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xx xx
2Vue du phare
La marée basse laissait apercevoir entre la lisière écumeuse des
flots et le dernier échelon de la falaise le morne lit de l’océan
pavé de roches et tapissé de végétations noirâtres. Des flaques
d’eau miroitaient au loin parmi les varechs, et deux ou trois cher-
cheurs de crabes, si petits qu’on les aurait pris pour des oiseaux
pêcheurs, se promenaient au bord des vases, imperceptibles dans
la prodigieuse étendue des lagunes. Au-delà commençait la
grande mer, frémissante et grise, dont l’extrémité se perdait dans
les brumes. Il fallait y regarder attentivement pour comprendre
où se terminait la mer, où le ciel commençait, tant la limite était
douteuse, tant l’un et l’autre avaient la même pâleur incertaine,
la même palpitation orageuse et le même infini. Je ne puis vous
dire à quel point ce spectacle de l’immensité répétée deux fois,
et par conséquent double d’étendue, devenait extraordinaire, vu
de la plate-forme du phare.
Eugène Fromentin, Dominique, 1862.
Rappeler que les mots composés s’écrivent
souvent avec un trait d’union.
Conseils
Mots à retenir
– immensité : les noms féminins
abstraits en -té ne prennent pas de -e
final sauf dictée.
– Champ lexical du paysage maritime :
marée basse, lisière écumeuse, flots,
falaise, océan, varechs, crabes, oiseaux
pêcheurs, vases, lagunes, mer, phare. Retirer 1 point par accent oublié.
Évaluation sur 20 points
Voir dans le cahier
Les propositions subordonnées
circonstancielles de but p. 18