LECON N°6 L`ACCORD SUJET-VERBE I RÈGLE II ANALYSE DU

LECON N°6
L’ACCORD SUJET-VERBE
I RÈGLE
Le verbe s’accorde au sujet, soit celui qui accomplit l’action.
• Si le sujet est un nom singulier, alors le verbe s’accorde au singulier.
Le dindon glougloute.
• Si le sujet est un nom pluriel ou plusieurs noms au singulier, alors le verbe
s’accorde au pluriel.
Les dindons glougloutent. La caille et la perdrix cacabent.
Je+il/elle/ils/elles font nous
Je+tu/nous font nous
Tu+il/elle/ils/elles font vous
Vous+nous font nous
Vous+il/elle/ils/elles font vous
Naufragé, mon ami, ton embarcation et toi allez enfin atteindre la terre…Le sujet
est ici : elle+tu
II ANALYSE DU SUJET
Pour trouver le sujet, poser la question : « Qui est-ce qui… ? » ou « Qu’est-ce qui… ? ».
1) Sujet avec un complément du nom
• Les yeux du loup brillent. Qu’est-ce qui brille ? Les yeux. Le verbe s’accorde à la
troisième personne du pluriel.
2) Sujet lorsqu’il y a un pronom personnel complément devant le verbe
Le mot qui est placé juste devant le verbe n’est pas forcément le sujet. Il arrive souvent qu’un
pronom personnel s’intercale entre le sujet et son verbe :
Tu me manques.
Lorsque je les rencontre, mes voisins ne me saluent jamais.

Ils lui offrent toutes sortes de douceurs.
Remarquez l’accord des verbes avec leur sujet. A chaque fois posez-vous la question du sujet.
Qui est-ce qui manque ? C’est tu.
Qui est-ce qui rencontre ? C’est je. Qui est-ce qui ne salue pas ? Mes voisins ne saluent pas.
Qui est-ce qui offre ? Ils offrent.
3) Sujet pronom relatif qui
Lorsque le sujet est le pronom relatif qui, il convient de rechercher le nom qu’il remplace en
posant la question : « Qui est-ce qui ? »
Le sujet peut être au singulier comme au pluriel :
Nous voyons un élève qui n’écoute pas. Qui est-ce qui n’écoute pas ? C’est un élève.
J’entends les oiseaux qui pépient. Qui est-ce qui pépie ? Ce sont les oiseaux.
Qui peut représenter un pronom personnel. Ce cas est souvent moins bien maîtrisé :
C’est toi qui commandes. Qui est-ce qui commande ? C’est toi/tu.
C’est nous qui choisissons. Qui est-ce qui choisit ? C’est nous.
C’est moi qui me suis trompé. Qui est-ce qui s’est trompé ? C’est moi/je.
4) Sujet inversé
Il peut arriver que le sujet soit inversé
Cela peut être pour un effet de style. Cette fois encore, il convient de se poser la question
« Qui est-ce qui… ? » ou « Qu’est-ce qui… ? ».
Gronde le vent, volent les chapeaux, claquent les voiles.
Arrive un grand loup gris que la faim sortait du bois.
Le sujet est nécessairement inversé dans le cas de l’interrogation.
Remarques :
• Lorsque le sujet est un pronom personnel, il convient de relier le verbe et le
pronom par un tiret
Allez-vous le lui proposer ?
• Dans le cas où le verbe se termine par –e ou –a, il est d’usage d’ajouter un –t
euphonique avec les pronoms il, elle ou on, qui commencent par une voyelle.
Quand compte-t-elle lui en parler ? Où va-t-on ?
• Dans le cas d’une interrogation à la troisième personne, il convient de
reprendre le sujet sous forme d’un pronom après le verbe, de mêmes genre et
nombre que le sujet
La pluie a-t-elle cessé ?
Le sujet est également inversé dans le cas des propositions incises.
Je n’y crois pas, pensa-t-elle.
C’est aussi le cas après quelques adverbes placés en début de phrase, comme ainsi, à peine,
encore, peut-être, sans doute, aussi, tout au plus.

Sans doute auriez-vous eu gain de cause. Ainsi fut-elle abandonnée dans le bois.
III ACCORDS PARTICULIERS
1) Cas des noms collectifs et des fractions
• Lorsque le sujet est un nom collectif (une foule, une troupe) + complément du nom,
l’usage est d’accorder au singulier, mais l’accord au pluriel peut aussi se rencontrer,
dans le but d’insister sur le caractère multiple.
Une armée de soldats campe dans la plaine. Une nuée d’enfants jouaient aux pieds de
la nourrice.
• Lorsque le sujet est une fraction suivie de son complément, le verbe se met au pluriel
si la fraction est au pluriel, et au singulier sinon.
Les trois quarts du fromage restaient. La moitié de la tarte a disparu.
2) Cas du sujet « il »impersonnel
Le verbe s’accorde avec lui à la troisième personne du singulier.
Il pleut des cordes.
Il vient des enfants.
3) Accord de C’est/Ce sont
Le sujet est le pronom démonstratif « ce » ou « c’ ». Le verbe s’accorde avec l’attribut.
C’est ton frère. Ce sont tes parents.
Exceptions : pour les pronoms personnels attributs moi/toi/nous/vous, le verbe s’accorde à la
troisième personne du singulier.
C’est moi, c’est vous.
4) Cas du sujet adverbe de quantité, noms de nombres
• Quand le sujet est un adverbe de quantité, comme beaucoup de, peu de, tant de, bien
des, trop de, la plupart de(s), le verbe s’accorde à la troisième personne du pluriel.
• Le verbe se met aussi au pluriel après les noms de nombres comme une centaine de,
une dizaine de, un millier de etc.
Un millier d’oiseaux meurent chaque jour sur les côtes polluées.
5) Cas du sujet coordonné par «ni» ou bien «ou»
En général, le verbe est au pluriel.
Mon fils et toi partirez demain.
Ni mon fils ni toi ne partirez demain.

Exception : Si seul un des deux sujets peut faire l’action du verbe, le verbe est au singulier
(cas plus rare).
Ton camarade ou toi recevra la médaille d’or.
Ni ton camarade ni toi ne recevra la médaille d’or.
POUR FAIRE PROGRESSER VOS ÉLÈVES
Pensez à utiliser des formules orales qui illustrent l’accord sujet-verbe, commme : « Paul et
toi irez… », « La classe de CM2 rouge et nous irons… ». En un mot, soignez votre langage.
Nous ne rappellerons jamais assez combien le bon usage de la langue, les bonnes tournures
syntaxiques régulièrement employées et entendues facilitent l’assimilation de notions comme
celle-ci. C’est aussi l’intérêt de faire apprendre par cœur des poésies, puisqu’elles créent des
automatismes de construction langagière.
En second, pour travailler avec efficace ce point d’orthographe, analysez convenablement le
type d’erreur auquel vous avez affaire. Dans l’exemple fautif « Jacques et moi iront… »,
l’élève a-t-il omis d’accorder le verbe à son sujet, ou a-t-il voulu le faire mais avec une faute
de conjugaison ? Il se peut en effet que cet élève écrive aussi « nous iront… ». Souvenez-
vous que l‘accord du verbe avec son sujet exige corollairement que les conjugaisons soient
sues.
Les trois points remarquables de cette leçon sont d’ordre grammatical : que l’élève sache
discerner la personne désignée par toi+lui, moi+eux etc. D’autre part, qu’il sache inverser le
sujet dans les interrogations, qui sont d’un usage courant, en ajoutant les tirets et –t
euphoniques qui conviennent. Enfin, multipliez les exercices d’accord sur le modèle : C’est
moi qui... Cette construction est source d’erreurs récurrentes (C’est moi qui « viendra »!).