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SOMMAIRE
Avant-propos
Figure de proue de la lutte contre le changement
climatique, l’Europe s’est donné pour objectif de
réduire de 20 % ses émissions de gaz à effet de serre
d’ici 2020. Elle s’est même déclarée disposée à lever
la barre jusqu’à 30 %, pour peu que la communauté
internationale vienne à s’entendre sur un accord
climatique sufsamment ambitieux. La dernière grande
conférence onusienne sur le climat, réunie à Durban
n 2012, a montré qu’il ne fallait pas trop compter
sur une concrétisation rapide de cette ambition : les
pays rassemblés ont certes convenu de travailler
à un accord global mais la révision des objectifs de
réduction d’émissions sera nalisée au mieux en 2015,
pour une entrée en vigueur en 2020. Les climatologues
rappellent pourtant que les objectifs actuels ne sufront
pas à contenir la hausse de la température moyenne
mondiale sous les 2 °C, seuil jugé crucial pour limiter
les effets du réchauffement sur la planète. Selon le
Programme des Nations unies pour l’environnement,
les objectifs actuels de réduction d’émissions visés
par les États signataires pourraient conduire à une
augmentation de la température globale de 4 °C.
Dès lors, que doit faire l’Europe ? Doit-elle prendre
l’initiative de réviser seule son objectif à 2020 et
envisager une réduction de 25 % voire 30 % de ses
émissions ? Les dernières statistiques disponibles
peuvent l’y inciter : à ce jour, l’Europe a déjà réduit
ses émissions de près de 15 % et les 20 % paraissent
donc atteignables. Plusieurs raisons, détaillées dans
ce rapport, expliquent ces résultats favorables : le
Vincent Chriqui
Directeur général
du Centre d’analyse
stratégique