
Premier rapport de l’OMVQ au comité ministériel sur l’encadrement des chiens dangereux - 8 juillet 2016 Page 3
des mesures prises par différentes provinces et plusieurs pays nous prouvent qu’il
n’existe pas de résultats probants pour les mesures ciblant des races en particulier. Une
approche globale et préventive visant les chiens dangereux dans leur ensemble, sans
égard à la race, jumelée à des programmes de soutien à la communauté s’avèreraient
les solutions les plus efficaces.
La gestion des chiens dangereux est, hélas, un sujet qui fait les manchettes
régulièrement et la présente situation n’est pas nouvelle. En effet, il y a vingt ans, en mai
1997, à la suite d’une blessure majeure infligée à un enfant par un chien de type Pitbull
à l’été 1996, il y a eu émission de l’Avis du Conseil des directeurs de santé publique du
Québec
. L’année suivante, soit en 1998, de même qu’en 1997, 1999 et 2010, il y a eu
mort d’enfants à la suite de blessures infligées par d’autres races de chien que le Pitbull.
Au cours des dernières semaines, l’Ordre a été consulté par plusieurs villes et
municipalités et le partage d’informations scientifiques et objectives a permis aux élus
municipaux d’analyser le problème des chiens dangereux dans son ensemble et
d’identifier des actions porteuses afin de résoudre à long terme l’enjeu important que
représentent les chiens dangereux en matière de sécurité publique. Les chiens doivent
être encadrés dans leur ensemble. La menace n’émane pas d’une seule race. Au cours
des dernières années, ce fut tour à tour le berger allemand, le rottweiler, le doberman, le
Chow-Chow et maintenant le Pitbull qui ont fait les manchettes pour leur agressivité qui
mettait en danger le public. Bannir une race provoquera le déplacement du problème
mais ne le réglera pas. Nous devons protéger le public de tous les chiens dangereux et
non seulement des chiens agressifs issus d’une seule race ou d’un type de chien.
Les médecins vétérinaires poursuivront leur travail et joueront un rôle clé dans
l’évaluation des chiens et la prévention auprès des propriétaires d’animaux. Ils
soutiendront les villes et municipalités du Québec, de même que le gouvernent du
Québec, afin de doter la province des meilleures pratiques en matière de gestion
animalière et prévention des cas de morsures et d’attaques par des chiens.
À la suite de ce premier rapport, l’Ordre poursuivra le travail au sein du comité afin que
nous puissions, tous ensemble, formuler des recommandations éclairées au
gouvernement sur cette question qui est présentement très émotive, mais qui demeure
un enjeu de sécurité publique pour le gouvernement de proximité.
Le président,
Dr Joël Bergeron, m.v.
Conférence des régies régionales de la santé et des services sociaux. Morsures de chiens, problématique
et mesures de prévention, Avis du Conseil des directeurs de santé publique du Québec, mai 1997.