cologie. Les forestiers étudient par exemple de près l’autécologie des
essences forestières.
L’autécologie devait initialement permettre d’expliquer la répartition
des espèces à diverses échelles (aire de répartition planétaire ; répartition
due au sol, au climat, à l’altitude ; répartition à l’échelle d’une station...).
•L’autécologie a rapidement buté sur un obstacle : la répartition d’une
espèce est non seulement due à des facteurs abiotiques, mais également à
d’autres espèces avec lesquelles elle cohabite ! Les espèces peuvent en effet
interagir entre elles (relations prédateurs-proies, de compétition, de sym-
biose...). Par exemple, la croissance de certaines essences forestières est
facilitée par des mycorhizes (champignons symbiotes). Le maintien de
certaines essences forestières peut être compromis par une densité trop
importante de cervidés.
Suite aux limites qu’a connues l’autécologie, on s’est intéressé à une
écologie des interactions entre espèces que l’on nomme synécologie.
•Pour finir, on a pu constater que les organismes vivants modifient le
milieu environnant ce qui crée de nouvelles interactions (indirectes) entre
espèces. Par exemple, un peuplement forestier crée un micro-climat, une
ambiance forestière qui permet à certaines plantes de s’installer (flore
typiquement forestière) et à certains animaux de vivre (des oiseaux, par
exemple).
Cette dernière constatation permet d’aboutir à un système d’interac-
tions complexe entre espèces et entre espèces et leur milieu. Cela donne la
notion d’écosystème.
On peut considérer le forestier comme un consommateur par rapport
à l’écologie. Celle-ci lui permet d’affiner sa gestion et de la rendre péren-
ne. Par exemple, les connaissances en autécologie permettent de mieux
raisonner l’introduction d’une essence. La flore forestière française
(RAMEAU et al., 1989) montre que si tout dans ce domaine de l’autéco-
logie n’est pas encore connu, l’essentiel est à la portée du forestier.
En revanche, la synécologie, souvent plus complexe, ne donne pas
encore beaucoup de résultats utiles au forestier (DOUSSOT, 1991). Par
exemple, l’étude de la croissance différentielle des essences forestières
dans le jeune âge n’en est qu’à ses débuts (JACOBÉE, 1993). Il est pour-
tant intéressant, dès que le forestier veut conduire des peuplements
mélangés, de posséder des informations synécologiques de cette sorte.