
5
problématique, de l’expertise et des moyens déjà présents sur les différents sites de l’unité,
les travaux de la chaire seront orientés, au travers d’expérimentations couplant des
approches in vitro/ex vivo, in vivo et in situ, vers les axes suivants :
- le premier axe concerne l’amélioration des connaissances de la
physiologie/écophysiologie de la reproduction des espèces modèles et leur modulation sous
la pression des changements environnementaux. Cet axe aura pour objectif de développer
des recherches visant à identifier les mécanismes d’action reprotoxique des contaminants
sur la reproduction et sa régulation chez des organismes modèles représentatifs des
écosystèmes aquatiques continentaux nationaux et européens. Le développement
d’approches globales (protéomique, transcriptomique…) sera privilégié. Le projet prendra
également en considération l’identification de fenêtres critiques d’exposition en lien avec des
périodes sensibles du développement et/ou du cycle de vie des organismes.
- sur la base des mécanismes d’action, le deuxième axe aura pour objectif de
caractériser le potentiel de certaines réponses en tant que biomarqueurs. Cet axe visera tout
particulièrement à définir le caractère prédictif des réponses moléculaires vis-à-vis des effets
sur la descendance. Ainsi, au travers d’une approche intégrative prenant en considération
les différents mécanismes d’action des polluants ainsi que les différents niveaux
organisationnels, le projet visera à préciser les liens entre des réponses d’intérêt mesurées
au niveau moléculaire, individuel (traits de vie, performances reproductrices) voire
populationnel (sex-ratio, aspects transgénérationnels).
- le troisième axe aura pour objectif de définir les conditions d’analyse de ces
biomarqueurs et de leur « standardisation ». Cet axe est indispensable pour assurer le
transfert des réponses d’intérêts en véritable outils de diagnostic et de surveillance. Ces
actions devront considérer de façon importante les attentes des gestionnaires et utilisateurs
des milieux aquatiques au niveau régional (métropole…), national (ONEMA, Agence de
l’eau…) et international (Eawag en Suisse…). Sur le volet « standardisation » les actions
devront s’inscrire dans un cadre national d’AQUAREF. Ce troisième axe aura donc pour
objectif de renforcer les interactions entre le volet cognitif des actions de recherche et la
mission de transfert de l’INERIS. L’apport de ces nouvelles réponses, en association aux
réponses déjà développées au sein de l’unité SEBIO (immunité, métabolisme), dans un
contexte de diagnostic et/ou de suivi de la qualité des masses d’eau, sera évalué dans le
cadre d’une collaboration avec l’Agence de l’eau Seine Normandie, Direction vallées de
Marne. Cette collaboration permettra d’une part de préciser la capacité des biomarqueurs à
discriminer des sites en comparaison des métriques biocénotiques actuellement utilisées.
D’autre part, dans un contexte de diagnostic, le potentiel des biomarqueurs dans
l’identification des causes potentielles de dégradation de la qualité biologique de masses
d’eau sera également testé. En effet différents sites, dont la dégradation biologique ne
semble pas liée à la physico-chimie du milieu, seront sélectionnés et évalués à l’aide de
biomarqueurs afin, si possible, de préciser le diagnostic.
Le présent projet de Chaire est construit sur le modèle de Chaire institutionnelle avec le
soutien important de l’INERIS. Les retombées économiques d’un tel projet sont difficilement
mesurables à court et moyen terme. Cependant l’amélioration des connaissances de l’impact
des différentes pressions anthropiques sur la qualité des milieux aquatiques et ainsi sur le
maintien de leur biodiversité et des services écosystèmiques associés, représente un apport
primordial. En effet, le développement d’outils sensibles et prédictifs, permettront d’identifier
les situations à risque avant que les perturbations n’aient engendré une dégradation trop
importante de la biocénose, évitant ainsi la mise en place de processus de remédiation longs