St Etienne 26 décembre
24. Et enim sederunt Introit organum improvisé en style
Guidonien XIème siècle 2’42
a capella
25. Sederunt principes Graduel Grégorien 2’21
a capella
26. St Loup, Ste Colombe Conduit XIIIème siècle 1’32
psaltérions, vièles à archet, flûte, citole
27. Video coelos Alleluia organum improvisé duplum triplum
Quadruplum XII et XIIIème siècles 7’15
a capella
28. Video coelos Communion Grégorien 1’04
a capella
Epiphanie 6 janvier
29. Stella nuova'n fra la gente Laude XIIème siècle 2’36
a capella
30. Reges Tharsis graduel grégorien 1’39
a capella
31. Angelus motet Ms La Clayette XIIIème siècle 1’48
psaltérions, crwth, vièle à archet, flûte
32. Ante luciferum Motet Improvisé 4 voix avec canon 2’37
a capella
33. Kyrie Canon Improvisé à 3 voix 0’51
a capella
34. Crudelis Herodes Motet Improvisé à 5 voix 2’41
Obsidienne
Ensemble vocal et instrumental
Direction Emmanuel Bonnardot
Florence Jacquemart, dessus, flûtes, cornemuses
Hélène Moreau, dessus, psaltérion, percussions
Catherine Sergent, dessus, psaltérion
Emmanuel Bonnardot contre ténor, vièles, rebec, viole, crwth
Camille Bonnardot baryton, citole, cornet muet
Pierre Bouhris ténor
Barnabé Janin ténor, vièles, hautbois
Raphaël Picazos ténor
Pierre Tessier baryton
Les facteurs et luthiers des instruments joués par
Obsidienne
Bernard Prunier citole, psaltérions, tambour à cordes, vièles à
archet
Judith Kraft vièles à archet et rebec
Adrian Brown, Francesco Livirghi, Bob Marvin, Jeff Barbe
flûtes à bec
Rémi Dubois cornemuses, hautbois à capsule
Agnès Guéroult chalumeau
Serge Delmas cornet muet
Fête des fous 1 janvier
Messe des fous extraits XIIIème siècle
1. Lux hodie 1’17
chant, vièle à archet
2. Orientis partibus 2’00
Tutti, flûte et tambour, tambour à cordes, citole
3. Hec est Clara dies 0’35
a capella
4. Salve festa 0’28
a capella
5. Letemur gaudiis 1’19
tintinabule
6. Christus manens 0’48
a capella
7. Collocaret 0’51
a capella
8. Stephanus conduit sur collocaret 1’57
flûte, vièles à archet, citole, psaltérions
9. Natus est 1’30
a capella
10. Lux opta claruit 2’40
a capella
11. Recette de saugé Contrefaçon du motet O legi 0’38
a capella
12. Orientis partibus 1’01
chant, flûte double, rebec, vièle à archet
Roman de Fauvel XIVème siècle
13. J'ai fait nouveletement amie motet 1’21
a capella
14. Douce Dame debonaire 1’36
chant, rebec, vièle à archet
15. Bon vin doit conduit 1’03
chant, rebec, cornemuse, hautbois
16. Gloria ad modum tubae 2’15
Guillaume Dufay 1400-1474
a capella
Noël 25 décembre
17. Nowell carol XVème siècle 0’54
cornemuse, hautbois
18. Laudiam l’amor divino Innocentius Damnonius XVIème scle
chant, psaltérions, viole de gambe, vièle à archet, flûte, cornet muet
19. Verbum caro factum est Hymne XVème siècle 2’31
chant, psalrions, viole de gambe, vièle à archet, fte, cornet muet
20. Riu riu Cancionero de Uppsala XVème siècle 3’30
a capella
21. Uns kompt ein Schiff gefahren Lied XVIème siècle 2’10
chant, psaltérions, viole de gambe, vièle à archet, flûte
22. Nova nova carol XVème siècle 2’45
chant, guimbarde, flûte et tambour, psaltérion
23. Nova vobis gaudia Nicolas Grenon 1475 ou 1480-1456 2’54
a capella
CONCERT CELESTE
Merci
aux paroisses de Sens et Sergines
à Bernard Brousse de la société archéologique de Sens
pour son temps et ses précieux conseils.
2’23
Cette partie « Fête des fous » ou « te de l’âne » se
termine avec un Gloria ad modum tubae de Guillaume
Dufay composé de deux voix en canon sur deux teneurs
en écho sur le mode des (chantées façon) trompettes
(peut-être trompettes marines), mais ici imitées par les
voix facétieuses d’Obsidienne.
Deuxième partie : Noël (25 décembre)
Dans une deuxième partie consacrée à Noël, nous avons
choisi un jumelage musical européen où se succèdent :
- Une laude italienne en gymel improvisé, puis une
version écrite à 4 voix anonyme
- Une hymne dans trois versions :
- à 3 voix écrites
- en faux-bourdon improvisé
- en version écrite à 4 voix (Innocentius
Damnonius)
- un villancico espagnol du manuscrit d’Uppsala
- un lied allemand à 4 voix (arrangement Emmanuel
Bonnardot)
- un carol anglais avec quelques quintoiements et un
autre carol anglais joué aux hauts instruments, ici les
cornemuses, illustrant les techniques de canon et faux
bourdon et évoquant les festivités qui se propageait sur
le parvis de la cathédrale et dans la ville pendant la Fête
de l’âne.
- un motet de style bourguignon.
Ces styles, issus du complexe répertoire polyphonique de
l’Ars nova du XIVème siècle, sont caractérisés par une
relative simplification du discours musical qui permet de
retrouver l’équilibre entre parole et musique mais en
créant une nouvelle richesse contrapuntique que l’on
nommera plus tard harmonie…
Troisième partie : La St Etienne (26 décembre)
La troisième partie est basée sur les chants du propre de
la messe de la St Etienne (26 décembre). Nous y avons
ajouté un conduit dédié à Saint loup et Ste colombe, deux
figures de la vie sénonaise.
Notre interprétation de ce manuscrit propose trois styles
musicaux différents : le grégorien / plain-chant (1 voix),
un conduit (2 voix), des organums improvisés (2 à 4 voix)
Le grégorien et le plain-chant
Le répertoire de Sens (XIIème, XIIIème siècles) ne donne
pas d’indications rythmiques précises comme pour les
premiers manuscrits notés plus anciens tels que St Gall,
Laon…. C’est une période ou l’on passe du chant
grégorien neumé (avec des rythmes) au plain-chant
notes de durée égale). Le grégorien est chanté ici plus
librement sur les neumes du manuscrit de Sens en
conservant l’esprit de la modalité ancienne.
Les organum improvisés
Les manuscrits de Sens ne comportant pas de
polyphonies, nous proposons, pour les faire revivre, des
improvisations dans les styles suivants :
- organum de Guido d’Arezzo (à 2 voix)
- organum de l’école Notre Dame de Paris 2, 3 et 4
voix) sur les teneurs fournies par le manuscrit 18 de la
bibliothèque de Sens
Le conduit du ms XX
Nous avons ajou un conduit du manuscrit XX qui
semble donner des indications de danse, nous avons
librement rythmé et ajouter un « quintoiement » puis une
deuxième voix.
J’ai toujours été frappé en entrant dans une église de la
juxtaposition des époques et des styles ! L’idée m’est donc
venue de faire de même avec la musique… La célébration
du 850ème anniversaire de la cathédrale de Sens a offert
le prétexte à cet enregistrement mais en se concentrant
sur l’époque médiévale et du début de la Renaissance,
cinq siècles de musique tout de même !
Ce disque retrace l’aventure musicale liée à la
construction de nos cathédrales et en particulier à celle
de Sens, capitale médiévale de la France ecclésiastique
Obsidienne est en résidence depuis 2009. C’est pour
l’ensemble l’occasion de mettre en valeur la variété de
son savoir-faire dans l’interprétation d’un répertoire de
plusieurs siècles, des neumes grégoriens aux polyphonies
de la Renaissance. D'un ger "quintoiement" à l'éla-
boration d'un organum, Obsidienne teinte et orne ces
mélodies de polyphonies improvisées dont l’ensemble
s’est fait une spécialité.
La musique médiévale se caractérise par sa grande
sensibili à la mélodie sur laquelle reposent des
architectures de lignes et d’entrelacs qui se réalisent dans
l’art du contrepoint. Dans les pièces choisies c’est toute
la subtilité des musiques anciennes de mêler le populaire
au savant ; populaire par l’universalité des thèmes des
grandes fêtes de Noël à l’Epiphanie et par un sens
mélodique immédiatement accessible. Savant également
: car que l’on ne s’y trompe pas, il y a derrière ces trésors
de grands artisans compositeurs, improvisateurs dont
nous voulons être les héritiers…
Première partie : la Fête des Fous / Fête de l’âne (1er
janvier)
Quoi de plus emblématique de débuter ce CD par la
messe des fous du fameux manuscrit 46 conservé à
la bibliotque de Sens (thèse d’Océane Boudeau).
Nous fleurissons ces mélodies avec les techniques
d’improvisation polyphoniques crites dans Musica
Enchiriadis ou par Guido d’Arezzo ainsi qu’avec des
bourdons et isones, utilisés dans de nombreuses musiques
traditionnelles. Nous avons également instrumentalisé,
ryth la mélodie et ajouté une seconde voix au «
Collocaret » que l’on retrouve dans plusieurs manuscrits
de la bibliothèque, et qui semble avoir été spécifique au
répertoire des chantres de Sens.
Pour continuer l’idée d’une présentation des tes de
l’âne du XIème au XVème scle (les fêtes de l’âne
disparaissant à la Renaissance) nous avons, sur un
motet du XIVème siècle, noté à Sens dans le manuscrit
6, fait une contrefaçon avec une recette culinaire puis
ajouté trois pces du Roman de Fauvel (XIVème
siècle) qui, dans l’esprit de la fête de l’âne, dénonce
par la dérision les abus de la soc ; nous sommes
dans la mouvance des Carmina Burana (CD Obsidienne
Ed.Eloquentia), de François Rabelais ou de Sébastien
Brant (Nef des fous)…
CONCERT CELESTE
Quatrième partie : l’Epiphanie (6 janvier)
Pour clore ce grand cycle de fêtes autour de noël nous
avons choisi des pièces variées en référence à l’Epiphanie.
- Une laude traitée avec des isones et contrechants en
style populaire
- Le graduel Reges Tharsis est chanté note à note sans la
rapidité ornementale supposée des origines mais sur la
voie du plain chant à notes égales qui se pratique
aujourd’hui.
- Un motet adapté aux instruments
- Une improvisation libre puis en canon sur cantus firmus
(de l’antienne Ante luciferum) parfois doublé à la tierce
supérieure dans un style de motet de la fin du XVème
siècle.
- Un Kyrie improvisé en canon à trois voix
- Une improvisation libre à 4 voix (basse, dessus et 2 voix
de ténors) sur cantus firmus (Hymne Crudelis Herodes)
On connaît peu de choses sur l’emploi des instruments
pour la musique religieuse mais ils sont dignement
représentés à Sens sur la rosace des anges musiciens et
sur la tapisserie des trois couronnements… Si les femmes
et les instruments ne chantent pas au chœur de la
cathédrale, ils chantent autour dans les congrégations
féminines et participent à la dévotion dans le cadre
domestique. Nombreux sont les témoignages de «
jongleresses », joueuses de psaltérion, citole, harpe et
chanteuses qui se joignent aux ménestrels et trouvères
dans le grand art de « trouver »…
Emmanuel Bonnardot
Improvisations polyphoniques du Moyen Age et de la Renaissance
Obsidienne est un des rares ensembles au monde capable de restituer en concert les
techniques d’improvisation polyphonique vocale et instrumentale du Moyen Age et de
la Renaissance, sur les melodies données par la tradition : grégorien, chansons
« Comment retrouver les techniques d'improvisation du Moyen Âge et de la
Renaissance? C'est un double travail mélangeant l'érudition et la pratique. Il
faut prendre en compte les témoignages des auteurs qui ont parlé de
cette pratique: ce sont en particulier au XVe et au XVIesiècles:
Guilielmus Monachus, Johannes Tinctoris, Johannes
Cochlaeus, Gioseffo Zarlino et Lodovico Zacconi. (…)
Des contrepoints simples aux canons, ce sont de
véritables recettes qui sont données au chanteur,
qui n'a plus qu'à cider avec ses collègues
comment il va apprêter la prochaine teneur.
(…) Les astucieux contrapuntistes n'ont plus
qu'à cultiver les oeuvres écrites par les
compositeurs de cette époque pour y
trouver des exemples de l'application de ces
techniques, et pour mettre petit à petit
dans leur imagination les formules
mélodiques qui donneront style et charme
à leurs improvisations. » Jean-Yves Haymoz
Messe de l’âne, fête des fous
La Bibliothèque municipale de Sens conserve un ouvrage célèbre dont on attribue la rédaction à Pierre de Corbeil, archevêque de
Sens au début du XIIIème siècle. C’est le manuscrit de la Messe de la Circoncision, plus connue sous le nom de Messe de l’Âne,
protégé par le fameux diptyque d’ivoire orné de divinités païennes…
Il nous ramène à une époque où nos ancêtres, contraints à un ralentissement relatif de leur travail pendant la saison hivernale,
en profitaient alors pour vivre un ensemble joyeux de fêtes. Celles-ci, en relation avec le calendrier liturgique, commençaient au
solstice d’hiver avec Noël, pour se terminer avec le Mardi Gras, premier jour de l’année et lié à l’équinoxe de printemps. Pour ne
prendre que la semaine qui commence avec la nativité se suivent les jours de fête suivant :
25 décembre : Noël
26 décembre : St Etienne / Fête des diacres
27 décembre : St Jean l’Evangéliste / Fête des prêtres
28 décembre :Sts Innocents / Fête des enfants de chœur
1er janvier :Circoncision / Fête des sous-diacres
Certaines de ces festivités ajoutaient à la cérémonie religieuse une partie beaucoup plus solennelle. C’est ainsi que la fête des
enfants de chœur s’accompagnait de l’élection d’un espiègle « Archevêque des Innocents ». Le Trésor de la Cathédrale conserve
le petit bonnet, fait de multiples pièces d’étoffes, de ce juvénile prélat d’un jour.
Le premier janvier c’était au tour des sous-diacres de célébrer, à leur façon, la circoncision de Jésus, lors de la populaire Fête des
fous ou Fête des sots. Le « proviseur de la fête » ou « préchantre des fous » devait subir une aspersion burlesque à l’heure des vêpres
sous la forme de trois seaux d’eau…
Ce jour-là était donc célébrer la Messe de l’Âne, en vérité office de la circoncision, qui comprenait à la porte de la cathédrale des
chants en ‘honneur de l’âne : « Aujourd’hui, que reste loin l‘envie, bien loin de tout ce qui est tristesse ; ils veulent de la gaîté tous
ceux qui honorent les fêtes asinaires. Des Pays de l’Orient est venu l’âne, bel et tout ce qu’il y a de costaud, on ne peut plus apte
à porter les fardeaux. Refrain : allez Hue Monsieur l’Âne, hue ! »
On rendait ainsi hommage à ce brave animal qui porta la sainte Famille lors de la fuite en Egypte et plus tard le Christ lors de
son entrée dans Jérusalem, et qui symbolise les humbles qui accomplissent des tâches ingrates…
Avant le commencement du XIIIè siècle, la Fête de la Circoncision n’était pas encore célébrée à Sens. Quand à la Fête des Fous
qui l’accompagnait ; elle fut d’abord tolérée (les chanoines versaient même une gratification au préchantre des fous), puis interdite
(sans réel succès) avant de disparaître lors des troubles sanglants des Guerres de Religion de la fin du XVème siècle.
Bernard Brousse
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