Mouvement Ecologique asbl, 6 févrie
r
2008
Mouvement Ecologique :
Les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, une
vision d’avenir
Le nucléaire, une technologie risquée du
passé
Suite au débat climatique et à l'épuisement des ressources telles que le charbon, le gaz et le pétrole, des
voix s’élèvent à nouveau en faveur du développement de l’énergie nucléaire. Même un représentant de
l’université de Luxembourg, qui s’est pourtant consacrée à l’apprentissage et la recherche dans le
développement durable, s'est abaissé à s’exprimer dans une déclaration très simpliste en faveur d’un
renforcement de l’utilisation de l’énergie nucléaire.
Sur fond de la longue lutte menée par une grande partie de la population luxembourgeoise contre
l’énergie atomique et en faveur d’alternatives saines et écologiques, le Mouvement Ecologique souhaite
s’opposer avec détermination à ces réflexions.
Le Mouvement Ecologique s’oppose en outre résolument contre toute extension de l’énergie atomique :
celle-ci est et reste une technologie du passé soumise à des risques considérables, qui est trop
onéreuse et ne peut régler ni le problème énergétique, ni climatique.
Les arguments contre l'énergie atomique sont accablants :
L’énergie atomique représente une technologie risquée et irresponsable d'un point de vue social et
est le mode de production d'énergie le plus dangereux : jusqu’à nouvel ordre, l’élimination des déchets
ultimes radioactifs n’a toujours pas été résolue et il subsiste des problèmes aggravants, voire même des
accidents dans les installations (cf. entre autres Forsmark au Danemark en 2006). Sans oublier la
problématique d’une éventuelle attaque terroriste.
L’énergie atomique est par ailleurs surestimée en sa qualité de source d’énergie : en 2005, 442
centrales nucléaires ont été installées dans le monde entier selon l’agence internationale de l’énergie
atomique. Celles-ci ont produit 2,3 % de l’énergie mondiale, soit à peine 16 % des besoins en électricité
de la planète. Pour pouvoir remplacer en 2005 seulement 10 % des énergies fossiles consommées
aujourd’hui (pétrole, gaz et charbon) par de l’énergie atomique, plus de 1.000 nouvelles centrales
atomiques devraient être construites. Un objectif inimaginable quand on connaît le coût et les problèmes
liés à la construction et l’exploitation des centrales atomiques.
On sous-estime fréquemment le fait que l’énergie atomique n’est de plus qu’une forme d’énergie dont la
disponibilité est limitée dans le temps : les centrales atomiques sont actionnées avec de l’uranium dont
les réserves mondiales sont réduites ! Avec la consommation actuelle d’uranium (environ 68.000 tonnes
par an), les réserves disponibles suffiront encore 40 à 60 ans selon des estimations, ce qui veut dire
qu'en maintenant le nombre actuel de centrales, les stocks d'uranium seraient épuisés vers 2050. Si le
développement de l’énergie atomique devait devenir plus systématique, cette situation serait atteinte
encore plus vite. Ce qui vaut pour le pétrole vaut également pour l’énergie atomique : on ne doit pas
compter sur ce type d’énergie limitée dans le temps !
Mouvement Ecologique asbl, 6 févrie
r
2008
L’énergie atomique engage en outre des capitaux qui pourraient être utilisés pour des technologies
représentant vraiment l’avenir. Cette forme d’énergie est en fait extrêmement onéreuse : les coûts
des centrales atomiques sont très élevés, surtout quand on y ajoute également les frais d’élimination
pour le stockage définitif (non résolu) des déchets radioactifs.
On ne peut utiliser l’énergie atomique que dans de grandes installations centrales. On perd ainsi une
grande quantité d’énergie dans le transport jusqu'au consommateur, sans oublier qu'on n’utilise
pratiquement pas la chaleur dégagée lors de la production. C’est pourquoi le rendement de l’énergie
atomique est de 33 %, tandis que celui de bonnes centrales de chauffage à distance dépasse 80 % !
L’énergie atomique est donc une technologie inefficace pour produire de l’électricité !
L’énergie atomique est exploitée dans de grandes centrales, ce qui d’un point de vue économique
entraîne une dépendance des grands consortiums économiques et des lobbys financiers. De petites
installations décentralisées dans les domaines de l'énergie solaire, du biogaz, etc. représentent par
contre une diversification économique : elles permettent de créer sur place dans les régions une plus-
value et des emplois (cf. les installations solaires, de biogaz, etc.)
Du reste, celui qui prétend qu'il serait possible de garantir une utilisation « civile » propre de l'énergie
atomique ment ! L'extension de l'utilisation « civile » entraîne le risque de la propagation d'armes
atomiques dans d'autres pays, comme le montre l'expérience amère de ces dernières années (Pakistan,
Corée du Nord, …).
Les centrales atomiques ne sont pas neutres en matière de Co2 ! Elles nécessitent des barres de
combustible d’uranium, dont la production est également liée aux émissions. Et surtout, les centrales
atomiques sont sujettes aux changements climatiques actuels, entre autres car elles ont besoin
d’énormes quantités d’eau de refroidissement. Au cours d’étés torrides, des centrales atomiques ont
même dû réduire leur production par manque de grandes quantités d'eau de refroidissement (étiage,
problème de la surchauffe des eaux, ...).
La discussion sur l’énergie atomique en tant que « sauveur du climat » n’est donc rien d’autre que la
tentative astucieuse du lobby atomique de rendre son produit à nouveau honorable, de se faire ouvrir
une fois de plus les caisses de l'Etat et de l'UE pour recevoir des subventions et obtenir leur part dans le
mix énergétique. Les différents arguments qui, pendant de nombreuses années, plaidaient en défaveur
de l’énergie atomique ne sont pas devenus caduques parce que ses exploitants revêtent aujourd’hui le
manteau de la « protection du climat ». Au contraire, toute argumentation en faveur de l’énergie
atomique entrave le chemin vers un avenir énergétique sûr ; elle est et reste en définitive une
technologie dinosaure inflexible, une forme d'énergie du passé.
C’est pourquoi nous devrions investir de façon ciblée tout notre argent et toutes nos forces dans les
véritables technologies du futur : dans les économies d’énergie, l’efficacité énergétique et les
énergies renouvelables. Une telle politique orientée sur le futur créerait une plus-value économique et
des emplois sur place ; elle fournit des infrastructures d’approvisionnement décentralisées, efficaces et
sûres et garantit une alimentation en énergie à long terme et bénéfique au climat pour le futur !
Le Luxembourg devrait investir dans ces secteurs porteurs d’avenir avec obstination : outre la promotion
de mesures d’économie d’énergie et de rendement énergétique, ainsi que le développement direct des
énergies renouvelables, on devrait également investir dans ces secteurs au niveau de la recherche
(entre autres à l’université de Luxembourg, comme dans le cadre du programme du « Fonds National de
la Recherche») et de sa politique économique (entre autres en se développant et en se diversifiant en
matière de classes moyennes et d’industrie).
Mouvement Ecologique asbl.
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