Introduction

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Ouvertures politiques
Introduction
à l’
anthropologie
du politique
Riccardo CIAVOLELLA
Éric WITTERSHEIM
Introduction
à l’
anthropologie
du politique
Riccardo CIAVOLELLA
Éric WITTERSHEIM
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Dirigée par deux politistes, Yohann Aucante et Alexandre Dézé, cette collection de
manuels clairs, précis et faciles d’utilisation s’adresse aux étudiants en science politique
(de la L1 au M2), mais aussi à tous ceux qui s’intéressent aux questions de politique.
Conçus par une nouvelle génération d’auteurs (chercheurs, maîtres de conférences
ou professeurs), ces manuels s’appuient sur un appareil pédagogique riche et pratique
(encadrés, mots-clés, questions de cours, orientations bibliographiques, webographie...),
facilitant ainsi l’apprentissage des
des grands
grands domaines
domaines de
de lalascience
sciencepolitique.
politique.
Yohann AUCANTE,
à l’IEP de au
Paris,
chercheur
au
AUCANTE, maître
maître de
de conférences
conférencesà àl’EHESS
l’EHESS,et chercheur
Centre
d’études
Centre
de
sociologie
du
travail
et
des
arts
à
Paris
(CESTA
EHESS/CNRS).
sociologiques et politiques Raymond Aron (CESPRA).
Alexandre DÉZÉ, maître de conférences à l’Université Montpellier 1, chercheur au Centre
d’études politiques de l’Europe
l’Europe latine
latine (CEPEL),
(CEPEL),chargé
chargé de
deconférences
conférencesààl’IEP
l’IEPdedeParis.
Paris.
DéJà
DéJàPARUS
PARUS::
Jean-YvesDORMAGEN,
DORMAGEN, Daniel
sociologie
politique,
Jean-Yves
Daniel MOUCHARD,
MOUCHARD,Introduction
Introductionà la
à la
sociologie
politique,
e éd.
e
4
4 éd.
EmilianoGROSSMAN,
GROSSMAN, Nicolas
politiques
nationaux
Emiliano
Nicolas SAUGER,
SAUGER,Introduction
Introductionaux
auxsystèmes
systèmes
politiques
nationaux
de
l’UE
de l’UE
LaureBERENI,
BERENI, Sébastien
Sébastien CHAUVIN,
Anne
REVILLARD,
Laure
CHAUVIN,Alexandre
AlexandreJAUNAIT,
JAUNAIT,
Anne
REVILLARD,
e éd.
Introduction
aux
études
sur
le
genre,
2
Introduction aux études
genre, 2e éd.
JulienWEISBEIN,
WEISBEIN, Frédéric
Frédéric MÉRAND,
Institutions,
Julien
MÉRAND,Introduction
Introductionààl’Union
l’Unioneuropéenne.
européenne.
Institutions,
politiques
et
société
politiques et société
JérômeHEURTAUX,
HEURTAUX, Frédéric
Jérôme
Frédéric ZALEWSKI,
ZALEWSKI,Introduction
Introductionà àl’Europe
l’Europepostcommuniste
postcommuniste
IsabelleVILLE,
VILLE,Emmanuelle
Emmanuelle FILLION,
sociologie
Isabelle
FILLION,Jean-François
Jean-FrançoisRAVAUD,
RAVAUD,Introduction
Introductionà la
à la
sociologie
handicap
duduhandicap
Julie
HERMAN,Andrea
AndreaREA
REA(dir.),
(dir.),
Politiques
JulieRINGELHEIM,
RINGELHEIM, Ginette HERMAN,
Politiques
antidiscriminatoires
antidiscriminatoires
Riccardo CIAVOLELLA, Éric WITTERSHEIM, Introduction à l’anthropologie du politique
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Ouvertures politiques
Introduction
à l’
anthropologie
du politique
Riccardo CIAVOLELLA
Éric WITTERSHEIM
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Maquette intérieure et couverture : cerise.be
Mise en page : Nord Compo
© De Boeck Supérieur s.a., 2016
Rue du Bosquet, 7 – B-1348 Louvain-la-Neuve
Toute reproduction d’un extrait quelconque de ce livre, par quelque procédé que ce soit,
et notamment par photocopie ou microfilm, est strictement interdite.
Imprimé en Belgique
Dépôt légal :
Bibliothèque nationale, Paris : décembre 2016
Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles : 2016/13647/069
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ISSN 2030-8892
ISBN 978-2-8073-0214-3
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Introduction :
Le politique autrement
Comprendre comment individus et groupes font face aux tensions et aux conflits
qui traversent le monde ; décrire les relations entre les peuples et les États, entre
les gouvernants et les gouvernés, mais aussi l’émergence de nouvelles formes de
pouvoir et de mobilisation ; étudier le politique à partir des rapports de pouvoir
d’échelle planétaire qui s’exercent sur les individus, et qui occupent quotidiennement les médias et nos conversations : ces objectifs s’imposent avec force.
Pour y répondre, l’anthropologie politique a développé des outils d’enquête et
d’analyse spécifiques, que ce manuel se propose de présenter d’une manière aussi
synthétique et claire que possible. Élaborés à partir de l’étude du politique depuis
les sociétés « tribales » jusqu’au monde contemporain, ces outils s’appuient sur
la capacité de la discipline à regarder le politique « autrement ». En cela, ce
manuel, bien que consacré au politique, peut aussi se lire comme une introduction à l’anthropologie générale vue sous l’angle du politique. Il donne en effet un
aperçu de la manière dont l’anthropologie a, depuis sa naissance, décrit le monde
et les nombreux changements qu’il a subis. Il s’agit donc d’un manuel sur l’anthropologie du politique, mais il offre aussi des clefs et des outils d’analyse pour
comprendre comment faire de l’anthropologie politique, du point de vue des
méthodes, des outils d’interprétation, des concepts et des considérations éthiques.
1. À quoi sert l’anthropologie politique aujourd’hui ?
La science politique, la philosophie, l’histoire, la géographie ou de nouvelles
disciplines comme la communication contribuent toutes à nous éclairer sur la
complexité des problèmes politiques contemporains. Y ajouter le regard de
l’anthropologie peut néanmoins sembler quelque peu surprenant aux non-­
spécialistes. Ne disait-on pas que l’anthropologie était avant tout la science des
« ethnies », ces peuples dits « sans histoire » et « sans État », et qu’elle concernait plus particulièrement l’étude des modes de vie et de cultures lointaines et
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6 INTRODUCTION
INTRODUCTION à l’anthropologie du politique
différentes ? Écartons d’emblée cette idée : il y a déjà longtemps que l’anthropologie a élargi son champ de recherche à toutes les sociétés, ainsi qu’à tous
types de situations, en se tournant vers l’étude du monde contemporain. Elle
l’a fait d’une part en dépassant l’opposition systématique entre ce qui serait
« traditionnel » et ce qui serait « moderne », ou authentique et inauthentique
dans les sociétés lointaines ; et d’autre part en étudiant les sociétés dites occidentales de la même manière que les autres 1.
On a souvent reproché à l’anthropologie d’être née en contexte colonial et de
s’être développée dans une perspective trop européo-centrée. Si ceci est vrai pour
les phases initiales de la branche disciplinaire que l’on appelle « anthropologie
politique » dans les années 1930-1940, celle-ci s’est vite employée par la suite à
détacher son regard de ses présupposés ethnocentristes, anticipant en cela les
autres sciences humaines et sociales. Elle a en effet mis l’accent sur le dynamisme
historique propre à toute société, son inscription dans l’histoire, ainsi que les
tensions politiques qui la traversent. C’est donc sur un héritage conséquent que
l’anthropologie politique peut s’appuyer aujourd’hui pour affronter l’étude du
monde contemporain et « globalisé », ce qui lui ouvre un champ de recherche
pratiquement infini. Dans cette perspective, revenir aux œuvres et aux auteurs
classiques s’avère indispensable, à condition de le faire dans la perspective de les
actualiser, c’est-à-dire de les penser à la fois dans leur temps et dans le nôtre.
Nous nous efforçons donc de recontextualiser les classiques de l’anthropologie
politique selon trois angles : le présent à partir duquel nous les revisitons,
l’époque à laquelle ils ont été produits et le lien avec les autres auteurs, en dialogue ou en opposition avec lesquels ils ont été écrits.
Les anthropologues et leurs théories sont tous les produits de leur époque. Nous
les présentons ici en référence aux débats d’idées dans lesquels ils s’inscrivaient.
Les différents courants et « moments » de l’anthropologie politique doivent aussi
être décrits en référence aux bouleversements historiques des sociétés étudiées,
qui ont eux-mêmes transformé le regard anthropologique : la colonisation, les
conflits idéologiques, les crises économiques et politiques, les effets de la globalisation, etc. Nous présentons donc dans cette Introduction une synthèse des
apports respectifs des différents courants, rappelant aussi le rôle de ceux qui n’ont
pas survécu mais ont malgré tout fait progresser l’étude anthropologique du
politique. Nous essayons d’y évoquer avec le plus d’objectivité possible les auteurs
qui ont représenté ces courants, comme l’évolutionnisme, le structuro-­
fonctionnalisme ou le marxisme : tous ces « isme » aux noms peut-être étranges
pour les étudiants nés après la fin du colonialisme et de la Guerre froide, mais
qui montrent à quel point hommes et femmes ont cherché, de longue date, à
1. Un grand nombre de manuels assez récents sont là pour le confirmer : Beaud S. & Weber F.,
Guide de l’enquête de terrain, Paris, La Découverte, 1998 ; Géraud M.-O., Leservoisier O. &
­Pottier R., Les Notions clés de l’ethnologie. Analyses et textes, Paris, Armand Colin, 1998 ;
­Colleyn J.-P., Éléments d’anthropologie sociale et culturelle, Bruxelles, Éditions de l’Université Libre
de Bruxelles, 2002 ; Copans J., Introduction à l’ethnologie et à l’anthropologie. Domaines et approches,
Paris, Armand Colin, 2010 ; Deliège R., Une histoire de l’anthropologie : Écoles, auteurs, théories,
Paris, Le Seuil, 2013 ; Weber F., Une brève histoire de l’anthropologie, Paris, Flammarion, 2015.
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INTRODUCTION à l’anthropologie du politiqueINTRODUCTION 7
comprendre leurs congénères et leurs manières de s’organiser politiquement,
souvent dans l’espoir que cela puisse contribuer à changer le monde.
Si l’on peut établir ce lien entre les « classiques » et le présent de la discipline
pour étudier le monde contemporain, c’est parce que, au-delà des évolutions
imposées par l’histoire ou par les avancées scientifiques, un fil conducteur
semble animer l’anthropologie politique depuis sa fondation : la volonté d’apporter un regard « différent », décalé, sur le politique dans les sociétés contemporaines. Le souci de décentrer le regard sur le politique est né, dans les premières
phases, en relation à la question de l’État. Cadre de référence incontournable
pour d’autres disciplines, dont la philosophie politique, l’anthropologie a voulu
justement contourner la question de l’État en s’attachant notamment à l’étude
des sociétés qui n’en possédaient pas, pour voir quelle autre forme y prenait le
politique. Portant son regard décalé sur d’autres contextes, y compris ceux où
l’on constate la présence de l’État, l’anthropologie s’est mise à observer et à
décrire la politique en la déconnectant des seules institutions formelles du pouvoir. Son regard se porte en effet avant tout sur les expériences et les points de
vue respectifs des personnes ou des groupes sociaux, ainsi que sur les dynamiques et les processus politiques concrets.
En accordant de plus en plus de place à la question de la subjectivité et du « sujet »,
l’étude anthropologique du politique se pose, dans le monde contemporain, comme
une tentative de comprendre la manière dont les individus et les groupes réagissent
et se positionnent face aux forces ou aux contingences de l’histoire, aux injustices
économiques ou sociales, aux appels à la réaction, à la conservation ou au contraire
à la refondation des ordres existants. Si certains anthropologues ont parfois regretté
le « silence » de leurs pairs face à des bouleversements politiques radicaux, comme
le 11 septembre 2001 2 ou les émeutes des banlieues en 2005 3, c’est avec un regard
décentré que de nombreuses recherches ont été entreprises, souvent par de nouvelles générations de chercheurs, sur des phénomènes contemporains, y compris
les plus récents, comme les débats sur le mariage pour tous, les printemps arabes
de 2011, le mouvement Nuit Debout en France en 2016 ou les crises migratoires
en Europe. Il s’agit donc de s’ouvrir aux débats contemporains plus larges, en
s’interrogeant sur la signification du pouvoir à l’époque contemporaine 4. Pour cela,
il est nécessaire de s’intéresser aux débats d’idées qui émergent dans le sillage des
mobilisations sociales et populaires les plus actuelles, un peu partout dans le
monde, et parfois même aux frontières de la discipline 5. Cette Introduction arrive,
en effet, à un moment historique où les sociétés posent avec de plus en plus de
force la question de la création d’autres formes de politique et de « vivre
2. Copans J., « L’anthropologie politique en France après 1980. Une démission programmée ? », Journal des anthropologues 92-93, 2003.
3. Fassin D., « Riots in France and silent anthropologists », Anthropology Today, 22, 2006.
4. Gledhill J., Power and its Disguises. Anthropological Perspectives on Politics, London and
Boulder, Pluto Press, 1994 ; Boni S., Culture e poteri. Un approccio antropologico, Milano,
Elèuthera, 2011.
5. Siblot Y., Cartier M., Coutant I. Masclet O., Renahy N. (dir.), Sociologie des classes populaires contemporaines, Paris, Armand Colin, 2015.
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8 INTRODUCTION
INTRODUCTION à l’anthropologie du politique
ensemble » ; une actualité du politique dans laquelle l’anthropologie peut donc, de
nouveau, jouer un rôle important. Ce manuel s’adresse bien sûr en priorité aux
étudiants en anthropologie et des autres disciplines s’intéressant au politique. Mais
il se veut aussi accessible à tous ceux et celles qui, militants ou non, cherchent à
mieux comprendre le monde et le politique d’aujourd’hui.
Par sa capacité à décrire les rapports de pouvoir, à partir d’enquêtes de terrain de
longue durée, l’anthropologie peut offrir des modes de compréhension de ce qui
se joue politiquement dans les sociétés contemporaines. L’anthropologie suit
généralement une démarche inductive : toute théorisation part d’une étude empirique effectuée lors d’une enquête prolongée ou répétée dans le contexte social en
question. Elle fonde donc son savoir et ses interprétations sur un point de vue
toujours situé dans l’espace et dans le temps. Ceci provient de l’outil méthodologique le plus emblématique de l’anthropologie : l’enquête de terrain ethnographique, désormais pratiquée par d’autres disciplines pour étudier les sociétés
contemporaines, en Europe ou ailleurs. Face aux transformations du monde
contemporain, la discipline a certes dû faire évoluer ses techniques d’enquête, pour
tenir compte des jeux d’échelles entre dynamiques globales et réalités locales. Elle
ne cherche plus absolument à définir les spécificités locales par la notion de
« culture », conçue comme un ensemble de règles stables et homogènes, partagées
par les individus d’un groupe, et inspirant leurs actions et leurs modes de pensée.
Elle s’est ouverte à la sociologie et à l’histoire, ce qui lui permet de penser les
sociétés lointaines en dehors de tout exotisme. Les enquêtes sont aujourd’hui de
plus en plus « multi-situées », afin de suivre les circulations des personnes, des
idées et des marchandises, et de franchir les frontières largement mythifiées du
village. Cela s’avère encore plus pertinent lorsque l’anthropologie étudie des phénomènes politiques. Par exemple, dans l’analyse des mobilisations politiques et
identitaires locales, celles-ci ne devront pas être considérées comme des survivances ou des réactions s’opposant en tous points de vue aux dynamiques historiques globales, mais comme des phénomènes nouveaux induits par l’interaction
d’expériences locales et de dynamiques globales. Cela va des mouvements identitaires en lutte pour leur reconnaissance à des réalités a priori aussi insaisissables
et incompréhensibles que les organisations terroristes.
2. Pourquoi un nouveau manuel d’anthropologie politique ?
Cinquante ans ont passé depuis la publication d’Anthropologie politique (1967) de
Georges Balandier et de Political Anthropology (1966) de Marc Swartz, Victor Turner
et Arthur Tuden. Ces deux ouvrages ont marqué l’histoire de la discipline pour
plusieurs raisons. Ils représentaient tout d’abord une première synthèse critique
des « trente glorieuses » de l’anthropologie politique, dont la naissance est associée à la publication quasi simultanée, en 1940, d’African Political Systems de
Meyer Fortes et Edward Evan Evans-Pritchard et de la célèbre monographie de
ce dernier : Les Nuer. Les deux « manuels » parus il y a cinquante ans introduisaient également une rupture par rapport à la tradition dont ils étaient issus, en
ouvrant le champ de l’anthropologie politique à des territoires d’enquêtes et à des
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INTRODUCTION à l’anthropologie du politiqueINTRODUCTION 9
objets d’analyses nouveaux. Ils rompaient ainsi avec l’idée que celle-ci devait
limiter son champ d’étude aux sociétés « traditionnelles ».
Les travaux de Balandier et de ses contemporains ont contribué à faire reconnaître la légitimité scientifique de l’anthropologie politique comme discipline,
en particulier face à la philosophie et aux sciences politiques. Mais ils ont
contribué en même temps, par leur apport critique, à transformer les objets du
questionnement anthropologique sur le politique. Ils ont paru au moment
même où la discipline s’engageait dans une entreprise d’autocritique, en cherchant à dépasser le « grand partage » entre l’Europe et le reste du monde 6.
Depuis, les anthropologues de langue française se sont rarement risqués à
proposer un autre manuel, à l’exception de Claude Rivière 7, un ancien élève
de Balandier qui a offert une synthèse succincte de la discipline, organisée par
concepts plutôt que par théories, auteurs et courants. Quelques bilans synthétiques mais significatifs de l’histoire et des concepts de l’anthropologie politique
ont été publiés sous forme d’articles 8.
Pendant longtemps, le politique a été relégué à une position secondaire parmi
les objets privilégiés des anthropologues, qui ont plutôt porté leur attention sur
le symbolique, sur l’économique, et plus récemment, sur l’identité, les circulations et le métissage. À partir des années 1990, de nouveaux objets politiques
s’offrent au regard de l’anthropologue dans un monde plus connecté et intégré 9.
Ceci conduit les spécialistes du politique à développer des perspectives qui
rompent avec l’héritage disciplinaire en termes de méthodes et de théories, ou
à le renouveler dans des perspectives inédites. Depuis, les anthropologues qui,
en milieu francophone, se sont intéressés aux questions politiques l’ont surtout
fait en insistant sur la spécificité de leur approche ou sur leur engagement
personnel, en analysant de manière critique l’héritage de cette branche disciplinaire 10. Cependant, leur propos n’ambitionnait pas de livrer une présentation exhaustive et complète de l’anthropologie politique, par-delà ses nombreux
courants et écoles de pensée. Il s’agissait plutôt de présenter et défendre l’originalité d’une nouvelle approche, ou d’affirmer une prise de distance par rapport aux traditions passées ou contemporaines de la discipline 11.
6. Lenclud G., « Le grand partage ou la tentation ethnologique », in Althabe G., Fabre D. &
Lenclud G. (dir.), Vers une ethnologie du présent, Paris, Maison des sciences de l’Homme, 1992.
7. Rivière C., Anthropologie politique, Paris, Armand Colin, 2000.
8. Chazan-Gillig S., « Anthropologie politique. Savoirs et pouvoir », Journal des anthropologues 92-93, 2003 ; Pilon-Lê L., « Le politique en anthropologie : une anthropologie politique ? », in Perspectives anthropologiques. Un collectif d’anthropologues québécois, Montréal,
Éditions du Renouveau pédagogique, 1979.
9. Abélès M., « Political Anthropology : New Challenges, New Aims », International Journal
of Social Sciences, 153, 1997 ; Constant-Martin D. (dir.), Sur la piste des OPNI (Objets politiques
non identifiés), Paris, Karthala, 2002.
10. Abélès M., Anthropologie de l’État, Paris, Armand Colin, 1990 ; Gellner E., Anthropology
and Politics, Oxford, Blackwell, 1995 ; Amselle J.-L., L’Anthropologue et le politique, Paris,
Nouvelles Éditions Lignes, 2012.
11. Abélès M. & Jeudy H.-P. (dir.), Anthropologie du politique, Paris, Armand Colin, 1998 ;
Nugent D. & Vincent J. (eds), A Companion to the Anthropology of Politics, Oxford, Blackwell,
2004.
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10 INTRODUCTION
INTRODUCTION à l’anthropologie du politique
Il nous semble ici utile d’établir un bilan de la branche disciplinaire que l’on
nomme « anthropologie politique » et plus largement de la manière dont l’anthropologie en général s’est saisie de l’objet politique. Ce bilan bien que forcément
incomplet, devrait permettre, on l’espère, d’apprécier à la fois le chemin qu’elle
a parcouru et son état actuel, ainsi que d’inspirer étudiants et chercheurs d’horizons disciplinaires proches ou lointains – mais aussi tout lecteur curieux ou
intéressé – par l’idée d’aborder « autrement » l’analyse du politique.
La production en anthropologie politique est devenue conséquente à l’heure
actuelle, et bien différente de ce qu’elle était à la sortie de l’ouvrage de Balandier
en 1967. Il demeure difficile d’esquisser les contours d’une discipline commune
à partir de ces perspectives qui, bien que parfois similaires ou comparables,
s’opposent néanmoins, à travers une définition propre, voire antagoniste, de ce
que sont l’anthropologie et le politique. La présente Introduction se propose de
répondre à ce défi. Elle vise à introduire le lecteur aux différentes manières
dont on peut concevoir une approche anthropologique de l’étude du politique,
en offrant à la fois un regard rétrospectif, de l’ordre de l’histoire des idées, des
courants et théories développées, et une présentation plus thématique des
grands objets et questions qui traversent l’anthropologie du politique, tout
comme de ceux qui sont novateurs et en rupture.
Ce texte a été pensé pour un public francophone. Cependant, il a été rédigé
avec la conviction qu’il est désormais contre-productif et illusoire de se cantonner à un champ disciplinaire national ou linguistique particulier. Cela
impose de se référer aux recherches britanniques et américaines, ces dernières
étant parvenues à occuper largement le champ de l’anthropologie politique au
niveau international. Mais tout en reconnaissant l’héritage des classiques de
l’anthropologie anglophone et francophone, cet ouvrage estime nécessaire de
faire de la place à d’autres courants et à d’autres voix. Il importe en effet de
souligner les apports de certaines trajectoires anthropologiques nationales
moins connues, et d’insister sur les perspectives théoriques et les idées produites dans une perspective postcoloniale, voire décolonialisée.
3. Présentation générale et mode d’emploi du manuel
L’anthropologie du politique est faite d’approches et d’objets différents, mais aussi
de controverses théoriques et idéologiques parfois vives. Les différents positionnements et engagements politiques des anthropologues, leur inscription dans des
courants de pensée particuliers, ainsi que les terrains et les méthodes ethnographiques à partir desquels ils ont élaboré leurs travaux ont déterminé une pluralité
d’approches et de théories souvent contradictoires. Loin de présenter la discipline
comme une simple boîte à outils théoriques et méthodologiques prêts à l’emploi,
ou comme un simple savoir cumulatif qui aurait atteint aujourd’hui, au moment
où nous écrivons, un stade d’achèvement, ce manuel intègre deux perspectives.
D’une part, il offre une lecture diachronique, en restituant l’évolution progressive
de la discipline et de ses courants, la chronologie des débats et les développements
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INTRODUCTION à l’anthropologie du politiqueINTRODUCTION 11
théoriques marqués par des ouvrages fondateurs. De l’autre, il propose une analyse
critique détaillée des grands questionnements et thématiques qui traversent les
différents courants et les différentes époques. Ces lectures croisées permettent en
outre de saisir ce qui caractérise le regard anthropologique par rapport aux autres
disciplines traitant du même objet.
La première partie (« De la tribu aux sociétés postcoloniales : entre ordre social et
dynamique historique ») suit un ordre chronologique, des origines jusqu’à la
phase de crise et d’éclatement de la discipline survenue en parallèle à la fin de
l’hégémonie coloniale. L’anthropologie politique s’est d’abord développée pour
combler l’absence de connaissances sur les organisations et les systèmes politiques
dits « traditionnels ». De cette manière, elle s’est engagée dans une logique d’inventaire et de formalisation théorique et comparative des systèmes et des organisations
politiques, selon les canons de la politique comparée anglo-saxonne 12. Ceci lui a
fait mettre l’accent sur la stabilité plutôt que sur le changement, et sur les institutions politiques plutôt que sur les rapports et l’exercice effectifs du pouvoir 13. En
dépit de ses avancées, cette première approche a été victime de cette vision figée
et de cette intention formalisatrice. Malgré les critiques qu’elle a portées aux analyses eurocentriques et philosophiques qui concentraient leur interrogation sur
l’État, en élaborant notamment d’autres catégories comme celle de « sociétés sans
État », « segmentaires » ou « acéphales », elle a continué à faire du paradigme
étatique un critère déterminant et discriminant.
La deuxième partie (« Rapports de pouvoirs et sujets politiques : vers une anthropologie politique du monde contemporain ») s’articule de manière thématique,
pour saisir la complexité des objets et des perspectives théoriques qui ont donné
forme à l’anthropologie politique actuelle. L’importance accrue accordée aux événements et aux situations dans la description ethnographique a transformé le point
de vue anthropologique, invitant à étudier le dynamisme propre à toute société.
La grande question qui traverse l’anthropologie politique depuis les années 19601970 est sans doute moins celle du pouvoir en lui-même que celle des rapports
de pouvoir, par définition inégaux, auxquels sont soumis les individus. Cette prise
en compte de la dimension dynamique et historique du social a ouvert la voie à
de nouveaux terrains : les formes de résistance des « subalternes » dans les sociétés paysannes et les sociétés industrielles par exemple, ou encore la question du
rapport à l’État et à la politique dans le monde contemporain. Enfin, la discipline
a dû prendre en charge un nouveau défi : la nécessité de travailler de plus en plus
à des échelles différentes pour tenter de saisir le phénomène de globalisation, et
la manière dont les individus y évoluent et se le représentent.
Les deux parties du livre sont divisées chacune en quatre chapitres. Chaque
chapitre aborde une école ou une thématique majeure de l’anthropologie politique, à partir de deux sous-thématiques qui permettent de la traiter sous des
angles différents. Ils soulignent également l’importance des idées et des
12. Easton D. The Political System, an Inquiry into the State of Political Science, New York,
Knopf, 1965.
13. Balandier G., Anthropologie politique, op. cit.
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12 INTRODUCTION
INTRODUCTION à l’anthropologie du politique
événements qui les ont influencés à l’époque, ainsi que les critiques qui leur
ont été portées, permettant à la discipline de progresser.
Le chapitre 1, « L’anthropologie du politique avant l’anthropologie politique »,
porte d’abord l’attention sur les philosophes considérés comme les précurseurs
d’une lecture anthropologique du politique depuis l’antiquité, puis sur les
premiers véritables anthropologues qui, durant la deuxième moitié du
xixe siècle, vont jouer un rôle décisif dans la naissance de la discipline et de son
premier grand cadre explicatif, l’évolutionnisme, utilisé pour expliquer, entre
autres, l’organisation politique des sociétés dites « primitives ».
Le chapitre 2, « Le politique “imbriqué” dans les sociétés lignagères », se penche
sur la manière dont on a cherché à reconnaître ces sociétés pour ce qu’elles
sont, et non dans une logique de classement sur une échelle évolutive de
l’humanité. Avec l’école structuro-fonctionnaliste, on s’est ainsi engagé dans
une démarche de formalisation théorique, qui a porté l’accent sur la stabilité et
l’équilibre des systèmes sociaux « traditionnels » et plus particulièrement « tribaux », à partir de la connaissance de leurs institutions politiques.
Le chapitre 3, « Conflit, pouvoir et dynamisme historique », explique comment
l’anthropologie politique a remis en cause le fixisme de l’approche structurofonctionnaliste en révolutionnant la méthode ethnographique : des anthropologues s’engagent en effet dans l’analyse de situations concrètes et l’étude des
changements induits par la colonisation. Le rôle et la stratégie des acteurs
politiques deviennent alors un élément central des enquêtes et des écrits
anthropologiques, au détriment des « formes » idéales de pouvoir.
Le chapitre 4, « De la situation coloniale au postcolonialisme », analyse à la
fois l’impact de la colonisation sur les sociétés dites traditionnelles et la situation coloniale elle-même, tout comme l’idéologie qui la sous-tend : le colonialisme. Revendiquer l’historicité des sociétés colonisées signifiait pour les
anthropologues reconnaître leur capacité à s’engager dans des formes de
contestation du pouvoir colonial. Cette réflexion anthropologique sur le
colonial, ainsi que les différentes réactions politiques et intellectuelles de
nature « postcoloniales » qu’elle a suscitées, a marqué les développements
successifs de l’anthropologie politique jusqu’à nos jours.
Dans la deuxième partie, le chapitre 5, « Inégalités et domination dans le débat
idéologique français », présente une lecture des vifs débats politiques qui ont
traversé, bien au-delà des séminaires d’anthropologie politique, toutes les
sociétés occidentales dans les années 1970. En anthropologie, ils ont opposé
les tenants d’une approche marxiste, fondée sur l’idée que les mécanismes de
domination reposent toujours sur des facteurs d’ordre économique, à des penseurs libéraux ou anarchistes, qui ont cherché à aborder la question du politique en dehors de l’État, considéré comme l’instrument absolu de l’oppression
totalitaire.
Le chapitre 6, « Résistances, subalternité et subjectivité », examine la question
des rapports entre domination et résistance. Des enquêtes menées sur des terrains variés, comme l’Amérique latine ou l’Asie du Sud, permettent de faire
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INTRODUCTION à l’anthropologie du politiqueINTRODUCTION 13
émerger le point de vue des dominés et des subalternes au sein des sociétés
paysannes, au gré des rébellions, des révoltes et de formes de résistance plus
quotidiennes et ordinaires. Elles font écho aux recherches menées à la même
époque par les historiens sur les mondes ouvriers et paysans.
Le chapitre 7, « Anthropologie de l’État contemporain », explique comment les
anthropologues ont progressivement dessiné les contours d’une anthropologie
de l’État, puis la manière dont ils ont décrit le rapport des individus à la politique, et enfin ont développé une anthropologie du rapport à l’État au quotidien, dans les situations ordinaires. Le chapitre revient aussi sur l’évolution du
modèle « État-nation », parfois remis en cause, et les débats sur l’identité et
l’ethnicité qui le mettent en tension.
Enfin, le chapitre 8, « Gouvernement du monde et nouvelles subjectivités dans
la globalisation », explore la manière dont l’anthropologie prend en compte les
bouleversements récents, dans un monde où la globalisation économique et la
dispersion des centres de pouvoir accentuent l’interdépendance des individus
et des sociétés sur le plan à la fois local et global. Cette situation nouvelle invite
à saisir l’articulation de ces différentes dimensions, mais aussi les points de vue
subjectifs, eux aussi fort complexes, des individus et des nouveaux collectifs
qui les réunissent.
À la fin de chaque chapitre, le lecteur trouvera quelques informations complémentaires : un court résumé des enjeux et des notions discutés dans le chapitre ;
quelques orientations bibliographiques, choisies pour leur caractère accessible
(nous avons privilégié les articles de synthèse en français) ; et enfin, des questions de cours. Une bibliographie détaillée est disponible dans la version
numérique de l’ouvrage, accessible via la plateforme Noto (voir détails en 2e de
couverture).
4. Remerciements
Nos premiers remerciements vont à Yohann Aucante, ainsi qu’à Alexandre
Dézé, qui nous ont témoigné une grande confiance en nous chargeant de cette
tâche passionnante qui consistait à réaliser un état des lieux de l’anthropologie
politique aujourd’hui. Nous tenons également à remercier Enric Porqueres i
Gené de nous avoir confié depuis la rentrée 2012-13 un enseignement général
d’anthropologie politique à l’Ehess, dont cet ouvrage est le prolongement direct.
Durant les deux premières années de ce séminaire, nous avons pu bénéficier
de l’expérience de Jean-François Gossiaux qui, assurant cet enseignement avec
nous, ne manquait jamais d’apporter des nuances à nos points de vue parfois
trop catégoriques. Nous avons une dette envers tous les collègues qui, à Paris
comme ailleurs, nous ont permis, au travers d’échanges et de discussions,
d’améliorer notre connaissance de l’anthropologie politique, dont nous espérons que ce livre donne une vision aussi large et nuancée que possible. Des
amis ont relu et commenté la première version de certains chapitres, nous les
en remercions. Conformément à l’usage, nous sommes bien entendus seuls
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14 INTRODUCTION
INTRODUCTION à l’anthropologie du politique
responsables du contenu de ce manuel, dont nous assumons toutes les limites
et les imperfections.
Enfin, nous souhaitons dédier ce livre à tous les étudiant(e)s qui ont participé
à nos enseignements, à l’EHESS et ailleurs, pour leur enthousiasme et leur
contribution toujours stimulante, ainsi qu’aux personnes qui nous ont accueillis et guidés dans nos enquêtes sur le terrain depuis de nombreuses années, en
Afrique, en Océanie et en Europe. Enseigner, écrire et enquêter sont les activités par lesquelles les anthropologues tentent de saisir et d’expliquer le monde
qui les entoure. Nous percevons chacune de ces activités comme une relation
et un échange, sans lesquels il n’y aurait pas d’anthropologie. Que cette relation
constructive et basée sur la confiance et le respect puisse, malgré les soubresauts
du monde actuel et les menaces qu’ils font peser sur l’anthropologie, continuer
malgré tout, car nous sommes convaincus que ce monde en a justement plus
que jamais besoin. Un remerciement et une pensée, enfin, à nos épouses et à
nos enfants, qui nous accompagnent dans notre quotidien de chercheurs,
citoyens, personnes et parents, en nous incitant constamment à découvrir le
monde, à le regarder autrement et à en construire des nouveaux.
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PARTIE
1
DE LA TRIBU
AUX SOCIÉTÉS
POSTCOLONIALES :
ENTRE ORDRE SOCIAL
ET DYNAMIQUE
HISTORIQUE
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Chapitre
1
L’anthropologie du politique
avant l’anthropologie politique
Comment l’approche anthropologique du politique a-t-elle pris forme, avant
la naissance de l’anthropologie politique comme discipline ? Que disaient les
tout premiers observateurs de l’homme de la manière dont les peuples se sont
organisés politiquement de par le monde et au cours de l’histoire ? Ce qui
nous intéresse en priorité ici, ce sont les contenus et les perspectives des
auteurs et des courants de pensée qui ont contribué à développer une perspective anthropologique sur le politique, sans forcément se revendiquer
comme tels. Tout d’abord, nous porterons notre attention sur des penseurs
que les anthropologues ont reconnus comme des précurseurs, ceux qui ont
proposé une lecture du politique proche de la perspective anthropologique.
Cela suppose de revenir à la philosophie politique, étant donné que l’anthropologie politique s’est formée essentiellement en réaction à celle-ci. Puis, dans
un second temps, de s’intéresser aux écrits des tout premiers anthropologues
de l’époque évolutionniste, durant la deuxième moitié du xixe siècle, leur
théorie alors novatrice ayant joué un rôle décisif dans la naissance de l’anthropologie du politique.
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18 chapitre 1
L’anthropologie du politique avant l’anthropologie politique
1. Les précurseurs philosophiques
(selon les anthropologues)
1.1 Les anthropologues à la recherche de pères philosophiques
Jusqu’à la deuxième moitié du xixe siècle, qui voit la naissance des sciences
humaines et sociales à l’université, la philosophie politique représentait le seul
cadre scientifique cherchant à expliquer la dimension politique de la vie en
société. Nous verrons plus tard que l’anthropologie politique naîtra d’une
confrontation avec cette philosophie, en reprochant à celle-ci de ne pas savoir
décrire la réalité effective ni reconnaître la pluralité des formes du politique dans
les sociétés humaines. Cependant, on remarquera que les anthropologues ont
également identifié parmi certains philosophes des inspirateurs et des précurseurs
de leur discipline, comme Hérodote, Tacite, Kant, Herder ou Hegel, en passant
par les philosophes des Lumières. En anthropologie politique plus particulièrement, les tentatives d’identification d’un précurseur ou d’un fondateur ont abouti
à des résultats très différents en fonction de l’orientation idéologique, et surtout
de la définition particulière que chaque auteur a donnée de la politique et de
l’anthropologie. Ces références aux philosophes demeurent très européo-­centrées.
À quelques exceptions notables, que nous analyserons plus loin, et jusqu’aux
années 1980 – moment où les sciences humaines et sociales s’ouvrent plus largement aux idées développées parmi les sociétés non occidentales –, les références vont de la Grèce ancienne à la philosophie politique européenne moderne.
1.2 L’homme comme animal politique : Aristote
Dans les œuvres qui retracent l’histoire de l’anthropologie politique, le philosophe le plus ancien auquel on reconnaît une influence notable sur la discipline
est Aristote (La politique, ive siècle av. J.-C.). Max Gluckman, fondateur de
l’École de Manchester d’anthropologie politique (chapitres 3 et 4), l’identifie
comme un précurseur pour deux raisons 1. Tout d’abord, pour avoir mis en
évidence la nature éminemment conflictuelle du rapport entre gouvernants et
sujets, ce qui détermine la possibilité de crises et d’« altérations » des structures
de pouvoir. Puis, pour avoir donné la définition de l’homme en tant qu’« animal
politique » : l’homme serait naturellement porté à s’associer avec les autres et
à former les institutions politiques qui régissent la cité pour atteindre collectivement le bien commun. Cette idée suppose nécessairement l’égalité politique
des hommes dans la polis, la cité. Cette affirmation de l’égalité politique n’était
pourtant pas, loin s’en faut, un universalisme absolu. Comme l’a fait remarquer
Jacques Rancière 2, Aristote pose les bases de la citoyenneté moderne, conçue
comme le fait de prendre part à l’acte de gouverner et d’être gouverné. Mais
1. Gluckman M., Order and Rebellion in Tribal Africa: Collected Essays With an Autobiographical Introduction, London, Cohen and West, 1963.
2. Rancière J., Aux bords du politique, Paris, La Fabrique, 1998.
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L’anthropologie du politique avant l’anthropologie politique
chapitre 1 19
cette participation à la communauté politique est conditionnée par un principe
d’inclusion et d’exclusion dans le cercle de ceux qui peuvent effectivement
participer au gouvernement, et donc être citoyens.
Tout en affirmant que l’état de nature de l’homme est celui de l’homme en
société, qui est un animal politique, Aristote contribua néanmoins à développer
une opposition fondamentale, qui restera attachée à tout développement de la
pensée occidentale sur le politique : une distinction entre une communauté
politique, faite d’hommes égaux, et une communauté sociale où existent différents degrés d’humanité entre les hommes libres et les êtres humains incapables
de se gouverner eux-mêmes. De la nature politique de l’homme sont de fait
exclus, par exemple, les esclaves et les femmes. Avec Aristote, on assiste à
l’introduction d’une distinction entre la communauté politique et la communauté sociale, et donc entre l’être et le non-être citoyen de cette communauté
politique.
1.3 Le contrat social contre l’état de nature : Hobbes
À l’époque moderne, ces distinctions seront pensées par les anthropologues
sous la forme d’une opposition entre État et état de nature, notamment avec
l’œuvre de Thomas Hobbes (1588-1679).
État : m ode d’organisation sociale
défini par son lien à un territoire précis
et à un ensemble d’institutions
dont la caractéristique majeure
est la détention du monopole du droit
et de la force publique,
et qui s’appuie sur une bureaucratie
formée d’agents spécialisés.
Dans Léviathan (1651), Hobbes définit en effet l’état de
nature comme une situation régie par l’anarchie, entendue comme absence complète de lois et de règles juridiques, politiques et morales pour gérer les relations entre
les hommes. L’homme, selon Hobbes, serait naturellement méchant, animé par des instincts individualistes et
des intérêts égoïstes qui l’amèneraient inévitablement au
conflit avec les autres. L’état de nature est un état de
conflit permanent, où l’homme a constamment peur de
son semblable et où la mort est toujours provoquée par la violence et la guerre.
Hobbes introduit déjà, d’ailleurs, quelques références aux Indiens d’Amérique,
pratiquant un usage purement instrumental des premiers récits de voyage sur
les « sauvages » pour avancer une vérification « empirique » de sa vision de l’état de nature. Pour éviter ce
Léviathan : m onstre biblique,
dernier, il n’y aurait qu’une solution : constituer un Étatutilisé par Hobbes pour symboliser
Léviathan par le biais du « contrat social », un accord
la toute-puissance de l’État qui doit
par lequel les hommes délèguent ou cèdent leur capacité
englober et contrôler
de
nuire à autrui, ainsi que le droit naturel à la violence,
tous les aspects de la vie humaine
à un tiers, à une institution surplombant et transcendant
pour assurer l’ordre social.
la société qui possède le monopole de la force. L’État est
une institution qui impose ses choix à ses sujets, pour
leur « bien commun » (commonwealth), afin de maintenir l’ordre. Il est donc le
résultat final des différentes associations que les hommes instituent par contrat
social afin d’éliminer leur compétition acharnée et le conflit qui règne autrement entre eux.
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20 chapitre 1
L’anthropologie du politique avant l’anthropologie politique
Hobbes a constitué une cible de choix pour les critiques anthropologiques de
la philosophie politique, nombre d’anthropologues ayant estimé que sa vision
de l’état de nature sous la forme de l’anarchie était une pure invention, et
d’autres, comme Pierre Clastres, ayant plutôt critiqué le caractère soi-disant
inévitable de l’État pour établir et faire perdurer l’ordre social.
1.4 État de nature, contrat social et comparatisme : de Spinoza à Rousseau et Montesquieu
En contraste avec l’opposition hobbesienne entre l’état de nature et l’État, certains anthropologues ont cherché l’inspiration chez d’autres philosophes,
comme Montaigne 3, Spinoza et Rousseau, qui insistent plutôt sur la dimension
immanente du politique et sur l’état naturel de l’homme – et non sur l’État –
comme lieu de liberté. Spinoza est peu présent dans les réflexions des anthropologues politiques, mais tend à être redécouvert aujourd’hui grâce à la
proximité de certaines des théories critiques qui s’en inspirent. Pour Spinoza
(Traité théologico-politique, 1670), l’état de nature n’est pas caractérisé par la
violence ; il est au contraire le réceptacle de potentialités humaines, de puissance et de désirs – non pas de pouvoir – que le contrat social ne doit pas
contraindre, mais au contraire développer. Quant à Rousseau, sa réflexion est
centrale pour l’anthropologie politique 4 dans la mesure où il a complètement
renversé le rapport que Hobbes avait établi entre civilisation et sauvagerie ou
entre État et état de nature : pour le philosophe genevois, ce sont la civilisation,
le progrès et donc l’État qui produisent la dégénération des mœurs, lorsque la
culture s’impose à la nature, que l’intellect s’impose au corps et la tyrannie
étatique à la liberté de l’homme.
« L’homme qui médite est un animal dépravé », écrit Rousseau dans son
Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755). À
l’inverse, l’absence de progrès, de culture et donc d’organisation politique
imposant les lois et la tyrannie, c’est-à-dire l’état dit « sauvage », est une condition de parfaite liberté humaine, puisque les hommes y sont égaux. Cette
absence d’inégalités implique qu’il n’y ait aucun être humain qui puisse se
placer au-dessus des autres et donc accaparer le pouvoir d’une manière souveraine. Certes, en dehors de l’état de nature, les hommes en société sont
obligés d’avoir recours à un contrat social ; mais selon Rousseau ils ne
devraient pas déléguer leur liberté et leur pouvoir à un tiers comme l’État : ils
doivent s’auto-représenter dans des institutions politiques immanentes, et
représenter directement leur « volonté générale ». On a ainsi souvent fait de
Rousseau le chantre de la « démocratie directe », qui serait la seule véritable
forme de démocratie puisqu’elle n’impliquerait pas la présence de représentants ni d’aucune forme de délégation politique ; une idée très populaire au
3. Lévi-Strauss C., De Montaigne à Montaigne, édité par Désveaux E., Paris, Éditions de
l’EHESS, 2016.
4. Augé M., « Montesquieu, Rousseau et l’anthropologie politique », Cahiers Internationaux
de Sociologie 40, 1966.
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L’anthropologie du politique avant l’anthropologie politique
chapitre 1 21
début des années 1970 où émergeront tout à la fois le mouvement hippie et
l’essor des communautés néo-rurales, ainsi que la théorie de la société contre
l’État de Pierre Clastres (voir chapitre 5).
Le concept d’état de nature est élaboré à partir d’un monde idéal et fictif. Ce
monde st construit comme un exercice logique pour penser une situation où
l’homme, n’ayant pas d’histoire, de culture, de moralité, de lois ni d’institutions – bref, de société – n’établit pas de différences et d’inégalités avec les
autres êtres humains. Cependant, cette fiction est soutenue chez Rousseau par
des « notes » formant des annexes au texte principal, au sein desquelles on
trouve des références aux Hottentots d’Afrique du Sud et à un ensemble
d’autres groupes de « sauvages ». Rousseau semble sous-entendre que la fiction qu’il construit pouvait réellement être identifiée dans la vie des « sauvages » des contrées exotiques, que les Européens étaient alors en train de
« découvrir ».
Les anthropologues se sont souvent trouvés partagés dans leur jugement visà-vis de Rousseau au sujet de cet usage des « autres » pour penser « l’état de
nature ». D’aucuns le récusent, en affirmant que Rousseau, par la construction
d’une image fictive des peuples non européens, a participé au développement
de l’ethnocentrisme. Il n’aurait retenu des peuples sauvages que l’absence de
toutes les qualités proprement sociales, et aurait donc contribué à la diffusion
du mythe du « bon sauvage », cette projection tout à fait instrumentale sur
les « autres » d’un envers de l’homme civilisé 5. Pour d’autres en revanche,
Rousseau doit au contraire être considéré comme le fondateur de l’anthropologie, justement parce qu’il utilise l’idée d’altérité, même fictive, pour critiquer ce qui semble aller de soi, ce qui est connu, ce qui est considéré comme
« normal » et universel en Europe. Il saperait ainsi les bases de l’ethnocentrisme, notamment pour ce qui est de la centralité accordée à l’État comme
garant ultime de l’obtention et du maintien de la paix et de la liberté en
société 6.
Au-delà du débat sur la philosophie de l’état de nature, un autre philosophe
souvent cité comme précurseur par les anthropologues politiques est
Montesquieu. Henry Sumner Maine et Georges Balandier, par exemple, l’identifient comme l’ancêtre de l’anthropologie pour avoir « inventé » la méthode
comparative, à travers ses efforts d’inventaire et de classification des lois et des
coutumes des différents peuples du monde. Pour Balandier plus particulièrement, Montesquieu est même un précurseur de l’anthropologie politique pour
avoir le premier mis en relation la culture de chaque peuple avec son type
d’organisation politique, reconnaissant d’ailleurs le caractère « politique »
propre à toute société humaine.
5. Copans, J., « Lévi-Strauss face à Rousseau ou la censure du politique », in Amselle J.-L.
(dir.), Le Sauvage à la mode, Paris, Le Sycomore, 1979.
6. Copans J. & Jamin J. (dir.), Aux origines de l’anthropologie française. Les mémoires de la
Société des observateurs de l’Homme en l’an VIII, Paris, Jean-Michel Place, 1994.
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Liste des encadrés
Encadré 1
La naissance concomitante de l’anthropologie
et de la science politique..................................................................... 26
Encadré 2 La théorie du grand partage et la question de l’histoire.................. 29
Encadré 3 Les débuts de l’anthropologie en milieu francophone
et la place du politique........................................................................ 30
Encadré 4 De Morgan à Marx : histoire, matérialisme
et propriété privée................................................................................ 34
Encadré 5 Anthropologie, ethnologie, ethnographie.......................................... 39
Encadré 6 Karl Polanyi et le concept d’imbrication........................................... 40
Encadré 7
Radcliffe-Brown, entre âme libertaire et tendance conservatrice....... 41
Encadré 8 Le concept de tribu.............................................................................. 47
Encadré 9 La théorie de la segmentarité.............................................................. 49
Encadré 10 Julius Nyerere, président de la Tanzanie et « fils de chef »............ 53
Encadré 11 L’organisation politique de « l’État traditionnel » des Zulu............. 59
Encadré 12 Pierre Bourdieu et l’anthropologie..................................................... 62
Encadré 13 Le bigman et les figures du pouvoir en Mélanésie............................ 68
Encadré 14 Colonialisme et colonisation............................................................... 78
Encadré 15 Clyde J. Mitchell, la « Danse du Kalela »
et la retribalisation urbaine................................................................. 83
Encadré 16 L’anthropologie du colonialisme......................................................... 88
Encadré 17 Le structuralisme en anthropologie.................................................... 95
Encadré 18 Michel Leiris, un anthropologue contre le colonialisme................. 99
Encadré 19 La crise de l’autorité ethnographique et le Journal de Malinowski...... 101
Encadré 20 L’anthropologie et les Maoris en Nouvelle-Zélande.......................... 107
Encadré 21 L’anthropologie politique et les études de genre............................... 109
Encadré 22 Ernest Gellner et la primauté du politique....................................... 118
Encadré 23 Marxisme, structuralisme et anthropologie
dans les années 1960 et 1970............................................................. 127
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234 Liste des encadrés
INTRODUCTION à l’anthropologie du politique
Encadré 24
Encadré 25
Encadré 26
Encadré 27
Encadré 28
Encadré 29
Encadré 30
Encadré 31
Encadré 32
Encadré 33
Encadré 34
Encadré 35
Encadré 36
Encadré 37
Encadré 38
Encadré 39
Encadré 40
Anthropologie de l’esclavage............................................................... 129
Les cultural studies et l’anthropologie................................................. 137
Paysans et modernisation en Chine................................................... 145
Le corps et la famille, des objets politiques ?................................... 148
Tactiques et stratégies chez Michel de Certeau................................ 153
Sherry Ortner : des Sherpas à la théorie féministe.......................... 154
Jean-François Bayart et « le politique par le bas »........................... 159
La théorie de l’« État faible ».............................................................. 168
La crise des terrains lointains et l’anthropologie du proche........... 169
La question des statistiques ethniques en France............................ 181
Nationalisme méthodologique et ethnographie m
­ ulti-située ........ 197
Globalisation ou mondialisation ?...................................................... 200
Le « paradoxe » du renforcement des bureaucraties....................... 204
Wall Street, une institution ambiguë du point de vue politique ........ 205
« Classes moyennes », « classes dominantes » et « élites »............. 212
« Empire » et « Multitudes »............................................................... 218
L’alimentation, un terrain de mobilisation politique........................ 224
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Liste des définitions
État19
Léviathan19
Évolutionnisme25
Effet allochronique27
Lignage28
Patriarcat-Matriarcat28
Indigène31
Déterminisme34
Bronislaw Malinowski38
Équilibre41
Holisme42
Société segmentaire43
Parenté44
Mode de production46
Émique46
Max Gluckman58
Rite d’inversion60
Champ62
Subalterne84
INTANT_CS6_MAC_OSX.indb 235
Reprise d’initiative88
Semi-colonial89
Néo-colonialisme92
Tiers monde93
Aire culturelle94
Stigmate117
Autonomie117
Marshall Sahlins119
Idéologie130
Hégémonie136
Économie morale140
Eric Wolf142
Agency152
Gouvernance161
Ethnie180
Société civile189
Politique publique 206
Anthropocène 214
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Index des noms propres
A
Abélès, M. 9, 43, 63, 68-69, 149-151,
169, 171-172, 174-175, 184-186,
199, 202, 205
Abensour, M. 122-123
Abu-Lughod, L. 160-161, 198
Agier, M. 83, 133, 197, 213
Althabe, G. 9, 29, 96, 170
Althusser, L. 127
Amselle, J.-L. 9, 21, 23, 52, 75, 83, 105,
123, 125, 179-181
Anderson, B. 177-179
Anderson, K. 34
Appadurai, A. 103, 200
Aristote 18-19, 69
Aron, R. 122
Asad, T. 97-98
Atlani-Duault, L. 207-208
Augé, M. 20, 90, 127, 131-132, 169,
175
Avanza, M. 179, 188, 221
Ayers Counts, D. 65
B
Babadzan, A. 94, 107
Balandier, G. 11, 59, 71, 86-88, 91, 93,
169, 173, 175
Balandier, G. 8-10, 21, 39, 59, 71-72,
81, 85-88, 90-96, 104-105, 126128, 132, 147, 154, 159, 162, 167,
169, 173, 175, 208, 232
Balibar, E. 127
Baré, J.-F. 204
Barnes, J. A. 72
Barry, L. 44
INTANT_CS6_MAC_OSX.indb 237
Barth, F. 67, 75, 83, 181
Barthes, R. 131
Bastide, R. 94
Bauman, Z. 214
Bayart, J.-F. 105, 159, 167-168, 187,
192, 211, 217
Bayat, A. 222
Bazin, J. 23, 29, 123-125
Beauchez, J. 231
Beaud, S. 6
Bellier, I. 172, 205-206, 223
Beneduce, R. 215-216
Beneï, V. 187
Ben Hounet, Y. 48
Bensa, A. 54, 62, 65, 83, 109, 183, 231
Bereni, L. 109
Berger, L. 199
Berstein, S. 170
Bertho, A. 225
Bertrand, R. 103, 105, 168
Bhabha, H. 103
Bierschenk, T. 162-163, 196
Blondet, M. 109
Blundo, G. 163, 189-190
Boas, F. 37, 40, 111
Boétie (de la), E. 118
Boltanski, L. 132
Bonhomme, J. 215
Boni, S. 231
Bonneuil, C. 214
Bonte, P. 48, 124
Borofsky, R. 110
Bosa, B. 62, 182, 206
Bouagga, Y. 191
Bouillon, F. 111
Bourdieu, P. 44, 49, 61-62, 131-132,
151-152, 157, 159, 166, 169, 172,
190
09/11/2016 18:40
238 Index des noms propres
INTRODUCTION à l’anthropologie du politique
Bourgeot, A. 124
Boutier, J. 141
Boutrais, J. 124
Bouvier, P. 88, 92
Briquet, J.-L. 187
Bromberger, C. 198
Brown, M. F. 160
Brubaker, R. 179
Butler, J. 149
Cooper, F. 38, 87, 144, 147
Copans, J. 6-7, 21, 91, 98, 132-133, 175
Counihan, C. 224
Coutant, I. 7, 191
Cox, L. 224
Crehan, K. 137
C
Dardot, P. 201
Darwin, C. 25, 33, 35
Das, V. 23, 191
De Heusch, L. 66
Delafosse, M. 24, 52
Deleuze, G. 49, 73, 86, 123, 218
Deliège, R. 6
De Martino, E. 100, 141, 215
Dematteo, L. 188, 221
Descola, P. 65-66, 74, 95, 214
Desroche, H. 90
Désveaux, E. 20
Dianteill, E. 60
Dimitrijevic, D. 179
Dirks, N. 180
Dolan, C. 210
Donegani, J.-M. 58
Dormagen, J.-Y. 186
Douglas, B. 54, 125
Dozon, J.-P. 90, 166-167, 180, 203, 207
Dreyfus, H. 148, 150
Du Bois, C. 88
Dumont, L. 42, 61, 125
Dupire, M. 67
Durkheim, E. 22, 30, 41-42, 166
Dussy, D. 149
Cahen, M. 180
Caillé, A. 40
Camus, A. 92
Carrier, J. G. 218
Cartier, M. 7
Castells, M. 218
Castoriadis, C. 121-122
Cefaï, D. 170, 197
Certeau (de), M. 153-154, 159
Césaire, A. 92, 105
Chakrabarty, D. 103, 198
Charbonnier, G. 29
Chase Dunn, C. 97, 125
Chaturvedi, V. 148
Chauveau, J.-P. 163
Chauvin, S. 109
Chazan-Gillig, S. 9
Chesneaux, J. 144
Chibber, V. 104
Chiva, I. 198
Choplin, A. 193
Chrétien, J.-P. 181
Christiansen, C. 215
Ciavolella, R. 137, 193, 231
Claessen, H. 124
Clastres, P. 20-21, 29, 116-125, 134, 201
Clifford, J. 50, 101, 108
Cocks P. 81
Cohen, A. 81
Cohen, M. 60
Cohen, R. 61
Cohen, Y. 68
Colleyn, J.-P. 6
Collier, S. J. 211
Collignon, B. 104
Colliot-Thélène, C. 176
Comaroff, J. (Jean) 81, 156-157, 182183, 215
Comaroff, J. (John) 81, 156-157, 182183, 215
Combes, H. 187
Constant-Martin D. 9
INTANT_CS6_MAC_OSX.indb 238
D
E
Easton, D. 11, 166
Edelman, M. 142, 223
Eideliman, J.-S. 190-191
Ekholm Friedman, K. 199
Engels, F. 34, 116, 119, 128-129, 131
Escobar, A. 208
Evans-Pritchard, E. 8, 23, 40-41, 43-46,
48-50, 52-53, 58-59, 61, 65, 82, 98,
100, 134, 196
F
Fabian, J. 27
Fabiani, J.-L. 162
Fabietti, U. 199
09/11/2016 18:40
INTRODUCTION à l’anthropologie du politiqueIndex des noms propres 239
Fabius, L. 171
Fabre, D. 9, 29, 90, 99
Faidherbe 24
Fanon, F. 92, 102, 105, 215
Farmer, P. 216
Fassin, D. 7, 105, 109-110, 140, 149,
170, 175-176, 181-183, 190-192,
208, 216
Fassin E. 105, 181
Favret-Saada, J. 49
Fei, H.-T. 145
Ferguson, J. 81, 198, 203, 208-209
Fernandez, F. 191
Filleule, O. 225
Firth (Sir), R. 52
Fischer, N. 191
Fortes, M. 8, 23, 40-41, 43-44, 53, 59
Foucault, M. 22, 43, 106, 132, 136,
148-151, 155-157, 159-160, 164,
229
Fouéré, M.-A. 53
Frank, A. G. 130
Fresia, M. 111, 207
Fressoz, J.-B. 214
Friedman, J. 97, 125, 199-201, 203,
217
G
Gagné, N. 168, 223
Gakunzi, D. 53
Geertz, C. 50, 52, 83, 103, 154, 160,
179, 198
Gellner, E. 9, 22, 49, 72-73, 104, 118,
176-179, 220
Geschiere, P. 168, 196, 217
Gledhill, J. 7, 111, 142, 155
Glick-Schiller, N. 197
Glowczewski, B. 182
Gluckman, M. 18, 58-60, 62-63, 66-67,
76, 81-87, 91, 93, 99, 138-139, 147,
162, 169, 199
Gobineau (comte de), A. 25
Godelier, M. 48, 68, 95, 127-129, 136
Goffman, E. 117, 173
Goody, J. 41, 70
Goromoedo, Y. 231
Gossiaux, J.-F. 13, 180, 219
Gough, K. 98
Gourevitch, A. 168
Graeber, D. 128, 204, 231
Graezer Bideau, F. 108
Gramsci, A. 84, 89, 100, 106, 136-138,
140-141, 146, 157, 164
INTANT_CS6_MAC_OSX.indb 239
Guattari, F. 49, 73, 86, 123
Guha, R. 135, 146-147
Guiart, J. 91
Gunvald Nilsen, A. 224
Gupta, A. 191-192, 198, 209
Gurvitch, G. 93
Gutmann, M. 142, 155
Gyssels, K. 92
H
Hall, S. 137
Hamelin, C. 54
Hannerz, U. 80-81, 103, 170
Hanson, A. 107
Hardt, M. 201, 218
Harvey, D. 201
Hassoun, J.-P. 182
Hegel, F. 18
Herder, F. 18, 180, 219
Hérodote 18
Hervieu, B. 125, 171
Hervieu-Léger, D. 60, 125, 171
Herzfeld, M. 190
Hibou, B. 167, 204
Hilgers, M. 203
Ho, K. 205
Hobbes, T. 19-20, 33, 121
Hobsbawm, E. 102, 135, 139-140, 143,
146, 158, 176-179
Hocart, A.M. 69
Hunter Wilson, M. 79-80, 87
Hymes, D. 98, 155
I
Inda, J. X. 205
Ionescu, G. 220
Isaacman, A. 144
J
James, W. 98
Jamin, J. 21, 99
Jaulin, R. 122-123
Jaunait, A. 109
Jeggle, U. 198
Jeudy, H.-P. 9
Johnson, D. 65
Jolly, M. 107
09/11/2016 18:40
240 Index des noms propres
INTRODUCTION à l’anthropologie du politique
K
Kalb, D. 203, 218
Kant, E. 18
Keesing, R. M. 107, 178
Kenyatta, J. 100, 106
Kertzer, D. 173
Khaldun, I. 22-23, 73
Kilani, M. 39, 108
Kobelinsky, C. 191
Kopytoff, I. 31, 74, 129
Krohn-Hansen, C. 180
Kuper, A. 99
L
Laferté, G. 179
Lafont, R. 89
Lagroye, J. 166
Lanternari, V. 90
Laurens, S. 203
Laurière, C. 99
Laval C. 201
Leach, E. 62, 72-73, 83, 199
Leclercq, C. 62
Leiris, M. 99
Lemaire, M. 26
Lenclud, G. 9, 29
Leservoisier, O. 109
L’Estoile (de), B. 51, 82-83, 106, 188
Levi, G. 147
Lévi-Strauss, C. 20-21, 29, 44, 70, 95,
125-126, 131, 171
Lewellen, T. C. 70
Lewin, E. 198
Lewis, D. 101
Lézé, S. 190
Lindstrom, L. 54, 148
Linnekin, J. 108
Lizé, W. 62
Lizot, J. 125
Lowenhaupt Tsing, A. 210
Lowie, R. 64-65, 70
M
Mahé, A. 51, 118
Maine, H.S. 21, 26-31, 33, 35, 41-42,
196
Mair, L. 39
Makaremi, C. 191
Malinowski, B. 37-38, 40, 42, 50-51, 55,
58, 79, 82, 86, 100-101, 105-106
INTANT_CS6_MAC_OSX.indb 240
Mallon, F. 144
Marcus, G. 50, 197
Mariot, N. 188
Martin, J. K. 137
Martin, T. 223
Marx, K. 34, 46, 116, 128, 131, 150,
201
Mary, A. 90, 99
Masclet, O. 7
Massenzio, M. 90
Matonti, F. 225
Mattei, U. 201
Mauss, M. 40, 46, 128
Mazouz, S. 191
Mbembe, A. 102
M’Bokolo, E. 75, 83, 179-181
Meillassoux, C. 127-129
Melucci, A. 222
Memmi, A. 92
Memmi, D. 149
Merle, I. 146
Merllié, D. 181
Michels, R. 26
Middleton, J. 47, 61
Miers, S. 129
Mintz, S. 88
Mitchell, C.J. 81-83, 87
Monod, J. 125
Monod, J.-C. 68
Monsutti, A. 197, 202
Montaigne (de), M. 20
Montesquieu 21, 27, 122
Morgan, L. 26, 31-35, 46, 128
Morice, A. 133
Mosca, G. 26
Mouchard, D. 186
Mouralis, B. 52
Muckle, A. 231
Mudimbe, V.Y. 102
Müller, B. 205-207, 224
Murphy, P. 173
Murray Li, T. 145, 148, 203
N
Nader, L. 201
Naepels, M. 43, 54, 186, 224
Nahrath, S. 83
Nash, J. C. 215, 223
Ndiaye, P. 182
Negri, T. 218
Neveu, C. 187
Neveu, E. 223
Noiriel, G. 182, 191
09/11/2016 18:40
INTRODUCTION à l’anthropologie du politiqueIndex des noms propres 241
Nugent, D. 9
Nustad, K. 180
O
Obe, A. 53
Offerlé, M. 192
Olivier de Sardan, J.-P. 96, 161-164,
189, 196, 208
Ong, A. 211, 213, 215-216
Ortner, S. 154, 159-160, 203, 214
Otto, T. 180
P
Pareto, V. 26
Pels, P. 88
Però, D. 206
Petric, B. 202, 204
Pickering, M. 88
Pilon-Lê, L. 9
Piot, C. 198
Piriou, A. 52
Polanyi, K. 40, 128
Poole, D. 23, 191
Porqueres i Gené, E. 13, 149
Postill, J. 218
Pouchepadass, J. 146
Pouillon, F. 52, 105, 128
Poupeau. F. 225
Price, D. H. 111
Prunier, G. 181
R
Rabinow, P. 148, 150
Radcliffe-Brown, A.R. 40-43, 55
Rajak, D. 210
Ramamurthy, M. 88
Rancière, J. 18, 222
Ranger, T. 102, 177-179
Redfield, R. 89, 138, 143, 145
Renahy, N. 7
Rennes, J. 109
Revel, J. 83, 147
Revillard, A. 109
Rey, P.-P. 130
Rist, G. 208
Rivet, D. 52
Rivière, C. 9
Robbins, J. 68
Rodman, W. 65
Rosaldo, R. 50, 205
INTANT_CS6_MAC_OSX.indb 241
Rosanvallon, P. 217
Roseberry, W. 142, 144-145
Rousseau, J.-J. 20-21, 28, 35, 118, 134,
201
Roux, S. 191
Roy, A. 141, 211
S
Saada, E. 86
Sahlins, M. 49, 54, 68, 94, 119, 157,
160, 201
Said, E. 102, 104, 147
Saillant, F. 108
Saint-Martin, I. 60
Salaün, M. 168, 223
Sapiro, G. 93
Sartre, J.-P. 92, 95, 99
Sauvy, A. 93
Schell, P. A. 155
Schmitz, J. 124
Schumacher, E. 126
Scott, J. 143-146, 148, 157-159, 171,
201, 209
Segalen, M. 26
Senghor, L.S. 92
Service, E.R. 71
Sharma, A. 191-192, 209-210
Shore. C. 206
Shukaitis, S. 231
Sibeud, E. 104
Siblot, Y. 7
Siegfried, A. 186
Siméant, J. 144-145
Siniscalchi, V. 224
Sivaramakrishnan, K. 158
Skàlnik P. 124
Smouts, M.-C. 86
Southall, A. 72, 81, 85
Spinoza, B. 20, 218
Spire, A. 181
Spivak, G. 106
Stern, S. J. 144
Stevens, H. 62
Steward, J. 71, 142
Stocking, G. 25, 98
Stoler, A. 88, 104
Strathern, M. 68
Swartz, M. 8, 63
Swyngedouw, E. 203
09/11/2016 18:40
242 Index des noms propres
T
V
Tacite 18
Taguieff, P.-A. 125
Tait, D. 47
Tallio, V. 111
Taussig, M. 215
Terray, E. 96, 123-124, 127, 132, 167,
212, 231
Thiesse, A.-M. 176
Thomas, N. 75, 88, 180
Thompson, E.P. 135, 139-141, 143144, 146, 152-153, 157
Tilly, C. 192
Tjibaou J.-M., 108
Tonkinson, R. 107, 178
Tönnies, F. 30
Topalov, C. 80
Toqueville (de), A. 30, 187
Touraine, A. 152, 222
Traimond, B. 41
Trémon, A.-C. 83
Trépied, B. 94
Trevor-Roper, H. 178
Tuden, A. 8, 63
Tuhiwai Smith, L. 107
Turner, F.J. 31
Turner, V. 8, 60, 63, 175
Tylor, E.B. 26
Vatin, J.-C. 105
Vidal, L. 208
Vigh, H. 214-215
Vincent, J. 9, 23
Vommaro, G. 187
U
Utas, M. 215
INTANT_CS6_MAC_OSX.indb 242
INTRODUCTION à l’anthropologie du politique
W
Wagner, R. 107
Wallerstein, I. 143, 199-200
Wardlow, H. 68
Warnier, J.-P. 109
Weber, F. 6, 109
Weber, M. 85, 126, 150, 166, 173
White, G. 54
Williams, R. 50, 137
Wilson, G. 79-80, 87
Wilson, J. 203
Wilson, T. 172
Wimmer, A. 197
Winslow, D. 105
Wittersheim, E. 54, 108, 206
Wittfogel, K. A. 71
Wolf, E. 142-143, 151
Worsley, P. 91, 93, 139, 220
Wright, S. 206
Wulf, D. H. 88
Z
Zinn, H. 139
09/11/2016 18:40
Index des notions
A
‘assabyyia (solidarité tribale) 22, 73
Abondance (société de) 119
Accumulation 119
Acéphale (société) 11, 44, 65-71, 116
Acteur 60-61, 151-152, 161
Action collective 224
Administration coloniale 52-54
Administrateurs-ethnographes 24
Administration directe 91
Advocacy anthropology 98
Agency ou capacité d’agir 135, 152
Agnatique 47
Aires culturelles 94
Allochronique (effet) 27
Alternatives (idéologies) 115-116, 223,
231
Analyse situationnelle 81-83, 86
Anarchie 19-20, 22
Anarchie ordonnée 45-50, 61, 65
Anthropologie appliquée 110
Anthropologie de l’État 96, 169-171,
175, 190-191
Anthropologie du développement 189190, 204-208
Anthropologie du proche et « détour »
169
Anthropologie dynamiste 86-89, 94
Anthropologie économique 40, 127
Anthropologie juridique 27, 42-43, 60,
149
Anthropologie urbaine 78-83, 170, 222
Anthropologues de cabinet 38
Antitotalitarisme 122
Arène 64, 162, 202
Assemblée 51, 68-69
INTANT_CS6_MAC_OSX.indb 243
Autarcie 117
Autocritique de l’anthropologie 97-98,
100, 155
Autonomie 117, 147
Autorité ethnographique 100-101, 108
Autosubsistance 128
B
Bien commun 18-19, 34, 201
Bureaucratie 70, 85, 177, 204
C
Capitalisme 23, 34, 94, 104, 128, 130,
140, 142-143, 178, 200-204
Accumulation 70, 119, 167, 200
Articulation entre précapitalisme et
capitalisme 128, 140, 143-144,
146
Capital 62, 150-151, 200-201
Expansion capitaliste 24, 31
Libéralisation économique 204
Sociétés précapitalistes 116, 128
Cargo cults 91
Centralisations politiques 72, 74
Centre et périphérie 22-23, 72, 192, 199
Chaman 65
Champ politique 63-64, 162
Charisme 66
Chef et chefferie 53, 64-69
Bigman 68
Chef comme courtier, middle man,
médiateur 65, 120, 163, 210
Chef sans pouvoir 64-65, 120
Citoyenneté 18-19, 187-188, 213, 221
Anthropologie de la citoyenneté 188
09/11/2016 18:40
244 Index des notions
INTRODUCTION à l’anthropologie du politique
Citoyens ordinaires 188
Rapport citoyen-État 186
Civilisation-sauvagerie 19-23, 27-34,
70, 73, 117-125
Sauvages, barbares, civilisés 27
Classe 117-119, 131, 133, 140, 146,
152, 211, 217, 219
Classe dominante 119, 131-132,
148, 159, 167, 212
Classe moyenne 209, 212
Classe ouvrière 58, 89, 140, 146, 152
Classe politique 26, 166, 216
Classe populaire 140, 154, 156
Lutte de classe 133
Classe d’âge 47, 69, 129
Colonialisme 88
Colonialisme et anthropologie 24,
51-52, 97, 99
Colonialisme et anticolonialisme
91-93
Colonialisme interne 89
Legs colonial 105
Néocolonialisme 92
Semi-colonial 89, 141
Colonisation 143
Expansion coloniale 24
Communauté politique 19, 30
Communautés villageoises 27
Comparaison et comparatisme 20, 25,
27, 39, 43, 94-95
Méthode comparative 21
Conflit 19, 42-49, 58-65, 85, 162, 168
Résolution du conflit 40, 60, 63
Consensus 136, 208
Consentement 131, 137
Contemporain et contemporanéité 96,
132, 199
Contrat et statut 29
Contrat social 19-20
Corps 121-122, 148, 155, 157, 216
Corruption et clientélisme 168, 187,
189-190, 216
Critique postmoderne 109
Cultural studies (études culturelles) 137
Culture politique 170
Répertoires d'action politique 159,
192
D
Décentrement du regard 78, 101, 198
Décroissance 126
Degré zéro du politique 44
Délégation du pouvoir 39-40
INTANT_CS6_MAC_OSX.indb 244
Démocratie (crise de la) 217, 219
Démocratie directe 20
Démocratisation 204, 207
Despotisme oriental 71
Déterminisme 34
Développement 93, 96, 130, 145, 161,
163, 190, 207-208
Aide au développement 205
Courtiers du développement 163
Développement du sousdéveloppement 130
Machine anti-politique 208
Dialogique (démarche) 108
Domination 116, 121, 123, 126-128
Domination idéologique et
symbolique 130
Domination masculine 129
Domination politique 71-75, 87-90,
97-104
E
Échelles 8, 11, 74, 83, 88, 165, 186,
195, 198
École de Manchester 18, 58, 60-72,
86-90
Économie et politique 40, 127
Économie morale 140, 143-146, 157,
190
Économie morale de subsistance
144
Écriture et pouvoir 70
Égalité-inégalité (principe de) 69
Sociétés égalitaires 28, 64, 74, 124
Élection 186
Éligibilité 185
Élites 26, 92, 107, 131, 144, 146-147,
177, 192, 203, 205, 212, 221
Émique/Étique 46
Entrepreneurs politiques 67
Environnement 45-46, 71, 125, 144,
150, 206
Anthropocène 214
Équilibre 40-52, 58, 80-83, 87
Équilibre des pouvoir (balance of
powers) 45
Esclaves et esclavage 19, 124, 129, 198
État 19-20, 34, 41, 148, 165, 189-190
État-nation (et crise de l’) 176, 197
État au quotidien 176, 184, 190
État colonial 84, 167
État contemporain 96, 166-169
État et société civile 189
État faible 168
09/11/2016 18:40
INTRODUCTION à l’anthropologie du politiqueIndex des notions 245
État moderne 84-85, 149, 166
État pénal et État social 191
État primitif 43-45, 53, 59
État segmentaire 71
État traditionnel 59
État unitaire 85
Société sans État 41-45, 116-117
Sociétés contre l’État (refus de
l’État) 74, 116-118, 122-123
Souveraineté étatique 177, 202
État de nature 19-23, 33, 43
Ethnocentrisme 21-26, 101-105, 117, 125
Ethnocide 122
Ethnographie 38-40, 52, 82, 160-161, 185
Description fine et description
dense 160
Enquêtes multi-situées (multisited
ethnography) 195
Méthode ethnographique 38, 108,
171, 187
Nationalisme méthodologique 197
Objectivité et subjectivité
ethnographique 100
Observation participante 38
Politique du terrain 164
Ethnologie 39
Étude de cas élargie (Extended case
analysis) 82
Études coloniales (Colonial studies) 104
Études de genre et théorie féministe
109, 149, 154
Évolutionnisme 25-26, 31, 34, 166
Théorie des stades 33
Exception 213
Exclusion 19, 69, 212-213, 221-222
Exploitation 78, 92, 104, 127-128
F
Factions 61, 63, 162
Fonction publique de l’anthropologie
110, 230
Frontière (espaces de) 24, 31, 71, 74, 213
Frontière africaine 74
G
Global-politique 202, 205
Globalisation 195, 197-200, 211-219,
221
Mondialisation 199-200
Gouvernance et « bonne gouvernance »
161, 168, 190, 196, 201-204, 206-207
INTANT_CS6_MAC_OSX.indb 245
Gouvernement 34, 202
Gouvernementalité 148, 209, 211, 221
Biopolitique 150
Biopouvoir 148
Dispositifs 150
Surveillance 150
Grand partage 29, 84, 117, 125, 169
Guerre 19, 51, 66, 70, 121
Guerre froide 116, 127
Gumsa et gumlao 73
H
Hégémonie 136-138, 147, 159
Bloc historique 138, 159
Histoire
Histoire coloniale 147
Histoire d’en bas 139, 146
Histoire globale 143
Historicité des sociétés 75
Méthode historique 27
Micro-histoire 147
Holisme 42
I
Identité 45, 179
Identité et globalisation 215
Identité ethnique et « ethnie » 75
Repli identitaire 177, 217
Idéologie 130-131
Idéo-logique 131
Idéologie dominante 130, 132, 138
Imbrication (embeddedness) 39-40
Impérialisme et anthropologie 98
Indépendance politique 117
Indigènes 31, 125
Revendications et mouvements
indigènes 116
Indio 89
Indirect rule 91
Individualisme méthodologique 75, 152
Inégalité sociale 28, 69
Diversification sociale et inégalité 44
Inégalité sociale et inégalité politique
28, 118, 123-124
Institution politique 32
Invention des traditions 102
L
L’homme comme animal politique 18
Leaders 63, 66
09/11/2016 18:40
246 Index des notions
INTRODUCTION à l’anthropologie du politique
Leadership politique, capacité de
direction 67
Légitimité et légitimation 59, 84-85,
150, 174, 178, 185, 210
Délégitimation des institutions 216
Liberté 20, 117-123, 155-158
Désir de liberté 123
Lieux du politique 68-69, 202
Lignage 28, 43-49
Sociétés lignagères 43-49
Local-global 83, 87, 89, 91, 143, 195,
198
Lois et normes juridiques 42, 121
M
Marché 40, 89
Marges (perspective par les) 190-193,
198, 222
Marxisme 34, 46, 116, 127
Africanisme marxiste 123
Critique du marxisme 118, 122
Théorie marxiste de l’État 119
Matérialisme 34, 152
Matriarcat 28, 34
Modernité 94, 200
Critique de la modernité 118
Indigénisation de la modernité 94
Modes de production 46, 69, 95, 119,
124-127
Mondialisation 25, 198-200
Mouvement altermondialiste 223
Mouvements anticolonialistes et tiersmondistes 77, 139
Mouvements contestataires 125
Mouvements sociaux 222-225
Moyens de destruction 70
N
Nation et nationalisme 147, 176, 217
Identité nationale 173
Imaginaires nationaux 177
Néolibéralisme 203-204, 207, 209, 211
Néo-primitivisme 124-126
Nomadologie 122-123
O
Objectifs 63
Oralité 70
Orientalisme 102, 147
Origine de l’État 69-71
INTANT_CS6_MAC_OSX.indb 246
Théorie hydraulique 71
Théorie systémique 71
Théorie marxiste 119
P
Par le bas (perspective) 140, 159, 167,
184, 187-188
État par le bas 167, 171
Politique par le bas 159, 187
Parenté 30, 44, 127-128
Pastorales et nomades (sociétés) 45, 124
Patriarcat 28
Paysans 89, 136-148, 157
Révoltes paysannes 138
Révolution paysanne 142
Philosophie politique 18, 20
Politique (déclinaisons du)
Infra-politique 158
Politiques publiques 203, 206
Pré-politique 140, 146, 158
Populaire
Culture populaire ou folklore 137,
141
Politique populaire 139, 146-147,
158
Populisme 161, 217, 219-221
Peuple et élite 220
Populisme idéologique 161
Populisme méthodologique 162
Populisme xénophobe 217
Post-politique 203
Postcolonialisme 77
Études postcoloniales (Postcolonial
studies) 101, 221
Pouvoir 64-65, 126, 148, 150
Biopouvoir 148
Contestation du pouvoir dans les
sociétés traditionnelles 58
Fragilité de l’autorité 59
Pouvoir comme capacité 151
Pouvoir constituant 218
Pouvoir (définitions) 126, 150
Pouvoir diffus 120, 150
Pouvoir « négatif » et pouvoir
« positif » 66
Pouvoir structurel 151
Pouvoir symbolique 132, 174
Pouvoir tactique 151
Puissance 20, 218
Rapports de pouvoir 28, 96, 109,
133, 150-151, 155
Savoir et pouvoir 148
09/11/2016 18:40
INTRODUCTION à l’anthropologie du politiqueIndex des notions 247
Primauté du politique 118
Primitif 28, 42
Sociétés primitives et sociétés
civilisées 29, 117
Prise de parole 106, 120, 156
Privés (acteurs politiques) 201
Processus politique 61, 63
Progrès et critique du progrès 20, 26,
97, 101, 125
Prophètes 65
Propriété privée 34
R
Racisme
Blancs et Noirs 82
Question raciale 105
Ségrégation raciale 81
Rébellion 58, 136, 138-141
Réfugiés 207, 213
Religion 26, 30, 65, 90, 141, 157, 175
Reprise d’initiative 88, 97
Reproduction (contrôle de la) 129
Réseaux 185, 218
Résistance 90, 135, 143, 155-161, 222
Armes des faibles 158
Discours cachés 158
Dissimulation, parodie 158
Formes quotidiennes de résistance
158
Restitution 108
Révolte populaire 138-139
Émeutes du pain 140
Révolution 58, 90, 138
Rhodes-Livingstone Institute 79-82, 99
Richesse économique 91
Rituels 60, 121
Rite d’inversion 60
Rituels politiques 174-175, 225
Royauté 24
Royauté sacrée 66
S
Science politique et sociologie politique
26, 159, 166-167, 186-187
Segmentaire (société)
Dynamique segmentaire de scission
et incorporation lignagère 72
Opposition segmentaire, principe de
48
Société segmentaire 43, 45
Théorie de la segmentarité 48-49, 51
INTANT_CS6_MAC_OSX.indb 247
Situation coloniale 86-87, 91-93, 147
Situations sociales 82
Sociologie et anthropologie 95, 166,
190
Sorcellerie 43, 131, 168, 215
Statut 29
Stigmate 117
Stratégie 61-62, 152
Groupe stratégique 162
Tactiques et stratégies 153, 158159
Structure 40, 127
Post-structuralisme 151
Structuralisme 95, 127, 131
Structuro-fonctionnalisme 40-41,
43
Temps structural 46
Subalternes 100, 138
Études subalternes (subaltern
studies) 146, 148
Subjectivités et sujets 150-152, 155,
161
Multitudes 218
Politique des sujets 216, 221
Subjectivation et assujettissement
151
Subjectivation et intersubjectivation
183
Sujets globaux 211
Sujets politiques collectifs 217
Surmodernité 96
Syncrétisme 91, 157
Système-monde 199
T
Terre 32
Accaparement des terres (land
grabbing) 145, 210
Aliénation des terres 32
Droits sur la terre 27
Revendication des terres 32
Territoire 30, 45
Théorie des races 25
Tiers monde 93, 130, 168
Tiers-mondisme 92, 133
Tradition et modernité 84, 169
Transnational 197
Tribu 47, 89
U
Utilitarisme et anti-utilitarisme 119
09/11/2016 18:40
248 Index des notions
INTRODUCTION à l’anthropologie du politique
V
Vengeance (ou vendetta) 43, 48
Violence 19, 120, 137
Monopole de la violence légitime
166
Violence structurelle 216
Voie océanienne (Pacific way) 105
Volonté générale 20
INTANT_CS6_MAC_OSX.indb 248
09/11/2016 18:40
Tables des matières
Introduction : Le politique autrement...................................................................... 5
1. À quoi sert l’anthropologie politique aujourd’hui ?.......................................................................... 5
2. Pourquoi un nouveau manuel d’anthropologie politique ?........................................................... 8
3. Présentation générale et mode d’emploi du manuel..................................................................... 10
4. Remerciements........................................................................................................................................... 13
PARTIE 1
De la tribu aux sociétés postcoloniales :
entre ordre social et dynamique historique
CHAPITRE 1
L’anthropologie du politique avant l’anthropologie politique............17
1. Les précurseurs philosophiques (selon les anthropologues)........................................................ 18
1.1 Les anthropologues à la recherche de pères philosophiques.......................................................18
1.2 L’homme comme animal politique : Aristote..................................................................................18
1.3 Le contrat social contre l’état de nature : Hobbes.......................................................................19
1.4 État de nature, contrat social et comparatisme : de Spinoza à Rousseau
et Montesquieu.....................................................................................................................................20
1.5 Des précurseurs hors du monde occidental : Ibn Khaldun..........................................................22
1.6 Les anthropologues face aux philosophes........................................................................................23
2. Ébauches évolutionnistes......................................................................................................................... 23
2.1 L’anthropologie du politique aux frontières du capitalisme.........................................................23
2.2 Évolution et comparaison des cultures du monde.........................................................................25
2.3 Historicisme et comparatisme chez Henry S. Maine...................................................................27
2.4 Le politique naît de l’inégalité et des rapports de parenté.........................................................28
2.5 De la famille à l’individu, du statut au contrat, de la consanguinité au territoire................29
INTANT_CS6_MAC_OSX.indb 249
09/11/2016 18:40
250 Tables des matières
INTRODUCTION à l’anthropologie du politique
2.6 Entre monde colonial et cause indienne : Lewis H. Morgan......................................................31
2.7 Une voie intermédiaire du politique : la « Ligue des Iroquois »..................................................32
2.8 La société archaïque et la théorie des stades................................................................................33
CHAPITRE 2
Le politique « imbriqué » dans les sociétés lignagères.............37
1. L’école structuro-fonctionnaliste et le politique.............................................................................. 38
1.1 Naissance et fondements de « l’anthropologie politique »...........................................................38
1.2 À la recherche de l’équilibre et de l’ordre........................................................................................40
1.3 La société impose ses lois....................................................................................................................42
1.4 Sociétés sans État et États « primitifs »...........................................................................................43
2. L’anarchie ordonnée de la société segmentaire : les nuer.......................................................... 45
2.1 Les bases matérielles de l’organisation sociale des Nuer............................................................45
2.2 Le système politique : principe de segmentarité et anarchie ordonnée...................................47
2.3 Un classique face à ses critiques.......................................................................................................49
2.4 L’anthropologie structuro-fonctionnaliste face au colonialisme.................................................51
CHAPITRE 3
Conflit, pouvoir et dynamisme historique.............................57
1. Conflit et processus politique................................................................................................................. 58
1.1 Gluckman, l’École de Manchester et la résolution des conflits..................................................58
1.2 L’homme comme acteur politique.....................................................................................................60
1.3 Le processus politique...........................................................................................................................63
2. Dynamiques de l’autorité et de l’état dans les sociétés « traditionnelles »............................ 64
2.1 Le « chef sans pouvoir » et les fondements religieux de la chefferie.........................................64
2.2 Le chef comme leader...........................................................................................................................66
2.3 Le « lieu du politique » dans une société acéphale.......................................................................68
2.4 L’origine de l’État...................................................................................................................................69
2.5 La spatialité de « l’État segmentaire ».............................................................................................71
2.6 Les espaces de « frontières »...............................................................................................................74
CHAPITRE 4
De la situation coloniale au postcolonialisme....................................77
1. « Situation coloniale » et anticolonialisme........................................................................................... 78
1.1 « Un citadin africain est un citadin » : le détour par l’anthropologie urbaine........................78
1.2 « Le pont » et l’analyse situationnelle...............................................................................................81
1.3 Le dépassement de l’opposition tradition/modernité....................................................................84
INTANT_CS6_MAC_OSX.indb 250
09/11/2016 18:40
INTRODUCTION à l’anthropologie du politiqueTables des matières 251
1.4 De l’École de Manchester à l’anthropologie dynamiste de Balandier......................................86
1.5 La « reprise d’initiative » des sociétés coloniales et semi-coloniales.........................................88
1.6 Mouvements religieux de libération et anticolonialisme..............................................................90
1.7 L’anthropologie politique et l’anticolonialisme en France............................................................91
1.8 La place du politique dans le débat anthropologique français....................................................94
2. Critique de la science impérialiste et postcolonialisme................................................................ 97
2.1 L’autocritique de l’anthropologie comme science coloniale........................................................97
2.2 Les postcolonial studies.................................................................................................................................101
2.3 L’anthropologie après le postcolonialisme.......................................................................................104
2.4 La voix de l’anthropologue et la crise postcoloniale d’autorité..................................................106
PARTIE 2
Rapports de pouvoirs et sujets politiques :
vers une anthropologie politique
du monde contemporain
CHAPITRE 5
Inégalités et domination dans le débat
idéologique français.........................................................115
1. Clastres et l’hypothèse d’une société contre l’état.......................................................................... 116
1.1 Des sociétés sans État aux sociétés contre l’État.........................................................................116
1.2 Les sociétés « primitives » en général et les Guayaki en particulier.........................................117
1.3 Inégalité économique et inégalité politique.....................................................................................118
1.4 Une société qui a autorité sur le chef...............................................................................................120
1.5 Violence et contrôle social...................................................................................................................120
1.6 De l’antitotalitarisme à la nomadologie...........................................................................................122
2. Le marxisme anthropologique, entre exploitation économique
et domination idéologique..................................................................................................................... 123
2.1 Africanisme marxiste et inégalité politique.....................................................................................123
2.2 La critique du néo-primitivisme..........................................................................................................124
2.3 Le pouvoir et la domination au-delà du champ politique............................................................126
2.4 L’exploitation économique et le politique........................................................................................127
2.5 La domination idéologique et le politique : structure, symbole, histoire.................................130
CHAPITRE 6
Résistances, subalternité et subjectivité..............................135
1. Rébellions populaires et histoires subalternes.................................................................................. 136
1.1 De l’hégémonie à la subalternité : le politique entre économie et culture.............................136
1.2 Le pré-politique des « rebelles primitifs ».........................................................................................138
1.3 L’économie morale des classes populaires.......................................................................................140
INTANT_CS6_MAC_OSX.indb 251
09/11/2016 18:40
252 Tables des matières
INTRODUCTION à l’anthropologie du politique
1.4 Les sociétés paysannes en contexte « semi-colonial »..................................................................141
1.5 Économies morales et révoltes paysannes face à la colonisation et au capitalisme.............143
1.6 L’histoire « subalterne » des colonisés..............................................................................................146
2. Pouvoirs, résistances et acteurs............................................................................................................ 148
2.1 Pouvoir et gouvernementalité : la nature diffuse et vivante du pouvoir...................................148
2.2 Le poststructuralisme en anthropologie : agency et subjectivités.................................................151
2.3 Résister au pouvoir : entre conscience et pratiques......................................................................155
2.4 Les « armes des faibles » : les discours cachés et l’infra-politique............................................157
2.5 Le risque d’un romantisme de la résistance....................................................................................159
2.6 Au-delà du « populisme » : la rigueur du terrain ethnographique.............................................161
CHAPITRE 7
Anthropologie de l’état contemporain..................................165
1. L’État-nation comme objet anthropologique.................................................................................... 166
1.1 L’État contemporain : entre sociologie, anthropologie et science politique............................166
1.2 L’anthropologie des institutions politiques.......................................................................................170
1.3 La théâtralité du pouvoir......................................................................................................................172
1.4 L’État et la nation, entre invention et imagination.......................................................................176
1.5 L’ethnicité comme instrument de gouvernement et comme référent de mobilisation.........180
2. État, citoyens et individus........................................................................................................................ 183
2.1 État et société : une relation politique.............................................................................................183
2.2 L’ethnologie politique et historique d’un département français.................................................184
2.3 Participation, vote, citoyenneté..........................................................................................................186
2.4 Corruption et fonctionnement de l’État au quotidien..................................................................189
2.5 L’État et ses dispositifs de gouvernementalité : une anthropologie des marges....................190
CHAPITRE 8
Gouvernement du monde et nouvelles subjectivités
dans la globalisation.......................................................195
1. Pouvoirs et gouvernance dans la globalisation ................................................................................ 196
1.1 La globalisation comme terrain...........................................................................................................196
1.2 La globalisation comme objet ............................................................................................................199
1.3 Gouvernance, global-politique et néolibéralisme...........................................................................202
1.4 Organisations internationales, politiques publiques et développement...................................205
1.5 Les multinationales comme acteurs de gouvernementalité.........................................................209
2. Vers l’émergence de nouveaux sujets politiques............................................................................ 211
2.1 Gouvernementalité et production des sujets globaux...................................................................211
2.2 Subjectivation et imaginaire dans la globalisation.........................................................................214
2.3 Fragmentation des sujets politiques et délégitimation des institutions...................................216
2.4 Les mouvements populistes et l’anthropologie...............................................................................219
INTANT_CS6_MAC_OSX.indb 252
09/11/2016 18:40
INTRODUCTION à l’anthropologie du politiqueTables des matières 253
2.5 Le politique des « sujets » marginalisés............................................................................................221
2.6 Mouvements sociaux et mobilisations..............................................................................................222
Conclusion : l’anthropologie politique au-delà du politique.................... 227
1. Quelques spécificités de l’approche anthropologique.................................................................... 228
2. La question de l’engagement.................................................................................................................. 230
Liste des encadrés................................................................................................................... 233
Liste des définitions................................................................................................................ 235
Index des noms propres..................................................................................................... 237
Index des notions..................................................................................................................... 243
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Ouvertures politiques
Introduction
à l’
anthropologie
du politique
Toutes les sociétés humaines
sont traversées par des rapports
de pouvoir, et donc par une
tension constante entre un
ordre supposé et sa contestation
toujours possible. L’anthropologie
cherche à saisir le politique
qui émerge des tensions entre
peuples et gouvernements, entre
forces de l’histoire et actions des
individus, entre réalités locales
et dynamiques globales. Pour
aborder toutes ces questions,
l’anthropologie politique a
développé des outils d’enquête
et d’analyse spécifiques, que ce
manuel se propose de présenter
d’une manière claire
et synthétique.
politique, mais qui offre aussi
des outils pour comprendre
comment faire de l’anthropologie
politique, du point de vue
des méthodes, des concepts
et des considérations éthiques.
Élaborés à partir de l’étude
du politique depuis les sociétés
« tribales » jusqu’au monde
contemporain et postcolonial,
ces outils s’appuient sur la
capacité de l’anthropologie à
décrire le politique « autrement ».
Cet ouvrage peut donc être
également lu comme une
introduction à l’anthropologie
générale abordée sous l’angle
du politique.
Le point de vue adopté ici,
fondé sur une synthèse des
principaux travaux francophones
et anglophones notamment,
envisage le politique comme
une dimension inhérente à toute
relation sociale. Il s’agit donc d’un
manuel sur l’anthropologie du
Pour les étudiants et
enseignants des 1er et 2e
cycles en anthropologie,
sociologie, philosophie,
science politique et histoire.
ISBN 978-2-8073-0214-3
www.deboecksuperieur.com
Riccardo CIAVOLELLA, anthropologue,
est chargé de recherche au CNRS.
Il est membre du LAIOS (Laboratoire
d’Anthropologie des Institutions et
des Organisations Sociales), équipe
de recherche de l’IIAC (Institut
interdisciplinaire d’anthropologie
du contemporain, EHESS-CNRS).
Éric WITTERSHEIM, anthropologue,
est maître de conférences à l’EHESS
et chargé de cours à l’Inalco.
Il est actuellement directeur
de l’IRIS (Institut de recherche
interdisciplinaire sur les enjeux
sociaux, EHESS-Paris 13-CNRS-Inserm).
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