Les études cinématographiques ont
pris très tôt la mesure des changements
que le cinéma n’a pas manqué de pro-
duire sur le visible, la perception, l’image
et jusqu’à l’homme lui-même. À l’heure
où l’anthropologie constitue une voie es-
sentielle du renouveau disciplinaire des
sciences de l’image, il est frappant de
constater qu’elle n’ait donné lieu qu’à des
entreprises théoriques isolées ou majo-
ritairement fondées sur l’étude des lms
ethnographiques, quel que soit le niveau
d’étonnement suscité par les découvertes
d’époque
Ce colloque souhaite interroger les
termes d’une relation sur la base d’une
migration anthropologique des représen-
tations. Il s’agira de solliciter un rappro-
chement entre l’esthétique et l’anthro-
pologie qui permette la mise en contact
de la pensée gurative des lms et des
conceptions anthropologiques de l’homme
et de l’image. Ayant su estimer les ap-
ports de la discipline anthropologique sur
la documentation du réel, l’enjeu consiste
désormais à réévaluer logiques et opé-
rations anthropologiques engagées par
l’économie ctionnelle, documentaire ou
expérimentale des lms. Sans distinction
de genre ou de corpus, le cinéma sera
compris comme l’expression visuelle
d’une mutation de l’homme, de l’idée
d’homme et des gures de cette humani-
té: dans toute sa singularité (sa fabrique
et ses gestes) ou sa communauté (ses
rites et ses cultes).
On pourra dès lors en appeler à l’an-
thropologie selon plusieurs voies.
1. Une première voie permettra d’étayer
les recherches conduites autour de la
guration cinématographique. Seront
alors abordés les processus qui règlent
les modes d’existence et d’appartenance
de l’homme à l’image ou les questions
qui permettent de resituer l’étude de
l’homme et des gures sociales, histo-
riques et politiques de l’humanité dans
la perspective d’un rapport au regard qui
façonne ses représentations.
2. Une autre voie invite à considérer les
lms selon des formes cérémonieuses
qui gouvernent les sociétés humaines.
L’anthropologie est ici sollicitée à partir
d’un savoir déjà constitué, qu’il agisse à
titre de modèle documenté (ce qu’il sug-
gère d’une réalité humaine: rites, mythes,
structures symbolique, etc.) ou de modèle
formel (ce qu’il permet d’imaginer: en
termes de ctions anthropologiques).
3. Il s’agira enn d’interroger à des ns
critiques le fonds théorique d’un croise-
ment disciplinaire en relançant des ques-
tions d’analyse (par exemple, la place de
l’iconologie dans l’analyse contemporaine
des lms; l’apport des études visuelles
aujourd’hui) ou d’épistémologie.
Organisation :
CERILAC, axes «Pensée et création
contemporaine» et «EMOI»
— Université Paris-Diderot
Passages XX-XXI — Université Lyon 2 et ANR
Les pouvoirs de l’image
Remerciements :
Faïza Bettaieb, Martine Boyer-Weinmann,
Eric Marty, Nathalie Piegay-Gros, Claude Zelawski
Contacts :
Adresse :
Institut National d’Histoire de l’Art
2 Rue Vivienne
75002 Paris
Salle Vasari
Visuel : Boris Karloff — The Mummy
Colloque international
23 — 24 octobre 2014
Questions
de cinéma,
problèmes
d’anthropologie.
organisé par Emmanuelle André
(Paris-Diderot — cerilac)
Luc Vancheri
(Lyon 2 — Passages xx-xxi)
en partenariat avec l’iNHa
Institut National d’Histoire de l’Art