays de Tille et Vingeanne, le plateau Châtillonnais, le Duesmois… mais pourra être généralisée à l’ensemble du Département. Détails sur la mise en œuvre de l’action Pour la faune, la question doit être traitée groupe par groupe. Pour certains groupes, il s’agira de combler des lacunes géographiques alors que pour d’autres, une grande partie du travail d’acquisition de la connaissance doit encore être mené. Il faudra au préalable, à l’aide des spécialistes de chaque groupe, déterminer le niveau de connaissance à l’échelle du département. Pour la flore et les habitats naturels, il s’agit dans un premier temps de cibler l’action dans les secteurs sousprospectés pour l’atlas ou subissant le plus d’évolutions. Un travail plus systématique pourra être nécessaire pour mettre en place un atlas des habitats naturels et semi-naturels. Mesure 3 Contribuer à l’acquisition, à la valorisation et à la diffusion de la connaissance naturaliste Déclinaison en actions 3.1 Participation aux campagnes d’acquisition puis restitution de la connaissance naturaliste 3.2 Accompagnement du programme d’action des structures partenaires Le Département s’engage à financer les opérations qui répondent aux 3 finalités de l’action. Ces opérations visent aussi à terme la constitution d’un atlas communal de la faune, de la flore et des habitats naturels de Côte d’Or, accessible en ligne par l’ensemble des habitants du département. Un tel projet est en émergence sur le territoire du PNRM et de manière plus large à l’échelle nationale (Atlas de la biodiversité des communes). Les porteurs de projet devront proposer au Département des programmes d’action s’inscrivant dans cette logique. Une convention entre le département et le(s) porteur(s) de projet définira les conditions par lesquelles ils s'associent : pour améliorer la connaissance, compléter les bases et mettre en ligne les informations. SDENS 21 28 3.2 Accompagnement du programme d’action des partenaires Description du lien entre la mesure et l’action Chaque acteur départemental de la préservation des espèces et des milieux naturels conduit un programme d’actions propre avec tout un ensemble de financeurs. La mise en place de conventions pluriannuelles d’objectifs (CPO) vise à donner un cadre au partenariat spécifique entre le Département et ses partenaires sur un certain nombre de leurs actions. La CPO formalise les engagements réciproques entre le Département et la structure concernée sur un programme d’action défini. Pour des questions de cohérence de l’action, le Département encourage les acteurs départementaux œuvrant sur des thématiques similaires à se regrouper pour présenter une CPO commune. La fédération de l’action est en effet un gage de réussite de sa politique pour le Département. Le Département s’engage sur un montant financier pour une période de 3 ans. Il souhaite ainsi donner aux partenaires concernés, la possibilité de construire dans la durée leur intervention en faveur des milieux naturels. Localisation géographique de l’action Les conventions seront signées pour des actions locales ou généralisées sur le département. Détails sur la mise en œuvre de l’action Les actions inscrites à la CPO devront répondre en priorité aux enjeux soulevés dans chaque région naturelle. Ces enjeux sont décrits dans le tableau de synthèse p.11. Une CPO se présente sous la forme d’un dossier argumenté présentant les structures porteuses et leur programme au regard des enjeux départementaux. Chaque proposition d’action devra être déclinée dans une fiche spécifique avec : coordinateur de l’action et structures y prenant part, mise en contexte nationale, régionale et départementale, enjeux identifiés, objectif et détail de l’action sur 3 ans, forme de restitution, partenaires financiers. Au début de chaque année, le programme d’action de l’année est resoumis au vote de l’assemblée départementale. Des actions peuvent ainsi être modifiées en cours de route, dans la mesure où l’enveloppe financière votée pour les trois ans reste inchangée. Les actions développées ont vocation à s’inscrire dans les programmes menés aux échelles régionale, nationale ou européenne : programmes LIFE, atlas de la biodiversité des communes (ABC), trame verte et bleue, stratégie de création des aires protégées, plans nationaux d’action, politique régionale en faveur du milieu naturel, programme en cours des agences de l’eau etc. Toute donnée naturaliste collectée devra intégrer les base de données centralisatrices à l’échelle de la région (cf. action 3.1). Mesure 3 Contribuer à l’acquisition, à la valorisation et à la diffusion de la connaissance naturaliste Déclinaison en actions 3.1 Participation aux campagnes d’acquisition puis restitution de la connaissance naturaliste 3.2 Accompagnement du programme d’action des structures partenaires Le Département s’engage à étudier chaque proposition d’action triennale. Suivant ses priorités et ses leviers d’action, il déterminera la part du programme sur laquelle il souhaite s’engager, et le niveau de subvention de chaque action. SDENS 21 29 4.1 Organiser les activités de loisir au des sites ENS du réseau des ESI Description du lien entre la mesure et l’action Le réseau des chemins de randonnée répond en premier lieu à une demande sociale autour d’une activité sans cesse croissante, la randonnée. C’est un des atouts touristiques du département à valoriser. Le Département développe une politique des espaces, sites et itinéraires de randonnée (ESI) ainsi qu’une politique des sports en Nature. Les futurs sites ENS pourront intégrer le réseau des sites labellisés, sous réserve de la prise en compte de leurs spécificités. Localisation géographique de l’action L’ensemble des sites ENS peut être concerné. Détails sur la mise en œuvre de l’action Lors de la rédaction de l’état des lieux du plan de gestion d’un site ENS, un état des lieux doit être fait sur les activités de loisirs et les itinéraires et/ou espaces associés (cf. action 2.3). Suivant les enjeux naturalistes mis en avant et les résultats du diagnostic, des objectifs vont être définis pour l’accueil du public. Pour la question spécifique des cheminements inscrits au PDIPR et des activités de loisirs au sein de l’ENS, un règlement intérieur sera proposé. Ils définira les préconisations qui pourront être apportées à certains usages et proposera une sectorisation de l’espace, pour une cohabitation des différents enjeux. Le Département s’engage à valoriser, sur ses sites ENS, des itinéraires et activités de loisirs en cohérence avec les enjeux naturalistes notés. Cette réflexion sera élargie aux liaisons qui permettent de relier chaque site à la trame départementale de la randonnée. Mesure 4 Intégrer la politique ENS dans le réseau d’espaces, sites et itinéraires de randonnée Déclinaison en actions 4.1 Organiser les activités de loisir au sein des sites ENS du réseau des ESI Le Cirque du bout du monde dans la Côte Le Lac de Marcenay dans le Châtillonnais SDENS 21 30 5.1 Aménagement des sites pour le public Description du lien entre la mesure et l’action Le Département souhaite donner au public la possibilité de découvrir, tout en le préservant, le patrimoine naturel des sites labellisés ENS. Cette action vise à définir les modalités de son accueil sur les sites. Elle va nécessairement se construire dans la durée, à partir d'un suivi de la fréquentation des équipements réalisés pour l'ouverture au public. Localisation géographique de l’action Sites qui seront acquis sur la période du schéma. Détails sur la mise en œuvre de l’action Lors de la rédaction du plan de gestion du premier site ENS acquis, le Département s’engage à adopter une charte graphique qui sera généralisée par la suite à l’ensemble de ses sites. Le Département s’engage également à étudier, sur chaque site acquis, sa capacité d’accueil, le niveau d’aménagement envisageable au regard des enjeux naturels, et le contenu de l’offre d’interprétation du patrimoine naturel. Ce travail sera mené dans le cadre du plan de gestion. Suivant la nature des enjeux, différents paliers peuvent être définis pour l’ouverture au public : Aucune ouverture, Ouverture dans le cadre de visites guidées encadrées, Aménagement léger de chemins pour une circulation libre, Circulation libre ou encadrée avec une signalétique pour guider les visiteurs sur les chemins, Circulation libre ou encadrée avec signalétique et mise en place de panneaux pour l’interprétation du site (explication des milieux, de l’historique du site etc.) voire installation d’outils plus importants comme des observatoires, Circulation libre ou encadrée sur des chemins spécialement aménagés pour les personnes à mobilité réduite (équipements, signalétique, supports d’interprétation). Le réseau des sites ENS devra proposer à terme une offre complémentaire au niveau de l’accueil du public. Complémentarité interne entre les sites et externe entre les sites ENS et les autres sites de découverte de la Nature de Côte d’Or. Mesure 5 Construire une politique d’éducation à l’environnement portée par le Département Déclinaison en actions 5.1. Aménagement des sites pour le public 5.2. Développement d’une offre d’éducation à l’environnement à destination des collégiens Au moment de l’évaluation de ce premier schéma départemental des ENS, le Département s’engage, sur chaque site acquis, à analyser en détail les aménagements réalisés au titre de la politique ENS. SDENS 21 31 Mesure 5 Construire une politique d’éducation à l’environnement portée par le Département Déclinaison en actions La vallée du Serein dans l’Auxois Le montagne de Bard-le-régulier dans l’Auxois 5.2 Développement d’une offre d’éducation à l’environnement à destination des collégiens Description du lien entre la mesure et l’action Cette action vise à développer un programme d’animation spécifique pour les collégiens. Il s’agit d’œuvrer à la construction de leur connaissance et de leur réflexion sur les enjeux liés au patrimoine naturel et à la biodiversité, afin qu’ils développent des réflexes écocitoyens et prennent plus en compte le patrimoine naturel qui les entoure. Localisation géographique de l’action Cette action pourra se mettre en place dans les collèges, à partir des sites ENS et des sites du réseau Découvertes nature en Bourgogne. Détails sur la mise en œuvre de l’action Les structures compétentes en matière de pédagogie de l’environnement pourront présenter un projet d’animation au Département, si possible dans le cadre de leur convention pluriannuelle d’objectifs (volet animation). Le Département privilégiera les projets où les thématiques traitées sont en cohérence avec les enjeux mis en avant dans le schéma. Il privilégiera également les structures qui présentent un projet à l’échelle de l’ensemble du Département et invite donc les structures d’envergure locale à se fédérer. Le Département s’engage à soutenir financièrement les programmes qu’il jugera pertinents et conformes aux objectifs de son schéma. SDENS 21 5.1. Aménagement des sites pour le public 5.2. Développement d’une offre d’éducation à l’environnement à destination des collégiens 32 6.1 Développement d’outils de communication spécifiques Description du lien entre la mesure et l’action La politique départementale en matière d’espaces naturels s’appuiera sur des outils de communication pour valoriser et faire connaître son action auprès de l’ensemble de ses partenaires, des élus et du grand public. Localisation géographique de l’action Cette action est à destination de tous les publics de l’ensemble du territoire. Les différents outils permettent de cibler les types d’informations à proposer à chaque public. Détails sur la mise en œuvre de l’action Pour donner de la lisibilité à la politique qu’il entend construire, le Département s’engage à : Développer le contenu de l’espace dédié à la politique ENS sur le portail Internet départemental. Ce travail sera mené au fur et à mesure de la mise en place des actions, en commençant par une présentation du schéma mis en place pour les 5 années à venir. Présenter un bilan annuel de son action au titre des ENS. Communiquer sur les enjeux et sur son action dans chaque Côte-d'Or magazine. Créer un document pédagogique pour chaque acquisition. Etudier l’opportunité et la faisabilité d’une « collection » de cahiers qui permet de vulgariser la connaissance des partenaires : cahier « liste rouge », cahier « espèces des jardins et jardinage différencié », cahier « joyaux du département », cahier « zones humides », cahier « bocage » etc. Le service ENS développera cette action en lien avec les services compétents du Département. 6.2 Suivi de la politique Description du lien entre la mesure et l’action Pour poursuivre le partenariat initié avec la rédaction du schéma départemental des ENS, le Département souhaite associer le comité technique des ENS à sa mise en œuvre. Ce partenariat doit lui permettre de recueillir les avis nécessaires à la bonne conduite de sa politique, et à la prise de décision par le comité de pilotage des ENS. Lors d’une acquisition, ce comité est étendu au niveau local sous la forme d’un comité de site, pour définir les orientations de la politique sur le nouveau site ENS. Localisation géographique de l’action Cette action n’a pas de cadre géographique. Détails sur la mise en œuvre de l’action Suivi de la politique : Le Département s’engage à organiser a minima une réunion annuelle du comité technique des ENS, au cours de laquelle il présentera les actions mises en œuvre dans l’année écoulée. Mesure 6 Promouvoir le schéma auprès d'un large public et assurer son intégration dans l'action transversale du conseil général Déclinaison en actions 6.1 Développement d’outils de communication spécifiques 6.2 Suivi de la politique 6.3 Intégration de la politique ENS dans l’action transversale du Département 6.4 Mise en place d’indicateurs et évaluation Suivi des plans de gestion : Le Département s’engage à constituer un comité de site pour la mise en œuvre des plans de gestion énoncés dans l’action 2.3. Ce comité de site sera composé des membres du comité technique des ENS et des acteurs locaux concernés par le site. Il aura un rôle d’organisme consultatif et sera réuni à trois reprises minimum pour chaque plan : 1. initiation de la démarche, 2. avis sur l’état des lieux et les objectifs 3. avis sur le plan d’action final. C’est le comité de pilotage des ENS qui validera ou non le plan de gestion final. SDENS 21 33 6.3 Intégration de la politique ENS dans l’action transversale du Département Description du lien entre la mesure et l’action Les domaines de compétence du Département sont multiples. Il est par exemple un opérateur clef du réseau routier, un acteur de la politique agricole et forestière ou un animateur fort du territoire dans les domaines de la gestion de l’eau, de l’économie touristique et de la promotion économique. Certaines de ces activités concernent directement ou indirectement les espaces naturels. Pour mieux prendre en compte des enjeux de biodiversité mis en avant dans le schéma, une démarche d'intégration de la politique ENS est à développer. Dans un souci de cohérence globale de sa politique, il devra donc veiller à ce que les programmes et actions développés par ailleurs ne soient pas en opposition avec les objectifs déclinés dans le cadre de ce schéma. Localisation géographique de l’action Cette action n’a pas de cadre géographique. Détails sur la mise en œuvre de l’action Le Département s’engage à assurer la cohérence entre son action quotidienne et les engagements pris au travers de la politique ENS. Le service environnement et gestion durable devra ainsi en premier lieu faire la promotion interne de la politique ENS. Pour tout projet porté par le Département au sein d’espaces identifiés comme étant à enjeu par le SDENS, les équipes devront collaborer pour veiller à la préservation des espèces et habitats patrimoniaux. En cas d’objectifs contradictoires, la recherche d’une autre voie devra être envisagée : étude d’une alternative ou une modification du parti pris d’aménagement. En dernier recours, des mesures compensatoires ciblées, intégrées dès l’origine au projet, pourront être construites. Conscient que la mise en œuvre du schéma des ENS et l'accompagnement des services dans un domaine technique comme celui de la biodiversité réclament des compétences spécifiques, le Département s'engage à renforcer l'équipe chargée de la politique ENS. Mesure 6 Promouvoir le schéma auprès d'un large public et assurer son intégration dans l'action transversale du conseil général Déclinaison en actions 6.1 Développement d’outils de communication spécifiques 6.2 Suivi de la politique 6.3 Intégration de la politique ENS dans l’action transversale du Département 6.4 Mise en place d’indicateurs et évaluation SDENS 21 34 6.4 Mise en place d’indicateurs et évaluation Mesure 6 Description du lien entre la mesure et l’action Le Schéma Départemental des Espaces Naturels Sensibles de Côte d’Or se met en place pour une durée de cinq ans. L’évaluation doit permettre de vérifier l'efficacité et l’efficience du plan d’action mis en place, pour ajuster si nécessaire les actions proposées, et projeter les bases de futurs axes stratégiques au regard des évolutions du territoire. Localisation géographique de l’action Cette action n’a pas de cadre géographique. Détails sur la mise en œuvre de l’action Le Département s’engage à soumettre le schéma à une évaluation au terme de sa mise en œuvre. L’évaluation finale sera construite à partir d’un bilan détaillé de la politique, avec définition de critères d’évaluation et d’indicateurs associés. Ces indicateurs pourront être construits à partir d’éléments renseignés en partie durant la réalisation du schéma. Des investigations complémentaires en fin de schéma resteront toutefois nécessaires. La liste qui suit présente les éléments qui seront renseignés tout au long des 5 ans. Un document synthétique annuel présentera l’avancée de la mise en œuvre du SDENS, en détaillant les moyens humains et financiers utilisés pour mener à bien la politique départementale des ENS. Eléments renseignés 1.1 Surface placée en zone de préemption, surface acquise par le Département dans le Val de Saône, surface engagée en MAE 1.2 Nombre commissions d’aménagement sensibilisées, linéaires et surfaces de haies préservés, linéaire de haie créé, nombre de mares préservées ou créées, surface engagée en MAE, nombre de projets soutenus 1.3 Montant financier engagé pour les études, la mise en place des actions / budget total des actions, surface et espèces concernées 1.4 Nombre de réunions 1.5 Montant financier engagé / budget total de l’opération, surfaces et espèces concernées 2.1 Surface placée en zone de préemption 2.2 Surface acquise en direct ou par délégation du droit de préemption, surfaces acquises hors cadre de la délégation du droit de préemption 2.3 Nombre de réunions du comité technique 3.1 Montant financier engagé, nombre de données collectées 3.2 Montant financier engagé, nombre d’espèces et surface des milieux ciblés 4.1 Linéaire de sentiers concernés et montant engagé 5.1 Adoption de la charte graphique, nombre de site - surface concernée / type d’ouverture, thématiques d’interprétation développées 5.2 Nombre de collégiens ciblés, localisation des collèges 6.1 Nombre d’outils développés, régularité des informations 6.2 Nombre de réunions du comité technique, des comités de site 6.3 Nombre de réunions internes, taille de l’équipe SDENS 21 Promouvoir le schéma auprès d'un large public et assurer son intégration dans l'action transversale du conseil général Déclinaison en actions 6.1 Développement d’outils de communication spécifiques 6.2 Suivi de la politique 6.3 Intégration de la politique ENS dans l’action transversale du Département 6.4 Mise en place d’indicateurs et évaluation 35