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Pourquoi un Plan Fédéral Adaptation ?
Le 5ème rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat
(GIEC) [1] confirme sans équivoque le phénomène de réchauffement global et le lien avec les
émissions de gaz à effet de serre (GES) d’origine humaine. L’augmentation de la concentration
atmosphérique en CO2 depuis la période préindustrielle constitue de loin le principal facteur de
réchauffement du climat.
Depuis 1950, des changements ont été observés sur l’ensemble du système climatique et dans
toutes les régions du monde: l'atmosphère et les océans se sont réchauffés, l'étendue et le volume
de neige et de glace ont diminué, le niveau de la mer s’est élevé et les concentrations de GES ont
augmenté. Beaucoup de ces changements sont sans précédent. De nombreux aspects du
changement climatique anthropique sont irréversibles et vont persister pendant de nombreux
siècles, voire millénaires, et ce même si les émissions de gaz à effet de serre sont arrêtées.
Les changements climatiques sont devenus un enjeu majeur qui nécessitent une réponse urgente à
deux niveaux: d’une part la réduction des émissions de gaz à effet de serre (atténuation), d’autre
part la limitation des impacts des changements climatiques (adaptation).
Les changements en cours et à venir vont en effet affecter de nombreux secteurs : transport, santé,
économie, agriculture, énergie, etc. Nous devons nous préparer à ces changements et nous adapter
de manière à minimiser les impacts négatifs des changements climatiques et maximiser les
opportunités qui pourraient se présenter.
Une série de mesures d’adaptation aux changements climatiques observés et projetés sont d’ores et
déjà mises en œuvre. De mesures additionnelles sont nécessaires ; plus le réchauffement sera
marqué, plus ces mesures seront importantes.
L’atténuation vise à s’attaquer aux causes des changements climatiques, à savoir l’augmentation des
concentrations de GES dans l'atmosphère.
L’adaptation est le processus d’ajustement au climat actuel ou futur et à ses effets, afin d’atténuer
les effets néfastes ou d’exploiter les opportunités bénéfiques.
Elle vise à prendre les mesures nécessaires pour réduire la vulnérabilité des systèmes humains et
naturels aux conséquences des changements climatiques.
L’adaptation seule ne peut suffire à faire face au défi des changements climatiques, en particulier sur
le long-terme ; des mesures d’atténuation sont indispensables. La mise en œuvre conjointe de
mesures d’atténuation et d’adaptation offre les meilleures chances de diminuer les risques associés
aux changements climatiques.
La gamme des mesures d’adaptation est très large, incluant l’utilisation de technologies (par
exemple l’élévation du niveau des digues), le changement de comportement (choix raisonné du type
et de l’origine de la nourriture, etc.), la modification des techniques de gestion (pratiques agricoles
adéquates, etc.) et les décisions politiques (plans stratégiques, etc.).
L’autorité fédérale dispose d’un éventail de compétences et de leviers pertinents dans différents
secteurs (transport, économie, énergie, milieu marin, recherche, santé, coopération au
développement, gestion de crise lors de catastrophes naturelles, sécurité internationale, agriculture)
pour mener des actions en matière d’adaptation.