Formation
radioamateur
Référence : TECH 3 - 4
L’AMPLIFICATION.
Radio-REF N° 858 • 10/2012
rubrique
46
Il existe trois manières de monter un transistor en amplificateur selon l’électrode sur
laquelle on applique le signal d’entrée et l’électrode sur laquelle on récupère le signal
de sortie. Chacun de ces trois montages fondamentaux a des caractéristiques
spécifiques qu’il faut connaître pour l’examen (gain en intensité et en tension, impé-
dance d’entrée et de sortie, déphasage) :
L’élément dit « commun » (émetteur
commun, par exemple) est celui qui sur
lequel il n’y a ni l’entrée du signal ni sa
sortie.
Le montage en émetteur commun est
le plus couramment utilisé pour amplifier
de la puissance : le gain en intensité
de ce montage est le gain donné par le
constructeur (β) et le gain en tension est
moyen, du même ordre de grandeur que
le gain en courant. Le gain en tension
est fonction de la résistance de charge
(voir § 7.2). L’impédance d’entrée est
moyenne (une centaine d’ohms) et l’im-
pédance de sortie est élevée (quelques
milliers d’ohms). Le signal de sortie ré-
cupéré sur le collecteur est déphasé de
180° par rapport au signal d’entrée ap-
pliqué sur la base (le signal est inversé).
Le montage collecteur commun est
essentiellement un amplificateur de
courant qui est reconnaissable au fait
que le signal de sortie est récupéré
sur l’émetteur, d’où son autre nom :
émetteur suiveur. Ce montage est uti-
lisé lorsqu’une faible impédance est
nécessaire en sortie (jusqu’à quelques
dizaines d’ohms). L’impédance d’entrée
est élevée (quelques milliers d’ohms).
Le gain en intensité est quasiment le
même qu’en émetteur commun (β+1)
alors que la tension de sortie est légère-
ment inférieure à celle de l’entrée (gain
en tension inférieur à 1). Ce montage,
utilisé pour alimenter un haut-parleur ou
dans les montages de « ballasts » des
alimentations secteur, n’introduit pas de
déphasage entre le signal d’entrée et le
signal de sortie.
Le montage en base commune est es-
sentiellement un amplificateur de tension,
reconnaissable au fait que le signal
d’entrée n’est pas appliqué sur la base
mais sur l’émetteur. Ce montage est uti-
lisé pour adapter des impédances : celle
de l’entrée est basse (quelques dizaines
d’ohms) tandis que celle de la sortie est
très élevée (plusieurs milliers d’ohms). Il
n’y a pas de gain en intensité mais un
gain en tension élevé. Ce montage, peu
utilisé, n’introduit pas de déphasage
entre le signal d’entrée et le signal de
sortie.
On trouve les mêmes montages avec les
autres composants (transistors J-FET,
MOS-FET, tubes).
Lorsque le transistor est monté en
commutateur (schéma de principe
non représenté ici), il fonctionne en «
bloqué-saturé » selon l’absence ou la
présence d’un courant dans la jonction
base-émetteur à la manière d’un inter-
rupteur ou d’un relais. Dans ce type de
montage, le transistor n’est pas monté
en amplificateur et les notions de gain,
d’impédance et de déphasage évoquées
dans les trois montages précédents
n’ont pas de sens.
Lorsque le transistor est monté en am-
plificateur, et quel que soit le type de
montage retenu pour le transistor (un
des trois montages fondamentaux étu-
diés ci-dessus), on peut utiliser différentes
classes d’amplification (ou classes de
polarisation) : les trois classes de base
(A, B et C) diffèrent selon la valeur de
la tension de repos en l’absence de si-
gnal à l’entrée du circuit (notée V sur
les représentations du signal d’entrée ci-
contre).
En classe A, le montage le plus courant,
la tension de repos est centrée par rap-
port au signal d’entrée. La linéarité de
ce montage est très bonne. Les pointes
de la tension d’entrée ne doivent jamais
être négatives ni dépasser la tension de
saturation du transistor. Toutefois, le
rendement d’un transistor fonctionnant
dans cette classe d’amplification est très
médiocre, si bien qu’un tel montage est
réservé aux amplificateurs générant peu
de puissance : le montage consomme
autant de puissance qu’il y ait ou pas de
signal à amplifier.
La classe B utilise deux transistors qui
amplifient chacun une alternance du si-
gnal, si bien que le rendement est amé-
lioré par rapport au montage en classe
A. Ce montage encombrant à cause des
transformateurs est difficile à régler et
nécessite des transistors appariés aux
caractéristiques identiques. Le montage
avec deux transistors complémentaires
(PNP et NPN) appariés évite l’emploi de
transformateurs.
En classe C, grâce à la résistance de
polarisation Rp branchée au – ou à la
masse, seule une partie du signal est
amplifiée, le reste est restitué par le
circuit oscillant de sortie accordé sur
la fréquence du signal d’entrée. Cette
classe d’amplification est à prohiber
dans le cas d’un signal modulé en am-
plitude (AM, BLU) et ne permet d’ampli-
fier qu’une fréquence (ou une bande de
fréquence étroite).
Les amplificateurs montés en classe D
sont des générateurs d’impulsions à lar-
geur variable et ne sont pas utilisés en