CONCERT CELESTE Fête des fous 1 janvier Messe des fous extraits XIIIème siècle 1. Lux hodie 1’17 chant, vièle à archet 2. Orientis partibus 2’00 Tutti, flûte et tambour, tambour à cordes, citole 3. Hec est Clara dies 0’35 a capella 4. Salve festa 0’28 a capella 5. Letemur gaudiis 1’19 tintinabule 6. Christus manens 0’48 a capella 7. Collocaret 0’51 a capella 8. Stephanus conduit sur collocaret 1’57 flûte, vièles à archet, citole, psaltérions 9. Natus est 1’30 a capella 10. Lux opta claruit 2’40 a capella 11. Recette de saugé Contrefaçon du motet O legi 0’38 a capella 12. Orientis partibus 1’01 chant, flûte double, rebec, vièle à archet Roman de Fauvel XIVème siècle 13. J'ai fait nouveletement amie motet a capella 14. Douce Dame debonaire 1’36 chant, rebec, vièle à archet 15. Bon vin doit conduit 1’03 chant, rebec, cornemuse, hautbois St Etienne 26 décembre 1’21 16. Gloria ad modum tubae 2’15 Guillaume Dufay 1400-1474 a capella Noël 25 décembre 17. Nowell carol XV ème siècle 0’54 cornemuse, hautbois 18. Laudiam l’amor divino Innocentius Damnonius XVIème siècle 2’23 chant, psaltérions, viole de gambe, vièle à archet, flûte, cornet muet 19. Verbum caro factum est Hymne XVème siècle 2’31 chant, psaltérions, viole de gambe, vièle à archet, flûte, cornet muet 20. Riu riu Cancionero de Uppsala XVème siècle 3’30 a capella 21. Uns kompt ein Schiff gefahren Lied XVIème siècle 2’10 chant, psaltérions, viole de gambe, vièle à archet, flûte 22. Nova nova carol XVème siècle 2’45 chant, guimbarde, flûte et tambour, psaltérion 23. Nova vobis gaudia Nicolas Grenon 1475 ou 1480-1456 2’54 a capella 24. Et enim sederunt Introit organum improvisé en style Guidonien XIème siècle 2’42 a capella 25. Sederunt principes Graduel Grégorien 2’21 a capella 26. St Loup, Ste Colombe Conduit XIIIème siècle 1’32 psaltérions, vièles à archet, flûte, citole 27. Video coelos Alleluia organum improvisé duplum triplum Quadruplum XII et XIIIème siècles 7’15 a capella 28. Video coelos Communion Grégorien 1’04 a capella Obsidienne Ensemble vocal et instrumental Direction Emmanuel Bonnardot Florence Jacquemart, dessus, flûtes, cornemuses Hélène Moreau, dessus, psaltérion, percussions Catherine Sergent, dessus, psaltérion Emmanuel Bonnardot contre ténor, vièles, rebec, viole, crwth Camille Bonnardot baryton, citole, cornet muet Pierre Bouhris ténor Barnabé Janin ténor, vièles, hautbois Raphaël Picazos ténor Pierre Tessier baryton Epiphanie 6 janvier 29. Stella nuova'n fra la gente Laude XIIème siècle 2’36 a capella 30. Reges Tharsis graduel grégorien 1’39 a capella 31. Angelus motet Ms La Clayette XIIIème siècle 1’48 psaltérions, crwth, vièle à archet, flûte 32. Ante luciferum Motet Improvisé 4 voix avec canon 2’37 a capella 33. Kyrie Canon Improvisé à 3 voix 0’51 a capella 34. Crudelis Herodes Motet Improvisé à 5 voix 2’41 Les facteurs et luthiers des instruments joués par Obsidienne Bernard Prunier citole, psaltérions, tambour à cordes, vièles à archet Judith Kraft vièles à archet et rebec Adrian Brown, Francesco Livirghi, Bob Marvin, Jeff Barbe flûtes à bec Rémi Dubois cornemuses, hautbois à capsule Agnès Guéroult chalumeau Serge Delmas cornet muet Merci aux paroisses de Sens et Sergines à Bernard Brousse de la société archéologique de Sens pour son temps et ses précieux conseils. CONCERT CELESTE J’ai toujours été frappé en entrant dans une église de la juxtaposition des époques et des styles ! L’idée m’est donc venue de faire de même avec la musique… La célébration du 850ème anniversaire de la cathédrale de Sens a offert le prétexte à cet enregistrement mais en se concentrant sur l’époque médiévale et du début de la Renaissance, cinq siècles de musique tout de même ! Ce disque retrace l’aventure musicale liée à la construction de nos cathédrales et en particulier à celle de Sens, capitale médiévale de la France ecclésiastique où Obsidienne est en résidence depuis 2009. C’est pour l’ensemble l’occasion de mettre en valeur la variété de son savoir-faire dans l’interprétation d’un répertoire de plusieurs siècles, des neumes grégoriens aux polyphonies de la Renaissance. D'un léger "quintoiement" à l'élaboration d'un organum, Obsidienne teinte et orne ces mélodies de polyphonies improvisées dont l’ensemble s’est fait une spécialité. La musique médiévale se caractérise par sa grande sensibilité à la mélodie sur laquelle reposent des architectures de lignes et d’entrelacs qui se réalisent dans l’art du contrepoint. Dans les pièces choisies c’est toute la subtilité des musiques anciennes de mêler le populaire au savant ; populaire par l’universalité des thèmes des grandes fêtes de Noël à l’Epiphanie et par un sens mélodique immédiatement accessible. Savant également : car que l’on ne s’y trompe pas, il y a derrière ces trésors de grands artisans compositeurs, improvisateurs dont nous voulons être les héritiers… Cette partie « Fête des fous » ou « Fête de l’âne » se termine avec un Gloria ad modum tubae de Guillaume Dufay composé de deux voix en canon sur deux teneurs en écho sur le mode des (chantées façon) trompettes (peut-être trompettes marines), mais ici imitées par les voix facétieuses d’Obsidienne. Troisième partie : La St Etienne (26 décembre) Première partie : la Fête des Fous / Fête de l’âne (1er janvier) Deuxième partie : Noël (25 décembre) Notre interprétation de ce manuscrit propose trois styles musicaux différents : le grégorien / plain-chant (1 voix), un conduit (2 voix), des organums improvisés (2 à 4 voix) Quoi de plus emblématique de débuter ce CD par la messe des fous du fameux manuscrit 46 conservé à la bibliothèque de Sens (thèse d’Océane Boudeau). Nous fleurissons ces mélodies avec les techniques d’improvisation polyphoniques décrites dans Musica Enchiriadis ou par Guido d’Arezzo ainsi qu’avec des bourdons et isones, utilisés dans de nombreuses musiques traditionnelles. Nous avons également instrumentalisé, rythmé la mélodie et ajouté une seconde voix au « Collocaret » que l’on retrouve dans plusieurs manuscrits de la bibliothèque, et qui semble avoir été spécifique au répertoire des chantres de Sens. Pour continuer l’idée d’une présentation des Fêtes de l’âne du XI ème au XV ème siècle (les fêtes de l’âne disparaissant à la Renaissance) nous avons, sur un motet du XIVème siècle, noté à Sens dans le manuscrit 6, fait une contrefaçon avec une recette culinaire puis ajouté trois pièces du Roman de Fauvel (XIV ème siècle) qui, dans l’esprit de la fête de l’âne, dénonce par la dérision les abus de la société ; nous sommes dans la mouvance des Carmina Burana (CD Obsidienne Ed.Eloquentia), de François Rabelais ou de Sébastien Brant (Nef des fous)… Dans une deuxième partie consacrée à Noël, nous avons choisi un jumelage musical européen où se succèdent : - Une laude italienne en gymel improvisé, puis une version écrite à 4 voix anonyme - Une hymne dans trois versions : - à 3 voix écrites - en faux-bourdon improvisé - en version écrite à 4 voix (Innocentius Damnonius) - un villancico espagnol du manuscrit d’Uppsala - un lied allemand à 4 voix (arrangement Emmanuel Bonnardot) - un carol anglais avec quelques quintoiements et un autre carol anglais joué aux hauts instruments, ici les cornemuses, illustrant les techniques de canon et faux bourdon et évoquant les festivités qui se propageait sur le parvis de la cathédrale et dans la ville pendant la Fête de l’âne. - un motet de style bourguignon. Ces styles, issus du complexe répertoire polyphonique de l’Ars nova du XIVème siècle, sont caractérisés par une relative simplification du discours musical qui permet de retrouver l’équilibre entre parole et musique mais en créant une nouvelle richesse contrapuntique que l’on nommera plus tard harmonie… La troisième partie est basée sur les chants du propre de la messe de la St Etienne (26 décembre). Nous y avons ajouté un conduit dédié à Saint loup et Ste colombe, deux figures de la vie sénonaise. Le grégorien et le plain-chant Le répertoire de Sens (XIIème, XIIIème siècles) ne donne pas d’indications rythmiques précises comme pour les premiers manuscrits notés plus anciens tels que St Gall, Laon…. C’est une période ou l’on passe du chant grégorien neumé (avec des rythmes) au plain-chant (à notes de durée égale). Le grégorien est chanté ici plus librement sur les neumes du manuscrit de Sens en conservant l’esprit de la modalité ancienne. Les organum improvisés Les manuscrits de Sens ne comportant pas de polyphonies, nous proposons, pour les faire revivre, des improvisations dans les styles suivants : - organum de Guido d’Arezzo (à 2 voix) - organum de l’école Notre Dame de Paris (à 2, 3 et 4 voix) sur les teneurs fournies par le manuscrit 18 de la bibliothèque de Sens Le conduit du ms XX Nous avons ajouté un conduit du manuscrit XX qui semble donner des indications de danse, nous avons librement rythmé et ajouter un « quintoiement » puis une deuxième voix. Quatrième partie : l’Epiphanie (6 janvier) Pour clore ce grand cycle de fêtes autour de noël nous avons choisi des pièces variées en référence à l’Epiphanie. - Une laude traitée avec des isones et contrechants en style populaire - Le graduel Reges Tharsis est chanté note à note sans la rapidité ornementale supposée des origines mais sur la voie du plain chant à notes égales qui se pratique aujourd’hui. - Un motet adapté aux instruments - Une improvisation libre puis en canon sur cantus firmus (de l’antienne Ante luciferum) parfois doublé à la tierce supérieure dans un style de motet de la fin du XVème siècle. - Un Kyrie improvisé en canon à trois voix - Une improvisation libre à 4 voix (basse, dessus et 2 voix de ténors) sur cantus firmus (Hymne Crudelis Herodes) On connaît peu de choses sur l’emploi des instruments pour la musique religieuse mais ils sont dignement représentés à Sens sur la rosace des anges musiciens et sur la tapisserie des trois couronnements… Si les femmes et les instruments ne chantent pas au chœur de la cathédrale, ils chantent autour dans les congrégations féminines et participent à la dévotion dans le cadre domestique. Nombreux sont les témoignages de « jongleresses », joueuses de psaltérion, citole, harpe et chanteuses qui se joignent aux ménestrels et trouvères dans le grand art de « trouver »… Emmanuel Bonnardot Messe de l’âne, fête des fous La Bibliothèque municipale de Sens conserve un ouvrage célèbre dont on attribue la rédaction à Pierre de Corbeil, archevêque de Sens au début du XIIIème siècle. C’est le manuscrit de la Messe de la Circoncision, plus connue sous le nom de Messe de l’Âne, protégé par le fameux diptyque d’ivoire orné de divinités païennes… Improvisations polyphoniques du Moyen Age et de la Renaissance Obsidienne est un des rares ensembles au monde capable de restituer en concert les techniques d’improvisation polyphonique vocale et instrumentale du Moyen Age et de la Renaissance, sur les melodies données par la tradition : grégorien, chansons… « Comment retrouver les techniques d'improvisation du Moyen Âge et de la Renaissance? C'est un double travail mélangeant l'érudition et la pratique. Il faut prendre en compte les témoignages des auteurs qui ont parlé de cette pratique: ce sont en particulier au XVe et au XVIe siècles: Guilielmus Monachus, Johannes Tinctoris, Johannes Cochlaeus, Gioseffo Zarlino et Lodovico Zacconi. (…) Des contrepoints simples aux canons, ce sont de véritables recettes qui sont données au chanteur, qui n'a plus qu'à décider avec ses collègues comment il va apprêter la prochaine teneur. (…) Les astucieux contrapuntistes n'ont plus qu'à cultiver les oeuvres écrites par les compositeurs de cette époque pour y trouver des exemples de l'application de ces techniques, et pour mettre petit à petit dans leur imagination les formules mélodiques qui donneront style et charme à leurs improvisations. » Jean-Yves Haymoz Il nous ramène à une époque où nos ancêtres, contraints à un ralentissement relatif de leur travail pendant la saison hivernale, en profitaient alors pour vivre un ensemble joyeux de fêtes. Celles-ci, en relation avec le calendrier liturgique, commençaient au solstice d’hiver avec Noël, pour se terminer avec le Mardi Gras, premier jour de l’année et lié à l’équinoxe de printemps. Pour ne prendre que la semaine qui commence avec la nativité se suivent les jours de fête suivant : 25 décembre : Noël 26 décembre : St Etienne / Fête des diacres 27 décembre : St Jean l’Evangéliste / Fête des prêtres 28 décembre :Sts Innocents / Fête des enfants de chœur 1er janvier :Circoncision / Fête des sous-diacres Certaines de ces festivités ajoutaient à la cérémonie religieuse une partie beaucoup plus solennelle. C’est ainsi que la fête des enfants de chœur s’accompagnait de l’élection d’un espiègle « Archevêque des Innocents ». Le Trésor de la Cathédrale conserve le petit bonnet, fait de multiples pièces d’étoffes, de ce juvénile prélat d’un jour. Le premier janvier c’était au tour des sous-diacres de célébrer, à leur façon, la circoncision de Jésus, lors de la populaire Fête des fous ou Fête des sots. Le « proviseur de la fête » ou « préchantre des fous » devait subir une aspersion burlesque à l’heure des vêpres sous la forme de trois seaux d’eau… Ce jour-là était donc célébrer la Messe de l’Âne, en vérité office de la circoncision, qui comprenait à la porte de la cathédrale des chants en ‘honneur de l’âne : « Aujourd’hui, que reste loin l‘envie, bien loin de tout ce qui est tristesse ; ils veulent de la gaîté tous ceux qui honorent les fêtes asinaires. Des Pays de l’Orient est venu l’âne, bel et tout ce qu’il y a de costaud, on ne peut plus apte à porter les fardeaux. Refrain : allez Hue Monsieur l’Âne, hue ! » On rendait ainsi hommage à ce brave animal qui porta la sainte Famille lors de la fuite en Egypte et plus tard le Christ lors de son entrée dans Jérusalem, et qui symbolise les humbles qui accomplissent des tâches ingrates… Avant le commencement du XIIIè siècle, la Fête de la Circoncision n’était pas encore célébrée à Sens. Quand à la Fête des Fous qui l’accompagnait ; elle fut d’abord tolérée (les chanoines versaient même une gratification au préchantre des fous), puis interdite (sans réel succès) avant de disparaître lors des troubles sanglants des Guerres de Religion de la fin du XVème siècle. Bernard Brousse Emmanuel Bonnardot Obsidiene Depuis vingt ans, l’ensemble vocal et instrumental Obsidienne s’attache à faire découvrir les répertoires inédits et méconnus du Moyen Âge jusqu’aux premières polyphonies de la Renaissance mêlant volontiers l’interprétation et l’improvisation qu’il restitue dans la pratique du chant sur le livre. Emmanuel Bonnardot, et les musiciens d’Obsidienne, enchantent tous les publics avec un instrumentarium rare mêlés aux voix justes et naturelles. Ils nous éclairent avec humour et bonne humeur, dévoilent des secrets de fabrication, suscitent la curiosité. Très vite les liens se tissent avec le public, le charme opère, la musique devient conviviale, partageuse, actuelle ! Remarqué pour la finesse et la poésie de son phrasé instrumental et vocal, Obsidienne est aujourd’hui l'un des ensembles incontournables dans l’interprétation des musiques médiévales. Il participe régulièrement aux plus prestigieuses programmations de France -les Festival d’Ile de France, d’Ambronay, du Thoronet, d’Aubazine, du Haut Jura, les Semaines musicales de Quimper, l’Amphithéâtre de l’Opéra de Lyon ou la Cité de la musique, …- ainsi qu’à l’étranger : l’Italie, l’Espagne, le Portugal, l’Allemagne, la Pologne, la Norvège, la Suisse, l’Angleterre, Le Japon, le Luxembourg ou la Belgique. Obsidienne est également l’invité régulier des programmateurs de Radio France. Accueilli en résidence à Sens en Bourgogne depuis 2009, l’ensemble y développe le thème de « la chanson du Moyen Age à nos jours » ouvrant son répertoire à d’autres époques, se liant volontiers à la poésie, au théâtre, à la danse,… Obsidienne est soutenu par la DRAC Bourgogne, le conseil régional de Bourgogne, le conseil général de l’Yonne, la communauté de communes du sénonais et la ville de Sens. Sa discographie (Eloquentia, Calliope, Opus 111) a obtenu les plus prestigieuses distinctions de la presse française et internationale (Grand Prix du Disque, Diapason d’or, Choc du Monde de la Musique, 10 de Répertoire, 5 étoiles Goldberg, Recommandé par Classica, Bravo de Tradmagazine…). Une matière sonore qui détermine une poétique de l’interprétation, tantôt sobre, tantôt fleurie, toujours d’humeur vive et tonique, mais qui ne compromet jamais l’expressivité tout en finesse des mélodies. Marc Desmet, Le Monde de la Musique S’accompagnant d’instruments dont les noms sont porteurs de magie pour les non initiés (chalemie, cistre, rebec, tympanon…) l’ensemble Obsidienne nous offre ici à entendre des mélodies dont la simplicité s’enrichit d’un contrepoint inventif et charmeur. L’ensemble Obsidienne par ses belles couleurs vocales, et par la maitrise du phrasé vous guide doucement vers l’extase. Monique Parmentier, Res Musica L'ensemble Obsidienne, l'un des plus inventifs et convaincants dans le domaine des musiques anciennes. Claude Ribouillault, Tradmagazine Après avoir débuté sa carrière de chanteur au sein des ensembles La Chapelle Royale de Paris et Les Arts Florissants, Emmanuel Bonnardot se distingue et se révèle pleinement dans le répertoire médiéval et renaissant. Il poursuit sa recherche sur l’instrumentarium et sur les répertoires souvent inédits du Moyen Age et de la Renaissance et crée l’ensemble vocal et instrumental Obsidienne en 1993 (Grand prix du disque, diapason d’or, choc du monde de la musique, 5 étoiles Goldberg...). En Résidence à Sens en Bourgogne il porte un projet original sur le thème de la chanson du Moyen Age à nos jours « Mille ans de chansons ». Son timbre chaud, sa large palette vocale (baryton ou contre-ténor), sa passion pour la vièle à archet et son goût pour l’accompagnement font de ses interprétations des références dans les enregistrements pour Eloquentia, Calliope, Opus 111. CONCERT CELESTE photo 훿 Ashraf Kessaïssia I have always been surprised, when walking into a church, by the juxtaposition of periods and styles ! The idea thus dawned on me that music could be treated accordingly… The celebration of the 850th anniversary of the construction of the Sens cathedral has provided us with the perfect opportunity for this recording, though it mainly focuses on the medieval period and the early Renaissance, which still encompasses five centuries of music. This recording retraces a musical adventure in connnection with the construction of our cathedrals, and particularly that of Sens, a medieval capital of ecclesiastical France where the Obsidienne ensemble has been in residence since 2009. This has been for the ensemble the opportunity to highlight the diversity of its skills in the interpretation of a repertoire that spans several centuries, from Gregorian neumes to Renaissance polyphonies. From a conservative harmonization at the fifth to the elaboration of a full organum, Obsidienne colours and ornates these melodies with improvised polyphonies that have become the hallmark of the ensemble. Medieval music is characterized by its keen sensitivity to melody, which is the foundation of a whole architecture of lines and interlacing that eventually developed into the art of counterpoint. Among the selected pieces, the subtlety of early music lies in its constant mixing of popular music wih art music ; popular in the universality of the great themes of Christmas or Epiphany celebrations, as well as its directly accessible melodic sense ; scholarly also, as we should not be misled into thinking that behind these musical treasures there are no great composer-craftsmen and improvisers, musicians of whom we aim to be the distant heirs. in the same satirical spirit as the Fêtes de l’âne, exposes the wrongs of contemporary society ; we belong in the same universe as Carmina Burana (CD Obsidienne, Eloquentia label), as François Rabelais or Sébastien Brant (La Nef des Fous)… This part, the Nef des Fous or the Fêtes de l’âne, ends with a Gloria ad modum tubae, by Guillaume Dufaÿ, a twopart canon upon two echoing tenors in the mode of (sung in the style of) trumpets (possibly a trumpet marine), here sung in imitation by the playful voices of Obsidienne. Second part : Christmas (December 25th) First part : Feast of the Madmen, Feast of the Donkey— January 1st) This CD could hardly start with a more emblematic piece of music than the Messe des Fous from the famous manuscript 46 of the Sens library (described by Océane Boudeau). We ornate these melodies with the techniques of polyphonic improvisation depicted in Musica Enchiriadis or by Guido d’Arezzo, as well as with drones and isones, which are used in various types of traditional music. We have also set the melody to a rhythm pattern and added an extra part to the Collocaret, which appears in several manuscripts of the library and seems to have been specific to the repertoire of church singers in Sens. As a further development of the Fêtes de l’âne, from the XIth to the XVth century (the Fêtes de l’âne disappeared at the Renaissance), we have devised a contrafactum on a XIVth century motet, notated in Sens in manuscript 6, to the words of a cooking recipe, and then added three pieces from the Roman de Fauvel (XIVth century), which, In the second part, dedicated to Christmas, we have chosen a European musical twinning featuring : —An Italian lauda improvised in gymel style, followed by a written, anonymous, 4-part version. - A hymn in three versions : -a 3-part written version -an improvised faburden -a 4-part written version (Innocentius Damnonius) - A Spanish villancico from the Uppsala manuscript - A 4-part German lied (arranged by Emmanuel Bonnardot) - An English carol, with a few ornaments at the fifth - An English carol played on the high instruments, namely the bagpipes, which exemplifies the techniques of canon and faburden, and evokes the celebrations that took place on the square in front of the cathedral and in the whole town during the Fêtes de l’âne. - A motet in Burgundian style These styles, drawn from the complex polyphonic repertoire of the Ars Nova of the XIVth century, can be characterized by a relative simplification of the musical material which allows us to recover the balance of lyrics and music, while creating a new contrapuntal resource which later on will be called harmony… Third part : St Stephen’s feast (December 26th) The third part is based on the chants of the proper of the mass of St Stephen (december 26th). We have supplemented it with a conductus dedicated to St Loup and Ste Colombe, major figures of the Sens liturgy. Our interpretation of the manuscript offers three different musical styles : Gregorian chant/Plainsong (1 voice), conductus (2 voices), improvised organa (2 to 4 voices) - Gregorian chant and plainsong The Sens repertoire (XIIth, XIIIth centuries) does not provide any precise rhythmical clues, unlike earlier notated manuscripts such as St Gall, Laon…This is a period of transition from neumed Gregorian chant (with rhythms) to plainsong (with notes of equal value). We here sing Gregorian chant more freely, after the neumes of the Sens manuscript, while keeping in mind the earlier style of modality. - Improvised organa As the Sens manuscripts do not feature any polyphonies, in order to revive them, we offer improvisations in the following styles : -organum after Guido d’Arezzo (2 parts) - organum after the school of Notre Dame de Paris (2, 3 and 4 voices) on tenors supplied by manuscript 18 of the Sens library. - The conductus of manuscript XX We have added a conductus from manuscript XX, which seems to give dancing indications ; we have supplied free rhythm as well as ornaments at the fifth (Coinci), and a second voice. photo 훿 Christophe Charpenel Fourth part : Epiphany (January 6th) To bring to a close this great cycle of celebrations around Christmas, we have selected a set of pieces referring to Epiphany : — A lauda arranged with isones and descants in popular style. — The gradual Reges Tharsis is sung note by note without the supposed ornamental swiftness of the origins, but rather on the way to the plainsong in equal notes that is now standard practice. - A motet adapted for instruments. - An improvisation upon a cantus firmus (from the anthem Ante Luciferum), first in free style, then in canon, sometimes doubled at the higher third in a late XVth-century style of motet. - canon three voices improvised upon Kyrie - An improvisation upon a cantus firmus (Hymne Crudelis Herodes) 4 voices (basse, dessus et 2 ténors) Little is known about the use of instruments in Church music but they feature quite liberally in Sens in the rose-window of the musician angels and in the tapestry of the three coronations… While women and instruments do not sing within the chancel of the cathedral, they do sing elsewhere, in the convents of female denominations, and take part in private worship at home. We have numerous testimonies of « jongleresses », female musicians, playing the psaltery, the citole, the harp, and of female singers joining minstrels and trouvères in the great art of composing, « trouver »… Emmanuel Bonnardot Translation Pierre Bourhis Mass of the Donkey, Mass of the Fools Polyphonic improvisations of the Middle Ages and the Renaissance Obsidienne is one of the very few ensembles in the world which can restitute in concert the techniques of vocal and instrumental polyphonic improvisation of the Middle Ages and the Renaissance, on a melodic basis provided by tradition: Gregorian chant, songs... "How can we rediscover the techniques of improvisation in use in the Middle Ages and the Renaissance? It calls for a dual approach that mixes erudition and musical practice. We have to take into account the testimonies of the authors who wrote about this usage, particularly in the XVth and XVIth centuries: Guilielmus Monachus, Johannes Tinctoris, Johannes Cochlaeus, Gioseffo Zarlino, and Lodovico Zacconi, (...) From plain counterpoints to canons, these were actual recipes handed down to singers, who then only had to decide together how they would accommodate the next tenor. (...) The clever contrapuntist simply had to peruse the works written by the composers of the time to find examples of the application of those techniques, and to appropriate, little by little, in their imagination, the melodic phrases that would provide style and charm to their improvisations." Jean-Yves Haymoz In the City Library of Sens is kept a famous work that is considered to have been written by Pierre of Corbeil, archbishop of Sens, in the early XIIIth century. It is the manuscript of the mass of the Circumcision, better known as the Mass of the Donkey, a manuscript sheltered by the famous ivory diptych decorated with pagan deities… It takes us back to an era when our ancestors, forced by the winter season to somewhat slow down their life of toil, used to seize the opportunity to enjoy a boisterous period of merrymaking. The celebrations, in keeping with the liturgical calendar, started from the winter solstice, with Christmas, and ended on Shrove Tuesday, the first day of the year, connected with the spring equinox. To mention but one example, the week starting with the Nativity features the following feasts : — December 25th : Christmas. — December 26th : St Stephen’s / feast of the deacons. — December 27th : St John the Evangelist’s / feast of the priests. — December 28th : Holy Innocents’ day / feast of the altar boys. — January 1st : Circumcision / feast of the subdeacons. Some of these festivities supplemented the religious ceremony with a far more solemn part. Thus the feast of the altar boys included the election of a mischievous « Archbishop of the Innocents ». In the treasure-house of the cathedral, we can still see the little patchwork cap of the juvenile, prelate for a day. On January 1st, it was the turn of the subdeacons to celebrate, in their own way, the Circumcision of Jesus, with the very popular Feast of Madmen or Feast of Fools. The « provisor of the feast » or « precentor of the fools » had to undergo a burlesque aspersion of holy water at the hour of vespers, with three bucketfuls of water. On that day was thus celebrated the Mass of the Donkey, actually the office of the Circumcision, which featured, at the gates of the cathedral, songs “in praise of the Donkey” : “Today, let us banish envy, do away with all grief ; whoever worships at the Donkey’s feast seeks merriment ». « From the confines of the East, Here came the Donkey, Beautiful and very strong, Most fit to carry burdens. Hey, hey, sir Donkey, hey.” Thus they meant to pay homage to the brave animal who carried the Holy Family during the Flight into Egypt, and later on carried Jesus when he came into Jerusalem, as a symbol of the common people that perform the daily chores. Before the beginning of the XIIIth century, the Feast of the Circumcision was not yet celebrated in Sens ; as for the Feast of Fools that went with it, it was at first merely tolerated (the canons even used to pay a fee to the precentor of the fools), then banned (rather unsuccessfully), and disappeared altogether during the bloody strife of the Wars of Religion in the late XVth century. Bernard Brousse Obsidienne For the last 20 years, the vocal and instrumental ensemble Obsidienne has endeavoured to bring back to light previously unpublished or little-known repertoires from the Middle Ages to the early polyphonies of the Renaissance, liberally mixing interpretation and improvisation, as revived by the performance practice of « singing upon the book ». Emmanuel Bonnardot and the musicians of Obsidienne have delighted all types of audiences with an uncommon set of instruments and true, natural singing voices. They enlighten the listener, with humour and cheerfulness, uncover manufacturing secrets, arouse curiosity. Very soon, a bond is established with the audience, charm operates, music becomes convivial, happily shared, of our time ! Obsidienne has been celebrated for the refinement and poetic quality of its vocal and instrumental phrasing, and is now one of the best-known ensembles for the interpretation of medieval music. It regularly takes part in the most prestigious music events, both in France—the festivals of Ile-de-France, Ambronay, Le Thoronet, Aubazine, of the Haut-Jura, The Semaines Musicales de Quimper, the auditorium of the Lyons Opera, of the Cité de la Musique, … —and abroad—Italy, Spain, Portugal, Germany, Poland, Norway, Switzerland, England, Japan, Luxemburg or Belgium. Obsidienne is also a regular guest on various programmes of Radio-France. As an ensemble in residence in Sens, in Burgundy, since 2009, Obsidienne has developed the theme of « the art of songs from the Middle Ages to our time », broadening its repertoire to other historical periods, with frequent connections to poetry, drama, dancing… Emmanuel Bonnardot Obsidienne is supported by the DRAC of Burgundy (Regional board of cultural affairs), the Regional Council of Burgundy, the General Council of the Yonne department, the Greater Sens Council and the City of Sens. Its discography ( Eloquentia, Calliope, Opus 111) has won the most prestigious awards of the French and international press (Grand Prix du Disque, Diapason d’or, ‘Choc’ from Le Monde de la Musique, ‘10’ from Repertoire, ‘5 stars’ from Goldberg, ‘Recommended’ by Classica, ‘Bravo’ from Tradmagazine…) A sound material that determines the poetics of interpretation, sometimes subdued, sometimes florid, always lively and stimulating in mood, yet never compromising the highly sophisticated expressiveness of melodies. Marc Desmet, Le Monde de la musique. Accompanied by instruments whose names are evocative of magic for the profane (shawm, cittern, rebec, dulcimer,…), the Obsidienne ensemble here offers melodies whose simplicity is enriched by an inventive and seductive counterpoint. Obsidienne, through its beautiful vocal colours and sophisticated phrasing gently leads you on the way to musical bliss. Monique Parmentier, in Res Musica. The Obsidienne ensemble, one of the most inventive and convincing in the field of early music. Claude Ribouillault, in Tradmagazine. started his career as a singer with the music ensembles La Chapelle Royale de Paris and Les Arts Florissants, and particularly won fame and full recognition in the medieval and Renaissance repertoires. He carried out research on the instrumentarium, as well as the often hitherto unpublished repertoires of the Middle Ages and the Renaissance, and founded the vocal and instrumental ensemble Obsidienne in 1993 (Grand Prix du Disque, Diapason d’or, ‘choc’ of Le Monde de la Musique, ‘5 stars’ in Goldberg…). In residence at Sens, in Burgundy, he has developed an original project on the art of songs from the Middle Ages to our time, « Mille Ans de Chansons » (a thousand years of songs). His warm vocal colour, his broad vocal range (baritone or counter-tenor), his passion for the bowed viol and relish for accompaniment have made his interpretations for Eloquentia, Calliope and Opus 111, reference recordings. Manuscrits de Sens Manuscript of Sens Concert à la Cathédrale de Sens Concert in Sens Cathedrale 1. Lux hodie 1. Lux hodie 1. Lux hodie Lux hodie, lux leticie ! Me iudice, tristis quisquis erit, removendus erit sollempnibus, Sint hodie procul invidie, procul omnia mesta ; Leta volunt quicumque colunt asinaria festa. Lumière de ce jour, lumière de joie ! Sous ma juridiction, quiconque est triste sera exclu des fêtes. Qu’aujourd’hui la jalousie soit bannie, et que tout chagrin soit chassé ! Ils demandent des réjouissances, tous ceux qui célèbrent les fêtes de l’âne. Light of today, light of joy. Under my jurisdiction whoever is sad shall be banned from these celebrations. Today let us banish envy, do away with all grief ; whoever worships at the donkey’s feast wants happiness. 2. Orientis partibus 2. Orientis partibus 2. Orientis partibus Orientis partibus Adventavit Asinus Pulcher et fortissimus Sarcinis aptissimus Hez, Sire Asnes Depuis les marches de l’Orient L’Âne vint en ce lieu Un âne beau et vaillant Portant bien les fardeaux Hé, hé sire Âne, hé ! Hic in collibus Sichen Iam nutritus sub Ruben, Transiit per Iordanem, Saliit in Bethlehem Hez, Sire Asnes Dum trahit vehicula, Multa cum sarcinula, Illus mandibula Dura terit pabula. Hez, Sire Asnes Quand il tire la charrette Lourdement chargée, Ses mâchoires broient Le picotin le plus coriace Hé, hé sire Âne, hé ! As he draws the cart Full of heavy loads He munches with his jaws The toughest of fodders Hey, sir Donkey, hey. Cum aristis hordeum Comedit et carduum: Triticum e palea Segregat in area Hez, Sire Asnes L’orge avec ses barbules Il mange, et même le chardon : Il sépare le grain de la paille Sur l’aire à battre Hé, hé sire Âne, hé ! The barley with its barbs He eats and even thistle too, The corn from the chaff He beats in the threshing area. Hey, sir Donkey, hey. From the confines of the East Here came the Donkey Beautiful and very strong Most fit to carry burdens. Hey, sir Donkey, hey. Amen dicas Asine, Iam satur de gramine Amen, Amen, itera, Aspernare vetera. Dis Amen, Ô Âne, maintenant Que ta panse est pleine de grain, Répète Amen, Amen, Et rejette les vieilleries. Say Amen, you Donkey, Now your belly is full of grain Amen Amen, please repeat Do away with the past. Sur les collines de Sichen Il fut élevé par Ruben Il franchit le Jourdain Et bondit dans Bethléem Hé, hé sire Âne, hé ! Upon the hills of Sichen He was nurtured by Ruben And then crossed the Jordan And leapt into Bethlehem, Hey, sir Donkey, hey. 3. Hec est clara dies 3. Hec est clara dies 3. Hec est clara dies Hec est Clara dies clararum Clara dierum Hec est festa dies festarum festa dierum Voici le jour illustre, le plus illustre de tous This day is the celebration of all les jours illustres. Voici le jour de fête, le celebrations ; this day is the festive day of plus festif de tous les jours de fête. all festivities. Saltu vincit hinnulos, Dammas et capreolos, Super dromedarios Velox Madianeos Hez, Sire Asnes Il saute plus haut que les mules Les daims et les chevreuils, Plus vite que les dromadaires Des Madianites Hé, hé sire Âne, hé ! He jumps higher than mules, Than deer and goats, Swifter than the dromedaries Of the Madianites. Hey, sir Donkey, hey. 4. Salve festa dies 4. Salve festa dies Aurum de Arabia Thus et myrrham de Saba Tulit in Ecclesia Virtus Asinaria Hez, Sire Asnes L’or de l’Arabie, L’encens et la myrrhe de Saba, Sont entrés dans l’Eglise, Par la grâce d’ânerie Hé, hé sire Âne, hé ! The gold of Arabia, Incense and myrrh from Saba, Were carried into the church By virtue of the Donkey. Hey, sir Donkey, hey. 4. Salve festa Salve festa festa dies toto venerabilis evo Salut à toi, jour de fête, le plus vénérable Hail thee, day of festivity, the most qua Deus est ortus virginis ex utero de tous les âges, où Dieu est né du sein venerable day ever, when God was born of d’une vierge. the womb of a virgin. 5. Letemur gaudiis 5. Letemur gaudiis Letemur gaudiis quos redimit Verbum Réjouissons-nous et fêtons ceux que la [ Patri [ Parole du Père a rachetés Areatus laqueo primi parentis Des liens de la faute de nos premiers parents, Dei iussa spernentis artem per hostis Qui avaient désobéi aux ordres de Dieu, trompés par le démon. 5. Letemur gaudiis Let us rejoice and comfort them that the Word of our Lord has redeemed Freed from the chains of guilt of our first parents Who had disobeyed God’s orders, ensnared by the devil. Heu quando paradysum deserens exul venit in exiciales mundi istius [ labores Post humana proles omnis rueret Nisi hac in carne Xpristus natus levaret Et primam coronam vestiret Atque rursus in celum collocaret Hélas, quand l’homme fut chassé du paradis Et vint en exil dans les tribulations de [ notre monde déchu, Tout enfant de l’homme aurait été condamné [ à jamais Si le Christ, fils de l’homme, n’avait surgi, Retrouvé la couronne de sa divinité première, Et regagné sa place au paradis. Alas when they left Paradise And came in exile to the grievous labours [ of our fallen world, After which every human child would have [ been doomed If Christ born of human flesh had not risen And regained his divine crown To recover his place in heaven. 6. Christus manens 6. Christus manens 6. Christus manens Christus manens quod erat assumpsit quod non erat Sine fine principium finemsumpsit spontaneum Ut per mortem mortis regnum terminaret in eternum Et ereptos iugo mortis nos dad destram Dei patris Christ, tout en demeurant ce qu’il était, a consenti à être ce qu’il n’était pas. Commencement sans fin, il a accepté sa fin de plein gré, Pour que, par sa mort, il mette fin pour toujours au règne de la mort, Et que soustraits au joug de la mort, nous soyons placés à la droite du Père, au Ciel. Christ, remaining what he was, assumed the nature of what he was not. Beginning without an end, he willingly took on our mortality So that, through his death, the reign of death would be ended for ever, And freed from the yoke of death, we could be placed to the right of God our Father. 7. Collocaret 7. Collocaret 7. Collocaret Collocaret in celum Au ciel, que nous allions. Placed in heaven 9. Natus est 9. Natus est 9. Natus est Natus est hodie dominus Qui mundi diluit facinus Quem pater factor omnium in hoc misit exilium Ut facturam redimeret Et paradiso redderet Nec Nec Nec minuit quod erat Aujourd’hui notre seigneur est né, Qui enlève les crimes du monde, Et fut envoyé en cet exil par le Père, créateur de toutes choses, Pour racheter la création, Et la ramener au paradis. Non, non, il n’a rien perdu de ce qu’il était Today our Lord is born Who takes away the crimes of the world, Who was sent into this exile by his father, creator of all So that he could redeem creation And return them to paradise. No, no, he did not lessen what he was Assumens quod non erat Sed carnis sumpto pallio In virginis palatio O, ut sponsus e thalamo O, processit ex utero O, flos de Iesse virgula A, fructu replet secula Hunc predixit prophetia Nasciturum ex Matia Quando flos iste nascitur Diabolus confunditur Et moritur mors En consentant à devenir ce qu’il n’était pas, Mais s’étant revêtu du manteau de la chair Dans le palais de la Vierge, O, comme l’époux hors de la chambre nuptiale, O, il est sorti de son sein O, fleur sur l’arbre de Jessé ! De son fruit il a peuplé les siècles. Ce fut prédit par les prophéties, Qu’il naîtrait de la Vierge Marie. Lorsque cette fleur est née, Ce fut la perte du diable Et la mort de la mort. By assuming what he was not But he put on the vestment of flesh In the palace of the Virgin. O, like the husband from the nuptial bedroom! O, he came out of the womb ! O, flower from the tree of Jesse Your fruit has flourished through the centuries. It was predicted by prophecies That he would be born of Mary. When that flower was born The Devil was defeated And death died. 10. Lux optata claruit 10. Lux optata claruit 10. Lux optata claruit Lux opta claruit gaude Syon filia La lumière tant désirée a lui, fille de Sion, réjouis-toi, Virga que iam aruit virga succi nescia Branche autrefois desséchée, branche où ne coulait plus la sève, Virga Iesse floruit iuxta vatcinia cum L’arbre de Jessé a fleuri, selon les oracles, [ gloria [ en gloire. Gignitur nascitur Xristus sicut volui Le Christ fut engendré et naquit comme divina clementia l’a voulu la clémence divine. Hoc in hoc Hoc in hoc Ho cin hoc Que cette assemblée le célèbre par des sollempnio concinat hec concio chants en ce jour de fête The much desired light has shone ; rejoice, daughter of Zion. Tree that had once withered, tree that does not feel the sap, The tree of Jesse has flourished after the oracles, with glory. Christ was engendered and born according to the wish of divine clemency Let this assembly celebrate it in songs on this festive day. Nascendi primordia subiit eternitas Induit servitia superna regalitas Lactat patrem filia quam parit virginitas cum gloria Angitur frangitur hostilis protervia et eius potentia Hoc in hoc Hoc in hoc Ho cin hoc sollempnio concinat hec concio Eternity has submitted to a prince as yet unborn, It has clothed the slaves in the mantle of royalty. The daughter breast-feeds the father that her virginity has engendered, in glory. The audacity and power of the enemy trembles and collapses. Let this assembly celebrate it in songs on this festive day. L’éternité s’est soumise à l’avènement d’un prince, Elle a revêtu les esclaves du manteau royal, La fille allaite le père que sa virginité a engendré, en gloire. L’arrogance et la puissance de l’ennemi tremblent et s’effondrent. Que cette assemblée le célèbre par des chants en ce jour de fête Quicquid fuit mysticum testamento Tout ce qu’il y avait de mystérieux dans Whatever was mysterious in the Old [ veteri [ l’Ancien Testament, [ Testament, Tout ce qu’il y avait de symbolique chez Moïse et les autres, Cela doit être révélé par le fruit de David, en gloire. Peuple juif coupable, aie foi en le roi des cieux par qui nous sommes libérés. Que cette assemblée le célèbre par des chants en ce jour de fête Whatever was symbolical about Moses and the others, Should now be revealed through the lineage of David, in glory. Guilty people of Judea, believe in the King of Heavens who has made us free. Let this assembly celebrate it in songs on this festive day. Peuple digne de tourment, vous avez lu Daniel, Peuple à qui la grâce a manqué, Quod defecit unctio pridem intelligitis comprenez maintenant, Missum celi nuntio Messyam non creditis Vous ne croyez pas à la bonne nouvelle : le [ cum gloria Messie nous est envoyé du ciel, en gloire. Que cette assemblée le célèbre par des Hoc in hoc Hoc in hoc Ho cin hoc chants en ce jour de fête sollempnio concinat hec concio People that deserve torment, you have read Daniel, You now understand that you were not [ anointed, You do not believe in the tidings : the Messiah has been sent from Heaven, in glory. Let this assembly celebrate it in songs on this festive day. Quicquid fuit typicum Moyses et ceteri Fructum per Daviticum decet patefiercum gloria Iudea Gens rea regem crede celicum per quem sumus liberi Hoc in hoc Hoc in hoc Ho cin hoc sollempnio concinat hec concio Gens digna supplicio Danielem legitis 11. Recette 11. Recipe Pour faire une boisson à la sauge, prenez deux livres de sauge et enlevez les tiges ; puis mettez les feuilles dans la décoction. Mettez aussi dans le breuvage une demie once de girofle dans un sachet de toile suspendu par une ficelle ; on peut aussi ajouter une demie once de laurier. To make a beverage of sage, take two pounds of sage and remove the stems ; then put the leaves into the decoction. Also, pack half an ounce of gillyflower in a small bag of cloth and dip it into the decoction on a string. Also, you can add half an ounce of bay leaves. 12. Orientis partibus (voir texte plage 2) 12. Orientis partibus (see text on track 2) 13. J’ai fait nouveletement amie 13. J’ai fait nouveletement amie 13. J’ai fait nouveletement amie Duplum : J'ai fait nouveletement amie cui Duplum : J’ai maintenant nouvelle amie à Duplum : I have newly made a friend to vuel moustrer mon propos entièrement qui je veux ouvrir mon cœur sans réserve. whom I want to reveal my intentions wholeheartedly, Combien que li encontrer redout pour sa grande noblesse C’est Fortune qui me blesce Qu n’ouse en prendre a li dire mon vueil pour li garder d’ire Nequetant tout sanz delay pour ce que trouvée l’ay douce amiable et non dure li direz ce que j’endure C’est que ie la vueil a fame Combien que soit honorée en ce siècle et haute dame de moi sera bien amée. Bien que je redoute de la rencontrer, en raison de sa haute noblesse : Je veux parler de Fortune, qui m’a blessé si gravement que je n’ose lui dire mon désir, par peur de l’offenser. Et pourtant, sans plus attendre, parce que je l’ai trouvée douce, aimable et bienveillante, dites-lui combien je souffre : c’est que je veux la prendre pour femme. Je la sais honorée en ce monde et de haute extraction, mais je saurai l’aimer comme il faut. Although I am apprehensive of meeting her, on account of her high nobility : I am speaking of Fortune, who has wounded me, so that I do not dare to tell her my desire, for fear of offending her. And yet, without waiting any longer, because I found her likeable and amiable and sweet-tempered, tell her how much I suffer : I mean I want her to be my wife ! However much she is honoured in this our world, however high her nobility, I shall love her dearly. Triplum : La mesnie Fauveline qui a mau fere s’encline volentiers et de legier Car ainc a autre doctrine science ne discipline ne deigna soi asegier A devoir aperceü que Fauvel a concetti de prendre a famé Fortune Si a dit de voiz commune pour plus a son seignour plere « Sire bien va vostre afere L’apostole et tuit si frère Ducx Contes Rois Emperere vous servent sanz contredit N’i est plus tencié ne dit alez en vostre besoingne Ne devra avoir vergoigne Fortune de vous avoir Or et argent et avoir avez et moult bele chere Sur touz portez la bannière » torchié devant et derrière l’ont sa gente en tel maniere Qu’il a prise hardiesce que vers sa dame s’adresce si dit l’en communément qu’en folour n’a hardement. Triplum : La mesnie Fauveline La troupe de Fauvel, toujours prête à méfaire avec enthousiasme, car elle n’a jamais daigné se soumettre à une autre école, science ou discipline, a fini par comprendre que Fauvel a conçu la fantaisie de prendre Fortune pour épouse. Ils lui ont donc dit tous en chœur pour s’attirer la faveur du maître : « Sire, vos affaires sont prospères ! Le Pape et tous ses frères, ducs, comtes, rois et empereurs sont sans conteste vos serviteurs : ne souffrez plus ni réprimande ni contradiction : faites comme bon vous semble ! Fortune ne devrait pas avoir honte de vous prendre pour mari : vous avez de l’or, de l’argent et des propriétés, vous avez belle apparence ; vous levez votre étendard audessus de tous autres. » Ses gens l’ont si bien caressé par devant et par derrière qu’il en a conçu l’audace de s’adresser à sa dame ; on dit souvent, il est vrai, que dans la folie il n’y a aucune hardiesse. Triplum : La mesnie Fauveline Fauvel’s brood of scoundrels, who are prone to do evil, readily and happily, since no other school of thought, science or discipline they have ever deigned to accept, have eventually understood that Fauvel has conceived the notion to marry dame Fortune. They have thus declared in unison, so as to better please their master : « Our lord, your business is thriving ! The Pope and all his brethren, dukes, earls, kings and emperors, are undoubtedly your servants. No more reprimand or contradiction : just do as you need ! Fortune should not be ashamed to have you as a husband. You have gold and silver and property, and a beautiful appearance ; you raise your standard above all others ! » His people rubbed him front and back, in such a way that he was emboldened to address his request to his lady. This is why people commonly say that in folly there is no boldness. Teneur : Grant despit aie Fortune de Fauvel qui s’est fait prune de moi demander a famé Teneur : Grant despit ai je Teneur : Grand despit ai je Moi, Fortune, j’ai grande honte que Fauvel I, Fortune, am deeply ashamed that Fauvel ait eu l’audace de me demander pour should have had the daring to ask me for Mes ie li dirai a une et si clerc om luist la femme. Mais je vais lui faire savoir une his wife. But I will tell him once and for lune li mousterai que sui dame. fois pour toutes, aussi clairement que luit all, as clearly as the moon shines, I will la lune, que je suis femme. show him that I am a lady. 14. Douce dame debonnaire 14. Douce dame debonaire 14. Douce dame debonaire Douce Dame débonnaire Fauvel que te faut ? Mon cuer vous doint sans retraire S’en en toi défaut Ne vous en chaut-il ? Fi mauves outil Puisqu’ensi est que ferai Ja m’amour ne cèlerai Douce et bienveillante dame ! Fauvel, que veux-tu ? Je vous donne mon cœur sans partage… As-tu perdu la tête ? Êtes-vous indifférente ? Fi donc, vile canaille ! S’il en est ainsi, que dois-je faire ? Jamais je ne te donnerai mon amour ! Sweet and benevolent lady ! Fauvel, what do you need ? I give you my heart without restraint… Have you lost your sense ? Don’t you care at all ? Fie on you, scoundrel ! If it is so, what am I to do ? I will never grant you my love ! J’ai grand désir de vous plaire De ce ne me chaut Ne soiez à moi contraire Diva qui t’assaut ? Veillez moi prendre à mari Io je sus hari Douce dame que ferai ? Ja m’amour ne te lerai J’ai grand désir de vous plaire ! Cela m’est tout à fait égal ! Qu’avez-vous contre moi ? Mais voyons, qui t’en veut ? Voulez-vous me prendre pour mari ? Quoi ! Moi ? Seigneur ! Au secours ! Douce dame, que puis-je faire ? Jamais je ne te donnerai mon amour ! I am so anxious to please you ! I could not care less. Do not be averse to me ! Come now, who’s assaulting you ? Will you take me as a husband ? What ? Me ? Are you mad ? Come off it ! Sweet lady, what shall I do ? I will never grant you my love ! Ne sais que je puisse faire Fais donc un saut Volontiers vers vo viajaire Ne saut pas si haut Las je vous ainz si Ne me plest ainsi Las et que ferai Ja m’amour ne te leirai Je ne sais ce que je peux faire ! Fais donc un saut ! Volontiers, jusque dans vos bras ! Ne saute pas si haut ! Hélas, je vous aime tant ! Mais cela ne me plaît pas ! Hélas, que vais-je faire ? Jamais je ne te donnerai mon amour ! I don’t know what I can do ! Why don’t you jump up and down ? With pleasure, into your arms ! Don’t you jump so high ! Alas ! I love you so ! But I just don’t like it ! Alas ! What shall I do ? I will never grant you my love ! 15. Bon vin doit Bon vin doit Ci chans veult boire 15. Bon vin doit Bon vin doit Je veux en boire 15. Bon vin doit Of zis wine I want to trink. 16. Gloria ad modum tubae 16. Gloria ad modum tubae 16. Gloria ad modum tubae Glória in excélsis Deo et in terra pax homínibus bonae voluntátis. Laudámus te, benedícimus te, adoramus te. Glorificámus te. Gratias agimus tibi propter magnam glóriam tuam, Dómine Deus, Rex cæléstis, Deus Pater omnípotens. Dómine Fili Unigénite, Jesu Christe. Dómine Deus, Agnus Dei, Fílius Patris, qui tollis peccáta mundi, miserére nobis; qui tollis peccáta mundi, suscipe deprecationem nostram ; Qui sedes ad déxteram Patris, miserére nobis. Quóniam tu solus Sanctus, tu solus Dóminus, tu solus Altíssimus, Iesu Christe, cum Sancto Spíritu, in glória Dei Patris. Amen. Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. Nous te louons, nous te bénissons, nous t’adorons, nous te glorifions, nous te rendons grâce pour ton immense gloire. Seigneur Dieu, Roi du Ciel, Dieu le Père tout-puissant. Seigneur Fils unique, Jésus-Christ. Seigneur Dieu, Agneau de Dieu, Fils du Père, Toi qui enlèves le péché du monde, prends pitié de nous ; Toi qui enlèves le péché du monde, reçois notre prière. Toi qui es assis à la droite du Père, prends pitié de nous. Car Toi seul es Saint, Toi seul es le Seigneur, Toi seul es le Très-Haut, Jésus-Christ, avec le Saint Esprit, dans la gloire de Dieu le Père. Ainsi soit-il. Glory to God in the highest, and peace on earth to people of good will. We praise you, we bless you, we adore you, we glorify you. We give you thanks for your great glory, Lord God, Heavenly King. O God, almighty Father ; Lord Jesus Christ, only begotten son, Lord God, Lamb of God, Son of the Father, You take away the sins of the world, have mercy on us, You take away the sins of the world, receive our prayer. You are seated at the right hand of the Father, have mercy on us. For you alone are the Holy One, you alone are the Lord, you alone are the Most High, Jesus Christ, with the Holy Spirit, in the glory of God the Father. Amen. 18. Laudiam l’amor divino 18. Laudiam l’amor divino 18. Laudiam l’amor divino Laudiam l’amor divino Jesu quel fanciullino Ch’e nato piccolino Louons l’amour divin, Jésus le petit garçon Né comme un tout petit. Let us praise the love of God Jesus the little child That was born a little baby. Infante é diventato Verbo di Dio in carnato Nel fieno é reclinato Quel dolce mamolino Il s’est fait petit enfant Parole de Dieu incarnée Il est allongé dans le foin Ce doux enfançon. An infant he has become Word of God incarnate In the hay he is reclining The sweet little baby. L’amor tutto m’accende Tutto lo cor mi prende Più che virtù mi rende Maria’l tuo figliolino L’amour me consume tout entier Il me prend le cœur sans réserve Il me rend plus que le courage, Marie, ton fils tout petit. I am consumed by love My whole heart is taken He gives me back more than my virtues, Mary, your little son. 19. Verbum caro factum est 19. Verbum caro factum est 19. Verbum caro factum est Verbum caro factum est de Virgine Maria Et le Verbe s’est fait chair, de la Vierge In hoc anni circulo vita datur seculo Marie. Dans le cours d’une année, la vie a Nato nobis parvulo de Virgine Maria été donnée au monde. Pour nous il est né petit enfant, de la Vierge Marie. And the Word was made flesh from the Virgin Mary. In the cycle of that year, life was given to the world. He was born unto us, a little baby, from the Virgin Mary. 20. Riu riu chiu la guarda ribera 20. Riu riu chiu la guarda ribera 20. Riu riu chiu la guarda ribera Riu riu chiu la guarda ribera dios guarda el lobo de nuestra cordera Riu riu chiu, les berges de la rivière le protègent Riu riu chiu, the river bank protects it Dieu a tenu le Loup loin de notre Brebis. God has kept our Lamb from the Wolf. El lobo Rabioso la quiso morder Mas dios poderoso la suppo defender Qui sola hazer que no pudiesse pecar Ni aun original esta virgen no tu viera Le Loup enragé voulait la mordre, Mais Dieu tout-puissant a su la défendre. Il a fait en sorte qu’Elle ne puisse pas pécher Elle fut même exempte du péché originel. The rabid Wolf wanted to bite her But Almighty God knew how to defend her He decided to make Her impervious to sin Even original sin this Virgin did not have. Este qu’es nacido es el gran monarcha Christo patriarca de carne vestido A nos redimido con se hazer chiquito A un qu’era infinito finito ses hiziera Celui qui vient de naître est le grand Roi Christ le Patriarche, qui s’est incarné en homme; Il nous a rachetés en se faisant petit enfant, Lui qui est infini a assumé notre finitude. This one who is born is the great Monarch, Christ the Patriarch dressed in human flesh ; He has redeemed us by making Himself small. Although infinite, He made Himself finite. Muchas profeciaas lo han profetizado Bien des prophéties nous l’avaient annoncé, Many prophets gave us prophecies and forecasts, Y aun en nuestros dias lo hemos alcançado Et enfin, de nos jours, se sont réalisées : So today in our time they have come true at long last. A dios humanado vemos en el suelo Dieu à forme humaine, nous le voyons sur terre, God in human form, this is what we see on earth, Y al hombre nel cielo porqu’el le quisiera Et l’Homme dans les cieux, parce que Dieu le veut. And mankind in Heaven because God wants it so. Yo vi mil garçonnes que andavan cantando Por aqui bolando haziendo mil sones Diziendo a Gascones gloria sea en el cielo Y paz en el suelo pues Jesus nasciera J’ai vu mille angelots qui allaient en chantant, Et volaient alentour en faisant mille voix Et disant aux bergers : « Gloire dans les cieux Et paix sur la terre puisque Jésus est né. » I saw a thousand angels that were singing, Flying around, making a thousand voices, Telling the shepherds : Glory be in Heaven And Peace on Earth since Jesus is born. Este viene a a dar a los muertos vida Y viene a reparar de todos la caida Es la luz del dia aqueste moçuelo Este es el cordero que S. Juan dixera Il est venu rendre la vie aux morts Et relever l’humanité de sa chute. Ce petit garçon est la lumière du jour, Il est l’Agneau que Saint Jean avait annoncé. He comes to give life to those who were dead He comes to repair the fall of humankind. This Child is the light of day, He is the Lamb of whom St John the Baptist had spoken Mira bien que os cuadre que ansina lo o [ yera Que dios no pudiera hazer la mas [ madré El qu’era su padre Oydella nascio Y el que la crio su hijo se dixera Sachez que cette histoire est vraie, telle que nous l’entendrons, Que Dieu ne pouvait faire d’Elle plus que [ sa mère. Celui qui était son Père est né d’Elle aujourd’hui, Celui qui l’avait créée déclare qu’il est son fils. Know that the story makes sense, just as we shall hear it That God could not make Her more than his mother. He who was her father was born of her today, He who created her proclaimed he was her son. Pues que ya tenemos lo que desseamos Todos juntos vamos presentes llevemos Todos le daremos nuestra voluntad Pues a se igualar con el hombre viniera Puisque nous avons tout ce que nous désirions, Allons tous ensemble Lui apporter nos présents, Que tous nous Lui donnions ce que nous voulons, Parce qu’Il est venu se faire l’égal des hommes. Now that we have what we had desired Let us go together to present Him our gifts. Let everyone give Him what they want, Because He came to make Himself equal to us. 21. Uns kompt ein Schiff gefahren 21. Uns kompt ein Schiff gefahren 21. Uns kompt ein Schiff gefahren Vns kompt ein Schiff gefahren Es breugt ein schönen last Darauff viel Engel scharen vnd hat ein grossen Mast. Voici venir un navire sous voiles Il porte une cargaison merveilleuse, Des anges voltigent autour de lui, Son mât est haut et puissant. There comes a ship a-sailing She bears a beautiful cargo Many angels fly above And she has a mighty mast. Das Schiff kompt vns geladen Gott Vatter hats gesandt Es bringt vns grossen staden Iesum vnsern Heilandt. Le navire vient à nous bien chargé, Dieu le Père nous l’a envoyé, Il nous apporte une grâce immense, Le Christ, notre Rédempteur. The ship comes to us fully laden God our Father has sent her She brings us a great blessing, Christ our Redeemer. Das Schiff kompt vns geflossen Das Schifflein geht am Landt Hat Himmel auffgeschlossen Den Sohn herauß gesandt Le navire vient pour nous sauver, Le petit bateau vient toucher terre, Les cieux se sont ouverts, Son Fils descend sur le rivage. The ship comes to rescue us The little boat moves into shore The Heavens have opened up His Son has disembarked. Maria hat geboren Auß jhrem Fleisch vnd Blut Das Kindlein außerkoren Wahr Mensch vnd waren Gott Marie a engendré De sa chair et de son sang Le petit enfant choisi entre tous, Vrai homme et vrai Dieu. Mary has begotten From her own flesh and blood The little child elected True man and true God. 22. Nova nova - Ave fit ex Eva 22. Nova nova - Ave fit ex Eva Gabriel le très haut archange Est descendu depuis la Trinité, De Nazareth en Galilée. Gabriel of High degre He came down from Trinity From Nazareth to Galilee Il s’est rendu chez une jeune fille du lieu I met a maiden in a place Il s’est agenouillé devant sa face ; He kneelëd down before her face Il a dit : « Je vous salue, Marie, pleine de grâce ». And said « Hail Mary full of grâce » Lorsque la jeune fille l’entendit When the maiden heard tell of this Elle dut en être bien embarrassée, je crois, She was full sore abasht ywis Et se demanda si elle avait fauté, Nova, nova. And weened that she hat done amiss L’ange lui dit alors : « Ne crains rien, Then said the angel « dread not you Car tu concevras en toute vertu For ye be conceived with gréât virtue Un enfant qui sera appelé Jésus » Nova, nova. Whose name shall be called Jesu Il n’y a pas encore six semaines révolues It is not yet six weeks agone Depuis qu’Elisabeth a conçu Jean-Baptiste, Sin Elizabeth conceived John Comme cela avait été prophétisé. As it prophesied beforn Nova, nova. Alors la jeune fille dit : « Vraiment, Then said the maiden Verily Je suis votre servante, sur ma parole, I am your servant right truly Me voici la servante du Seigneur. Nova, nova. Ecce ancilla Domini 23. Nova vobis gaudia 23. Nova vobis gaudia 23. Nova vobis gaudia Nova vobis gaudia refero Natus est rex virginis utero Dum prospero cursum considero Omnes de cetero talia dicite Noel Noel Noel Je vous apporte la bonne nouvelle Un roi est né du sein d’une vierge. Tout en me réjouissant, j’observe les astres Et tous les peuples de la terre Doivent s’exclamer : Noël, Noël, Noël. Here I bring you tidings of joy A king is born of a virgin’s womb While I rejoice, I observe the stars : Thus everyone on Earth should Exclaim : Noël, Noël, Noël. Natus est rex Salvator seculi Reparator labentis populi Un Roi est né, Rédempteur du monde, Il relève l’humanité de sa déchéance ; A King is born, Redeemer of the world To repair the fall of humankind ; Nec non et emuli Judei Credite Noel Noel Noel Les Juifs le louent, comme le petit peuple, The Jews praise him, as well as the common [ people, But not his enemies ; Jews, Mais non pas ses ennemis ; Juifs Believe in Noël, Noël, Noël. Croyez en Noël, Noël, Noël. Arthe Satham Eva seducitur Deducendo virum inducitur Ars fallitur illabens labitur Dum partus sequitur Virginbis Inclite Noel Noel Noel Eve fut trompée par les ruses de Satan, Elle fut abusée, causant la chute de l’homme, La vertu trompée fut chassée du ciel, Jusqu’à ce qu’advienne la conception virginale Et Glorieuse : Noël, Noël, Noël. Eve was seduced by the guile of Satan She was misled, causing Man’s fall. Virtue was deceived, and fell from Heaven Until the Virgin birth took place In Glory : Noël, Noël, Noël. Lux oritur moritur vicium Pax oritur et tollitur odium Rex omnium per carnis pellium Confer remedium salutis perdite Noel Noel Noel Amen Une lumière s’est élevée, le vice est anéanti, La paix règne et la haine est oblitérée. Roi de la Terre, par l’enveloppe de la chair, Accorde le remède de salut A un égaré : Noël, Noël, Noël. Amen A light has risen, Evil has died. Peace obtains and hatred is wiped out. King of all, through our carnal vestment Grant the remedy of salvation To one who is lost : Noël, Noël, Noël. Amen 24. Et enim sederunt 24. Et enim sederunt 24. Et enim sederunt Et enim sederunt principes et adversum me loquebantur et iniqui persecuti sunt me adjuva me Domine Deus meus quia servus tuus exercebatur in tuis justificationibus. Beati immaculati in via qui ambulant in lège Domini. Et de fait, les princes aussi ont tenu conseil et ils parlaient contre moi, et mes ennemis m’ont persécuté. Viens à mon aide, Seigneur mon Dieu, car ton serviteur a toujours obéi à tes commandements. Bienheureux les immaculés sur la voie, ceux qui marchent dans la Loi du Seigneur. Princes also did sit and speak against me ; the wicked have persecuted me ; help me, O Lord my God, for your servant has always delighted in your commandments. Blessed are the undefiled in the way, who walk in the Law of the Lord. 25. Sederunt principes 25. Sederunt principes 25. Sederunt principes Sederunt principes et adversum me loquebantur et iniqui persecuti sunt me. Adiuva me Domine Deus meus salvum me fac propter misericordiam tuam. Les princes ont tenu conseil et parlé contre moi, et mes ennemis m’ont persécuté. Viens à mon aide, Seigneur mon Dieu, tu es mon salut, car ta miséricorde est éternelle. Princes did sit and speak against me, and the wicked have persecuted me. Help me, O Lord my God, you are my salvation, your merciful kindness endureth for ever. Quem Judei laudant et parvul 27. Alleluia Video caelos apertos 27. Alleluia Video caelos apertos 27. Alleluia Video caelos apertos Alleluia Video caelos apertos et Jesum stantem a dextris virtutis Dei. Domine Jesu accipe spiritum meum et ne statuas illis hoc peccatum quia nesciunt quid faciunt. Alleluia, je vois les Cieux ouverts et Jésus qui se tient dans la gloire à la droite de Dieu. Seigneur Jésus, reçois mon esprit et ne retiens pas cette faute contre eux car ils ne savent pas ce qu’ils font. I see the Heavens opening, and Jesus standing in glory to the right hand of God. Lord Jesus, receive my spirit and do not hold that sin against them, for they do not know what they are doing. 28. Communion Video caelos idem Alleluia Video caelos 28. Communion Video caelos voir texte plage 27 28. Communion Video caelos see text track 27 29. Stella nuova’n fra la gente 29. Stella nuova’n fra la gente 29. Stella nuova’n fra la gente Stella nuova ‘n fra la gente k’aparuisti novamente! Nouvel astre parmi les peuples Apparu nouvellement. New star which has appeared newly Among humankind. Stella k’aparuisti al mundo quando nacque ‘l re iocondo, stett’en mezzo a tutto ‘l mondo per aluminar la gente. Astre qui es apparu au monde Lorsque notre roi de grâce est né. Il s’est levé au milieu du monde Pour éclairer les peuples. Star that appeared to the world When our delightful king was born He stood in the midst of the world To give light to the people. Le tre Magi l’abber veduto, tosto l’ebber cognosciuto; diser: “Nat’è lo saluto, Dio padre omnipotente.” Les trois rois Mages l’ont vu Et l’ont aussitôt reconnu, Disant : « Notre salut est né, Dieu le Père Tout-puissant. » The three wise men had seen it And immediately recognized it ; Saying : « Our salvation is born, God the Father Almighty ». Ciaschedun col suo reame sì lo prese a seguitare co’rricc’offert’e da laudare, la qual fo molt’avenente. Chacun d’eux avec son royaume Se mit en route pour suivre l’étoile, Avec de riches cadeaux pour lui faire hommage, Ce qui fut tout à fait charmant. Every one of them with his kingdom Set off to follow the star With rich presents, to give him praise, Which was most charming. Da la stella se cansaro, ritt’arr’Erode capitaro, tai novelle li portaro k’el fecer molto dolente. Alors Hérode leur a déclaré Qu’il voulait apprendre d’eux Où était né ce Messie Et qu’ils reviennent le lui dire. And then Herod told them That he wanted them to find out Where this Messiah was born And then come back to let him know. Dissar: “Nat’è re benigno, quei k’è ‘mperio d’ogne regno: en ciel n’è apparito ‘n segno k’ell’è nato veramente.” Ils dirent : « Un Roi très doux nous est né, Qui règnera sur tous les empires : Dans le ciel est apparu un signe Qui prouve qu’il est vraiment né. » They said : « Born is a king most sweet, Who will reign over all the kingdoms ; A sign has appeared in the sky, Showing that he is really born. » 30. Reges Tharsis et insulae 30. Reges Tharsis et insulae 30. Reges Tharsis et insulae Reges Tharsis et insulae munera offerent règes Arabum et Saba dona adducent et adorarabunt eum omnes règes terrae Omnes gentes servient ei Les rois de Tarshish et des îles apporteront des présents : les rois d’Arabie et de Saba feront des offrandes. Oui, tous les rois tomberont à ses pieds : toutes les nations le serviront. The kings of Tarshish and of the isles shall bring presents : the kings of Arabia and Seba shall offer gifts. Yea, all kings shall fall down before him : all nations shall serve him. 32. Antienne : Ante Luciferum 32. Antienne : Ante Luciferum 32. Anthem : Ante Luciferum Antienne Ante luciferum Ante Luciferum genitus, et ante saecula, Dominus Salvator noster hodie mundo apparuit` Né avant Lucifer et avant les siècles, le Born before Lucifer and before the Seigneur notre Sauveur est venu au centuries, the Lord our Saviour came to monde en ce jour. the world on this day. 34. Hymne Crudelis Herodes 34. Hymne Crudelis Herodes 34. Hymne Crudelis Herodes Crudelis Herodes Deum regem ve,nire quid times ? Non eripit mortalia, qui régna dat coelestia Cruel Hérode, pourquoi crains-tu la venue du Dieu-Roi? Il ne cherche à prendre nul pouvoir de mortel celui qui donne le le royaume des cieux. O, cruel Herod, Why do you fear the coming of God our King? He does not aim to steal the power of a mortal, who comes to give the Kingdom of Heaven. « Jouer et chanter les Carmina Burana, c'est suivre le grand élan lyrique imposé par les Goliards, mêler respect et liberté, s'approprier le rythme, la mélodie, l'instrumentation, passer de la morale à la débauche, de la prière à la blague » C.H. Joubert Pour cette interprétation, Obsidienne se fera Ange ou Démon, moine ou Goliard ; tel une bande de "jongleurs", d'artistes polyvalents, mettant toute sa gouaille et sa bonne humeur dans une version à la fois subtile et raffinée mais aussi explosive, comique, humoristique et joyeuse, illustrant la parole de St Paul : « La sagesse de ce monde est une folie pour Dieu ». Recorded in may 2014 in Cathédrale de Sens & Eglise de Sergines (France) Producer, engineer & editing Laurence Heym Liner notes Emmanuel Bonnardot Translation Pierre Bourhis Photos 훿 Hervé Letourneur "Playing and singing Carmina Burana means following the great lyrical thrust imposed by the Goliards, blending respectfulness and freedom, appropriating rhythm, melody, instrumentation, switching from morality to debauchery, from praying to joking." C.H. Joubert For this interpretation of Carmina Burana, Obsidienne will make itself angel or devil, monk or Goliard. As a band of « jongleurs », versatile artists, the performers liven up the pieces with cheeky humour and cheerfulness ; as well as subtle and refined, our interpretation must needs be explosive, farcical, humorous and joyful, thus illustrating the words of St Paul : “For the wisdom of this world is foolishness with God”. Flash, Listen Flashez, Ecoutez 22 EL 1544